HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales - Questions naturelles

Page 914

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[914] (914a) Συνελαύνουσα γὰρ ψυχρότης τὸ ὕδωρ ποιεῖ βαρὺ καὶ σωματῶδες, ὡς ἔστιν ἐν ταῖς κλεψύδραις καταμαθεῖν, βράδιον γὰρ ἕλκουσι χειμῶνος θέρους· ἐν δὲ Θρᾴκῃ περὶ τὸ Πάγγαιον ἱστορεῖ Θεόφραστος εἶναι κρήνην, ἀφ´ ἧς ταὐτὸ γέμον ἀγγεῖον ὕδατος ἱστάμενον χειμῶνος ἕλκειν διπλάσιον σταθμὸν θέρους. Ὅτι δ´ πυκνότης τοῦ ὕδατος τὴν βραδυτῆτα ποιεῖ τοῦ πλοῦ, δῆλόν ἐστι τῷ πλείονα γόμον φέρειν τὰ ποτάμια πλοῖα τοῦ χειμῶνος· τὸ γὰρ ὕδωρ μᾶλλον ἀντερείδει πυκνότερον καὶ βαρύτερον γινόμενον, τὴν δὲ θάλατταν θερμότης κωλύει πυκνοῦσθαι, δι´ ἣν οὐδὲ (914b) πήγνυται, μάλκη γὰρ ἔοικεν εἶναι () πύκνωσις. Ηʹ. Διὰ τί, τῶν ἄλλων ὑγρῶν ἐν τῷ κινεῖσθαι καὶ στρέφεσθαι ψυχομένων, τὴν θάλατταν ὁρῶμεν ἐν τῷ κυματοῦσθαι θερμοτέραν γιγνομένην; τῶν μὲν ἄλλων ὑγρῶν ἐπεισόδιον οὖσαν καὶ ἀλλοτρίαν ἐξίστησιν κίνησις τὴν θερμότητα καὶ διαφορεῖ, τὴν δὲ τῆς θαλάττης σύμφυτον οὖσαν ἐκριπίζουσι μᾶλλον οἱ ἄνεμοι καὶ τρέφουσι; Μαρτύρια δὲ τῆς θερμότητος διαύγεια καὶ τὸ μὴ πήγνυσθαι, καίπερ οὖσαν γεώδη καὶ βαρεῖαν. Θʹ. Διὰ τί τοῦ χειμῶνος ἧττον πικρὰ γίνεται γευομένοις θάλαττα; Τοῦτο γάρ φασι καὶ Διονύσιον ἱστορεῖν τὸν ὑδραγωγόν. (914c) ὅτι παντελῶς μὲν ἔρημος οὐκ ἔστι γλυκύτητος οὐδ´ ἄμοιρος πικρότης, ἅτε δὴ ποταμοὺς τοσούτους ὑποδεχομένης τῆς θαλάττης· τοῦ δ´ ἡλίου τὸ γλυκὺ καὶ πότιμον ἐξαιροῦντος ὑπὸ κουφότητος (τὸ) ἐπιπολάζον καὶ μᾶλλον ἐν τῷ θέρει τοῦτο ποιοῦντος, ἐν δὲ τῷ χειμῶνι μαλακώτερον ἁπτομένου δι´ ἀσθένειαν θερμότητος, ὑπολειπομένη μοῖρα πολλὴ γλυκύτητος ἀνίησι τὸ ἀκράτως πικρὸν καὶ φαρμακῶδες; Τοῦτο δ´ ἡσυχῆ καὶ τοῖς ποτίμοις συμβέβηκε· θέρους γὰρ πονηρότερα γίνεται, τὸ κουφότατον καὶ γλυκύτατον τοῦ θερμοῦ διαφοροῦντος, ἐν δὲ χειμῶνι (914d) νέον ἐπιρρεῖ καὶ πρόσφατον, οὗ μετέχειν ἀνάγκη καὶ τὴν θάλατταν, ὑομένην ἅμα καὶ τῶν ποταμῶν ἐπιδιδόντων. Ιʹ. Διὰ τί τῷ οἴνῳ θάλασσαν παραχέουσι καὶ χρησμόν τινα λέγουσιν ἁλιεῖς κομισθῆναι προστάττοντα βαπτίζειν τὸν Διόνυσον πρὸς τὴν θάλατταν, οἱ δὲ πόρρω θαλάττης ἐμβάλλουσι γύψον Ζακυνθίαν ὀπτήσαντες; Πότερον θερμότης βοηθεῖ πρὸς τὴν περίψυξιν, αὐτὴ ἐξίστησι μάλιστα τὸν οἶνον ἀποσβεννύουσα καὶ φθείρουσα τὴν δύναμιν. τὸ ὑδατῶδες καὶ πνευματῶδες τοῦ οἴνου πρὸς μεταβολὴν ἐπισφαλέστατ´ ἔχον ἵστησι τὰ γεώδη πεφυκότα στύφειν καὶ κατισχναίνειν, οἱ δ´ ἅλες μετὰ τῆς θαλάττης λεπτύνοντες καὶ ἀποτήκοντες τὸ ἀλλότριον (914e) καὶ περιττὸν οὐκ ἐῶσι δυσωδίαν οὐδὲ σῆψιν ἐγγίνεσθαι; Πρὸς δὲ τούτοις, ὅσον ἐστὶ παχὺ καὶ γεῶδες, ἐμπλεκόμενον τοῖς βαρυτέροις καὶ συγκατασπώμενον ὑποστάθμην ποιεῖ καὶ τρύγα τὸν δ´ οἶνον ἀπολείπει καθαρόν; ΙΑʹ. Διὰ τί μᾶλλον ναυτιῶσι τὴν θάλατταν πλέοντες τοὺς ποταμούς, κἂν ἐν γαλήνῃ πλέωσι; ὅτι μάλιστα ναυτίαν κινεῖ τῶν αἰσθήσεων ὄσφρησις, τῶν δὲ παθῶν φόβος; Καὶ γὰρ τρέμουσι καὶ φρίττουσι καὶ κοιλίας ἐξυγραίνονται φαντασίαν κινδύνου λαβόντες. Τούτων δ´ οὐδέτερον ἐνοχλεῖ τοῖς διὰ ποταμοῦ πλέουσιν· γὰρ ὄσφρησις παντὶ ποτίμῳ καὶ γλυκεῖ συνήθης ἐστὶν δὲ πλοῦς ἀκίνδυνος. Ἐν δὲ τῇ θαλάττῃ τήν (914f) τ´ ὀσμὴν ἀηθείᾳ δυσχεραίνουσι καὶ φοβοῦνται, μὴ πιστεύοντες τῷ παρόντι, περὶ τοῦ μέλλοντος· οὐδὲν οὖν ὄφελος τῆς ἔξω γαλήνης, ἀλλὰ (καὶ) ψυχὴ σάλον ἔχουσα καὶ θορυβουμένη συγκινεῖ καὶ ἀναπίμπλησι τὸ σῶμα τῆς ταραχῆς. ΙΒʹ. Διὰ τί τῆς θαλάττης ἐλαίῳ καταρραινομένης γίνεται καταφάνεια καὶ γαλήνη; Πότερον, ὡς Ἀριστοτέλης φησί, τὸ πνεῦμα τῆς λειότητος ἀπολισθαῖνον οὐ ποιεῖ πληγὴν οὐδὲ σάλον. [914] (914a) Le froid, en la resserrant, la rend plus épaisse et plus pesante, comme on peut l'observer dans les clepsydres, où elle coule plus lentement l'hiver que l'été. Théophraste raconte qu'il y a près du mont Pangée, dans la Thrace, une fontaine dont le même volume d'eau, pèse deux fois plus en hiver qu'en été. Ce qui prouve que cet épaississement de l'eau rend la navigation plus lente, c'est que les bateaux portent de plus grandes charges l'hiver que l'été, parce que l'eau, devenue plus épaisse et plus pesante, est capable de résister à une plus forte pression. Pour l'eau de la mer, sa chaleur l'empêche d'être condensée par le froid, et même de geler pendant l'hiver ; (914b) car la condensation est une sorte de refroidissement. VIII. Pourquoi les eaux douces se refroidissent-elles quand on les remue, et que la mer s'échauffe lorsqu'elle est agitée? Est-ce parce que la chaleur étant étrangère et accidentelle aux eaux douces, le mouvement l'en fait sortir et la dissipe ; au lieu que la chaleur étant naturelle à l'eau de la mer, les vents ne font que l'exciter et l'augmenter davantage ? Une preuve de sa chaleur, c'est sa transparence et la propriété qu'elle a de ne point geler, quoiqu'elle soit terreuse et pesante. IX. Pourquoi l'eau de la mer est-elle, pendant l'hiver, moins arrière au goût ? (914c) Denys, celui qui a écrit sur la manière de conduire les eaux, prétend, dit-on, que la mer n'est pas si complètement amère qu'elle soit privée de toute douceur, attendu qu'elle reçoit dans son sein un grand nombre de fleuves considérables. Le soleil pompe la portion d'eau douce que sa légèreté tient à la surface de la mer; et comme cette évaporation est plus abondante en été, au lieu que l'hiver, la chaleur du soleil étant plus faible, il agit moins sur les eaux, il reste dans la mer une plus grande