HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales - Questions naturelles

Page 912

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[912] τοῦτο μὲν οὐκ ἀληθές, ἀλλ´ ἔλαθε τὸν Λαῖτον (912a) ὅτι καὶ τὰ λιμναῖα φυτά, τίφη καὶ φλέως καὶ θρύον, ἀναυξῆ καὶ ἀβλαστῆ μένει μὴ γενομένων ὄμβρων καθ´ ὥραν· τὸ δὲ τοῦ Ἀριστοτέλους ἀληθές, ὅτι πρόσφατόν ἐστι καὶ νέον ὕδωρ τὸ ὑόμενον ἕωλον δὲ καὶ παλαιὸν τὸ λιμναῖον. καὶ τοῦτο πιθανὸν μᾶλλον ἀληθές ἐστι; Τὰ γὰρ πηγαῖα καὶ ποτάμια νάματα πρόσφατα μέν ἐστι καὶ νεογενῆποταμοῖς γὰρ δὶς τοῖς αὐτοῖς οὐκ ἂν ἐμβαίης » ὥς φησιν Ἡράκλειτος, ἕτερα γὰρ ἐπιρρεῖ ὕδατα), τρέφει δὲ καὶ ταῦτα τῶν ὀμβρίων χεῖρον. Ἆρ´ οὖν κοῦφόν ἐστι τὸ ἐκ Διὸς ὕδωρ καὶ ἀερῶδες, καὶ πνεύματι μεμιγμένον ὁδηγεῖται καὶ ἀναπέμπεται (912b) ταχέως εἰς τὸ φυτὸν ὑπὸ λεπτότητος, δι´ καὶ πομφόλυγας ποιεῖ τῇ ἀναμίξει τοῦ ἀέρος. τρέφει μὲν μάλιστα τὸ μάλιστα κρατούμενον ὑπὸ τοῦ τρεφομένου (τοῦτο γάρ ἐστι πέψις· ἀπεψία δὲ τοὐναντίον, ὅταν ἰσχυρότερα τοῦ παθεῖν ), καὶ μεταβάλλει τὰ λεπτὰ καὶ ἁπλᾶ καὶ ἄχυμα μᾶλλον, οἷόν ἐστι τὸ ὄμβριον ὕδωρ; Γεννώμενον γὰρ ἐν ἀέρι καὶ πνεύματι καθαρὸν καὶ ἀμιγὲς κάτεισι· τὰ δὲ πηγαῖα καὶ τῇ γῇ καὶ τοῖς τόποις ὁμοιούμενα, δι´ ὧν ἔξεισι, πολλῶν ἀναπίμπλαται ποιοτήτων, δι´ ἃς ἧττόν ἐστιν εὔτρεπτα καὶ βράδιον αὑτὰ παρέχει τῇ πέψει μεταβάλλειν εἰς τὸ τρεφόμενον. Τῶν δ´ ὀμβρίων (912c) τὸ εὔτρεπτον αἱ σήψεις κατηγοροῦσιν· εὐσηπτότερα γάρ ἐστι τῶν ποταμίων καὶ φρεατιαίων, δὲ πέψις ἔοικεν εἶναι σῆψις, ὡς Ἐμπεδοκλῆς μαρτυρεῖ λέγων « Οἶνος ἀπὸ φλοιοῦ πέλεται σαπὲν ἐν ξύλῳ ὕδωρ ». πάντων ἑτοιμότατόν ἐστι καὶ ῥᾷστον αἰτιάσασθαι τὸ γλυκὺ τῶν ὀμβρίων καὶ χρηστόν, ἐκπεμπόμενον εὐθὺς ὑπὸ τοῦ πνεύματος; Διὸ καὶ τὰ θρέμματα τούτων ἀπολαύει προθυμότερον, καὶ οἱ βάτραχοι προσδοκῶντες ὄμβρον ἐπιλαμπρύνουσι τὴν φωνὴν ὑπὸ χαρᾶς, ὥσπερ ἥδυσμα τοῦ λιμναίου τὸ ὑέτιον προσδεχόμενοι καὶ σπέρμα τῆς ἐκείνων γλυκύτητος· ἓν γὰρ καὶ τοῦτο ποιεῖται (912d) σημεῖον ὑετοῦ μέλλοντος Ἄρατος εἰπών « μάλα δείλαιαι γενεαί, ὕδροισιν ὄνειαρ, αὐτόθεν ἐκ λίμνης πατέρες βοόωσι γυρίνων. » Γʹ. Διὰ τί παραβάλλουσι τοῖς θρέμμασιν ἅλας οἱ νομεῖς; Πότερον, ὡς οἱ πολλοὶ νομίζουσι, πλήθους τροφῆς ἕνεκα καὶ τοῦ παχύνειν; Τήν τε γὰρ ὄρεξιν δριμύτης ἐκκαλεῖται καὶ τοὺς πόρους ἀναστομοῦσα μᾶλλον ὁδοποιεῖ τῇ τροφῇ πρὸς τὴν ἀνάδοσιν· διὸ καὶ τοὺς ἰσχνοὺς καὶ τοὺς ἀτρόφους Ἀπολλώνιος Ἡροφίλειος ἐκέλευε μὴ γλυκεῖ μηδὲ χονδρῷ τρέφειν ἀλλὰ τοῖς ταριχευτοῖς καὶ ὑφαλμυρίζουσιν, (912e) ὧν λεπτότης, ὥσπερ ἐντρίχωμα γενομένη, τὰ σιτία τοῖς σώμασι διὰ τῶν πόρων προστίθησιν. μᾶλλον ὑγιείας ἕνεκα καὶ συγκοπῆς πλήθους τὸν ἅλα λείχειν ἐθίζουσι τὰ βοσκήματα; Νοσεῖ γὰρ ἄγαν πιαινόμενα, τὴν δὲ πιμελὴν τήκουσιν