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[43] Γοργίου τοῦ ῥήτορος ἀναγνόντος ἐν Ὀλυμπίᾳ
λόγον περὶ ὁμονοίας τοῖς Ἕλλησιν ὁ Μελάνθιος,
"οὗτος ἡμῖν," ἔφη, "συμβουλεύει περὶ ὁμονοίας,
ὃς αὑτὸν καὶ τὴν γυναῖκα καὶ τὴν θεράπαιναν
ἰδίᾳ τρεῖς ὄντας ὁμονοεῖν οὐ πέπεικεν." ἦν γὰρ
ὡς ἔοικέ τις ἔρως τοῦ Γοργίου καὶ ζηλοτυπία τῆς
γυναικὸς πρὸς τὸ θεραπαινίδιον. εὖ τοίνυν ἡρμοσμένον
τὸν οἶκον εἶναι δεῖ τῷ μέλλοντι ἁρμόζεσθαι
πόλιν καὶ ἀγορὰν καὶ φίλους· μᾶλλον γὰρ ἔοικε
τὰ τῶν γυναικῶν ἢ τὰ πρὸς γυναῖκας ἁμαρτήματα
λανθάνειν τοὺς πολλούς.
| [43] L'orateur Gorgias ayant lu aux Grecs en pleins jeux
olympiques un discours sur la concorde : « En voilà un »,
dit Mélanthus, "qui nous prêche la concorde, et à trois
qu'ils sont dans son intérieur, sa femme, sa servante et lui,
il n'a pu persuader de vivre en bon accord." Il paraît
qu'effectivement Gorgias aimait la servante et que la femme
était jalouse de celle-ci. Il faut donc établir le bon accord
dans sa maison, si l'on se propose de le faire régner dans
les assemblées publiques et entre ses amis : car il semble
que les torts des femmes transpirent plus dans le public
que les fautes commises par les maris contre les femmes.
| [44] Εἰ καθάπερ τὸν αἴλουρον ὀσμῇ μύρων ἐκταράττεσθαι
καὶ μαίνεσθαι λέγουσιν, οὕτω τὰς
γυναῖκας ἀγριαίνειν καὶ παραφρονεῖν ὑπὸ μύρων
συνέβαινε, δεινὸν ἦν μὴ ἀπέχεσθαι μύρου τοὺς
ἄνδρας, ἀλλὰ δι´ ἡδονὴν αὑτῶν βραχεῖαν οὕτω
κακουμένας περιορᾶν. ἐπεὶ τοίνυν ταῦτα πάσχουσιν
οὐ μυριζομένων τῶν ἀνδρῶν ἀλλὰ συγγιγνομένων
ἑτέραις, ἄδικόν ἐστιν ἡδονῆς ἕνεκα μικρᾶς
ἐπὶ τοσοῦτο λυπεῖν καὶ συνταράττειν τὰς γυναῖκας
καὶ μή, καθάπερ ταῖς μελίτταις (ὅτι δοκοῦσι
δυσχεραίνειν καὶ μάχεσθαι τοῖς μετὰ γυναικῶν
γενομένοις), ἁγνοὺς καὶ καθαρεύοντας ἑτέρων
συνουσίας προσιέναι ταῖς γυναιξίν.
| [44] Le chat, dit-on, est agité par l'odeur des parfums
au point d'entrer en fureur. S'il arrivait aux femmes d'être
ainsi révoltées et mises hors d'elles-mêmes par les parfums,
les maris seraient bien coupables de ne pas s'abstenir
d'odeurs et de voir de sang-froid leurs femmes incommodées
pendant qu'ils se procurent un court plaisir. Mais
puisqu'elles éprouvent ainsi de la souffrance, non pas quand
leurs maris se parfument, mais quand ils fréquentent d'autres
femmes il y a de l'injustice à chagriner si profondément
sa femme en vue d'un petit plaisir et à lui porter
le trouble dans le coeur. Ne les mettons pas dans la
situation des abeilles qui, à ce qu'il paraît, s'irritent et se
portent avec fureur contre ceux qui arrivent près d'elles en
sortant de la couche d'une femme. Soyons irréprochables
et purs de tout commerce adultère quand nous nous
présenterons devant notre épouse légitime.
| [45] Οἱ προσιόντες ἐλέφασιν ἐσθῆτα λαμπρὰν
οὐ λαμβάνουσιν, οὐδὲ φοινικίδας οἱ ταύροις·
διαγριαίνεται γὰρ ὑπὸ τῶν χρωμάτων τούτων
μάλιστα τὰ ζῷα· τὰς δὲ τίγρεις φασὶ περιτυμπανιζομένας
ἐκμαίνεσθαι παντάπασι καὶ διασπᾶν
ἑαυτάς. ἐπεὶ τοίνυν καὶ τῶν ἀνδρῶν οἱ μὲν
ἐσθῆτας κοκκίνας καὶ πορφυρᾶς ὁρῶντες δυσανασχετοῦσιν,
οἱ δὲ κυμβάλοις καὶ τυμπάνοις
ἄχθονται, τί δεινὸν ἀπέχεσθαι τούτων τὰς γυναῖκας
καὶ μὴ ταράττειν μηδὲ παροξύνειν τοὺς ἄνδρας,
ἀλλὰ συνεῖναι μετ´ εὐσταθείας καὶ πραότητος;
| [45] Ceux qui s'approchent des éléphants ne prennent
jamais de vêtements blancs, ni ceux qui s'approchent des
taureaux, de vêtements rouges, parce que ce sont des couleurs
qui effarouchent ces animaux plus que toutes les
autres. Les tigres, quand ils entendent autour d'eux le
bruit du tambour, entrent, dit-on, dans une fureur complète
et se déchirent eux-mêmes. Puisqu'il y a donc aussi des
hommes pour qui la vue de vêtements d'écarlate et de pourpre
est insupportable, d'autres, que le bruit des cymbales
et des tambours rend malheureux, que peut-il y avoir de si
pénible pour leurs femmes à s'abstenir de ces bruits ou de
ces vêtements, à ne pas troubler et irriter leurs maris, et à
vivre avec eux dans le calme et la douceur?
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