[917] (917a) Αἰτία δὲ θερμότης καὶ ψυχρότης τούτων, καὶ ψυχρὸν μὲν ὁ ἔλαφος
περίθερμον δὲ καὶ πυρῶδες ὁ σῦς· ὅθεν τὸ μὲν φεύγει τὸ δ´ ἀμύνεται τοὺς
ἐπιόντας, ὅτε καὶ μάλιστα διὰ τὸν θυμὸν ἐκβάλλει τὸ δάκρυον· πολλῆς γὰρ
ἐπὶ τὰ ὄμματα θερμότητος φερομένης, ὡς εἴρηται
« φρίξας εὖ λοφιήν, πῦρ ὀφθαλμοῖσι δεδορκώς »,
γλυκὺ γίνεται τὸ ἀποτηκόμενον. Ἔνιοι δέ φασιν, ὥσπερ γάλακτος ὀρρὸν τοῦ
αἵματος ταραχθέντος ἐκκρούεσθαι τὸ δάκρυον, ὡς Ἐμπεδοκλῆς. Ἐπεὶ τοίνυν
τραχὺ καὶ μέλαν τὸ τῶν κάπρων αἷμα διὰ θερμότητα (917b) λεπτὸν δὲ καὶ
ὑδαρὲς τὸ τῶν ἐλάφων, εἰκότως καὶ τὸ ἀποκρινόμενον ἐν τοῖς θυμοῖς καὶ τοῖς
φόβοις ἑκατέρου τοιοῦτον.
ΚΑʹ.
Διὰ τί τῶν ὑῶν αἱ μὲν ἥμεροι πλεονάκις τίκτουσι καὶ κατ´ ἄλλον ἄλλαι
χρόνον, αἱ δ´ ἄγριαι καὶ ἅπαξ καὶ περὶ τὰς αὐτὰς ἅπασαι σχεδὸν ἡμέρας;
Αὗται δ´ εἰσὶν ἀρχομένου θέρους· διὸ καὶ λέλεκται « μηκέτι νυκτὸς ὕειν, ᾗ
κεν τέκῃ ἀγροτέρη σῦς. »
Ἦ διὰ πλῆθος τροφῆς, ὄντως « ἐν πλησμονῇ Κύπρις » ἀφθονία γὰρ τροφῆς τὸ
γόνιμον περίττωμα ποιεῖ καὶ φυτοῖς καὶ ζῴοις· αἱ μὲν οὖν ἄγριαι δι´ αὑτῶν
καὶ μετὰ φόβου τὴν τροφὴν ζητοῦσι, ταῖς δ´ ἡμέροις ὑπάρχει διὰ παντὸς ἡ
μὲν αὐτοφυὴς ἡ δ´ ἐκ παρασκευῆς. (917c) Ἢ τὸ τῆς σχολῆς καὶ ἀσχολίας ἅμα
συμβαῖνον; Αἱ μὲν γὰρ ἀργοῦσι, μὴ βουλόμεναι πόρρω πλανᾶσθαι τῶν συφορβῶν,
αἱ δ´ ὀρειβατοῦσαι καὶ περιθέουσαι τὴν τροφὴν διαφοροῦσι καὶ
καταναλίσκουσιν εἰς τὸ σῶμα πᾶσαν, ὥστε διὰ τὸ ἀεὶ συντείνειν μὴ γίνεσθαι
περίττωμα. Ἢ καὶ τὸ συντρέφεσθαι καὶ συναγελάζεσθαι τὰ θήλεα τοῖς ἄρρεσιν
ἀνάμνησιν ποιεῖ τῶν ἀφροδισίων καὶ συνεκκαλεῖται τὴν ὄρεξιν (ὡς ἐπ´
ἀνθρώπων Ἐμπεδοκλῆς ἐποίησε
« τῷ δ´ ἐπὶ καὶ πόθος εἶσι δι´ ὄψιος ἀμμιμνῄσκων »,
ἐν δὲ τοῖς ἀγρίοις, ἀποτρόφοις οὖσιν ἀλλήλων, τὸ ἄστοργον καὶ δυσεπίμικτον
ἀμβλύνει καὶ ἀνασβέννυσι τὰς ὁρμάς; (917d) Ἢ καὶ τὸ λεγόμενον ὑπ´
Ἀριστοτέλους ἀληθές ἐστιν, ὅτι « χλούνην » Ὅμηρος ὠνόμασε σῦν τὸν
μόνορχιν; Τῶν γὰρ πλείστων φησὶ προσκνωμένων τοῖς στελέχεσι θρύπτεσθαι
τοὺς ὄρχεις.
