HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales - Questions naturelles

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[916] μᾶλλον (916a) διὰ τὸ οὖρον οἴονται τὰς τρίχας τῶν θηλειῶν βρεχομένας γίνεσθαι χείρονας; ΙΗʹ. Διὰ τί τευθὶς φαινομένη σημεῖόν ἐστι μεγάλου χειμῶνος; πάντα φύσει τὰ μαλάκια δύσριγα διὰ γυμνότητα τῆς σαρκὸς καὶ ψιλότητα, μήτ´ ὀστράκῳ μήτε δέρματι μήτε λεπίδι σκεπομένης ἀλλ´ ἐντὸς ἐχούσης τὸ σκληρὸν καὶ ὀστεῶδες, διὸ καὶ κέκληται μαλάκια; Ταχὺ δὴ προαισθάνεται δι´ εὐπάθειαν τοῦ χειμῶνος· ὅθεν μὲν πολύπους εἰς γῆν ἀνατρέχει καὶ τῶν πετριδίων ἀντιλαμβανόμενος σημεῖόν ἐστι πνεύματος ὅσον οὔπω παρόντος, (916b) δὲ τευθὶς ἐξάλλεται, φεύγουσα τὸ ψῦχος καὶ τὴν ἐν βάθει ταραχὴν τῆς θαλάττης· καὶ γὰρ ἔχει μάλιστα τῶν μαλακίων εὔθρυπτον καὶ ἁπαλὸν τὸ σαρκῶδες. ΙΘʹ. Διὰ τί τὴν χρόαν πολύπους ἐξαλλάττει; Πότερον, ὡς Θεόφραστος ᾤετο, δειλόν ἐστι φύσει ζῷον· ὅταν οὖν ταραχθῇ τρεπόμενον τῷ πνεύματι, συμμεταβάλλει τὸ χρῶμα καθάπερ ἄνθρωπος· διὸ καὶ λέλεκται « Τοῦ μὲν γάρ τε κακοῦ τρέπεται χρώς »; τοῦτο πρὸς τὴν μεταβολὴν πιθανῶς λέλεκται πρὸς δὲ τὴν ἐξομοίωσιν οὐχ ἱκανῶς; Μεταβάλλει γὰρ οὕτως, ὥστε τὴν χρόαν αἷς ἂν πλησιάζῃ πέτραις ὁμοιοῦν· πρὸς καὶ Πίνδαρος ἐποίησε « Ποντίου θηρὸς χρωτὶ μάλιστα νόον προσφέρων πάσαις πολίεσσιν ὁμίλει », (916c) Καὶ Θέογνις « Πουλύποδος νόον ἴσχε πολυχρόου, ὃς ποτὶ πέτρῃ, τῇ προσομιλήσῃ, τοῖος ἰδεῖν ἐφάνη. » Τοῦτο δὴ καὶ τοὺς πανουργίᾳ καὶ δεινότητι ὑπερφέροντας ἔχειν τὸ ἐπιτήδευμα λέγουσιν, ὡς ὑπὲρ τοῦ λαθεῖν καὶ διαφυγεῖντοὺς πλησίον ἑαυτοὺς ἀεὶ ἀπεικάζειν πολύποδι. καθάπερ ἐσθῆτι τῇ χρόᾳ νομίζουσι χρῆσθαι, ῥᾳδίως οὕτως βούλεται μετενδυόμενον. Ἆρ´ οὖν τὴν μὲν ἀρχὴν αὐτὸς ἐνδίδωσι τοῦ πάθους δείσας, τὰ δὲ κύρια τῆς αἰτίας ἐν ἄλλοις ἐστί; Σκόπει δή, κατ´ Ἐμπεδοκλέα (916d) « Γνοὺς ὅτι πάντων εἰσὶν ἀπορροαὶ ὅσς´ ἐγένοντο· » οὐ γὰρ ζῴων μόνον οὐδὲ φυτῶν οὐδὲ γῆς καὶ θαλάττης, ἀλλὰ καὶ λίθων ἄπεισιν ἐνδελεχῶς πολλὰ ῥεύματα καὶ χαλκοῦ καὶ σιδήρου· καὶ γὰρ φθέγγεται πάντα καὶ ὄδωδε τῷ ῥεῖν ἀεί τι καὶ φθείρεσθαι συνεχῶς· καὶ γὰρ ἕλξεις ἐπιπηδήσεις ποιοῦσι ταῖς ἀπορροίαις, οἱ μὲν ἐμπλοκὰς αὐτῶν οἱ δὲ πληγὰς οἱ δ´ ὤσεις τινὰς καὶ περιελάσεις ὑποτιθέμενοι. Μάλιστα δὲ τῶν παράλων πετρῶν ἐπιρραινομένων καὶ ψηχομένων ὑπὸ τῆς θαλάττης ἀπιέναι μέρη καὶ θραύσματα πολλὰ καὶ λεπτὰ εἰκὸς συνεχῶς, τοῖς χρώμασιν ἀλλήλων διαφέροντα τοῖς μὲν ἄλλοις οὐ (916e) προσίσχεται σώμασιν ἀλλὰ λανθάνει περιολισθάνοντα τῶν πυκνοτέρους ἐχόντων πόρους διεκθέοντα τῶν μανοτέρους. δὲ πολύπους τήν τε σάρκα προσιδεῖν αὐτόθεν ἀνθρηνιώδης καὶ πολύπορος καὶ δεκτικὸς ἀπορροιῶν ἐστιν, ὅταν τε δείσῃ, τῷ πνεύματι τρεπόμενος καὶ τρέπων οἷον ἔσφιγξε τὸ σῶμα καὶ συνήγαγεν, ὥστε προσδέχεσθαι καὶ στέγειν ἐπιπολῆς τὰς τῶν ἐγγὺς ἀπορροίας. Καὶ γὰρ τραχύτης μετὰ τῆς μαλακότητος ἕλικας παρέχουσα τοῖς ἐπιφερομένοις μέρεσι, μὴ σκεδαννυμένοις ἀλλ´ ἀθροιζομένοις καὶ προσμένουσι, σύγχρουν ἀπεργάζεται (916f) τὴν ἐπιφάνειαν τοῖς ἐγγύτατα. Τεκμήριον δὲ τῆς αἰτίας μέγα τὸ μήτε τοῦτον πᾶσιν ἐξομοιοῦσθαι τοῖς πλησίον μήτε τὸν χαμαιλέοντα τοῖς λευκοῖς χρώμασιν, ἀλλὰ μόνοις ἑκάτερον, ὧν ταῖς ἀπορροίαις πόρους συμμέτρους ἔχουσιν. Κʹ. Διὰ τίν´ αἰτίαν τὸ τῶν ἀγρίων συῶν δάκρυον ἡδὺ τὸ δὲ τῶν ἐλάφων ἁλμυρόν ἐστι καὶ φαῦλον; [916] (916a) ou croient-ils que dans les juments, les poils de la queue sont moins bons que ceux des chevaux, parce qu'ils sont toujours baignés de l'urine de ces animaux? XVIII. Pourquoi l'apparition d'un calmar sur la mer est-elle le signe d'une grande tempête ? Est-ce que tous les poissons du genre de ceux que les Grecs appellent mous sont très sensibles au froid, parce qu'ils ont la chair délicate et qu'ils sont nus, car ils n'ont ni peau, ni écailles, ni coquille, et que tout ce qu'ils ont de dur et d'osseux est en dedans de leur corps; c'est pour