HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales, Questions platoniques

Page 1010

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[1010] (1010a) Οὐ γάρ, ὥσπερ τὸ «τύπτει» φθεγξάμενος τὸ «τύπτεται» καὶ πάλιν τὸ «Σωκράτης» τὸ «Πυθαγόρας» ἁμωσγέπως νοῆσαί τι καὶ διανοηθῆναι παρέσχηκεν, οὕτω τοῦ «μέν» «γάρ» «περί» καθ´ αὑτὸ ἐκφωνηθέντος ἔστιν ἔννοιάν τινα λαβεῖν πράγματος σώματος· ἀλλ´ ἐὰν μὴ περὶ ἐκεῖνα καὶ μετ´ ἐκείνων ἐκφέρηται, ψόφοις κενοῖς καὶ ἤχοις ἔοικεν· ὅτι ταῦτα μὲν οὔτε καθ´ αὑτὰ σημαίνειν οὔτε μετ´ ἀλλήλων οὐδὲν πέφυκεν, ἀλλ´ ὅπως ἂν συμπλέκωμεν μιγνύωμεν εἰς ταὐτὸ συνδέσμους καὶ ἄρθρα καὶ προθέσεις, ἕν τι πειρώμενοι κοινὸν ἐξ αὐτῶν ποιεῖν, (1010b) τερετίζειν μᾶλλον διαλέγεσθαι δόξομεν· ῥήματος δ´ ὀνόματι συμπλεκομένου, τὸ γενόμενον εὐθὺς διάλεκτός ἐστι καὶ λόγος. Ὅθεν εἰκότως ἔνιοι μόνα ταῦτα μέρη τοῦ λόγου τίθενται· καὶ Ὅμηρος ἴσως τοῦτο βούλεται δηλοῦν ἑκάστοτε λέγων «Ἔπος τ´ ἔφατ´ ἔκ τ´ ὀνόμαζεν·» ἔπος γὰρ τὸ ῥῆμα καλεῖν εἴωθεν, ὥσπερ ἐν τούτοις « γύναι, μάλα τοῦτο ἔπος θυμαλγὲς ἔειπες» καὶ «Χαῖρε πάτερ ξεῖνε, ἔπος δ´ εἴπερ τι λέλεκται δεινόν, ἄφαρ τὸ φέροιεν ἀναρπάξασαι ἄελλαιΟὔτε γὰρ σύνδεσμον οὔτ´ ἄρθρον οὔτε πρόθεσιν δεινὸν ἔστι καὶ θυμαλγὲς εἰπεῖν, ἀλλὰ ῥῆμα πράξεως ἐμφαντικὸν (1010c) αἰσχρᾶς πάθους τινὸς ἀνεπιτηδείου. Διὸ καὶ ποιητὰς καὶ συγγραφεῖς εἰώθαμεν ἐπαινεῖν ψέγειν οὕτω πως λέγοντες «Ἀττικοῖς ὀνόμασιν δεῖνα κέχρηται» καὶ «καλοῖς ῥήμασιν» πάλιν «πεζοῖς»· τὸ δέ γε «πεζοῖς» «καλοῖς» πάλιν καὶ « Ἀττικοῖς ἄρθροις» οὐκ ἂν εἴποι τις Εὐριπίδην Θουκυδίδην διειλέχθαι. «Τί οὖν;» φήσαι τις ἄν, «οὐδὲν ταῦτα συμβάλλεται πρὸς λόγον;» Ἐγωγε φήσαιμ´ ἂν ὥσπερ ἅλας συμβάλλεσθαι πρὸς ὄψον ὕδωρ δὲ πρὸς μᾶζαν· Εὔηνος δὲ καὶ τὸ πῦρ ἔφασκεν ἡδυσμάτων εἶναι κράτιστον. Ἀλλ´ οὔθ´ ὕδωρ μάζης ἄρτου μέρος εἶναι λέγομεν οὔτε πῦρ οὔθ´ ἅλας ἑψήματος βρώματος· ὧν ἀεὶ τυγχάνομεν δεόμενοι, οὐχ ὥσπερ λόγος πολλάκις ἐκείνων ἀπροσδεής ἐστιν· ὡς (1010d) δοκεῖ μοι περὶ Ῥωμαίων λέγειν ὁρῶ μέλλωνῦν ὁμοῦ τι πάντες ἄνθρωποι χρῶνται· προθέσεις τε γὰρ ἀφῄρηκε πλὴν ὀλίγων ἁπάσας, τῶν τε καλουμένων ἄρθρων οὐδὲν προσδέχεται τὸ παράπαν, ἀλλ´ ὥσπερ ἀκρασπέδοις χρῆται τοῖς ὀνόμασι. Καὶ οὐ θαυμαστόν ἐστιν, ὅπου καὶ Ὅμηρος «ἐπέων κόσμῳ » περιγενόμενος ὀλίγοις τῶν ὀνομάτων ἄρθρα ὥσπερ λαβὰς ἐκπώμασι δεομένοις λόφους κράνεσιν ἐπιτίθησι· διὸ καὶ παράσημα τῶν ἐπῶν ἐν οἷς ταῦτα ποιεῖ γέγονεν, ὡς τὸ «Αἴαντι δὲ μάλιστα δαΐφρονι θυμὸν ὄρινε τῷ Τελαμωνιάδῃ» καὶ τὸ «ποιέεν, ὄφρα τὸ κῆτος ὑπεκπροφυγὼν ἀλέοιτο·» (1010e) καὶ βραχέα πρὸς τούτοις ἕτερα· τοῖς δ´ ἄλλοις μυρίοις οὖσιν ἄρθρου μὴ προσόντος οὐδὲν εἰς