ΚΒʹ.
Διὰ τί τῆς ἄρκτου φασὶ τὴν χεῖρα γλυκυτάτην ἔχειν σάρκα καὶ φαγεῖν
ἡδίστην;
Ἦ ὅτι τὰ πέττοντα τὴν τροφὴν μάλιστα τοῦ σώματος παρέχει τὸ κρέας ἥδιστον;
Πέττει δὲ κάλλιστα τὸ διαπνέον, κινούμενον μάλιστα καὶ συγγυμναζόμενον,
ὥσπερ ἡ ἄρκτος τῷ μέρει τούτῳ πλεῖστα κινεῖται· καὶ γὰρ ὡς ποσὶ τοῖς
ἐμπροσθίοις βαδίζουσα χρῆται καὶ τρέχουσα καὶ ὡς χερσὶν ἀντιλαμβανομένη.
ΚΓʹ.
Διὰ τί δυστίβευτος ἡ τοῦ ἔαρος ὥρα;
(917e) Πότερον αἱ κύνες, ὥς φησιν Ἐμπεδοκλῆς, « κέρματα θηρείων μελέων
μυκτῆρσιν ἐρευνῶσαι » τὰς ἀπορροίας ἀναλαμβάνουσιν, ἃς ἐναπολείπει τὰ
θηρία τῇ ὕλῃ, ταύτας δὲ τοῦ ἔαρος ἐξαμαυροῦσι καὶ συγχέουσιν αἱ πλεῖσται
τῶν φυτῶν καὶ τῶν ὑλημάτων ὀσμαί, αἳ ὑπὲρ τὴν ἄνθησιν ὑπερχεόμεναι καὶ
κεραννύμεναι † περιποτῶσι καὶ διαπλανῶσι τὰς κύνας τῆς τῶν θηρίων ὀσμῆς
ἐπιλαβέσθαι; Διὸ περὶ τὴν Αἴτνην ἐν Σικελίᾳ φασὶ (917f) μηδένα κυνηγεῖν·
πολὺ γὰρ ἀναφύεσθαι καὶ τεθηλέναι δι´ ἔτους ἴον ὀρεινὸν ἐν τοῖς λειμῶσι,
καὶ τὸν τόπον εὐωδίαν ἀεὶ κατέχουσαν ἁρπάζειν τὰς τῶν θηρίων ἀναπνοάς.
Λέγεται δὲ μῦθος, ὡς τὴν Κόρην ἐκεῖθεν ἀνθολογοῦσαν ὁ Πλούτων ἀφαρπάσειε,
καὶ διὰ τοῦτο τιμῶντες καὶ σεβόμενοι τὸ χωρίον ὡς ἄσυλον οὐκ ἐπιτίθενται
τοῖς ἐκεῖ νεμομένοις.
ΚΔʹ.
Διὰ τί περὶ τὰς πανσελήνους ἥκιστα ταῖς ἰχνοσκοπίαις ἐπιτυγχάνουσιν;
Ἦ διὰ τὴν εἰρημένην αἰτίαν; Δροσοβόλοι γὰρ αἱ πανσέληνοι·
| [917] (917a) La chaleur et le froid respectifs de ces animaux paraissent en être
la cause. Le cerf est naturellement froid ; le sanglier est chaud et
bouillant, son tempérament est de feu. Aussi le cerf prend-il la fuite à
la première attaque; l'autre fait tête à ceux qui viennent l'assaillir, et
surtout quand la colère lui arrache des larmes. La grande chaleur qui se
porte alors à ses yeux lorsque, suivant Homère,
"Ses crins sont hérissés, ses yeux sont pleins de flamme" ;
cette chaleur fait que les larmes qui en découlent sont douces. D'autres,
comme Empédocle, croient que les larmes sont une sécrétion du sang qui a été troublé, comme le petit-lait s'exprime du lait qu'on agite. Ainsi, le sang du sanglier étant noir et mordant, (917b) celui du cerf léger et aqueux, il est naturel que ce qui
est exprimé dans la colère de l'un et dans la frayeur de l'autre participe
à ses qualités.
