[918] (918a) διὸ καὶ τὴν δρόσον ὁ Ἀλκμὰν Διὸς θυγατέρα καὶ Σελήνης προσεῖπε ποιήσας « Διὸς θυγάτηρ Ἔρσα τρέφει καὶ Σελάνας δίας ».
Ἡ γὰρ δρόσος ἀσθενής ἐστι καὶ ἀδρανὴς ὄμβρος, ἀσθενὲς δὲ καὶ τὸ τῆς
σελήνης θερμόν· ὅθεν ἕλκει μὲν ἀπὸ γῆς ὥσπερ ὁ ἥλιος, ἄγειν δ´ εἰς ὕψος μὴ
δυναμένη μηδ´ ἀναλαμβάνειν μεθίησιν.
ΚΕʹ.
Διὰ τί τὸ δρόσιμον γενόμενον διὰ τοῦ ψύχους δυστίβευτον;
Πότερον ὅτι τὰ θηρία πόρρω τῶν κοιτῶν ὀκνοῦντα προϊέναι διὰ τὸ κρύος οὐ
ποιεῖ πολλὰ σημεῖα; Διὸ καί φασιν αὐτὰ φείδεσθαι τῶν πλησίον, ὅπως μὴ
κακοπαθῇ πλανώμενα μακρὰν τοῦ χειμῶνος ἀλλ´ ἀεὶ ἐγγύθεν ἔχῃ (918b)
νέμεσθαι. Ἢ δεῖ μὴ μόνον ἔχειν ἴχνη τὸν στιβευόμενον τόπον ἀλλὰ κινεῖν τὴν
ὄσφρησιν, κινεῖ δὲ λυόμενα καὶ χαλώμενα μαλακῶς ὑπὸ θερμότητος, ἡ δ´ ἄγαν
περίψυξις πηγνύουσα τὰς ὀσμὰς οὐκ ἐᾷ ῥεῖν οὐδὲ κινεῖν τὴν αἴσθησιν; Ὅθεν
καὶ τὰ μύρα καὶ τὸν οἶνον ἧττον ὄζειν ψύχους καὶ χειμῶνος λέγουσιν· ὁ γὰρ
ἀὴρ πηγνύμενος ἵστησι τὰς ὀσμὰς ἐν αὑτῷ καὶ οὐκ ἐᾷ ἀναδίδοσθαι.
ΚϚʹ.
Διὰ τί τὰ ζῷα τὰς βοηθούσας δυνάμεις, ὅταν ἐν πάθει γένηται, ζητεῖ καὶ
διώκει καὶ χρώμενα πολλάκις ὠφελεῖται; Καθάπερ αἱ κύνες ἐσθίουσι πόαν, ἵνα
τὴν χολὴν ἐξεμῶσιν· αἱ δ´ ὕες ἐπὶ τοὺς ποταμίους καρκίνους φέρονται,
(918c) βοηθοῦνται γὰρ ἐσθίουσαι πρὸς κεφαλαλγίαν· ἡ δὲ χελώνη φαγοῦσα τὴν
σάρκα τοῦ ἔχεως ὀρίγανον ἐπεσθίει· τὴν δ´ ἄρκτον λέγουσιν ἀσωμένην τοὺς
μύρμηκας ἀναλαμβάνειν τῇ γλώττῃ καὶ καταπίνουσαν ἀπαλλάττεσθαι. Τούτων δ´
οὔτε πεῖρα οὔτε περίπτωσις γέγονεν αὐτοῖς.
