[1004] (1004a) Εἰ τοίνυν τὸ μὲν τρίγωνον εἰς οὐδὲν περιφερὲς διαλύεται,
τὸν δὲ κύκλον εἰς τέτταρα τρίγωνα τέμνουσιν αἱ δύο διάμετροι, πρότερον ἂν τῇ
φύσει καὶ στοιχειωδέστερον εἴη τοῦ κυκλικοῦ τὸ εὐθύγραμμον. Ὅτι τοίνυν προηγούμενον
μέν ἐστι τὸ εὐθύγραμμον, τὸ δὲ κυκλικὸν ἐπιγιγνόμενον καὶ συμβεβηκός,
αὐτὸς ὁ Πλάτων ἐνεδείξατο· τὴν γὰρ γῆν ἐκ κύβων συστησάμενος, ὧν ἕκαστον
εὐθύγραμμοι περιέχουσιν ἐπιφάνειαι, σφαιροειδὲς αὐτῆς γεγονέναι τὸ σχῆμά
φησι καὶ στρογγύλον. Ὥστ´ οὐδὲν ἔδει ποιεῖν τῶν περιφερῶν ἴδιον στοιχεῖον,
εἰ καὶ τοῖς εὐθυγράμμοις πρὸς ἄλληλά πως συναρμοττομένοις ὁ σχηματισμὸς
(1004b) ὗτος ἐπιγίγνεσθαι πέφυκεν.
Ἔτι, εὐθεῖα μὲν ἥ τε μείζων ἥ τε μικροτέρα τὴν αὐτὴν εὐθύτητα διατηρεῖ,
τὰς δὲ τῶν κύκλων περιφερείας, ἂν ὦσι σμικρότεραι, καμπυλωτέρας καὶ
σφιγγομένας τῇ κυρτότητι μᾶλλον ὁρῶμεν· ἂν δὲ μείζους, ἀνειμένας·
ἱστάμενοι γοῦν κατὰ τὴν κυρτὴν περιφέρειαν οἱ μὲν κατὰ σημεῖον οἱ δὲ κατὰ
γραμμὴν ἅπτονται τῶν ὑποκειμένων ἐπιπέδων· ὥσθ´ ὑπονοήσειεν ἄν τις εὐθείας
κατὰ μικρὰ πολλὰς συντιθεμένας τὴν περιφερῆ γραμμὴν ἀποτελεῖν.
Ὅρα δὲ μὴ τῶν μὲν ἐνταῦθα κυκλικῶν καὶ σφαιροειδῶν οὐδέν ἐστιν
ἀπηκριβωμένον, ἀλλ´ ἐντάσει καὶ περιτάσει τῶν εὐθυγράμμων ἢ μικρότητι τῶν
μορίων τῆς (1004c) διαφορᾶς λανθανούσης ἐπιφαίνεται τὸ στρογγύλον καὶ
κυκλοειδές, ὅθεν οὐδὲ κινεῖται φύσει τῶν ἐνταῦθα σωμάτων ἐγκυκλίως οὐδὲν
ἀλλ´ ἐπ´ εὐθείας ἅπαντα· τὸ δ´ ὄντως σφαιροειδὲς οὐκ ἔστιν αἰσθητοῦ
σώματος ἀλλὰ τῆς ψυχῆς καὶ τοῦ νοῦ στοιχεῖον, οἷς καὶ τὴν κυκλοφορητικὴν
κίνησιν ὡς προσήκουσαν κατὰ φύσιν ἀποδίδωσιν.
ΖΗΤΗΜΑ Εʹ.
