HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales - Questions naturelles

Page 919

  Page 919

[919] (919a) μᾶλλον ἰσχύουσα ταῖς χερσὶ ῥήγνυσι καὶ διασπᾷ τὸν βρόχον. καὶ ταῖς χερσὶν ἅμα χρῆται καὶ τῷ στόματι, ταῖς μὲν διασπῶσα τὸ λίνον τῷ δ´ ἀμυνομένη τοὺς διώκοντας; Οὐδενὸς δ´ ἧττον αὐτῇ βοηθοῦσιν αἱ περικαλινδήσεις· διὸ μᾶλλον διασπᾶν τὰ λίνα πραγματευομένη πολλάκις ἐκκυβιστᾷ καὶ σῴζεται, --- -ἀμὴ καὶ δέοι τῶν ὀδόντων. ΚΘʹ. Τίς αἰτία, δι´ ἣν τὰ ψυχρὰ τῶν ὑδάτων οὐ θαυμάζομεν ἀλλὰ τὰ θερμά; Καίτοι δῆλον ὅτι θερμότης αἰτία τούτων ὡς ψυχρότης ἐκείνων. Οὐ γάρ, ὡς ἔνιοι νομίζουσιν, μὲν θερμότης δύναμίς (919b) ἐστιν δὲ ψυχρότης στέρησις θερμότητος, ἐπεὶ πλειόνων ἂν αἴτιον ἐφαίνετο τὸ μὴ ὂν τοῦ ὄντος. Ἀλλ´ ἔοικε τῷ σπανίῳ τὸ θαυμάσιον φύσις νέμουσα πῶς γίνεται ζητεῖν τὸ μὴ πολλάκις γινόμενον. « Ὁρᾷς τὸν ὑψοῦ τόνδ´ ἄπειρον αἰθέρα καὶ γῆν πέριξ ἔχονθ´ ὑγραῖς ἐν ἀγκάλαις » ; Ὅσα μὲν ἔρχεται φέρων θεάματα νυκτός, ὅσον δὲ μεθ´ ἡμέραν κάλλος ἀναδείκνυσιν; Οἱ δὲ πολλοὶ τὴν τούτων φύσιν οὐ θαυμάζουσιν, ἴριδες δὲ καὶ ποικίλματα νεφῶν ἡμέρας καὶ σέλα ῥηγνύμενα πομφόλυγος δίκην καὶ κομῆται ---. Λʹ. Διὰ τί τῶν ἀμπέλων τὰς ἀκάρπους, τοῖς δ´ ἀκρέμοσι καὶ ἔρνεσιν εὐτροφούςασ τραγᾶν λέγομεν; (919c) ὅτι τῶν τράγων οἱ σφόδρα πίονες ἧττόν εἰσι γόνιμοι καὶ μόλις ὑπὸ πιμελῆς ὀχεύουσι; Τὸ γὰρ σπέρμα περίττωμα τῆς τροφῆς ἐστι (καὶ) τῆς τῷ σώματι προστιθεμένης· ὅταν οὖν ζῷον δένδρον εὐεκτῇ καὶ παχύνηται, τοῦτο σημεῖόν ἐστι τοῦ τὴν τροφὴν ἐν ἑαυτῷ καταναλισκομένην μηθὲν μικρόν τι καὶ ἀγεννὲς περίττωμα ποιεῖν. ΛΑʹ. Διὰ τί ἄμπελος οἴνῳ ῥαινομένη, μάλιστα τῷ ἐξ αὑτῆς, ἀναξηραίνεται; Πότερον, ὥσπερ ἐν τοῖς πολυπόταις γίνεται φαλάκρωσις, ὑπὸ θερμότητος τοῦ οἴνου τὸ ὑγρὸν ἐξατμίζοντος; φύ- --- τὸ οἰνῶδές ἐστιν, ὥς φησιν Ἐμπεδοκλῆς (919d) « Οἶνον ἀπὸ φλοιοῦ πέλεσθαι σαπὲν ἐν ξύλῳ ὕδωρ »; Ὅταν οὖν ἔξωθεν οἴνῳ βρέχηται, γίνεται πῦρ ἀμπέλῳ καὶ τοῦ τρέφοντος ..... δύναμιν ἐξίστησιν κρᾶσις· στυπτικὴν φύσιν ἔχων ἄκρατος ἐνδύεται ταῖς ῥίζαις, καὶ τοὺς πόρους συναγαγὼν καὶ πυκνώσας οὐ διίησι τὸ ὕδωρ εἰς τὸ φυτόν, εὐθαλεῖν καὶ βλαστάνειν πέφυκεν; καὶ τοῦτο μᾶλλον εἶναι τῇ ἀμπέλῳ παρὰ φύσιν, τὸ ἐξ αὐτῆς ἀπιὸν εἰς αὐτὴν ἐπανιὸν πάλιν δέχεσθαι; Τῆς γὰρ ἐν τοῖς φυτοῖς ὑγρότητος ἤνθει καί τι τρέφειν (919e) μηδὲ προστίθεσθαι μηδὲ μέρος εἶναι τοῦ φυ- ---. [919] (919a) Est-ce qu'ayant plus de force dans ses pattes de devant, il s'en sert pour arracher les toiles? Ou bien use-t-il à la fois des pattes et des dents, des premières pour défaire les filets, et des secondes pour se défendre contre les chasseurs. Mais rien ne lui sert davantage que de se rouler, car au lieu d'avoir besoin de ses dents pour déchirer les toiles, souvent il passe par-dessous et s'échappe. XXIX. Pourquoi