HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales, Préceptes d'hygiène

Chapitre 0-2

  Chapitre 0-2

[0] ΥΓΙΕΙΝΑ ΠΑΡΑΓΓΕΛΜΑΤΑ. [0] PRÉCEPTES D'HYGIÈNE.
[1] (ΜΟΣΧΙΩΝ) Σὺ δὴ Γλαῦκον χθές, Ζεύξιππε, τὸν ἰατρὸν ἀπετρίψω συμφιλοσοφεῖν ὑμῖν βουλόμενον. (ΖΕΥΞΙΠΠΟΣ) Οὔτ´ ἀπετριψάμην, φίλε Μοσχίων, οὔτ´ ἐβούλετο συμφιλοσοφεῖν ἐκεῖνος, ἀλλ´ ἔφυγον καὶ ἐφοβήθην λαβὴν φιλομαχοῦντι παρασχεῖν. ἐν μὲν γὰρ ἰατρικῇ καθ´ Ὅμηρον ἀνὴρ πολλῶν ἀντάξιος ἄλλων, οὐκ εὐμενὴς δὲ πρὸς φιλοσοφίαν, ἀλλ´ ἀεί τι τραχὺ καὶ δύσκολον ἔχων ἐν τοῖς λόγοις. καὶ νῦν ἐναντίος ἐφ´ ἡμᾶς ἐχώρει, βοῶν ἔτι πρόσωθεν οὐ μικρὸν οὐδ´ ἐπιεικὲς ἔργον ἡμῖν σύγχυσιν ὅρων τετολμῆσθαι διαλεχθεῖσι περὶ διαίτης ὑγιεινῆς. "χωρίς" γὰρ ἔφη τὰ φιλοσόφων καὶ ἰατρῶν ὥσπερ τινῶν "Μυσῶν καὶ Φρυγῶν ὁρίσματα," καί τινα τῶν οὐ μετὰ σπουδῆς, οὐ μὴν ἀχρήστως, εἰρημένων παρ´ ἡμῶν διὰ στόματος ἔχων ἐσπάραττεν. (ΜΟΣΧΙΩΝ) Ἀλλὰ καὶ τούτων ἔγωγε καὶ τῶν ἄλλων, Ζεύξιππε, πρόθυμος ἀκροατὴς ἡδέως ἂν γενοίμην. (ΖΕΥΞΙΠΠΟΣ) Φιλόσοφος γὰρ εἶ τὴν φύσιν, Μοσχίων, καὶ τῷ μὴ φιλιατροῦντι χαλεπαίνεις φιλοσόφῳ, καὶ ἀγανακτεῖς εἰ μᾶλλον αὑτὸν οἴεται προσήκειν γεωμετρίας καὶ διαλεκτικῆς καὶ μουσικῆς ὁρᾶσθαι μεταποιούμενον ζητεῖν καὶ μανθάνειν βουλόμενον ὅττι τοι ἐν μεγάροισι κακόν τ´ ἀγαθόν τε τέτυκται τῷ σώματι. καίτοι πλείους ἂν ἴδοις ἐκεῖ θεατάς, ὅπου θεωρικόν τι νέμεται τοῖς συνιοῦσιν, ὥσπερ Ἀθήνησι· τῶν ἐλευθερίων δὲ τεχνῶν ἰατρικὴ τὸ μὲν γλαφυρὸν καὶ περιττὸν καὶ ἐπιτερπὲς οὐδεμιᾶς ἐνδεέστερον ἔχει, θεωρικὸν δὲ μέγα τοῖς φιλομαθοῦσι τὴν σωτηρίαν καὶ τὴν ὑγίειαν ἐπιδίδωσιν. ὥστ´ οὐ παράβασιν ὅρων ἐπικαλεῖν δεῖ τοῖς περὶ ὑγιεινῶν διαλεγομένοις φιλοσόφοις, ἀλλ´ εἰ μὴ παντάπασιν ἀνελόντες οἴονται δεῖν τοὺς ὅρους ὥσπερ ἐν μιᾷ χώρᾳ κοινῶς ἐμφιλοκαλεῖν, ἅμα τὸ ἡδὺ τῷ λόγῳ καὶ τὸ ἀναγκαῖον διώκοντες. (ΜΟΣΧΙΩΝ) Ἀλλὰ Γλαῦκον μὲν ἐῶμεν, Ζεύξιππε, ὑπὸ σεμνότητος αὐτοτελῆ βουλόμενον εἶναι καὶ ἀπροσδεῆ φιλοσοφίας, σὺ δὲ τοὺς λόγους ἡμῖν δίελθε πάντας· εἰ δὲ βούλει, πρώτους ἐκείνους ὧν ἔφης οὐ πάνυ μετὰ σπουδῆς εἰρημένων ἐπιλαμβάνεσθαι τὸν Γλαῦκον. [1] MOSCHION. C'est donc vous, Zeuxippe, qui avez hier détourné Glaucus le médecin, quand il voulait conférer avec nous sur des sujets de philosophie? ZEUXIPPE. D'abord je ne l'ai pas détourné, ô mon cher Moschion; ensuite il ne voulait pas parler philosophie avec nous. J'ai seulement évité ce que je craignais, à savoir de lui donner occasion de satisfaire son goût pour la polémique : car, en vérité, quand il s'agit de médecine, comme dit Homère : "Il pourrait, à lui seul, tenir tête à plusieurs". Mais en ce qui regarde la philosophie il n'est pas bienveillant pour elle; et il y a toujours quelque chose de rude, de fâcheux dans ses paroles. Cette fois encore il venait a nous en adversaire; il criait déjà de loin, que notre témérité était des plus grandes et des plus blâmables, qu'entamer une discussion sur la manière de vivre sainement était de notre part une confusion de toutes limites : "car il y a, disait-il, des limites pour les philosophes et pour les médecins, comme il y en a pour les habitants d'une Mysie et ceux d'une Phrygie." Puis, citant quelques opinions par nous émises sans portée sérieuse mais non sans quelque utilité cependant, il les avait toujours à la bouche pour les déchirer en lambeaux. MOSCHION. Ce