[1007] (1007a) ὥσπερ τοῦ νοητοῦ τὸ ἀγαθόν·
ἐκείνου γὰρ ἔγγονος λέγεται, παρέχων τοῖς ὁρατοῖς μετὰ
τοῦ φαίνεσθαι τὸ γίγνεσθαι, καθάπερ ἀπ´ ἐκείνου τὸ εἶναι καὶ τὸ
γιγνώσκεσθαι τοῖς νοητοῖς ὑπάρχει. Τὸν δὴ τοιαύτην φύσιν ἔχοντα καὶ
δύναμιν τηλικαύτην θεὸν ὄργανον χρόνου γεγονέναι καὶ μέτρον ἐναργὲς τῆς
πρὸς ἀλλήλας βραδυτῆτι καὶ τάχει τῶν ὀκτὼ σφαιρῶν διαφορᾶς οὐ πάνυ δοκεῖ
πρεπῶδες οὐδ´ ἄλλως εὔλογον εἶναι. Ῥητέον οὖν τοὺς ὑπὸ τούτων
ταραττομένους δι´ ἄγνοιαν οἴεσθαι τὸν χρόνον «μέτρον εἶναι κινήσεως καὶ
ἀριθμὸν κατὰ τὸ πρότερον καὶ ὕστερον» ὡς Ἀριστοτέλης εἶπεν, ἢ «τὸ ἐν
κινήσει ποσόν» ὡς Σπεύσιππος, (1007b) ἢ «διάστημα κινήσεως» ἄλλο δ´
οὐδὲν ὡς ἔνιοι τῶν Στωικῶν ἀπὸ συμβεβηκότος ὁριζόμενοι τὴν δ´ οὐσίαν
αὐτοῦ καὶ τὴν δύναμιν οὐ συνορῶντες, ἣν ὅ γε Πίνδαρος ἔοικεν οὐ φαύλως
ὑπονοῶν εἰπεῖν
«Ἄνακτα τὸν πάντων ὑπερβάλλοντα χρόνον μακάρων»
ὅ τε Πυθαγόρας, ἐρωτηθεὶς τί χρόνος ἐστί, τὴν τοῦ ὅλου ψυχὴν εἰπεῖν. Οὐ
γὰρ πάθος οὐδὲ συμβεβηκὸς ἧς ἔτυχε κινήσεως ὁ χρόνος ἐστίν, αἰτία δὲ καὶ
δύναμις καὶ ἀρχὴ τῆς πάντα συνεχούσης τὰ γιγνόμενα συμμετρίας καὶ τάξεως,
ἣν ἡ τοῦ ὅλου φύσις ἔμψυχος οὖσα κινεῖται· μᾶλλον (1007c) δὲ κίνησις οὖσα
καὶ τάξις αὐτὴ καὶ συμμετρία χρόνος καλεῖται·
«Πάντα γὰρ δι´ ἀψόφου
βαίνων κελεύθου κατὰ δίκην τὰ θνήτ´ ἄγει·»
καὶ γὰρ ἡ ψυχῆς οὐσία κατὰ τοὺς παλαιοὺς «ἀριθμὸς ἦν αὐτὸς ἑαυτὸν κινῶν».
Διὸ δὴ καὶ Πλάτων ἔφη χρόνον ἅμα μετ´ οὐρανοῦ γεγονέναι, κίνησιν δὲ καὶ
πρὸ τῆς τοῦ οὐρανοῦ γενέσεως. Χρόνος δ´ οὐκ ἦν· οὐδὲ γὰρ τάξις οὐδὲ μέτρον
οὐδὲν οὐδὲ διορισμός, ἀλλὰ κίνησις ἀόριστος ὥσπερ ἄμορφος ὕλη χρόνου καὶ
ἀσχημάτιστος· † ἐπικλύσασα δ´ ἐν χρόᾳ καὶ καταβαλοῦσα τὴν μὲν ὕλην σχήμασι
τὴν δὲ κίνησιν περιόδοις, τὴν μὲν κόσμον ἅμα τὴν δὲ χρόνον ἐποίησεν.