XXI. Pourquoi les truies font-elles des petits plusieurs fois l'année et
chacune en différents temps, au lieu que les laies ne font des marcassins
qu'une fois seulement, et toutes à peu près à la même époque, c'est-à-dire
au commencement de l'été, d'où est venu ce proverbe :
"La laie a des petits, les nuits seront sans pluie" ?
Est-ce la grande quantité de nourriture qui rend les truies si fécondes ?
car on dit communément : "Vénus se plaît toujours au sein de l'abondance".
Cette nourriture abondante produit une fréquente sécrétion de semence dans
les animaux et dans les plantes. (917c) Or, les laies cherchent
elles-mêmes leur nourriture avec beaucoup de travail et de crainte, tandis
que les truies l'ont toujours à discrétion, soit dans les productions
spontanées de la terre, soit dans les aliments qu'on leur prépare ? Cette
différence vient-elle de ce que les unes sont dans une oisiveté
continuelle et les autres toujours en action? Les truies sont
naturellement paresseuses et ne s'éloignent guère de ceux qui les gardent.
Les laies gravissent sur les montagnes et courent de côté et d'autre, ce
qui fait que tout ce qu'elles mangent est employé à les
nourrir, et qu'il n'en reste presque point pour la semence. Est-ce parce
que les truies sont toujours en troupe avec leurs mâles, ce qui les
échauffe et les invite à s'accoupler ; car, comme dit Empédocle en parlant
des hommes, "Le regard seul excite un amoureux désir".
Les laies, au contraire, vivent solitairement et ne paissent pas avec les
mâles. Ainsi, leurs désirs, rarement excités, les portent moins à
s'accoupler. (917d) Est-il vrai, comme le dit Aristote, que l'épithète
qu'Homère donne au sanglier signifie qu'il n'a qu'un des organes
générateurs, parce que ces animaux se froissent souvent ces parties en
les frottant contre les arbres?
XXII. Pourquoi la patte de l'ours passe-t-elle pour douce au tact, et la chair
très bonne à manger ?
C'est que les parties du corps qui digèrent le mieux la nourriture ont la
chair plus délicate, et que les parties qui digèrent le mieux sont celles
qu'un mouvement et un exercice habituels font transpirer davantage. L'ours
agit de ses pieds de devant beaucoup plus que d'aucune autre partie de son
corps. Il les exerce quand il marche et quand il court, et ils lui servent
comme de mains pour saisir tout ce qu'il veut prendre.
XXIII. Pourquoi, dans le printemps, les chiens ont-ils plus de peine à suivre les
animaux à la piste ?
(917e) Est-ce parce que les chiens, qui, comme le dit Empédocle,
"En suivant à l'odeur la trace de la bête"
sont attirés par les émanations qui sortent de son corps et qu'elle laisse
en passant dans les bois, ne les reçoivent au printemps qu'affaiblies et
confondues avec les odeurs des plantes et des arbrisseaux, qui, dans cette
saison, sont presque tous en fleur? et ces odeurs, en se mêlant aux
émanations des animaux, mettent les chiens en défaut et leur font perdre
la trace. Voilà pourquoi l'on ne chasse jamais près du mont Etna, en
Sicile, (917f) parce que les prairies voisines sont couvertes toute
l'année de plantes odoriférantes, dont les émanations continuelles font
perdre la trace des animaux. D'ailleurs, selon la Fable, ce fut là
que Pluton ravit Proserpine pendant qu'elle cueillait des fleurs ; et les
habitants, par respect pour ce lieu, qu'ils regardent comme un asile
sacré, ne font point la chasse aux animaux qui y habitent.
XXIV. Pourquoi, dans la pleine lune, suit-on plus difficilement la trace des
animaux?
Est-ce encore par la raison que je viens de dire ? Dans la pleine lune la
rosée est très abondante ;
|