HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales, Questions platoniques

Page 1008

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[1008] (1008a) Καὶ δικαίως τῷ κρατίστῳ ἀποδέδωκε τὴν ἄνω χώραν φύσις, ὥσπερ κυβερνήτην ἐνιδρύσασα τῇ κεφαλῇ τὸν λογισμόν, ἔσχατον δὲ καὶ νέατον ἀποικίσασα πόρρω τὸ ἐπιθυμητικόν. γὰρ κάτω νεάτη προσαγορεύεται τάξις, ὡς δηλοῦσιν αἱ τῶν νεκρῶν κλήσεις «νερτέρων» καὶ « ἐνέρων» προσαγορευομένων· ἔνιοι δὲ καὶ τῶν ἀνέμων φασὶ τὸν κάτωθεν ἐκ τοῦ ἀφανοῦς πνέοντα νότον ὠνομάσθαι. Ἣν οὖν τὸ ἔσχατον ἔχει πρὸς τὸ πρῶτον ἀντίθεσιν καὶ τὸ νέατον πρὸς τὸ ὕπατον, ταύτην τοῦ ἐπιθυμητικοῦ πρὸς τὸ λογιστικὸν ἔχοντος, οὐκ ἔστιν ἀνωτάτω μὲν εἶναι καὶ πρῶτον ὕπατον δὲ μὴ εἶναι τὸ λογιστικὸν ἀλλ´ ἕτερον. Οἱ γὰρ ὡς (1008b) κυρίαν δύναμιν αὐτῷ τὴν τῆς μέσης ἀποδιδόντες ἀγνοοῦσιν ὅτι τὴν κυριωτέραν ἀφαιροῦνται τὴν τῆς ὑπάτης, μήτε τῷ θυμῷ μήτε τῇ ἐπιθυμίᾳ προσήκουσαν· ἑκάτερον γὰρ ἄρχεσθαι καὶ ἀκολουθεῖν οὐδέτερον δ´ ἄρχειν ἡγεῖσθαι τοῦ λογιστικοῦ πέφυκεν. Ἔτι δὲ μᾶλλον τῇ φύσει φανεῖται τὸ θυμοειδὲς τῷ τόπῳ τὴν μέσην ἔχον ἐκείνων τάξιν· εἴ γε δὴ τῷ μὲν λογιστικῷ τὸ ἄρχειν, τῷ δὲ θυμοειδεῖ τὸ ἄρχεσθαι καὶ τὸ ἄρχειν κατὰ φύσιν ἐστίν, ὑπηκόῳ μὲν ὄντι τοῦ λογισμοῦ κρατοῦντι δὲ καὶ κολάζοντι τὴν ἐπιθυμίαν, ὅταν ἀπειθῇ τῷ λογισμῷ. Καὶ καθάπερ ἐν γράμμασι τὰ ἡμίφωνα μέσα τῶν ἀφώνων ἐστὶ καὶ (1008c) τῶν φωνηέντων τῷ πλέον ἐκείνων ἠχεῖν ἔλαττον δὲ τούτων, οὕτως ἐν τῇ ψυχῇ τοῦ ἀνθρώπου τὸ θυμοειδὲς οὐκ ἀκράτως παθητικόν ἐστιν ἀλλὰ φαντασίαν καλοῦ πολλάκις ἔχει μεμιγμένην ἀλόγῳ τῇ τῆς τιμωρίας ὀρέξει. Καὶ Πλάτων αὐτὸς εἰκάσας συμφύτῳ ζεύγει καὶ ἡνιόχῳ τὸ τῆς ψυχῆς, εἶδος, ἡνίοχον μέν, ὡς παντὶ δῆλον, ἀπέφηνε τὸ λογιστικόν· τῶν δ´ ἵππων τὸ μὲν περὶ τὰς ἐπιθυμίας ἀπειθὲς καὶ ἀνάγωγον παντάπασι «περὶ ὦτα λάσιον, κωφόν, μάστιγι μετὰ κέντρων μόγις ὑπεῖκον», τὸ δὲ θυμοειδὲς εὐήνιον τὰ πολλὰ τῷ λογισμῷ καὶ σύμμαχον. Ὥσπερ οὖν συνωρίδος οὐχ (1008d) ἡνίοχός ἐστιν ἀρετῇ καὶ δυνάμει μέσος, ἀλλὰ τῶν ἵππων φαυλότερος μὲν τοῦ ἡνιόχου βελτίων δὲ τοῦ ὁμοζύγου, οὕτω τῆς ψυχῆς οὐ τῷ κρατοῦντι τὴν μέσην ἀπένειμε τάξιν, ἀλλ´ πάθους μὲν ἧττον τῷ τρίτῳ μᾶλλον δ´ τῷ πρώτῳ, λόγου δὲ μᾶλλον τῷ τρίτῳ ἧττον δ´ τῷ πρώτῳ μέτεστιν. Αὕτη γὰρ τάξις καὶ τὴν τῶν συμφωνιῶν ἀναλογίαν φυλάσσει, τοῦ μὲν θυμοειδοῦς πρὸς τὸ λογιστικὸν ὡς ὑπάτην τὸ διὰ τεσσάρων, πρὸς δὲ τὸ ἐπιθυμητικὸν ὡς νήτην τὸ διὰ πέντε, τοῦ δὲ λογιστικοῦ πρὸς τὸ ἐπιθυμητικὸν ὡς ὑπάτη πρὸς νήτην τὸ διὰ πασῶν. Ἐὰν δὲ τὸν λογισμὸν εἰς τὸ μέσον ἕλκωμεν, ἔσται (1008e) πλέον θυμὸς ἀπέχων τῆς ἐπιθυμίας, ὃν ἔνιοι τῶν φιλοσόφων ἐπιθυμίᾳ ταὐτὸν εἶναι δι´ ὁμοιότητα νομίζουσιν. τὸ μὲν τοῖς τόποις ἀπονέμειν τὰ πρῶτα καὶ τὰ μέσα καὶ τὰ τελευταῖα γελοῖόν ἐστιν, αὐτὴν τὴν ὑπάτην ὁρῶντας ἐν μὲν λύρᾳ τὸν ἀνωτάτω καὶ πρῶτον, ἐν δ´ αὐλοῖς τὸν κάτω καὶ τὸν τελευταῖον ἐπέχουσαν, ἔτι δὲ τὴν μέσην ἐν τις ἂν χωρίῳ τῆς λύρας θέμενος ὡσαύτως ἁρμόσηται, φθεγγομένην ὀξύτερον μὲν ὑπάτης βαρύτερον δὲ νήτης. Καὶ γὰρ ὀφθαλμὸς οὐκ ἐν παντὶ ζῴῳ τὴν αὐτὴν ἔχει τάξιν, ἐν παντὶ δὲ καὶ πανταχοῦ κείμενος κατὰ φύσιν ὁρᾶν ὁμοίως πέφυκεν. ὥσπερ οὖν παιδαγωγὸς οὐ (1008f) πρόσθεν ἀλλ´ ὄπισθεν βαδίζων ἄγειν λέγεται, καὶ τῶν Τρώων στρατηγὸς «Ὁτὲ μέν τε μετὰ πρώτοισι φάνεσκεν, ἄλλοτε δ´ ἐν πυμάτοισι κελεύων», ἑκατέρωθι δ´ ἦν πρῶτος καὶ τὴν πρώτην δύναμιν εἶχεν, οὕτω τὰ τῆς ψυχῆς μόρια δεῖ μὴ τοῖς τόποις καταβιάζεσθαι μηδὲ τοῖς ὀνόμασιν, [1008] (1008a) C'est avec sagesse que la nature a donné la place la plus élevée à la faculté la plus parfaite, et qu'elle a mis le siége de la raison dans la tête pour y être comme le guide et le conducteur de l'homme ; qu'au contraire elle a relégué au loin dans le lieu le plus bas la faculté concupiscible. Les lieux inférieurs s'appellent néates, comme le prouvent les dénominations qu'on donne aux morts. Quelques uns même veulent que le vent qui souffle des lieux bas et obscurs de la terre soit, pour cette raison, appelé Notus. Puis donc que la partie raisonnable de l'âme est autant opposée à la partie concupiscible que le premier l'est au dernier et le plus haut au plus bas, il n'est pas possible que la raison, qui est la première et la plus élevée de nos facultés, soit autre chose que l'hypate. Car ceux (1008b) qui lui attribuent la mèse (ou le milieu), comme à la faculté principale, ne voient pas qu'ils ôtent à l'hypate le droit d'occuper la place la plus distinguée, laquelle ne saurait convenir ni à la colère ni à la cupidité ; car ces deux facultés sont faites pour obéir à la raison et pour la suivre, non pour la commander ou pour la précéder. D'ailleurs la place la plus naturelle de la colère est au milieu des deux autres, puisque la raison ne doit que commander, et que le partage de la colère est tout à la fois d'obéir à la raison et de commander à la cupidité, de la châtier même lorsqu'elle se révolte contre la raison. Comme dans la grammaire les semi-voyelles tiennent le milieu entre les consonnes (1008c) et les voyelles, parce qu'elles rendent plus de son que les premières et moins que les secondes, de même dans l'âme humaine la faculté irascible n'est pas uniquement livrée à la passion, mais elle a souvent la perception du bien, qui se joint en elle au désir de réprimer et de