Πῶς ποτ´ ἐν τῷ Φαίδρῳ λέγεται τὸ τὴν τοῦ πτεροῦ φύσιν, ὑφ´ ἧς ἄνω τὸ
ἐμβριθὲς ἄγεται, κεκοινωνηκέναι μάλιστα τῶν περὶ τὸ σῶμα τοῦ θείου;
Πότερον ὅτι περὶ ἔρωτος ὁ λόγος ἐστί, κάλλους δὲ τοῦ περὶ τὸ σῶμα ὁ ἔρως,
τὸ δὲ κάλλος ὁμοιότητι τῇ πρὸς (1004d) τὰ θεῖα κινεῖ καὶ ἀναμιμνήσκει τὴν
ψυχήν; Ἢ μᾶλλον οὐδὲν περιεργαστέον ἀλλ´ ἁπλῶς ἀκουστέον ὅτι, τῶν περὶ τὸ
σῶμα τῆς ψυχῆς δυνάμεων πλειόνων οὐσῶν, ἡ διαλογιστικὴ καὶ διανοητικὴ
μάλιστα τοῦ θείου κεκοινώνηκεν, ἣν τῶν θείων καὶ οὐρανίων ἔφησεν; Ἣν οὐκ
ἀπὸ τρόπου πτερὸν προσηγόρευσεν, ὡς τὴν ψυχὴν ἀπὸ τῶν ταπεινῶν καὶ θνητῶν
ἀναφέρουσαν.
ΖΗΤΗΜΑ Ϛʹ
Πῶς ποτέ φησιν ὁ Πλάτων τὴν ἀντιπερίστασιν τῆς κινήσεως διὰ τὸ μηδαμοῦ
κενὸν ὑπάρχειν αἰτίαν εἶναι τῶν περὶ τὰς ἰατρικὰς σικύας παθημάτων, καὶ
τῶν περὶ τὴν κατάποσιν καὶ τὰ ῥιπτούμενα (1004e) βάρη καὶ τὰ τῶν ὑδάτων
ῥεύματα καὶ κεραυνούς, τήν τε φαινομένην πρὸς ἤλεκτρα καὶ τὴν λίθον τὴν
Ἡρακλείαν ὁλκὴν τάς τε τῶν φθόγγων συμφωνίας;
Δόξει γὰρ ἀτόπως αἰτίαν μίαν παμπόλλων καὶ ἀνομοίων γένεσιν ἐπάγειν
παθῶν. Τὸ μὲν γὰρ περὶ τὴν ἀναπνοὴν ὡς γίγνεται τῇ ἀντιπεριστάσει τοῦ
ἀέρος, αὐτὸς ἱκανῶς ἀποδέδειχε· τὰ δὲ λοιπὰ πάντα φήσας θαυματουργεῖσθαι
καὶ τῷ κενὸν εἶναι μηδὲν περιωθεῖν θ´ αὑτὰ ταῦτ´ εἰς ἄλληλα καὶ
διαμείβεσθαι πρὸς τὰς αὑτῶν ἕδρας ἰόντα, τὴν καθ´ ἕκαστον ἐξεργασίαν ἡμῖν
ἀφῆκε.
Πρῶτον μὲν οὖν τὸ περὶ τὴν σικύαν τοιοῦτόν ἐστιν· ὁ περιληφθεὶς ὑπ´ αὐτῆς
πρὸς τῇ σαρκὶ μετὰ θερμότητος (1004f) ἀὴρ ἐκπυρωθεὶς καὶ γενόμενος τῶν τοῦ
χαλκοῦ πόρων ἀραιότερος ἐξέπεσεν οὐκ εἰς κενὴν χώραν, οὐ γὰρ ἔστιν, εἰς δὲ
τὸν περιεστῶτα τὴν σικύαν ἔξωθεν ἀέρα, κἀκεῖνον ἀπέωσεν· ὁ δὲ τὸν πρὸ
αὑτοῦ· καὶ τοῦτο πάσχων ἀεὶ καὶ δρῶν ὁ ἔμπροσθεν ὑποχωρεῖ, τῆς κενουμένης
γλιχόμενος χώρας, ἣν ὁ πρῶτος ἐξέλιπεν·
| [1004] (1004a) Si donc le triangle ne se résout jamais en une figure circulaire, tandis
que deux diamètres divisent le cercle en quatre triangles, il s'ensuit que la
figure rectiligne est antérieure à la circonférence, et a, plus que celle-ci, la nature de
l'élément. Ainsi la ligne droite est naturellement la première, et la ligne circulaire n'en
est que l'accessoire et pour ainsi dire la modification, comme Platon lui-même l'a
prouvé en disant que la terre est composée de cubes dont chacun est borné par des
surfaces rectilignes, ce qui nous donne à entendre qu'elle, est de forme ronde et
sphérique. Il n'a donc pas fallu assigner aux corps sphériques un élément particulier,
puisque les figures rectilignes, unies et disposées d'une manière convenable, peuvent
constituer (1004b) les corps de cette forme. J'ajoute que la ligne droite, qu'elle soit plus
ou moins grande, conserve toujours la même rectitude ; mais les circonférences des
cercles ont plus de courbure et d'étranglement quand elles sont plus petites; et plus
elles sont grandes, plus elles ont d'ouverture et d'étendue. Ainsi les circonférences des
plus petits cercles, posées sur des surfaces planes, ne les touchent que par un point,
et celles des plus grands cercles par une ligne, d'où l'on peut conjecturer que la
circonférence d'un cercle est composée de plusieurs petites lignes droites placées à la