οἱ ἅλες καὶ διαχέουσιν· ὅθεν εὐμαρῶς καὶ ῥᾳδίως ἀποδέρουσιν αὐτὰ σφάξαντες· γὰρ κολλῶσα καὶ συνδέουσα τὸ δέρμα πιμελὴ λεπτὴ καὶ ἀσθενὴς γέγονεν ὑπὸ τῆς δριμύτητος. Λεπτύνεται δὲ καὶ τὸ αἷμα τῶν (τὸ) ἅλας λειχόντων οὐδὲ πήγνυται τὰ ἐντὸς ἁλῶν μιγέντων. Σκόπει δέ, μὴ καὶ γονιμώτερα καὶ προθυμότερα πρὸς τὰς συνουσίας· καὶ γὰρ αἱ κύνες (912f) κύουσι ταχέως τάριχος ἐπεσθίουσαι, καὶ τὰ ἁληγὰ τῶν πλοίων πλείους τρέφει μῦς διὰ τὸ πολλάκις συμπλέκεσθαι. Δʹ. Διὰ τί τῶν ὀμβρίων ὑδάτων εὐαλδέστερα τοῖς σπέρμασι τὰ μετὰ βροντῶν καὶ ἀστραπῶν, δὴ καὶ ἀστραπαῖα καλοῦσι; Πότερον ὅτι πνευματώδη διὰ τὴν τοῦ ἀέρος ταραχὴν καὶ ἀνάμιξιν, τὸ δὲ πνεῦμα τὴν ὑγρότητα κινοῦν μᾶλλον ἀναπέμπει καὶ ἀναδίδωσιν. [912] Ou cette raison est-elle fausse? et Létus (912a) se trompe-t-il faute d'avoir observé que les plantes marécageuses, telles que le roseau, le jonc et la mousse, ne peuvent ni croître ni verdir quand les pluies ne tombent pas dans leur saison ? Est-ce, comme le dit Aristote, parceque l'eau de pluie est fraîche et nouvelle, au lieu que celle des étangs est ancienne et croupie? Ou cette raison a-t-elle plus de vraisemblance que de vérité? Car les eaux des fontaines et des rivières sont toujours fraîches et nouvelles, puisque, suivant Héraclite, ou ne descend pas deux fois dans le même fleuve, parce que ses eaux se renouvellent sans cesse. Cependant elles sont moins favorables à la végétation que les eaux de pluie. En effet, les eaux du ciel sont légères, et mêlées d'un air vif et subtil, dont les molécules fines et déliées pénètrent (912b) aisément jusqu'aux racines de la plante, et montent dans sa tige. C'est de ce mélange d'air que viennent les bulles d'eau que la pluie forme en tombant sur la terre. Ou bien l'eau pluviale est-elle plus nourrissante parce qu'elle est plus facilement élaborée par les substances dont elle est l'aliment? car c'est là ce qui en fait la coction. Au contraire, quand un aliment a trop de substance pour être facilement élaboré, il ne se digère pas. Ainsi les aliments simples, légers, et qui n'ont pas beaucoup de suc, se décomposent aisément. Et telle est l'eau de pluie : formée dans la région de l'air et du vent, elle tombe pure et sans mélange. Mais l'eau des fontaines, modifiée par les divers sols qu'elle traverse, y contracte plusieurs qualités qui la rendent plus difficile à élaborer et plus lente à se convertir, par sa coction, dans la substance des corps qu'elle fait végéter. (912c) Au contraire, les eaux de pluie se décomposent plus promptement, et ce qui le prouve, c'est qu'elles ont plus de facilité à se corrompre que les eaux des puits et des