Εἰκόνες δ´ εἰσὶν ἄμφω τοῦ θεοῦ, (1007d) τῆς μὲν οὐσίας ὁ κόσμος τῆς δ´
ἀιδιότητος ὁ χρόνος, ἐν κινήσει, καθάπερ ἐν γενέσει θεὸς ὁ κόσμος. Ὅθεν
ὁμοῦ γεγονότας φησὶν ὁμοῦ καὶ λυθήσεσθαι πάλιν, ἄν τις αὐτοὺς καταλαμβάνῃ
λύσις· οὐ γὰρ οἷόν τε χωρὶς χρόνου τὸ γενητὸν ὥσπερ οὐδὲ τὸ νοητὸν αἰῶνος,
εἰ μέλλει τὸ μὲν ἀεὶ μένειν τὸ δὲ μηδέποτε διαλύεσθαι γιγνόμενον. Οὕτως
οὖν ἀναγκαίαν πρὸς τὸν οὐρανὸν ἔχων συμπλοκὴν καὶ συναρμογὴν ὁ χρόνος οὐχ
ἁπλῶς ἐστι κίνησις, ἀλλ´ ὥσπερ εἴρηται κίνησις ἐν τάξει μέτρον ἐχούσῃ καὶ
πέρατα καὶ περιόδους· ὧν ὁ ἥλιος ἐπιστάτης ὢν καὶ (1007e) σκοπὸς ὁρίζειν
καὶ βραβεύειν καὶ ἀναδεικνύναι καὶ ἀναφαίνειν μεταβολὰς καὶ ὥρας «αἳ
πάντα φέρουσι» καθ´ Ἡράκλειτον, οὐ φαύλων οὐδὲ μικρῶν ἀλλὰ τῶν μεγίστων
καὶ κυριωτάτων τῷ ἡγεμόνι καὶ πρώτῳ θεῷ γίγνεται συνεργός.
ΖΗΤΗΜΑ Ηʹ.
Περὶ τῶν τῆς ψυχῆς δυνάμεων ἐν Πολιτείᾳ Πλάτωνος τὴν τοῦ λογιστικοῦ καὶ
θυμοειδοῦς καὶ ἐπιθυμητικοῦ συμφωνίαν ἁρμονίᾳ μέσης καὶ ὑπάτης καὶ νήτης
εἰκάσαντος ἄριστα, διαπορήσειεν ἄν τις πότερον κατὰ τῆς μέσης τὸ θυμοειδὲς
ἢ τὸ λογιστικὸν ἔταξεν;
Αὐτὸς γὰρ ἔν γε τούτοις οὐ δεδήλωκεν. Ἡ μὲν οὖν κατὰ τόπον (1007f) τῶν
μερῶν τάξις εἰς τὴν τῆς μέσης χώραν τίθεται τὸ θυμοειδές, τὸ δὲ λογιστικὸν
εἰς τὴν τῆς ὑπάτης. Τὸ γὰρ ἄνω καὶ πρῶτον ὕπατον οἱ παλαιοὶ προσηγόρευον·
ᾗ καὶ Ξενοκράτης
Δία τὸν μὲν ἐν τοῖς κατὰ τὰ αὐτὰ καὶ ὡσαύτως ἔχουσιν ὕπατον καλεῖ, νέατον
δὲ τὸν ὑπὸ σελήνην· πρότερος δ´ Ὅμηρος τὸν τῶν ἀρχόντων ἄρχοντα θεὸν
«ὕπατον κρειόντων» προσεῖπε.
