[913] Ἢ βροντὰς μὲν καὶ (913a) ἀστραπὰς ποιεῖ τὸ θερμὸν
ἐν τῷ ἀέρι πρὸς τὸ ψυχρὸν μαχόμενον
(διὸ χειμῶνος ἥκιστα βροντᾷ μάλιστα δ´ ἔαρος καὶ φθινοπώρου διὰ τὴν
ἀνωμαλίαν τῆς κράσεως), ἡ δὲ θερμότης πέττουσα τὸ ὑγρὸν προσφιλὲς ποιεῖ
τοῖς βλαστάνουσι καὶ ὠφέλιμον. Ἢ μάλιστα μὲν ἔαρος βροντᾷ καὶ ἀστράπτει
διὰ τὴν εἰρημένην αἰτίαν, τὰ δ´ ἐαρινὰ τῶν ὑδάτων ἀναγκαιότερα τοῖς
σπέρμασι πρὸ τοῦ θέρους, ὅθεν ἡ πλεῖστον ὑομένη τοῦ ἔαρος χώρα καθάπερ ἡ
ἐν Σικελίᾳ πολλοὺς καὶ ἀγαθοὺς καρποὺς ἀναδίδωσιν;
Εʹ.
Διὰ τί τῶν χυμῶν, ὀκτὼ τῷ γένει ὄντων, ἕνα μόνον, τὸν ἁλμυρόν, ἀπ´ οὐδενὸς
καρποῦ γεννώμενον ὁρῶμεν; Καίτοι καὶ τὸν πικρὸν ἡ ἐλαία φέρει πρῶτον καὶ
τὸν ὀξὺν ὁ βότρυς, (913b) εἶτα μεταβάλλων ὁ μὲν γίνεται λιπαρὸς ὁ δ´
οἰνώδης· μεταβάλλει δὲ καὶ ὁ στρυφνὸς ἐν ταῖς φοινικοβαλάνοις καὶ ὁ
αὐστηρὸς ἐν ταῖς ῥόαις εἰς τὸν γλυκύν· ἔνιαι δὲ ῥόαι καὶ μῆλα τὸν ὀξὺν
ἁπλῶς φέρουσιν, ὁ δὲ δριμὺς ἐν ταῖς ῥίζαις καὶ σπέρμασι πολύς ἐστι.
Πότερον οὖν οὐκ ἔστιν ἁλμυροῦ γένεσις ἀλλὰ φθορὰ τῶν ἄλλων τὸ ἁλμυρόν, διὸ
καὶ πᾶσιν ἄτροφον τοῖς ἀπὸ φυτῶν καὶ σπερμάτων τρεφομένοις, ἥδυσμα δ´
ἐνίοις γίνεται τῷ τὸ πλήσμιον ἀφαιρεῖν τῶν τρεφόντων; Ἤ, (913c) Καθάπερ
τῆς θαλάττης ἕψοντες ἀφαιροῦσι τὸ ἁλυκὸν καὶ δηκτικόν, ἐν τοῖς θερμοῖς ὑπὸ
θερμότητος ἐξαμαυροῦται τὸ ἁλμυρόν. Ἢ χυμὸς μέν ἐστιν, ὡς Πλάτων εἶπεν,
ὕδωρ ἠθημένον διὰ φυτοῦ, διηθουμένη δὲ καὶ θάλαττα τὸ ἁλμυρὸν ἀποβάλλει;
Γεῶδες γὰρ καὶ παχυμερές ἐστιν, ὅθεν ὀρύττοντες παρὰ τὸν αἰγιαλὸν
ἐντυγχάνουσι ποτίμοις λιβαδίοις, πολλοὶ δὲ καὶ κηρίνοις ἀγγείοις
ἀναλαμβάνουσιν ἐκ τῆς θαλάττης ὕδωρ γλυκὺ διηθούμενον, ἀποκρινομένου τοῦ
ἁλυκοῦ καὶ γεώδους· ἡ δὲ δι´ ἀργίλου προδιαγωγὴ παντάπασι τὴν θάλατταν
διηθουμένην πότιμον (913d) ἀποδίδωσι τῷ κατέχειν ἐν ἑαυτῇ καὶ μὴ διιέναι
τὸ γεῶδες. Οὕτω δὲ τούτων ἐχόντων, εἰκός ἐστι τὰ φυτὰ μήτ´ ἔξωθεν
