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| [0] ΥΓΙΕΙΝΑ ΠΑΡΑΓΓΕΛΜΑΤΑ.
 | [0] PRÉCEPTES D'HYGIÈNE.
 |  | [1] (ΜΟΣΧΙΩΝ) Σὺ δὴ Γλαῦκον χθές, ὦ Ζεύξιππε,
 τὸν ἰατρὸν ἀπετρίψω συμφιλοσοφεῖν ὑμῖν βουλόμενον.
(ΖΕΥΞΙΠΠΟΣ) Οὔτ´  ἀπετριψάμην, ὦ φίλε Μοσχίων,
 οὔτ´ ἐβούλετο συμφιλοσοφεῖν ἐκεῖνος, ἀλλ´
 ἔφυγον καὶ ἐφοβήθην λαβὴν φιλομαχοῦντι παρασχεῖν.
 ἐν μὲν γὰρ ἰατρικῇ καθ´ Ὅμηρον ὁ ἀνὴρ
  πολλῶν ἀντάξιος ἄλλων,
  οὐκ εὐμενὴς δὲ πρὸς φιλοσοφίαν, ἀλλ´ ἀεί τι τραχὺ
 καὶ δύσκολον ἔχων ἐν τοῖς λόγοις. καὶ νῦν
 ἐναντίος ἐφ´ ἡμᾶς ἐχώρει, βοῶν ἔτι πρόσωθεν οὐ
 μικρὸν οὐδ´ ἐπιεικὲς ἔργον ἡμῖν σύγχυσιν ὅρων
 τετολμῆσθαι διαλεχθεῖσι περὶ διαίτης ὑγιεινῆς.
 "χωρίς" γὰρ ἔφη τὰ φιλοσόφων καὶ ἰατρῶν
 ὥσπερ τινῶν "Μυσῶν καὶ Φρυγῶν ὁρίσματα,"
 καί τινα τῶν οὐ μετὰ σπουδῆς, οὐ μὴν ἀχρήστως,
 εἰρημένων παρ´ ἡμῶν διὰ στόματος ἔχων ἐσπάραττεν.
  (ΜΟΣΧΙΩΝ) Ἀλλὰ καὶ τούτων ἔγωγε καὶ τῶν
 ἄλλων, ὦ Ζεύξιππε, πρόθυμος ἀκροατὴς ἡδέως
 ἂν γενοίμην.
(ΖΕΥΞΙΠΠΟΣ) Φιλόσοφος γὰρ εἶ τὴν φύσιν, ὦ
 Μοσχίων, καὶ τῷ μὴ φιλιατροῦντι χαλεπαίνεις
 φιλοσόφῳ, καὶ ἀγανακτεῖς εἰ μᾶλλον αὑτὸν οἴεται
 προσήκειν γεωμετρίας καὶ διαλεκτικῆς καὶ μουσικῆς
 ὁρᾶσθαι μεταποιούμενον ἢ ζητεῖν καὶ
 μανθάνειν βουλόμενον
  ὅττι τοι ἐν μεγάροισι κακόν τ´ ἀγαθόν τε τέτυκται
  τῷ σώματι. καίτοι πλείους ἂν ἴδοις ἐκεῖ θεατάς,
 ὅπου θεωρικόν τι νέμεται τοῖς συνιοῦσιν, ὥσπερ
 Ἀθήνησι· τῶν ἐλευθερίων δὲ τεχνῶν ἰατρικὴ τὸ
 μὲν γλαφυρὸν καὶ περιττὸν καὶ ἐπιτερπὲς οὐδεμιᾶς
 ἐνδεέστερον ἔχει, θεωρικὸν δὲ μέγα τοῖς φιλομαθοῦσι
 τὴν σωτηρίαν καὶ τὴν ὑγίειαν ἐπιδίδωσιν.
 ὥστ´ οὐ παράβασιν ὅρων ἐπικαλεῖν δεῖ τοῖς περὶ
 ὑγιεινῶν διαλεγομένοις φιλοσόφοις, ἀλλ´ εἰ μὴ
 παντάπασιν ἀνελόντες οἴονται δεῖν τοὺς ὅρους
 ὥσπερ ἐν μιᾷ χώρᾳ κοινῶς ἐμφιλοκαλεῖν, ἅμα
 τὸ ἡδὺ τῷ λόγῳ καὶ τὸ ἀναγκαῖον διώκοντες.
 (ΜΟΣΧΙΩΝ) Ἀλλὰ Γλαῦκον μὲν ἐῶμεν, ὦ Ζεύξιππε,
 ὑπὸ σεμνότητος αὐτοτελῆ βουλόμενον εἶναι
 καὶ ἀπροσδεῆ φιλοσοφίας, σὺ δὲ τοὺς λόγους
 ἡμῖν δίελθε πάντας· εἰ δὲ βούλει, πρώτους ἐκείνους
 ὧν ἔφης οὐ πάνυ μετὰ σπουδῆς εἰρημένων ἐπιλαμβάνεσθαι
 τὸν Γλαῦκον.
 | [1] MOSCHION. C'est donc vous, Zeuxippe, qui avez hier 
détourné Glaucus le médecin, quand il voulait conférer avec 
nous sur des sujets de philosophie?
