HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales, Préceptes conjugaux

Chapitre 13-15

  Chapitre 13-15

[13] Κάτων ἐξέβαλε τῆς βουλῆς τὸν φιλήσαντα τὴν ἑαυτοῦ γυναῖκα τῆς θυγατρὸς παρούσης. τοῦτο μὲν οὖν ἴσως σφοδρότερον· εἰ δ´ αἰσχρόν ἐστιν, ὥσπερ ἐστίν, ἑτέρων παρόντων ἀσπάζεσθαι καὶ φιλεῖν καὶ περιβάλλειν ἀλλήλους, πῶς οὐκ αἴσχιον ἑτέρων παρόντων λοιδορεῖσθαι καὶ διαφέρεσθαι πρὸς ἀλλήλους, καὶ τὰς μὲν ἐντεύξεις καὶ φιλοφροσύνας ἀπορρήτους πρὸς τὴν γυναῖκα ποιεῖσθαι, νουθεσίᾳ δὲ καὶ μέμψει καὶ παρρησίᾳ χρῆσθαι φανερᾷ καὶ ἀναπεπταμένῃ; [13] Un sénateur ayant donné à sa femme un baiser en présence de sa fille, Caton le bannit du Sénat. Ce fut trop rigoureux peut-être. Pourtant, s'il est honteux en effet que devant témoins des époux se caressent, s'embrassent, s'étreignent, comment ne l'est-il pas davantage que devant témoins ils se querellent et s'injurient? Il faut tenir secrets ses ébats et ses tendresses avec sa femme; et de même, ce n'est pas en public et devant le monde que l'on doit lui adresser des admonitions ou des reproches et lui dire tout ce que l'on a sur le coeur.
[14] Ὥσπερ ἐσόπτρου κατεσκευασμένου χρυσῷ καὶ λίθοις ὄφελος οὐδέν ἐστιν, εἰ μὴ δείκνυσι τὴν μορφὴν ὁμοίαν, οὕτως οὐδὲ πλουσίας γαμετῆς ὄνησις, εἰ μὴ παρέχει τὸν βίον ὅμοιον τῷ ἀνδρὶ καὶ σύμφωνον τὸ ἦθος. εἰ χαίροντος μὲν εἰκόνα σκυθρωπὴν ἀποδίδωσι τὸ ἔσοπτρον, ἀχθομένου δὲ καὶ σκυθρωπάζοντας ἱλαρὰν καὶ σεσηρυῖαν, ἡμαρτημένον ἐστὶ καὶ φαῦλον. οὐκοῦν καὶ γυνὴ φαῦλος καὶ ἄκαιρος παίζειν μὲν ὡρμημένου καὶ φιλοφρονεῖσθαι τοῦ ἀνδρὸς ἐσκυθρωπακυῖα, σπουδάζοντος δὲ παίζουσα καὶ γελῶσα· τὸ μὲν γὰρ ἀηδίας, τὸ δ´ ὀλιγωρίας. δεῖ δέ, ὥσπερ οἱ γεωμέτραι λέγουσι τὰς γραμμὰς καὶ τὰς ἐπιφανείας οὐ κινεῖσθαι καθ´ ἑαυτὰς ἀλλὰ συγκινεῖσθαι τοῖς σώμασιν, οὕτω τὴν γυναῖκα μηδὲν ἴδιον πάθος ἔχειν, ἀλλὰ κοινωνεῖν τῷ ἀνδρὶ καὶ σπουδῆς καὶ παιδιᾶς καὶ συννοίας καὶ γέλωτος. [14] Comme un miroir enrichi d'or et de pierreries n'est d'aucune utilité s'il ne donne pas la ressemblance, ainsi une épousée riche n'apporte non plus aucun avantage à moins qu'elle ne rende sa vie et ses moeurs semblables et conformes à celles de son mari. Si quand on est joyeux le miroir présente une mine refrognée, quand on est mécontent et maussade, un visage gai et sémillant, c'est un miroir infidèle et qui ne vaut rien. Pareillement une femme est détestable à force de manquer d'à propos, si elle prend un visage farouche quand son mari se dispose à plaisanter et à être aimable, si elle se met à plaisanter et à éclater de rire quand il est occupé d'affaires sérieuses. Dans le premier cas elle prouve qu'elle est sans aménité, dans l'autre, qu'elle tient peu compte de son mari. Il faut que, comme les lignes et les surfaces, au dire des géomètres, ne se meuvent pas d'elles-mêmes et suivent le mouvement des corps, de même la femme n'ait aucune affection qui lui soit personnelle, mais que, partageant les dispositions de son époux, elle soit avec lui sérieuse ou enjouée, réfléchie ou riante.
[15] Οἱ τὰς γυναῖκας μὴ ἡδέως βλέποντες ἐσθιούσας μετ´ αὐτῶν διδάσκουσιν ἐμπίπλασθαι μόνας γενομένας. οὕτως οἱ μὴ συνόντες ἱλαρῶς ταῖς γυναιξὶ μηδὲ παιδιᾶς κοινωνοῦντες αὐταῖς καὶ γέλωτος ἰδίας ἡδονὰς χωρὶς αὐτῶν ζητεῖν διδάσκουσιν. [15] Comme ceux qui voient d'un oeil mécontent leurs femmes manger et boire avec eux dans des festins leur enseignent ainsi à se gorger quand elles sont seules ; de même ceux qui jamais ne sont gais avec leurs femmes et ne partagent point avec elles leurs divertissements et leurs ris, leur enseignent à chercher à l'écart de leurs maris des plaisirs qu'elles goûteront sans eux.


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Dernière mise à jour : 13/10/2005