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[16] Τοῖς τῶν Περσῶν βασιλεῦσιν αἱ γνήσιαι
γυναῖκες παρακάθηνται δειπνοῦσι καὶ συνεστιῶνται·
βουλόμενοι δὲ παίζειν καὶ μεθύσκεσθαι ταύτας
μὲν ἀποπέμπουσι, τὰς δὲ μουσουργοὺς καὶ παλλακίδας
καλοῦσιν, ὀρθῶς τοῦτό γ´ αὐτὸ ποιοῦντες,
ὅτι τοῦ συνακολασταίνειν καὶ παροινεῖν οὐ μεταδιδόασι
ταῖς γαμεταῖς. ἂν οὖν ἰδιώτης ἀνήρ,
ἀκρατὴς δὲ περὶ τὰς ἡδονὰς καὶ ἀνάγωγος, ἐξαμάρτῃ
τι πρὸς ἑταίραν ἢ θεραπαινίδα, δεῖ τὴν
γαμετὴν μὴ ἀγανακτεῖν μηδὲ χαλεπαίνειν, λογιζομένην
ὅτι παροινίας καὶ ἀκολασίας καὶ ὕβρεως
αἰδούμενος αὐτὴν ἑτέρᾳ μεταδίδωσιν.
| [16] L'usage des rois de Perse est que quand ils soupent
leurs femmes légitimes prennent place à leur côté et
qu'elles mangent avec eux. Mais lorsqu'ils veulent se livrer
au plaisir et s'enivrer, ils les renvoient et font venir des
musiciennes et des courtisanes. C'est là convenablement
agir, parce qu'ils n'associent pas leurs compagnes légitimes
à des scènes de désordre et à des orgies. Si donc, pour parler
de simples particuliers, un mari incapable de résister au
plaisir et ne sachant pas régler sa conduite commet quelque
faute avec une maîtresse ou quelque petite servante, il faut
que sa femme n'en conçoive ni indignation ni chagrin : elle
se dira, que c'est parce qu'il a du respect pour elle qu'il se
livre avec une autre à l'ivrognerie, au libertinage, au scandale.
| [17] Οἱ φιλόμουσοι τῶν βασιλέων πολλοὺς μουσικοὺς
ποιοῦσιν, οἱ φιλόλογοι λογίους, οἱ φιλαθληταὶ
γυμναστικούς. οὕτως ἀνὴρ φιλοσώματος καλλωπίστριαν
γυναῖκα ποιεῖ, φιλήδονος ἑταιρικὴν καὶ
ἀκόλαστον, φιλάγαθος καὶ φιλόκαλος σώφρονα καὶ κοσμίαν.
| [17] Les rois qui aiment la musique font naître de nombreux
musiciens; ceux qui aiment l'étude, force savants;
ceux qui aiment les luttes d'athlètes, beaucoup d'amateurs
des exercices gymnastiques. Pareillement un mari amoureux
de sa personne inspire à sa femme le goût de la toilette ;
s'il est passionné pour le plaisir, il fait d'elle une femme
galante, une libertine; et s'il est vertueux et honnête, il la
rend sage et modeste.
| [18] Λάκαινα παιδίσκη, πυνθανομένου τινὸς εἰ
ἤδη τἀνδρὶ προσελήλυθεν, "οὐκ ἔγωγ´," εἶπεν,
"ἀλλ´ ἐμοὶ ἐκεῖνος." οὗτος ὁ τρόπος, οἶμαι, τῆς
οἰκοδεσποίνης, μήτε φεύγειν μήτε δυσχεραίνειν τὰ
τοιαῦτα τοῦ ἀνδρὸς ἀρχομένου μήτ´ αὐτὴν κατάρχεσθαι·
τὸ μὲν γὰρ ἑταιρικὸν καὶ ἰταμόν, τὸ
δ´ ὑπερήφανον καὶ ἀφιλόστοργον.
| [18] Une jeune femme lacédémonienne à qui l'on demandait
si son mari l'avait déjà eue : "Non", répondit-elle,
"c'est moi qui l'ai eu." Telle il faut, à mon sens, que
soit la conduite de l'épouse légitime. Elle ne doit pas fuir et
trouver mauvaises les avances de ce genre qui sont faites par
son mari, mais elle ne doit pas non plus prendre l'initiative.
L'un serait le propre d'une courtisane, d'une effrontée, l'autre,
celui d'une femme hautaine et qui manque de tendresse.
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