[7,0] ΣΥΜΠΟΣΙΑΚΩΝ ΒΙΒΛΙΟΝ ΕΒΔΟΜΟΝ.
Χαρίεντος ἀνδρός, ὦ Σόσσιε Σενεκίων, καὶ φιλανθρώπου
λόγον ἔχουσι Ῥωμαῖοι διὰ στόματος, ὅστις ἦν ὁ
εἰπών, ἐπεὶ μόνος ἐδείπνησεν, ’βεβρωκέναι, μὴ δεδειπνηκέναι
σήμερον‘, ὡς τοῦ δείπνου κοινωνίαν καὶ φιλοφροσύνην
ἐφηδύνουσαν ἀεὶ ποθοῦντος. Εὔηνος
μὲν γὰρ ἔλεγεν τὸ πῦρ ἥδιστον ἡδυσμάτων
εἶναι, καὶ τὸν ἅλα ’θεῖον‘ Ὅμηρος οἱ δὲ πολλοὶ
’χάριτας‘ καλοῦσιν, ὅτι {ἐπὶ} τὰ πλεῖστα μιγνύμενος
εὐάρμοστα τῇ γεύσει καὶ προσφιλῆ ποιεῖ καὶ κεχαρισμένα·
δείπνου δὲ καὶ τραπέζης θειότατον ὡς ἀληθῶς ἥδυσμα
φίλος ἐστὶ παρὼν καὶ συνήθης καὶ γνώριμος οὐ τῷ συνεσθίειν
καὶ συμπίνειν, ἀλλ´ ὅτι λόγου μεταλαμβάνει καὶ
μεταδίδωσιν, ἄν γε δὴ χρήσιμον ἐνῇ τι καὶ πιθανὸν καὶ
οἰκεῖον τοῖς λεγομένοις· ἐπεὶ τούς γε πολλοὺς αἱ παρ´
οἶνον ἀδολεσχίαι ληροῦντας ἐμβάλλουσι πρὸς τὰ πάθη καὶ
προσδιαστρέφουσιν. ὅθεν ἄξιόν ἐστι μηδὲν ἧττον λόγους
ἢ φίλους δεδοκιμασμένους παραλαμβάνειν ἐπὶ τὰ δεῖπνα,
τοὐναντίον ἢ Λακεδαιμόνιοι φρονοῦντας καὶ λέγοντας·
ἐκεῖνοι μὲν γάρ, ὅταν νέον ἢ ξένον εἰς τὸ φιδίτιον παραλάβωσι,
τὰς θυρίδας δείξαντες ’ταύτῃ‘ φασίν ’οὐκ ἐξέρχεται
λόγος‘· ἡμεῖς δ´ ἑαυτοὺς χρῆσθαι λόγοις συνεθίζωμεν,
ὧν πᾶσίν ἐστιν καὶ πρὸς πάντας ἐξαγωγή, διὰ τὰς
ὑποθέσεις μηδὲν ἀκόλαστον μηδὲ βλάσφημον μηδὲ κακόηθες
ἐχούσας μηδ´ ἀνελεύθερον. ἔξεστι δὲ κρίνειν τοῖς
παραδείγμασιν, ὧν τὴν ἑβδόμην δεκάδα τουτὶ περιέχει
τὸ βιβλίον.
| [7,0] LIVRE SEPTIÈME. PRÉAMBULE.
Je tiens pour homme plein de grâce et de bienveillance,
cher Sossius Sénécion, ce personnage, quel qu'il ait été,
dont les Romains ont le propos à la bouche. Un jour qu'il
avait soupé seul: "Aujourd'hui j'ai mangé, s'écria-t-il, mais
je n'ai pas soupé". C'était faire entendre, que le souper
désire toujours de la compagnie et une cordialité qui le
rende agréable. Evenus disait que le feu est le plus agréable
des assaisonnements. Homère donnait au sel l'épithète
de "divin", et généralement on l'appelle «les Grâces»,
parce que, mêlé avec la plupart des aliments, il les accommode
à notre goût, nous les fait aimer et leur donne de
l'agrément. Mais d'un souper et d'une table le charme le
plus divin, en vérité, c'est la présence d'un ami, dont l'intimité
et la connaissance ne se borne pas à ce fait seulement,
que nous mangeons et buvons ensemble, mais qui
participe à nos propos et nous communique les siens.
Il faut, toutefois, que cette conversation soit utile, intéressante
et appropriée aux interlocuteurs. En effet, le plus souvent
les frivolités qui se débitent dans le vin excitent aux
passions, et contribuent encore à détourner de la bonne
voie. Aussi sera-t-il bon de ne se montrer pas moins scrupuleux
en matière de conversations qu'en matière d'amis, et
de n'en admettre à sa table que de parfaitement éprouvées.
Ce sera en quoi nous penserons et parlerons tout à l'encontre
des Lacédémoniens. Ceux-ci, en effet, lorsqu'ils admettent
à leurs repas communs un jeune homme ou un étranger,
lui montrent les fenêtres en lui disant: «Rien de ce qui se
dit ici ne sort par là.» Nous, au contraire, nous prenons
l'habitude de tenir des propos qui puissent être rapportés
par tous et à tous, attendu que les matières n'en ont rien _
de licencieux, de calomniateur, de malveillant, ou d'illibéral.
Il est facile d'en juger par l'exemple des dix questions contenues
dans ce septième livre.
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