quantité d'eau douce qui tempère son amertume et son dégoût. Les eaux douces elles-mêmes sont, jusqu'à un certain point, sujettes à cette vicissitude. L'été, elles n'ont pas aussi bon goût qu'en hiver, parce que la chaleur résout en vapeurs les parties les plus légères et les plus douces. Pendant l'hiver, (914d) la douceur des eaux se renouvelle sans cesse, et la mer doit nécessairement s'en ressentir à cause de son agitation et des rivières qui s'y déchargent. X. Pourquoi mêle-t-on de l'eau de mer dans le vin? On raconte que des pêcheurs reçurent ordre d'un oracle de plonger Bacchus dans la mer; et ceux qui sont loin de la mer mettent dans le vin du plâtre de Zacynthe, cuit au four. Est-ce que la chaleur de l'eau de mer sert de préservatif contre le froid, ou plutôt, n'est-ce pas pour l'affaiblir et lui- ôter sa rudesse ? Ou, comme le vin est sujet à se tourner en eau et à s'éventer, les substances terreuses qu'on y met préviennent-elles cette altération par leur vertu astringente ? Quant à l'eau de la mer, le sel qu'elle contient subtilise et dissout les substances hétérogènes qui se trouvent dans le vin, (914e) et empêche qu'il ne contracte une odeur désagréable ou un goût fade. D'ailleurs, les parties terreuses et grossières du vin s'attachant à ces corps étrangers et pesants qu'on y mêle, la lie se précipite au fond du tonneau, et le vin se clarifie. XI. Pourquoi ceux qui voyagent sur mer, même par un temps calme, éprouvent-ils plus de nausées que ceux qui naviguent sur des rivières? Est-ce qu'entre nos sensations et nos passions diverses, il n'en est point qui soulèvent plus fortement le cœur que les odeurs et la peur? Dès qu'un homme est vivement affecté par la crainte du péril, il tremble, il frissonne, et son estomac en est dérangé. Ceux qui naviguent sur des fleuves n'éprouvent aucun de ces accidents; leur odorat est accoutumé à l'eau douce des rivières, et la navigation est sans danger. Sur mer, (914f) ils respirent une odeur désagréable et à laquelle ils ne sont point faits. Ils craignent la tempête dans le beau temps, dont la jouissance présente ne les rassure pas sur l'avenir. Ainsi le calme extérieur ne leur sert de rien pour leur tranquillité personnelle, et la peur qui tourmente leur âme remplit leur corps d'agitation et de trouble. XII. Pourquoi l'huile qu'on répand sur la mer la rend-elle calme et transparente? Est-ce, comme le dit Aristote, parce que le vent qui glisse sur la surface unie de l'huile n'a plus d'action sur les flots et ne peut y exciter aucun mouvement?


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Dernière mise à jour : 11/09/2008