Πότερον οὖν, ὥσπερ τὰ κηρία τὴν μέλιτταν τῇ ὀσμῇ καὶ τὰ κενέβρεια τὸν γῦπα
κινεῖ καὶ προσάγεται πόρρωθεν, οὕτως (οὖν) καὶ σῦς οἱ καρκίνοι καὶ τὴν
χελώνην ἡ ὀρίγανος, αἱ δὲ μυρμηκιαὶ τὴν ἄρκτον ὀσμαῖς καὶ ῥεύμασι
προσφερέσι καὶ οἰκείοις ἕλκουσιν, οὐ λογισμῷ τοῦ συμφέροντος (918d)
ἀγούσης τῆς αἰσθήσεως. Ἢ τὰς ὀρέξεις ἐπιφέρουσι τοῖς ζῴοις αἱ τῶν σωμάτων
κράσεις, ἃς αἱ νόσοι ποιοῦσι, διαφόρους δριμύτητας ἢ γλυκύτητας ἤ τινας
ἄλλας ἐντίκτουσαι ποιότητας ἀήθεις καὶ ἀτόπους, τῶν ὑγρῶν τρεπομένων; Ὡς
δῆλόν ἐστιν ἐπὶ τῶν γυναικῶν, ὅταν κύωσι, καὶ λίθους καὶ γῆν
προσφερομένων· διὸ καὶ τῶν νοσούντων ταῖς ὀρέξεσιν οἱ χαρίεντες ἰατροὶ
προΐσασι τοὺς ἀσώτως ἢ σωτηρίως ἔχοντας· ἱστορεῖ γοῦν Μνησίθεος ἰατρὸς ἐν
ἀρχῇ πνευμονίας τὸν ἐπιθυμήσαντα κρομμύων σῴζεσθαι τὸν δὲ σύκων
ἀπόλλυσθαι, διὰ τὸ ταῖς κράσεσι τὰς ὀρέξεις τὰς δὲ κράσεις τοῖς πάθεσιν
(918e) ἕπεσθαι. Πιθανὸν οὖν ἐστι καὶ τῶν θηρίων τὰ μὴ παντελῶς ὀλεθρίοις
μηδ´ ἀναιρετικοῖς περιπίπτοντα νοσήμασι ταύτην τὴν διάθεσιν καὶ κρᾶσιν
ἴσχειν, ὑφ´ ἧς ἐπὶ τὰ σῴζοντα φέρεται καὶ ἄγεται ταῖς ὀρέξεσιν ἕκαστον
αὐτῶν.
ΚΖʹ.
Διὰ τί τὸ γλεῦκος, ἂν ὑπὸ ψύχους περιέχηται τὸ ἀγγεῖον, γλυκὺ διαμένει
πολὺν χρόνον;
Πότερον ὅτι πέψις ἐστὶ τοῦ γλεύκους ἡ εἰς τὸ οἰνῶδες μεταβολὴ κωλύει δὲ
τὴν πέψιν ἡ ψυχρότης, ὑπὸ θερμοῦ γὰρ ἡ πέψις. Ἢ τοὐναντίον, οἰκεῖός ἐστι
τῆς σταφυλῆς χυμὸς ὁ γλυκύς, διὸ καὶ πεπαίνεσθαι λέγεται τὸ γλυκὺ
κιρνώμενον· ἡ δὲ ψυχρότης οὐκ ἐῶσα διαπνεῖν, ἀλλὰ συνέχουσα (918f) τὸ
θερμὸν τὴν γλυκύτητα διατηρεῖ τοῦ γλεύκους. Αὕτη δ´ ἐστὶν αἰτία καὶ τῶν
τρυγωμένων ὄμβρῳ τὸ γλεῦκος ἧττον ἀναζεῖν· ἡ γὰρ ζέσις ὑπὸ θερμότητος, τὴν
δὲ θερμότητα κατέχει καὶ συστέλλει τὸ ψυχρόν.
ΚΗʹ.
Διὰ τί τῶν θηρίων ἡ ἄρκτος ἥκιστα διεσθίει τὰ δίκτυα, καίτοι καὶ λύκοι καὶ
ἀλώπεκες διεσθίουσι;
Πότερον ἐνδοτάτω τοὺς ὀδόντας ἔχουσα τοῦ χάσματος ἥκιστα πρὸς τὰ λίνα
ἐξικνεῖται, προεμπίπτει γὰρ τὰ χείλη διὰ πάχος καὶ μέγεθος;
| [918] (918a) aussi le poète Alcmane dit-il que la rosée est fille de Jupiter et de la lune : "Fille de Jupiter et de l'astre des nuits,
La rosée alimente et fait mûrir nos fruits".
La rosée est une pluie faible et légère, comme la lumière de la lune n'est
qu'une clarté débile. Elle pompe aussi bien que le soleil les vapeurs de
notre globe ; mais, ne pouvant les attirer bien haut, elle les laisse
retomber aussitôt sur la surface de la terre.
XXV.
Pourquoi la gelée blanche rend-elle la trace des animaux plus difficile à
suivre ?