σαφήνειαν οὐδὲ κάλλος φράσις βλάπτεται. Καὶ μὴν οὔτε ζῷον οὔτ´ ὄργανον οὔθ´ ὅπλον οὔτ´ ἄλλο τῶν ὄντων οὐδὲν οἰκείου μέρους ἀφαιρέσει καὶ στερήσει πέφυκε γίγνεσθαι κάλλιον οὐδ´ ἐνεργέστερον οὐδ´ ἥδιον· λόγος δέ, συνδέσμων ἐξαιρεθέντων, πολλάκις ἐμπαθεστέραν καὶ κινητικωτέραν ἔχει δύναμιν· ὡς τοιοῦτος «Ἄλλον ζωὸν ἔχουσα νεούτατον, ἄλλον ἄουτον, ἄλλον τεθνειῶτα κατὰ μόθον ἕλκε ποδοῖιν·» καὶ τὰ τοῦ Δημοσθένους ταυτὶ «πολλὰ γὰρ ἂν ποιήσειεν τύπτων, ὧν παθὼν ἔνι´ οὐδ´ ἂν ἀπαγγεῖλαι (1010f) δύναιθ´ ἑτέρῳ· τῷ σχήματι τῷ βλέμματι τῇ φωνῇ· ὅταν ὑβρίζων, ὅταν ἐχθρὸς ὑπάρχων, ὅταν κονδύλοις, ὅταν ἐπὶ κόρρης· ταῦτα κινεῖ, ταῦτ´ ἐξίστησιν αὑτῶν ἀνθρώπους ἀήθεις τοῦ προπηλακίζεσθαιΚαὶ πάλιν «ἀλλ´ οὐ Μειδίας· ἀλλ´ ἀπὸ ταύτης τῆς ἡμέρας λέγει, λοιδορεῖται, βοᾷ· χειροτονεῖται τίς; Μειδίας Ἀναγυράσιος. Προβέβληται· [1010] Celui qui dit battre, être battu, ou bien Socrate, Pythagore, nous donne à entendre et à penser quelque chose. Mais, s'il prononçait seulement car, mais, il ne porterait à l'esprit aucune idée de corps ou de chose. Si ces mots ne sont accompagnés ni de verbes ni de noms, ils ne seront que des sons vagues et de vains bruits ; car ni par eux-mêmes, ni joints avec d'autres semblables, ils ne peuvent rien signifier. Nous aurons beau mêler et unir ensemble des conjonctions, des articles et des prépositions, pour tâcher d'en faire un discours suivi, nous ne formerons que des sons confus, et non un langage véritable. Mais dès qu'un nom est joint avec un verbe, il en résulte aussitôt un discours lié, un langage intelligible. Aussi quelques uns ne regardent-ils que ces deux sortes de mots comme des parties d'oraison, et c'est peut-être ce qu'Homère a voulu faire entendre lorsqu'il a dit en plusieurs endroits : Il parla, il prononça ces mots. Par le terme g-epos, il désigne le verbe, comme dans ce vers : "Femme, votre discours m'a vivement blessé". Et ailleurs : "Recevez mes adieux, respectable étranger; Si rien dans mon discours avait pu vous blesser, Que le vent pour jamais bien loin de vous l'emporte". Ce n'est ni une conjonction, ni un article, ni une préposition qui blessent et qui affectent vivement le cœur : c'est un verbe, lorsqu'il exprime une action honteuse, inspirée par une passion condamnable. Voilà pourquoi pour blâmer ou pour louer les poètes et les autres écrivains, nous disons : Un tel emploie des mots attiques et bien choisis; cet autre use d'expressions triviales. Mais on ne dira jamais qu'Euripide et Thucydide ont écrit en articles attiques, ou qu'ils en ont employé de mauvais. Eh