[1006] (1006a)
Οἴκου δὲ βαθυσκίου καὶ περιέχοντος ἀέρα νήνεμον ὕδατι ῥανθὲν ἔδαφος πνεῦμα
ποιεῖ καὶ ἄνεμον, μεθισταμένου τοῦ ἀέρος ἐξ ἕδρας παρεμπίπτοντι τῷ ὑγρῷ
καὶ πληγὰς λαμβάνοντος. Οὕτως ἐξωθεῖσθαί θ´ ὑπ´ ἀλλήλων καὶ ἀνθυπείκειν
ἀλλήλοις πέφυκεν, οὐκ οὔσης κενότητος ἐν ᾗ θάτερον ἱδρυθὲν οὐ μεθέξει τῆς
θατέρου μεταβολῆς.
Καὶ μὴν τὰ περὶ τῆς συμφωνίας αὐτὸς εἴρηκεν, ὃν τρόπον ὁμοιοπαθεῖς αἱ
κινήσεις ποιοῦσι τοὺς φθόγγους. Ὀξὺς μὲν γὰρ ὁ ταχὺς γίγνεται βαρὺς δ´ ὁ
βραδύς· διὸ καὶ πρότερον κινοῦσι τὴν αἴσθησιν οἱ ὀξεῖς· ὅταν δὲ τούτοις
ἤδη μαραινομένοις καὶ ἀπολήγουσιν οἱ (1006b) βραδεῖς ἐπιβάλωσιν
ἀρχόμενοι, τὸ κραθὲν αὐτῶν δι´ ὁμοιοπάθειαν ἡδονὴν τῇ ἀκοῇ παρέσχεν, ἣν
συμφωνίαν καλοῦσιν. Ὅτι δὲ τούτων ὄργανον ὁ ἀήρ ἐστι, ῥᾴδιον συνιδεῖν ἐκ
τῶν προειρημένων. Ἔστι γὰρ ἡ φωνὴ πληγὴ τοῦ αἰσθανομένου δι´ ὤτων ὑπ´
ἀέρος· πλήττει γὰρ πληγεὶς ὁ ἀὴρ ὑπὸ τοῦ κινήσαντος, ἂν μὲν ᾖ σφοδρόν,
ὀξέως, ἂν δ´ ἀμβλύ, μαλακώτερον· ὁ δὴ σφόδρα καὶ συντόνως πληγεὶς
προσμίγνυσι τῇ ἀκοῇ πρότερος, εἶτα περιιὼν πάλιν καὶ καταλαμβάνων τὸν
βραδύτερον συνέπεται καὶ συμπαραπέμπει τὴν αἴσθησιν.
ΖΗΤΗΜΑ Ζʹ.
Πῶς λέγει τὰς ψυχὰς ὁ Τίμαιος εἴς τε γῆν καὶ σελήνην καὶ τἄλλα ὅσα ὄργανα
χρόνου σπαρῆναι;
(1006c) Πότερον οὕτως ἐκίνει τὴν γῆν, ὥσπερ ἥλιον καὶ σελήνην καὶ τοὺς
πέντε πλάνητας, οὓς ὄργανα χρόνου διὰ
τὰς τροπὰς προσηγόρευε, καὶ ἔδει τὴν γῆν «ἰλλομένην περὶ τὸν διὰ πάντων
πόλον τεταμένον» μὴ μεμηχανῆσθαι συνεχομένην καὶ μένουσαν, ἀλλὰ
στρεφομένην καὶ ἀνειλουμένην νοεῖν, ὡς ὕστερον Ἀρίσταρχος καὶ Σέλευκος
ἀπεδείκνυσαν, ὁ μὲν ὑποτιθέμενος μόνον ὁ δὲ Σέλευκος καὶ ἀποφαινόμενος;
Θεόφραστος δὲ καὶ προσιστορεῖ τῷ Πλάτωνι πρεσβυτέρῳ γενομένῳ μεταμέλειν,
ὡς οὐ προσήκουσαν ἀποδόντι τῇ γῇ τὴν μέσην χώραν τοῦ παντός.