Est-ce parce que les animaux, s'écartant peu de leur gîte à cause du
froid, ne laissent pas au loin des traces de leur passage? On dit même
qu'ils ménagent les aliments qui sont à leur portée afin de trouver
aisément leur pâture dans le voisinage et de n'avoir pas à souffrir du
froid en allant la chercher (918b) trop loin. Ou faut-il non seulement que
la trace de l'animal soit imprimée sur la terre, mais encore que l'odorat
du chien soit averti par l'odeur que la bête y a laissée ? ce qui est plus
facile en été, où la voie des animaux est amollie par la chaleur, au lieu
que le grand froid, resserrant cette odeur, l'empêche de se répandre et de
venir frapper l'organe du chien. Voilà pourquoi le vin et les parfums
exhalent moins d'odeur pendant l'hiver, parce que l'air condensé par le
froid concentre en lui-même les exhalaisons qui en émanent et empêchent
qu'elles ne se répandant au loin.
XXVI. Pourquoi les animaux, quand ils sont malades, savent-ils chercher les
remèdes qui leur sont propres, et souvent se guérir par leur usage ?
Les chiens, par exemple, mangent du chiendent pour se délivrer de la bile
qui les incommode. Les pourceaux vont chercher des écrevisses (918c) pour
se guérir du mal de tête. Quand la tortue a mangé de la vipère, elle a
recours à l'origan pour lui servir de contrepoison. Lorsqu'un ours est
dégoûté, il tire sa langue auprès d'une fourmilière, et quand elle est
couverte de fourmis, il les avale et se guérit. Ces animaux cependant ne
doivent la connaissance de ces remèdes ni au hasard ni à l'expérience.
Serait-ce que, comme les abeilles sont attirées par le miel et les
vautours par les cadavres, de même les pourceaux le sont par les
écrevisses, les tortues par l'origan et les ours par les fourmis, et que
cette attraction est l'effet des émanations odorantes qui sortent de ces
derniers animaux, et non d'un sentiment qui enseigne aux premiers ce qui
leur est utile? (918d) Cela vient-il de la constitution de leur corps, qui
cause, dans les animaux malades dont les humeurs sont altérées, des
appétits extraordinaires, des aigreurs, des fadeurs ou d'autres sensations
étranges, comme il arrive même aux femmes grosses, qu'on voit manger
quelquefois des pierres et de la terre ? Aussi les médecins habiles
connaissent-ils, par les appétits et les goûts de leurs malades, si leur
état est sans ressource ou s'ils guériront de leur maladie. Le médecin
Mnésithée raconte qu'un pulmonique qui, au commencement de sa
maladie, eut envie de manger des oignons, fut guéri, et qu'un autre, qui
avait demandé des figues, mourut : c'est que les appétits et les goûts
suivent les dispositions du corps, et que les dispositions sont analogues
à la nature des maladies. (918e) Il est donc vraisemblable que les animaux
dont les maladies ne sont pas décidément mortelles, se trouvent dans des
dispositions qui produisent en eux des appétits par lesquels ils sont
poussés vers les remèdes qui leur sont propres.
XXVII. Pourquoi le vin nouveau se conserve-t-il longtemps doux quand le vaisseau qui le contient est exposé à un air froid ?
Est-ce que le changement de la saveur douce en liqueur vineuse,
étant une sorte décoction produite par la chaleur, le froid
empêche que ce changement ne s'opère ? Ou, au contraire, la saveur douce
n'est-elle pas naturelle au raisin ? et n'est-ce pas ce qui fait dire
qu'il mûrit lorsqu'il devient doux? Or, le froid, qui concentre la chaleur
du vin nouveau et l'empêche de s'évaporer, (918f) lui conserve longtemps
sa douceur. C'est ce qui fait que lorsqu'on vendange par la pluie, le vin
nouveau ne fermente pas si bien, parce qu'il ne peut bouillir que par
l'action de la chaleur, et que le froid la comprime et l'empêche d'agir.
XXVIII. Pourquoi, de tous les animaux sauvages qu'on prend dans des filets, l'ours est-il celui qui les déchire le moins, au lieu que les loups et les
renards ont coutume de les rompre avec les dents?
Est-ce que les dents de l'ours étant placées bien avant dans sa gueule,
il ne peut saisir les cordes des filets, parce que ses lèvres, qui sont
larges et épaisses, se mettent entre deux?
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