ἀναλαμβάνειν ἁλμυρίδα μήτ´, ἂν ἐν αὐτοῖς λάβῃ γένεσιν, ἐκκρίνειν εἰς τὸν
καρπόν· οἱ γὰρ πόροι διὰ λεπτότητα τὸ γεῶδες καὶ παχυμερὲς οὐ διηθοῦσιν. Ἢ
τῆς πικρότητος εἶδος τὴν ἁλμυρότητα θετέον, ὡς Ὅμηρος
« στόματος δ´ ἐξέπτυσεν ἅλμην
πικρήν, ἥ οἱ πολλὴ ἀπὸ κρατὸς κελάρυζε »,
καὶ ὁ Πλάτων φησὶν ἀμφοτέρους ῥύπτειν καὶ ἀποτήκειν τοὺς χυμούς, ἧττον δὲ
ταῦτα ποιεῖν τὸν ἁλυκὸν καὶ οὐ τραχὺν εἶναι· δόξει δὲ τὸ πικρὸν τοῦ ἁλυκοῦ
(913e) ξηρότητος ὑπερβολῇ διαφέρειν, ἐπεὶ ξηραντικόν τι καὶ τὸ ἁλυκόν.
Ϛʹ.
Διὰ τί τοῖς συνεχῶς διὰ τῶν δεδροσισμένων δένδρων βαδίζουσι λέπραν ἴσχει
τὰ ψαύοντα τῆς ὕλης μόρια τοῦ σώματος;
Πότερον, ὡς Λαῖτος ἔλεγε, τῇ λεπτότητι τὸ δροσῶδες ὑγρὸν ἀποξύει τοῦ
χρωτός· ἤ, καθάπερ ἐρυσίβη (ἢ) τοῖς ὑγραινομένοις ἐγγίνεται σπέρμασιν,
οὕτως ὑπὸ τῆς δρόσου τῶν ἐπιπολῆς χλωρῶν καὶ ἁπαλῶν ἀναχαρασσομένων καὶ
ἀποτηκομένων ἄχνη τις ἀπιοῦσα τοῦ σίνοντος ἀναπίμπλησι, προσχεομένη τοῖς
ἀναιμοτάτοις μέρεσι τῆς σαρκός, οἷα κνῆμαι καὶ πόδες, καὶ ἀμύσσει καὶ
δάκνει (913f) τὴν ἐπιφάνειαν; Ὅτι γὰρ φύσει τι δηκτικὸν ἔνεστι τῇ δρόσῳ,
μαρτυρεῖ τὸ τοὺς πίονας ἰσχνοτέρους ποιεῖν· αἱ γοῦν πίονες γυναῖκες
ἱματίοις ἢ ἐρίοις ἁπαλοῖς ἀναλαμβάνουσαι τῆς δρόσου δοκοῦσι συντήκειν τὴν
πολυσαρκίαν.
Ζʹ.
Διὰ τί τὰ πλοῖα χειμῶνος ἐν τοῖς ποταμοῖς πλεῖ βράδιον, ἐν δὲ τῇ θαλάττῃ
οὐ παραπλησίως;
Πότερον ὁ ποτάμιος ἀήρ, ἀεὶ δυσκίνητος ὢν καὶ βαρὺς ἐν δὲ χειμῶνι μᾶλλον
παχυνόμενος διὰ τὴν περίψυξιν, ἐμποδών ἐστι τοῖς πλέουσιν. Ἢ τοῦτο μᾶλλον
τοῦ ἀέρος πάσχουσιν οἱ ποταμοί;
| [913] Est-ce que les tonnerres et (913a) les éclairs
étant produits par le combat du chaud et du froid dans
l'atmosphère (ce qui fait que le tonnerre est rare en hiver et fréquent au
printemps et en automne à cause de la température inégale de ces deux
saisons), la chaleur, en donnant à l'eau une plus grande coction, la rend
plus convenable et plus salutaire aux plantes?
