[911] ΑΙΤΙΑ ΦΥΣΙΚΑ.
Αʹ. Διὰ τί τὸ θαλάττιον ὕδωρ οὐ τρέφει τὰ δένδρα;
(911c) Πότερον δι´ ἣν αἰτίαν οὐδὲ τῶν ζῴων τὰ χερσαῖα; Ζῷον γὰρ ἔγγαιον τὸ
φυτὸν εἶναι οἱ περὶ Πλάτωνα καὶ (911d) Ἀναξαγόραν καὶ Δημόκριτον οἴονται·
οὐ γὰρ διότι τοῖς ἐναλίοις φυτοῖς τρόφιμόν ἐστι καὶ πότιμον ὥσπερ τοῖς
ἰχθύσιν, ἤδη καὶ τὰ ἐν τῇ χέρσῳ φυτά τε καὶ δένδρα τρέφει· οὔτε γὰρ
ἐνδύεται ταῖς ῥίζαις ὑπὸ πάχους οὔτ´ ἀναφέρεται ὑπὸ βάρους· ὅτι δ´
ἐμβριθές ἐστι καὶ γεῶδες, ἄλλοις τε πολλοῖς ἀποδείκνυται καὶ τῷ μᾶλλον
ἀνέχειν καὶ ὑπερείδειν τὰ πλοῖα καὶ τοὺς κολυμβῶντας. Ἢ μάλιστα μὲν
βλάπτεται ξηρότητι τὰ δένδρα, ξηραντικὸν δὲ τὸ θαλάττιον; Ὅθεν πρός γε τὰς
σήψεις οἱ ἅλες βοηθοῦσι, καὶ τὰ σώματα τῶν λουσαμένων ἐν θαλάττῃ ξηρὰν
εὐθὺς ἴσχει καὶ τραχεῖαν τὴν ἐπιφάνειαν. (911e) Ἢ τὸ μὲν ἔλαιον τοῖς
φυτοῖς πολέμιον καὶ φθείρει τὰ προσαλειφόμενα, μετέχει δὲ πολλῆς ἡ θάλαττα
λιπαρότητος· διὸ συνεξάπτει, καὶ παραινοῦμεν εἰς τὰς φλόγας μὴ ἐμβάλλειν
θαλάττιον ὕδωρ. Ἢ γέγονεν ἄποτον καὶ πικρὸν τὸ ὕδωρ, ὡς Ἀριστοτέλης φησίν,
ἀναμίξει κατακεκαυμένης γῆς; Καὶ γὰρ ἡ κονία γίνεται γλυκέος ὕδατος εἰς
τέφραν ἐμπεσόντος, ἡ δὲ διάκαυσις ἐξίστησι καὶ φθείρει τὸ χρηστὸν καὶ
πότιμον, ὡς ἐν ἡμῖν οἱ πυρετοὶ τὸ ὑγρὸν εἰς χολὴν τρέπουσιν. Ἃ δ´
ἱστοροῦσιν ἐν τῇ Ἐρυθρᾷ θαλάσσῃ βλαστάνειν ὑλήματα καὶ φυτά, καρπὸν μὲν
οὐδένα φέρει τρέφεται δὲ τοῖς ποταμοῖς πολλὴν (911f) ἐμβάλλουσιν ἰλύν·
ὅθεν οὐ πρόσω τῆς γῆς ἀλλὰ πλησίον ἔχει τὴν γένεσιν.
Βʹ. Διὰ τί μᾶλλον ὑπὸ τῶν ὑετίων ἢ τῶν ἐπιρρύτων ὑδάτων τὰ δένδρα καὶ τὰ
σπέρματα πέφυκε τρέφεσθαι;
Πότερον, ὡς Λαῖτος ἔλεγε, τῇ πληγῇ τὰ ὄμβρια διιστάντα τὴν γῆν πόρους
ποιεῖ καὶ διαδύεται μᾶλλον εἰς τὴν ῥίζαν.
| [911] QUESTIONS NATURELLES.
I. Pourquoi l'eau de la mer n'est-elle pas favorable à la végétation des
arbres ?
(911c) Est-ce par la même raison qu'elle n'est pas propre à la nourriture
des animaux? Car une plante, suivant Platon, (911d) Anaxagore et
Démocrite, est un animal terrestre. De ce qu'elle nourrit et abreuve les
plantes marines, aussi bien que les poissons, il ne s'ensuit pas qu'elle
serve à la végétation des arbres et des plantes terrestres. Elle est trop
épaisse pour pouvoir s'insinuer jusqu'à leurs racines, et trop pesante
pour s'élever dans leur tige et dans leurs branches. Ce qui prouve, entre
plusieurs autres raisons, qu'elle est pesante et chargée d'une matière
terreuse, c'est que les vaisseaux et les nageurs s'ysoutiennent mieux que
dans l'eau douce.
Est-ce que la sécheresse est très nuisible aux arbres, et que l'eau de la
mer est dessiccative ? Voilà pourquoi le sel empêche la putréfaction, et
que ceux qui se baignent dans la mer ont très promptement la peau sèche et
rude. (911e) Est-ce parce que l'huile est ennemie des plantes, et fait
périr celles qui en sont arrosées ? Or, l'eau de la mer est grasse
et onctueuse; aussi s'enflamme-t-elle aisément et défend-on d'en jeter sur
le feu.
Est-ce parce que l'eau de la mer n'est point potable à cause de l'amertume
que lui communique, suivant Aristote, une terre brûlée dont elle est
chargée? Ainsi la lessive se fait en jetant de l'eau douce sur de la
cendre, à travers de laquelle l'eau se filtrant perd sa qualité potable,
comme dans le corps humain la fièvre altère les humeurs et les convertit
en bile. Quant aux arbres et aux plantes qui croissent, dit-on, dans la
mer Rouge, ils ne portent aucun fruit et tirent leur végétation des
rivières, qui, en se déchargeant dans la mer, y déposent beaucoup (911f)
de limon. Aussi ces productions végétales naissent-elles toujours assez
près des bords.
II. Pourquoi les eaux de pluie sont-elles plus propres à la végétation des
arbres et des plantes, que les autres eaux dont on les arrose?
Est-ce, comme le croit Létus, parce que la pluie, qui entr'ouvre la
terre par sa chute, y forme plusieurs conduits par où l'eau pénètre
jusqu'aux racines?
|