punir la cupidité. Platon lui-même, en comparant l'âme à un attelage de deux chevaux et au cocher qui les guide, désigne évidemment par le cocher la faculté raisonnable. Entre les deux chevaux, celui qui représente la cupidité, naturellement indocile et revêche, a les oreilles velues, il est sourd à la voix du cocher et n'obéit qu'avec peine au fouet et à l'aiguillon. Celui qui est l'image de la colère obéit le plus souvent à la raison, et quelquefois même il la seconde (23). Comme dans cet attelage ce n'est pas (1008d) le cocher qui tient le milieu en vertu et en puissance, mais l'un des chevaux, qui vaut moins que le conducteur et qui est meilleur que son compagnon, de même dans l'âme, Platon n'a pas assigné la place du milieu à la faculté principale, mais à celle qui est plus sujette aux passions que la première, et qui est plus raisonnable que la troisième. Cet ordre conserve la proportion de la consonnance que la partie irascible a avec la partie raisonnable, qui est l'accord de l'hypate au diatessaron (ou la quarte), et avec la partie concupiscible, qui est l'accord de la nète au diapente (ou la quinte). Mais la proportion de la faculté raisonnable à la concupiscible est de l'hypate à la nète, c'est-à-dire le diapason (ou l'octave.) Mais si on place la raison au milieu, (1008e) la colère sera trop éloignée de la cupidité ; et cependant quelques philosophes, fondés sur une sorte de ressemblance, ont cru que ces deux facultés étaient une seule et même chose. Combien n'est-il pas ridicule de vouloir attribuer aux places mêmes le premier rang, le milieu et le dernier, lorsque nous voyons que dans la lyre l'hypate occupe la première et la plus haute place, et que dans la flûte, elle est à la plus basse et à la dernière? D'ailleurs en quelque endroit de la lyre que la mèse soit placée, elle rend toujours un même son qui est plus aigu que l'hypate et plus grave que la nète. Les yeux ne sont pas situés de même dans tous les animaux, mais, en quelque lieu qu'ils soient placés, ils sont l'organe naturel de la vue. Un pédagogue, (1008f) soit qu'il marche devant ou derrière son enfant, le conduit toujours; et ce chef des Troyens, "Qui tantôt conduisait les premiers combattants, Et tantôt se plaçait parmi les derniers rangs", dans l'un et l'autre cas, était toujours le premier et avait la principale puissance. De même il ne faut pas fixer le rang des facultés de l'âme par la place qu'elles occupent ni par les noms qu'elles portent,


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Dernière mise à jour : 24/01/2008