Est-ce parce que les tonnerres et les éclairs sont plus fréquents au
printemps par la raison que nous venons de dire, et que les pluies de
cette saison sont nécessaires aux semences avant l'été ? Aussi les pays où
le printemps est pluvieux, comme en Sicile, sont-ils abondants en bons
fruits.
V. Pourquoi, des huit saveurs que nous connaissons, la saveur salée est-elle
la seule qui ne se trouve en aucun fruit? Le fruit de l'olivier est amer
dans le principe, et celui de la vigne est acide ; (913b) mais en
mûrissant, l'amertume de l'olive se change en une liqueur grasse et onctueuse, et l'acidité du raisin en saveur vineuse. L'âpreté des dattes et l'aigreur des grenades se convertissent en un suc doux. Quelques espèces de grenades et de pommes
sont simplement acides, et l'âcreté est commune à un grand nombre de
graines et de racines.
Est-ce que la saveur salée n'est point naturelle aux fruits, et qu'elle
ne s'y forme qu'après que leurs saveurs primitives ont été altérées ?
Aussi ne peut-elle servir de nourriture aux animaux qui vivent d'herbes et
de grain; elle est seulement pour quelques-uns l'assaisonnement de leur
nourriture, et prévient en eux le dégoût et la satiété. (913c) Est-ce que,
comme en faisant bouillir de l'eau de mer, on lui ôte son sel et son
âcreté, de même, dans les substances naturellement chaudes, la saveur
salée est émoussée par la chaleur?
Ou bien la saveur des plantes n'est-elle, comme le veut Platon, qu'une eau
filtrée à travers leur tige? Or, l'eau de la mer, quand elle a été
filtrée, a déposé son sel, qui est formé de ses parties les plus
grossières et les plus terreuses. Aussi, quand on creuse auprès de ses
bords, y trouve-t-on des dépôts d'eau douce. On puise même au milieu de la
mer de l'eau douce dans des vases de cire au travers desquels elle filtre
et se dégage de ce qu'elle contient de parties terreuses et salées.
D'ailleurs, l'eau de la mer, en filtrant à travers l'argile, devient
potable, parce que cette matière ne laisse point d'issue (913d) aux
parties grossières et terreuses que l'eau contient. D'après cela, il est
vraisemblable que les plantes ne reçoivent pas du dehors la saveur salée,
ou que, si elle se produit dans leur tige, elles ne la communiquent point
aux fruits. La ténuité de leurs pores fait que les parties grossières et
terreuses qui constituent ce sel ne peuvent pas s'y insinuer.
Faut-il enfin regarder la saveur salée comme faisant partie de lu saveur
amère? Homère semble le faire entendre, lorsqu'il dit d'Ulysse :
"Sa bouche vomissait des flots d'une onde amère".
Platon prétend que ces deux saveurs ont la propriété de sécher et de
déterger, mais la saveur salée moins que l'amère, parce qu'elle n'a pas
autant d'âpreté. Le salé diffère de l'amer (913e) en ce qu'il a moins de
sécheresse, quoique cependant il soit dessiccatif.
VI. Pourquoi, quand on marche fréquemment entre des arbres couverts de rosée,
les parties du corps qui y touchent deviennent-elles galeuses?
Est-ce, comme le dit Létus, parce que les parties déliées et subtiles qui
composent la rosée raclent et éraillent la peau, ou bien, comme les
graines mouillées sont sujettes à se moisir, arrive-t-il aussi que les
parties les plus tendres et les plus colorées de la peau étant ramollies
et gercées par la rosée, il s'y forme une efflorescence nuisible qui
s'attache aux parties du corps les moins sanguines, comme les jambes et
les pieds, et en écorche (913f) la superficie? On ne peut douter que la
rosée n'ait une vertu mordicante, puisqu'elle fait maigrir les gens gras,
et que les femmes chargées d'embonpoint recueillent de la rosée dans du
linge ou dans de la laine, et s'en frottent le corps afin de se faire maigrir.
VII. Pourquoi les navires vont-ils plus lentement l'hiver sur les rivières, et
qu'il n'en est pas de même sur la mer?
Est-ce parce que l'air des rivières, toujours pesant et difficile à
mouvoir, est encore plus condensé par le froid
de l'hiver et retarde la marche des navires, ou est-ce l'eau des rivières
qui éprouve cette condensation plutôt que l'air ?
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