serait pourtant de grand coeur, Zeuxippe, que j'entendrais et ces réflexions mêmes et les autres propos que vous échangeâtes : je serais tout oreilles pour les écouter. ZEUXIPPE. C'est qu'en effet, Moschion, vous avez un penchant naturel vers la philosophie, et vous trouvez mauvais qu'un philosophe n'aime pas la médecine. Vous vous indignez s'il estime plus séant pour lui d'être vu occupé à étudier la géométrie, la dialectique et la musique qu'à chercher et à savoir "Ce qui pour sa demeure est propice ou funeste", cette demeure étant son corps. Et pourtant on compte bien plus de spectateurs au théâtre toutes les fois qu'il est distribué à ceux qui s'y assemblent quelques pièces de monnaie pour voir les jeux, comme c'est la coutume athénienne. Or parmi les arts libéraux, la médecine ne le cède à aucun pour ce qui est de la beauté, de l'excellence, du charme; et de plus elle offre, elle aussi, à ceux qui l'étudient avec amour une gratification importante, à savoir la conservation de la vie et la santé. C'est pourquoi, loin de crier à l'empiétement lorsque les philosophes discourent sur ce qui tient à l'hygiène, il faudrait les blâmer s'ils ne supprimaient pas toutes barrières, s'ils ne croyaient pas devoir considérer le champ de l'étude comme un terrain commun à tous, un terrain où il leur faut exploiter toutes les belles connaissances et poursuivre à la fois dans leurs recherches l'agréable et le nécessaire. MOSCHION. Mais, mon cher Zeuxippe, laissons là Glaucus et la gravité avec laquelle il prétend se suffire à lui-même sans avoir besoin de recourir à la philosophie. Que ce soit vous qui nous reproduisiez tous les propos qui furent tenus. Commençons, si vous voulez, par ceux que Glaucus attaquait, dites-vous, bien que vous ne leur eussiez pas donné une portée sérieuse.
[2] (ΖΕΥΞΙΠΠΟΣ) Ἔφη τοίνυν ἑταῖρος ἡμῶν ἀκοῦσαί τινος λέγοντος ὡς τὸ τὰς χεῖρας ἀεὶ θερμὰς ἔχειν καὶ μὴ περιορᾶν ψυχομένας οὐ μικρὸν εἴη πρὸς ὑγίειαν, καὶ τοὐναντίον τῶν ἄκρων περίψυξις εἰς τὰ μέσα συνελαύνουσα τὸ θερμὸν ὥσπερ τινὰ συνήθειαν μελέτην ἐμποιεῖ πυρετοῦ· τὸ δ´ ἔξω στρέφοντα μετὰ τῆς θερμότητος ἕλκειν ἐπὶ πάντα καὶ διανέμειν τὴν ὕλην ὑγιεινόν. ἂν μὲν οὖν ἐνεργοῦντές τι ταῖς χερσὶ καὶ χρώμενοι τυγχάνωμεν, αὐτὴν τὴν κίνησιν ἐπάγειν ἐνταῦθα καὶ συνέχειν τὸ θερμόν· ἔργων δὲ τοιούτων σχολὴν ἄγοντας ἥκιστα δεῖν προσδέχεσθαι τοῖς ἄκροις τὸ ψυχρόν. [2] ZEUXIPPE. Eh bien donc, notre ami rapportait avoir entendu dire à quelqu'un, qu'il est fort important pour la santé d'avoir les mains toujours chaudes et de ne pas les laisser refroidir; qu'au contraire, si les extrémités sont froides la chaleur se concentre au dedans, ce qui donne en quelque sorte l'habitude et la continuité de la fièvre ; qu'il est donc très sain de détourner au dehors et la chaleur et ce qui l'alimente, de manière à ce qu'elle sorte et se distribue sur le corps entier. Quand on se trouve, ajoutait-il, faire quelque travail où les mains agissent, ce mouvement suffit pour y amener la chaleur et la maintenir; mais si l'on n'a pas occasion de vaquer à ces exercices manuels, il faut s'arranger pour qu'à aucun prix on ne prenne froid aux extrémités.


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Dernière mise à jour : 6/10/2005