rivières. Or, la coction est une sorte de corruption, suivant Empédocle, qui dit: "Sous l'écorce du bois l'humidité s'altère, Et nous produit du vin la liqueur salutaire". Ou enfin la raison la plus simple et la plus naturelle, n'est-ce pas que l'eau de la pluie, tombant du milieu des airs, où elle est battue par les vents, est plus douce et plus saine ? Aussi les troupeaux la préfèrent-ils à toutes les autres ; et quand les grenouilles sentent venir la pluie, l'attente d'une eau qui adoucira celle de leurs marais et en fera comme un assaisonnement agréable leur fait pousser des cris de joie. Aratus regarde ces cris comme un des signes (912d) de la pluie : "Aussitôt des serpents la misérable proie Remplissent leur marais de cris perçants de joie". III. Pourquoi les bergers donnent-ils du sel à leurs troupeaux ? Est-ce, comme bien des gens le croient, afin qu'ils mangent davantage et qu'ils deviennent plus gras? L'acide du sel provoque leur appétit, et, en ouvrant les pores de leur peau, il facilite la digestion. Voilà pourquoi le médecin Apollonius, fils d'Hérophile, voulait qu'on nourrît les gens maigres et secs, non d'aliments doux et de pain de froment, mais de viandes salées, (912e) dont les parties aiguës causent une espèce de frottement qui distribue la nourriture dans toutes les parties du corps. Est-ce pour entretenir la santé de leurs troupeaux en prévenant un excès d'embonpoint, qu'ils les accoutument à lécher du sel? Il est certain qu'ils tombent malades quand ils sont trop gras, et le sel fond et dissipe leur graisse. Il fait aussi qu'après qu'ils ont été égorgés, on les écorche plus facilement, parce que l'acide du sel a rendu plus déliée et plus flexible la graisse qui leur collait la peau à la chair. D'ailleurs, l'usage du sel donne au sang plus de fluidité, et empêche les humeurs de s'épaissir. Un autre avantage de cet aliment, c'est qu'il rend les animaux plus ardents et plus propres à se reproduire. Les chiennes (912f) qui mangent des viandes salées conçoivent plutôt que les autres ; et, dans les vaisseaux chargés de sel, on voit plus de souris que dans les autres navires, parce que ces animaux s'y accouplent plus souvent. IV. Pourquoi les eaux de pluie, qui tombent avec des tonnerres et des éclairs, et que, pour cette raison, on appelle fulgurales, sont-elles plus propres à arroser que les autres ? Est-ce parce qu' elles contiennent plus d'esprits à cause de l'agitation de l'air, et que le mouvement qu'il donne à l'eau fait qu'elle se distribue mieux dans les plantes?


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Dernière mise à jour : 11/09/2008