ZEUXIPPE. D'abord je ne l'ai pas détourné, ô mon cher 
Moschion; ensuite il ne voulait pas parler philosophie avec 
nous. J'ai seulement évité ce que je craignais, à savoir de 
lui donner occasion de satisfaire son goût pour la polémique : 
car, en vérité, quand il s'agit de médecine, comme 
dit Homère :
"Il pourrait, à lui seul, tenir tête à plusieurs".
Mais en ce qui regarde la philosophie il n'est pas bienveillant 
pour elle; et il y a toujours quelque chose de rude, 
de fâcheux dans ses paroles. Cette fois encore il venait a
nous en adversaire; il criait déjà de loin, que notre témérité 
était des plus grandes et des plus blâmables, qu'entamer 
une discussion sur la manière de vivre sainement était 
de notre part une confusion de toutes limites : "car il y 
a, disait-il, des limites pour les philosophes et pour les 
médecins, comme il y en a pour les habitants d'une Mysie 
et ceux d'une Phrygie." Puis, citant quelques opinions par 
nous émises sans portée sérieuse mais non sans quelque 
utilité cependant, il les avait toujours à la bouche pour les 
déchirer en lambeaux.
MOSCHION. Ce serait pourtant de grand coeur, Zeuxippe, 
que j'entendrais et ces réflexions mêmes et les autres propos 
que vous échangeâtes : je serais tout oreilles pour les écouter.
ZEUXIPPE. C'est qu'en effet, Moschion, vous avez un penchant 
naturel vers la philosophie, et vous trouvez mauvais 
qu'un philosophe n'aime pas la médecine. Vous vous indignez 
s'il estime plus séant pour lui d'être vu occupé à étudier 
la géométrie, la dialectique et la musique qu'à chercher et à savoir
"Ce qui pour sa demeure est propice ou funeste",
cette demeure étant son corps. Et pourtant on compte bien 
plus de spectateurs au théâtre toutes les fois qu'il est distribué 
à ceux qui s'y assemblent quelques pièces de monnaie 
pour voir les jeux, comme c'est la coutume athénienne. 
Or parmi les arts libéraux, la médecine ne le cède à 
aucun pour ce qui est de la beauté, de l'excellence, du charme; 
et de plus elle offre, elle aussi, à ceux qui l'étudient avec 
amour une gratification importante, à savoir la conservation 
de la vie et la santé. C'est pourquoi, loin de crier à l'empiétement 
lorsque les philosophes discourent sur ce qui tient à 
l'hygiène, il faudrait les blâmer s'ils ne supprimaient pas
toutes barrières, s'ils ne croyaient pas devoir considérer le 
champ de l'étude comme un terrain commun à tous, un terrain 
où il leur faut exploiter toutes les belles connaissances 
et poursuivre à la fois dans leurs recherches l'agréable et le 
nécessaire.
MOSCHION. Mais, mon cher Zeuxippe, laissons là Glaucus 
et la gravité avec laquelle il prétend se suffire à lui-même 
sans avoir besoin de recourir à la philosophie. Que ce soit 
vous qui nous reproduisiez tous les propos qui furent tenus. 
Commençons, si vous voulez, par ceux que Glaucus attaquait, 
dites-vous, bien que vous ne leur eussiez pas donné 
une portée sérieuse.
 |  | [2] (ΖΕΥΞΙΠΠΟΣ) Ἔφη τοίνυν ὁ ἑταῖρος ἡμῶν
 ἀκοῦσαί τινος λέγοντος ὡς τὸ τὰς χεῖρας ἀεὶ
 θερμὰς ἔχειν καὶ μὴ περιορᾶν ψυχομένας οὐ
 μικρὸν εἴη πρὸς ὑγίειαν, καὶ τοὐναντίον ἡ τῶν
 ἄκρων περίψυξις εἰς τὰ μέσα συνελαύνουσα τὸ
 θερμὸν ὥσπερ τινὰ συνήθειαν ἢ μελέτην ἐμποιεῖ
 πυρετοῦ· τὸ δ´ ἔξω στρέφοντα μετὰ τῆς θερμότητος
 ἕλκειν ἐπὶ πάντα καὶ διανέμειν τὴν ὕλην ὑγιεινόν.
 ἂν μὲν οὖν ἐνεργοῦντές τι ταῖς χερσὶ καὶ χρώμενοι
 τυγχάνωμεν, αὐτὴν τὴν κίνησιν ἐπάγειν ἐνταῦθα
 καὶ συνέχειν τὸ θερμόν· ἔργων δὲ τοιούτων σχολὴν
 ἄγοντας ἥκιστα δεῖν προσδέχεσθαι τοῖς ἄκροις
 τὸ ψυχρόν.
 | [2] ZEUXIPPE. Eh bien donc, notre ami rapportait avoir 
entendu dire à quelqu'un, qu'il est fort important pour la 
santé d'avoir les mains toujours chaudes et de ne pas les 
laisser refroidir; qu'au contraire, si les extrémités sont 
froides la chaleur se concentre au dedans, ce qui donne en 
quelque sorte l'habitude et la continuité de la fièvre ; qu'il 
est donc très sain de détourner au dehors et la chaleur et 
ce qui l'alimente, de manière à ce qu'elle sorte et se distribue 
sur le corps entier. Quand on se trouve, ajoutait-il, faire 
quelque travail où les mains agissent, ce mouvement suffit 
pour y amener la chaleur et la maintenir; mais si l'on n'a 
pas occasion de vaquer à ces exercices manuels, il faut 
s'arranger pour qu'à aucun prix on ne prenne froid aux extrémités.
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