suite l'une de l'autre. Peut-être même n'y a-t-il ici-bas de cercle ni de sphère parfaits ;
mais la situation des lignes droites, leur courbure ou la petitesse de leurs parties nous
cachent cette (1004c) différence et nous font paraître rondes des figures qui ne le sont
réellement pas. Aussi aucun des corps terrestres ne décrit-il naturellement un
mouvement circulaire ; ils suivent tous une ligne droite. La figure parfaitement ronde
n'est pas une propriété des corps sensibles ; elle est l'élément de l'âme et de
l'entendement, auxquels Platon attribue le mouvement circulaire, comme propre à leur
nature.
QUESTION V.
Pourquoi Platon dit-il, dans son Phèdre, que la nature de l'aile qui élève dans les
airs les corps graves, est, de toutes les parties qui dirigent le corps, celle qui participe
le plus à la Divinité ?
Est-ce parce qu'en cet endroit il parle de l'amour qui s'attache ordinairement à la
beauté corporelle ; et que la beauté, par la ressemblance qu'elle a (1004d) avec les
substances divines, émeut l'âme, et en excite en elle le souvenir? Ou plutôt, sans y
chercher un sens détourné, faut-il entendre tout simplement qu'entre les diverses
facultés de l'âme qui ont leur siége dans le corps, la faculté de la raison et de
l'intelligence est celle qui participe le plus à la Divinité, et qui peut s'appliquer
davantage aux choses divines et célestes? C'est donc par une expression assez
propre qu'il lui a donné le nom d'aile, parce qu'elle élève l'âme des choses basses et
mortelles à la contemplation des objets les plus sublimes.
QUESTION VI.
Pourquoi Platon dit-il que l'action et le mouvement de l'air environnant (car il
n'admet point de vide dans la nature), est la cause des effets produits dans les
ventouses, dans la déglutition, dans la descente des corps (1004e) graves, dans le
mouvement des liquides, dans la chute de la foudre, dans l'attraction de l'ambre et de
l'aimant, et dans les accords des sons?
Il paraît absurde d'attribuer à une seule et même cause tant d'effets différents. Il a
bien prouvé que la respiration se fait par cette action de l'air environnant; mais pour les
autres effets qui semblent, dit-il, des prodiges de la nature, et qui au fond ne sont rien,
puisque ce n'est autre chose que des corps qui se poussent les uns les autres et
reviennent occuper leurs places respectives, il nous a laissé à examiner, comment ils
s'opèrent.
Commençons par expliquer l'effet de la ventouse. L'air qui s'y trouve renfermé et
qui touche immédiatement la peau, étant très échauffé par la chaleur (1004f) du corps,
et devenu plus rare que les pores du cuivre de la ventouse, s'échappe, non dans un
espace vide, puisqu'il n'en existe point de tel, mais dans l'air extérieur qui environne la
ventouse, et il le presse. Celui-ci pousse à son tour l'air qu'il trouve devant lui. Ainsi, de
proche en proche, l'air étant pressé et cédant tour à tour à cette pression, le premier
vient occuper la place que l'autre a laissée vide,
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