sommes-nous plus étonnés de voir des sources d'eau chaude que des sources d'eau froide, quoique la chaleur soit la cause des premières, et le froid celle des autres? Il ne faut pas croire, avec quelques physiciens, que la chaleur étant une qualité réelle, (919b) le froid ne soit qu'une simple privation de chaleur, car il s'ensuivrait alors que ce qui n'a point d'existence produirait un être réel. Mais il semble qu'on soit porté naturellement à admirer ce qui est rare, et qu'on recherche avec plus d'empressement ce qu'il n'est pas ordinaire de voir. "Regarde au haut des airs cet espace azuré, Du globe où nous vivons vêtement coloré". Combien la nuit il étale de merveilles ! Que de beautés il nous offre pendant le jour ! Cependant la plupart des hommes ne les admirent pas : ils ne sont pas frappés ni des couleurs de l'arc-en-ciel, ni des teintes si variées des nuages, ni des éclairs qui les entr'ouvrent et les sillonnent par des traits si vifs de lumière ---. XXX. Pourquoi compare-t-on à des boucs les vignes et les jeunes plantes qui ne portent point de fruit? (919c) Est-ce parce que les boucs qui sont trop gras sont peu propres à engendrer et que l'excès de leur graisse fait qu'ils ont de la peine à s'accoupler avec leurs femelles? Car les germes productifs dans ces animaux sont le superflu des aliments qui servent à leur nourriture. Quand donc un animal ou un arbre est trop épais et trop gras, c'est une preuve qu'il consume pour son accroissement tout ce qu'il prend de nourriture, et qu'il n'en reste point ou presque point de superflu. XXXI. Pourquoi la vigne sèche-t-elle lorsqu'on l'arrose avec du vin, même de celui qu'elle a produit ? Est-ce qu'il en est de la vigne comme des ivrognes, qui deviennent chauves parce que la chaleur du vin fait évaporer l'humidité de leur cerveau? Est-ce que la liqueur vineuse est un effet de l'altération du vin, comme le prétend Empédocle ? (919d) "Sous l'écorce du bois l'humidité s'altère, Et nous produit du vin la liqueur salutaire". Lors donc qu'on arrose la vigne avec du vin, cette liqueur est pour elle comme un feu qui consume l'humidité destinée à la nourrir. Ou bien le vin, qui est astringent, empêche-t-il, en pénétrant jusqu'aux racines du cep, dont il resserre et condense les pores, que l'eau, qui doit abreuver la plante et la faire bourgeonner, ne s'élève dans sa tige ? Ou est-il contre la nature de la vigne qu'elle reçoive de nouveau dans son sein ce qui en a été tiré ? Car l'humidité qui est dans les plantes et qui les a fait fleurir ne peut plus servir à leur nourriture, (919e) ni faire une seconde fois partie de leur substance.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 11/09/2008