(1006d) Ἢ τούτοις μὲν ἀντίκειται πολλὰ τῶν ὁμολογουμένως ἀρεσκόντων τῷ
ἀνδρί, μεταγραπτέον δὲ τὸ «χρόνου» «χρόνῳ» λαμβάνοντας ἀντὶ τῆς
γενικῆς τὴν δοτικήν, καὶ δεκτέον ὄργανα μὴ τοὺς ἀστέρας ἀλλὰ τὰ σώματα τῶν
ζῴων λέγεσθαι; Καθάπερ Ἀριστοτέλης ὡρίσατο τὴν ψυχὴν «ἐντελέχειαν σώματος
φυσικοῦ ὀργανικοῦ δυνάμει ζωὴν ἔχοντος.» Ὥστε τοιοῦτον εἶναι τὸν λόγον·
αἱ ψυχαὶ εἰς τὰ προσήκοντα ὀργανικὰ σώματα ἐν χρόνῳ κατεσπάρησαν. Ἀλλὰ καὶ
τοῦτο παρὰ τὴν δόξαν ἐστίν· οὐ γὰρ ἅπαξ ἀλλὰ πολλάκις ὄργανα χρόνου τοὺς
ἀστέρας εἴρηκεν, ὅπου καὶ τὸν ἥλιον αὐτὸν «εἰς (1006e) διορισμὸν καὶ
φυλακὴν ἀριθμῶν χρόνου γεγονέναι» φησὶ μετὰ τῶν ἄλλων πλανήτων.
Ἄριστον οὖν τὴν γῆν ὄργανον ἀκούειν χρόνου μὴ κινουμένην ὥσπερ τοὺς
ἀστέρας, ἀλλὰ τῷ περὶ αὑτὴν μένουσαν ἀεὶ παρέχειν ἐκείνοις φερομένοις
ἀνατολὰς καὶ δύσεις, αἷς τὰ πρῶτα μέτρα τῶν χρόνων, ἡμέραι καὶ νύκτες,
ὁρίζονται· διὸ καὶ «φύλακα καὶ δημιουργὸν» αὐτὴν ἀτρεκῆ «νυκτὸς καὶ
ἡμέρας» προσεῖπε· καὶ γὰρ οἱ τῶν ὡρολογίων γνώμονες οὐ συμμεθιστάμενοι
ταῖς σκιαῖς ἀλλ´ ἑστῶτες ὄργανα χρόνου καὶ μέτρα γεγόνασι, μιμούμενοι τῆς
γῆς τὸ ἐπιπροσθοῦν τῷ ἡλίῳ περὶ αὐτὴν ὑποφερομένῳ, καθάπερ εἶπεν
Ἐμπεδοκλῆς «Νύκτα δὲ γαῖα τίθησιν, ὑφισταμένη φαέεσσι.»
(1006f) Τοῦτο μὲν οὖν τοιαύτην ἔχει τὴν ἐξήγησιν.
Ἐκεῖνο δὲ μᾶλλον ἄν τις ὑπίδοιτο, μὴ παρὰ τὸ εἰκὸς ὁ ἥλιος καὶ ἀτόπως
λέγεται μετὰ τῆς σελήνης καὶ τῶν πλανήτων εἰς διορισμὸν χρόνου γεγονέναι.
Καὶ γὰρ ἄλλως μέγα τοῦ ἡλίου τὸ ἀξίωμα καὶ ὑπ´ αὐτοῦ Πλάτωνος ἐν Πολιτείᾳ
βασιλεὺς ἀνηγόρευται παντὸς τοῦ αἰσθητοῦ καὶ κύριος,
| [1006] (1006a) Si dans une maison ombragée et où l'air soit parfaitement tranquille,
on arrose le plancher, il en résulte un
courant d'air, parce qu'il est chassé de sa place par la chute de l'eau qui le frappe. Car
il est de la nature de ces deux substances de se presser mutuellement et de céder
l'une à l'autre, d'autant qu'il n'y a point de vide dans lequel l'une se trouvant
placée, ne se ressente pas du changement que l'autre éprouve.
