HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLUTARQUE, Oeuvres morales, Propos de table, livre V

Chapitre 9

  Chapitre 9

[5,9] ΠΡΟΒΛΗΜΑ Θ Τίς αἰτία, δι´ ἣν συκῆ δριμύτατον οὖσα δένδρον γλυκύτατον παρέχει τὸν καρπόν. Μετὰ δὲ ταῦτα περὶ τῶν σύκων διηπορήθη, τί δήποτε πίων καὶ γλυκὺς οὕτως καρπὸς ἀπὸ δένδρου φύεται πικροτάτου· τῆς γὰρ συκῆς καὶ τὸ φύλλον διὰ τὴν τραχύτητα θρῖον ὠνόμασται, καὶ τὸ ξύλον ὀπῶδές ἐστιν, ὥστε καιόμενον μὲν ἐκδιδόναι δριμύτατον καπνὸν κατακαυθὲν δὲ τὴν ἐκ τῆς τέφρας κονίαν ῥυπτικωτάτην παρέχειν ὑπὸ δριμύτητος. δ´ ἐστὶ θαυμασιώτατον, ἀνθούντων ἁπάντων ὅσα βεβλάστηκε καὶ καρπογονεῖ, μόνον ἀνανθές ἐστι τὸ τῆς συκῆς φυτόν· εἰ δ´, ὥς φασιν, οὐ κεραυνοῦνται, καὶ τοῦτ´ ἄν τις ἀναθείη τῇ πικρότητι καὶ καχεξίᾳ τοῦ στελέχους· τῶν γὰρ τοιούτων οὐ δοκοῦσιν ἐπιθιγγάνειν οἱ κεραυνοί, καθάπερ οὐδὲ τῆς φώκης τοῦ δέρματος οὐδὲ τῆς ὑαίνης. ὑπολαβὼν οὖν πρεσβύτης ἔφη, ὅσον ἂν ἐνῇ τῷ φυτῷ γλυκύτητος, ἅπαν τοῦτο συνθλιβόμενον εἰς τὸν καρπὸν εἰκότως δριμὺ ποιεῖν καὶ ἄκρατον τὸ λειπόμενον· ὥσπερ γὰρ τὸ ἧπαρ, εἰς ἕνα τόπον τοῦ χολώδους ἀποκριθέντος, αὐτὸ γίνεται γλυκύτατον, οὕτω τὴν συκῆν εἰς τὸ σῦκον ἅπαν τὸ λιπαρὸν καὶ νόστιμον ἀφιεῖσαν αὐτὴν ἄμοιρον εἶναι γλυκύτητος. ’ἐπεί, ὅτι γε μετέχει τινὸς εὐχυμίας τὸ ξύλον, ἐκεῖν´ἔφηποιοῦμαι σημεῖον, λέγουσιν οἱ κηπουροί· λέγουσι δὲ τοῦ πηγάνου τὸ φυόμενον ὑπ´ αὐτῇ καὶ παραφυτευόμενον ἥδιον εἶναι καὶ τῷ χυμῷ μαλακώτερον, ὡς ἂν ἀπολαῦόν τινος γλυκύτητος, κατασβέννυται τὸ ἄγαν βαρὺ καὶ κατάκορον, εἰ μὴ νὴ Δία τοὐναντίον συκῆ περισπῶσα τὴν τροφὴν ἐξαιρεῖ τι τῆς δριμύτητος.‘ [5,9] QUESTION IX. Pourquoi le figuier, qui est un arbre d'un suc si amer, donne un fruit très doux. PERSONNAGES DU DIALOGUE : PLUTARQUE - LAMPRIAS L'AÏEUL - AUTRES ASSISTANTS. 1. On attaqua ensuite au sujet des figuiers une autre question embarrassante : on se demanda pourquoi un fruit si onctueux et si doux naît d'un arbre des plus amers. Car la feuille même du figuier est, à cause de son âpreté, nommée thrion. Son bois est juteux, de manière qu'à brûler il exhale une fumée très piquante, et que, quand il a été consumé par le feu, sa cendre donne une poussière que son acrimonie rend fort détersive. Mais voici qui est plus merveilleux encore : c'est que l'on voit fleurir tous les arbres qui portent des feuilles et des fruits, tandis que le seul figuier ne fleurit point. Si, comme on le prétend, il n'est jamais frappé par la foudre, on pourrait encore attribuer ce privilège à l'amertume et à la mauvaise qualité de son bois. De tels arbres, à ce qu'il paraît, ne sont jamais touchés par le feu du ciel, non plus que la peau du phoque et celle de l'hyène. Ici l'aïeul prit la parole. Il dit que toute la douceur de l'arbre s'étant concentrée dans son fruit, le reste en devient naturellement âpre et amer. « Car comme le foie, en raison de ce que son amertume se secrète dans la vésicule du fiel, est lui-même une substance très douce; de même on conçoit que le figuier, faisant passer dans la figue tout ce qu'il a d'onctueux et de savoureux, soit lui-même dépourvu de douceur. Que le bois de l'arbre participe de quelques bons sucs, je n'en veux pour preuve que ce que disent les jardiniers. Ils prétendent que lorsque la plante appelée "rue" pousse sous un figuier ou près d'un figuier, elle est plus agréable et d'un suc plus moelleux, parce qu'elle contracte une sorte de douceur qui en amortit ce qu'elle a de trop lourd et d'indigeste. A moins, en vérité, que ce ne soit, au contraire, le figuier qui, attirant à soi la nourriture de la rue, ôte à celle-ci son amertume. »


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Dernière mise à jour : 24/11/2005