| [1007] (1007a) comme le bien essentiel l'est du monde intelligible. Le soleil
est sa production, il fait exister et paraître les choses visibles, comme le souverain
bien fait exister et connaître les substances intelligibles. Or, il ne paraît ni raisonnable
ni décent de prétendre qu'un dieu qui a une telle nature et une si grande puissance,
soit un instrument du temps et qu'il mesure sensiblement la différence de lenteur et de
vitesse qu'ont entre elles les huit sphères célestes. Ceux donc que troublent ces
considérations croient par erreur que le temps, suivant la définition qu'en donne
Aristote, est la mesure du mouvement et qu'il est le nombre à raison de l'antériorité et
de la postériorité, ou qu'il est la quantité dans le mouvement, comme l'a défini
Speusippe, (1007b) ou l'intervalle du mouvement et rien autre chose, comme le disent
les stoïciens, qui le définissent par un de ses accidents, sans considérer ni son
essence ni sa faculté, que Pindare semble avoir assez bien comprises lorsqu'il dit :
"Le temps surpasse seul tous les êtres célestes".
Pythagore, interrogé sur la nature du temps, dit qu'il était l'âme du ciel ; car le
temps n'est ni une affection ni un accident d'un mouvement quelconque, mais la cause,
la puissance et le principe de la proportion et de l'ordre qui conservent tous les êtres
créés, qui font mouvoir la nature animée de l'univers, ou plutôt (1007c) cette proportion
et cet ordre même en mouvement s'appellent le temps,
"Qui sans bruit s'avançant dans sa marche paisible,
Règle avec équité tout ce monde visible".
Car la substance de l'âme, suivant les anciens, est un nombre qui se meut lui-même.
C'est pourquoi Platon a dit que le temps avait été produit avec le ciel, mais que le
mouvement avait précédé la naissance du ciel lorsque le temps n'existait pas encore,
qu'il n'y avait ni ordre, ni mesure, ni distinction, mais seulement un mouvement
déterminé, qui était comme la matière du temps privée encore de forme et de figure.
Quand enfin la nature eut formé la matière, en lui donnant la couleur et la figure, et
qu'elle eut assigné au mouvement ses révolutions, elle fit de l'une le monde et de
l'autre le temps, qui sont tous deux les images de Dieu, (1007d) le premier celle de sa
substance, et l'autre, par son mouvement, l'est de son éternité, comme dans la
génération le monde est un dieu créé. Ce philosophe croit donc que le monde et le
temps ont commencé et finiront ensemble, si toutefois ils doivent jamais périr. Il est
impossible que ce qui a été produit existe séparément du temps, comme ce qui est
intelligible ne peut exister sans l'éternité, s'il doit toujours durer, et que ce qui a été
engendré ne doive jamais se dissoudre. Le temps donc ayant une connexion et une
affinité nécessaires avec le ciel, il n'est pas simplement un mouvement, mais, comme
je l'ai déjà dit, un mouvement accompagné d'ordre
qui a sa mesure, ses termes et ses révolutions, dont le soleil est comme l'inspecteur
et (1007e) le surveillant; il les détermine, les dirige, rend sensibles
les changements qu'ils éprouvent, et distingue les saisons de l'année, qui, suivant
Héraclite, produisent toutes choses. Ainsi cet astre est le coopérateur du premier et du
maître de tous les dieux, non dans les choses ordinaires et communes, mais dans les
opérations les plus grandes et les plus importantes.
QUESTION VIII.
Platon, dans sa République, en discourant sur les facultés de l'âme, ayant très
bien comparé l'accord de ces trois facultés, la raisonnable, l'irascible et la
concupiscible, à la connaissance de l'octave, dont l'intervalle est rempli par la mèse,
l'hypate et la nète, on peut demander s'il a placé au milieu la faculté raisonnable ou
l'irascible, car il ne s'est pas bien expliqué là-dessus.
L'ordre dans lequel ces facultés (1007f) sont placées semble exiger que la partie
irascible soit dans le lieu le plus élevé,-désigné par l'hypate, nom que les anciens
donnaient à tout ce qui était le premier et au-dessus de tout. Aussi Xénocrate appelle-t-il
Jupiter Hypate celui qui réside parmi les substances dont la nature est toujours la
même, et Jupiter Néate celui qui préside aux êtres sublunaires. Avant lui Homère
avait nommé le dieu suprême l'hypate des rois.
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