Quant à l'harmonie, Platon lui-même a expliqué comment se font les accords des sons.
Un son rapide est aigu, et un son lent est grave. Voilà pourquoi les sons aigus affectent les
premiers l'oreille. Lorsqu'ils commencent à s'affaiblir et à se perdre, (1006b) si les sons
graves viennent à s'y mêler, l'union des uns et des autres, et l'accord qui en résulte,
causent un plaisir agréable qu'on appelle harmonie. Ce que nous avons dit
précédemment prouve que I'air est l'instrument et le canal de cette sensation; car la
voix est l'impression que l'organe de l'ouïe reçoit de l'air, qui, frappé et mis en
mouvement par un corps quelconque, frappe à son tour le tympan de l'oreille. Si le
coup qu'il donne est fort, le son est aigu ; si le mouvement est faible, le son est plus
doux. L'air frappé avec force et avec roideur arrive le premier à l'oreille, et pendant qu'il
revient sur lui-même, il rencontre l'air dont l'action est plus lente, et qui lui communique
son impression, qu'il porte avec lui jusqu'à notre organe.
VII.
Pourquoi Platon dit-il, dans son Timée, que les âmes ont été formées sur la terre,
sur la lune et les autres instruments du temps?
(1006c) Croyait-il que la terre avait le même mouvement que le soleil, la lune et
les cinq autres planètes qu'il appelle les instruments du temps, à cause de leurs
révolutions, et pensait-il qu'il ne faut pas se figurer que la terre soit immobile, et
comme attachée sur l'axe du monde, mais qu'elle fait une révolution entière autour de
cet axe, comme Aristarque et Séleucus l'ont depuis montré. Il est vrai que le premier
de ces philosophes l'a seulement supposé, et que l'autre l'a affirmé d'une manière
positive. Au reste, Théophraste raconte que Platon, dans sa vieillesse, se repentit
d'avoir placé la terre au centre du monde, place qui ne lui convenait pas. (1006d) Ou
comme ce sentiment est contraire à plusieurs opinions ouvertement soutenues par
Platon, faut-il, par un léger changement dans le texte, substituer le datif au génitif; lire
au temps, au lieu du temps, et entendre par les instruments du temps, non les astres
eux-mêmes, mais les corps des animaux ; ainsi Aristote a défini l'âme, l'acte d'un
corps naturel organisé, et qui a la vie en puissance ? Alors le sens du passage de
Platon serait, que les âmes ont été semées en un espace de temps, dans des corps
organisés d'une manière convenable. Mais cette interprétation est encore contraire à
son opinion; car il a dit, et en plus d'un endroit, que les astres sont les instruments du
temps, et que le soleil lui-même (1006e) a été fait avec les autres planètes pour
distinguer et conserver les intervalles du temps.
Il est donc plus conforme au sentiment de Platon, d'entendre que la terre est
l'instrument du temps, non qu'elle soit en mouvement, comme les astres, mais parce
que étant fixée à la même place, elle marque le lever, le coucher des astres qui font
leur révolution autour d'elle; et c'est par leur lever et leur coucher que sont
déterminées les premières mesures du temps, c'est-à-dire le jour et la nuit ; voilà
pourquoi il appelle la terre la gardienne et l'auteur véritable de la nuit et du jour. Ainsi
les styles des cadrans solaires qui, toujours immobiles, ne suivent pas la progression
de l'ombre, sont néanmoins les instruments et les mesures du temps ; ils représentent
la terre, dont l'ombre nous dérobe la lumière du soleil, qui se meut autour d'elle,
comme le dit Empédocle :
"La terre en s'opposant à l'astre qui nous luit
Couvre notre horizon des ombres de la nuit".
(1006f) Voilà comme on peut expliquer ce passage de Platon.
Peut-être aussi qu'il paraîtra ridicule et absurde de dire que le soleil, la lune et les
planètes aient été faits pour distinguer les temps. Car le soleil est l'astre le plus grand
en dignité, et Platon lui-même, dans sa République, l'appelle le seigneur et le roi de
l'univers sensible,
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