cela qu'on les appelle mous? Leur grande sensibilité au froid fait qu'ils pressentent de loin la tempête. Quand le polype court vers la terre, et qu'il s'attache aux rochers, c'est un pronostic du vent qui va s'élever; (916b) de même le calmar saute hors de l'eau quand il veut éviter le froid et l'agitation qui se préparent au fond de la mer; car il est, de tous les poissons mous, celui qui a la chair la plus tendre et la plus susceptible des impressions extérieures. XIX. Pourquoi le polype change-t-il île couleur ? Est-ce, comme le dit Théophraste, parce que cet animal, naturellement timide, change de couleur quand ses esprits sont troublés, comme il arrive à l'homme dans la peur. De là le proverbe : "Le lâche craint souvent et change de couleur". Mais s'il est vraisemblable que la crainte opère ce changement de couleur, suffit-elle pour lui faire prendre les teintes des objets dont il s'approche, par exemple de chaque rocher auquel il s'attache? Ce qui a fait dire à Pindare : "Du polype imitez la couleur variable : Comme à tous les objets sa peau devient semblable ; Ainsi de chaque peuple adoptant les humeurs, Prenez habilement leur esprit et leurs mœurs". (916c) Théognis a dit aussi : "Imitez le polype et sa changeante humeur, De chaque objet qu'il touche il retient la couleur". Aussi, dit-on que les hommes qui excellent en finesse et en ruse, et qui veulent tromper sans être découverts, ont soin d'imiter le polype, et que cette facilité à changer est pour eux comme un vêtement qu'ils prennent et qu'ils quittent à leur gré. La crainte peut donc être une première cause de ce changement de couleur dans le polype. Mais il faut en chercher ailleurs la principale cause. Vous savez ce que dit Empédocle : (916d) "Chaque corps a toujours ses émanations". Elles sortent continuellement, non seulement des animaux, des plantes, de la terre et de la mer, mais encore des pierres, du cuivre et du fer. Tous les corps s'usent peu à peu, et l'odeur qu'ils exhalent atteste qu'il en émane sans cesse une portion de leur substance qui les épuise insensiblement. Ces émanations font que les corps s'attirent les uns les autres, qu'ils s'accrochent, qu'ils s'unissent, qu'ils se frappent, se poussent et s'environnent mutuellement. Cela est vrai surtout des pierres qui, placées sur le bord de la mer, sont toujours baignées et battues par les vagues qui en emportent sans cesse quelques légers fragments. Ils ne s'attachent pas aux (916e) autres corps, mais glissent sur ceux dont les pores sont étroits et serrés, et ils passent à travers ceux dont les pores sont larges et ouverts. Or, il suffit de jeter les yeux sur un polype pour voir que sa peau est percée d'une infinité de pores, comme un rayon de miel, et qu'elle est propre à recevoir toutes sortes d'émanations. Lors donc qu'il a peur, il serre et comprime son corps ; en sorte que les émanations des corps qui l'environnent s'arrêtent à la surface de sa peau et s'y conservent. Les rides que forme alors sa peau molle, qui se fronce de peur, sont comme des sillons tortueux qui empêchent que les émanations qu'il reçoit ne se dissipent, qui, au contraire, les rassemblent et les fixent à la surface de son corps avec la couleur (916f) des objets d'où elles partent. Une preuve frappante de la cause que j'assigne ici de ce phénomène, c'est que le polype ne prend pas la couleur de tous les objets dont il approche, ni le caméléon la couleur blanche, mais seulement celle des corps dont les émanations sont proportionnées à leurs pores. XX. Pourquoi les larmes des sangliers sont-elles douces, et celles des cerfs, salées et d'un goût désagréable ?


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Dernière mise à jour : 11/09/2008