quoi ! dira-t-on, ces autres parties d'oraison ne servent de rien dans le discours? Au contraire, elles y sont ce que le sel est pour les aliments et l'eau pour le pain. Evenus disait que le feu était le meilleur des assaisonnements; cependant ni le feu ni le sel ne sont essentiels aux aliments, mais nous ne pouvons nous passer de ceux-ci. Il en est de même de ces parties d'oraison qui ne sont pas absolument nécessaires au discours. On le voit en particulier dans la langue latine, dont presque toutes les nations font usage aujourd'hui. Elle a supprimé toutes les prépositions, à l'exception d'un petit nombre, et elle n'use d'aucun article que pour l'ornement du discours. Et il ne faut pas s'en étonner, puisque Homère, qui surpasse tous les autres poètes par la beauté de ses vers, ne joint des articles qu'à très peu de noms, comme on met des anses à des vases qui ne peuvent s'en passer, ou des panaches à des casques. Aussi remarque-t-on les vers où il en a fait usage, tels que ceux-ci : "Entre tous ces guerriers, un si puissant langage Du fils de Télamon excita le courage". Et cet autre : "Il voulait de ce monstre éviter la poursuite". Il y en a quelques uns de ce genre, mais dans une infinité d'autres, la suppression des articles n'ôte rien à la phrase de sa clarté ni de son élégance. Il n'est point d'animal, ni d'instrument, ni d'arme, ni aucune autre espèce de chose que la privation d'une de ses parties rende plus belle, plus agréable ou plus agissante. Au contraire, dans le discours, quand on supprime les conjonctions, la phrase acquiert plus de véhémence, plus de persuasion, comme dans ces vers : "Elle en prend un tout vif, un autre frais blessé; Un autre est sans blessure; un quatrième expire, Et tous hors du combat la déesse les tire". Tel est encore ce passage de Démosthène dans son oraison contre Midias: «Un homme qui en frappe un autre peut faire bien des choses dont celui qui a été battu ne saurait en rendre une grande partie par son geste, son regard, sa voix, quand cet homme l'a outragé, quand il l'a traité en ennemi, quand il l'a accablé de coups de poing, quand il l'a frappé sur la joue. Voilà ce qui émeut, voilà ce qui transporte hors de soi les hommes qui ne sont pas accoutumés aux outrages.» Et plus loin :«Midias se conduit autrement. Depuis ce jour, il est toujours dans la tribune, il injurie, il crie sans cesse, il obtient les suffrages du peuple. Midias Anagyrasien est proclamé,


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Dernière mise à jour : 24/01/2008