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[40] Ἡ Ἑρμιόνη δοκεῖ τι λέγειν ἀληθὲς λέγουσα
κακῶν γυναικῶν εἴσοδοί μ´ ἀπώλεσαν.
τοῦτο δ´ οὐχ ἁπλῶς γιγνόμενόν ἐστιν, ἀλλ´ ὅταν
αἱ πρὸς τοὺς ἄνδρας διαφοραὶ καὶ ζηλοτυπίαι
ταῖς τοιαύταις γυναιξὶ μὴ τὰς θύρας μόνον ἀλλὰ
καὶ τὰς ἀκοὰς ἀνοίγωσι. τότ´ οὖν δεῖ μάλιστα
τὴν νοῦν ἔχουσαν ἀποκλείειν τὰ ὦτα καὶ φυλάττεσθαι
τὸν ψιθυρισμόν, ἵνα μὴ πῦρ ἐπὶ πῦρ
γένηται, καὶ πρόχειρον ἔχειν τὸ τοῦ Φιλίππου.
λέγεται γὰρ ἐκεῖνος ὑπὸ τῶν φίλων παροξυνόμενος
ἐπὶ τοὺς Ἕλληνας ὡς εὖ πάσχοντας καὶ κακῶς
αὐτὸν λέγοντας εἰπεῖν "τί οὖν, ἂν καὶ κακῶς
ποιῶμεν αὐτούς;" ὅταν οὖν αἱ διαβάλλουσαι
λέγωσιν ὅτι "λυπεῖ σε φιλοῦσαν ὁ ἀνὴρ καὶ
σωφρονοῦσαν," "τί οὖν, ἂν καὶ μισεῖν αὐτὸν
ἄρξωμαι καὶ ἀδικεῖν;"
| [40] Hermione semble dire quelque chose de bien vrai
lorsqu'elle s'écrie :
"De femmes sans honneur
L'entrée en ma maison a causé mon malheur".
Or ce n'est pas simplement leur entrée qui produit ces
résultats; ils éclatent quand non seulement la porte de l'épouse,
mais encore ses oreilles se trouvent, en même temps
qu'à de telles femmes, ouvertes à des querelles, à des soupçons
jaloux contre son mari. Alors surtout celle qui a du
bon sens doit se les boucher, et se garder, afin de ne pas
attiser encore le feu, d'entendre ce qu'on lui chuchotte tout
bas. Elle doit avoir présente à la pensée cette parole de Philippe.
On rapporte que ses amis voulaient l'exciter contre les
Grecs, parce que, comblés de ses bienfaits, ils parlaient mal
de lui : "Que sera-ce donc", répondit-il, «si je leur fais
aussi du mal !» Ainsi, quand ces méchantes langues viendront
vous dire que votre mari vous fait du chagrin, à vous
qui l'aimez tant et qui êtes si sage, répondez-leur : "Que
sera-ce donc si je me mets à le haïr aussi et à me conduire
mal à son égard !"
| [41] Ὁ τὸν δραπέτην ἰδὼν διὰ χρόνου καὶ διώκων,
ὡς κατέφυγε φθάσας εἰς μυλῶνα, "ποῦ δ´
ἄν," ἔφη, "σὲ μᾶλλον εὑρεῖν ἐβουλήθην ἢ ἐνταῦθα;"
γυνὴ τοίνυν διὰ ζηλοτυπίαν ἀπόλειψιν γράφουσα
καὶ χαλεπῶς ἔχουσα λεγέτω πρὸς ἑαυτήν "ποῦ
δ´ ἂν ἡ ζηλοῦσά με μᾶλλον ἡσθείη θεασαμένη
καὶ τί ποιοῦσαν ἢ λυπουμένην καὶ στασιάζουσαν
πρὸς τὸν ἄνδρα καὶ τὸν οἶκον αὐτὸν καὶ τὸν
θάλαμον προϊεμένην;"
| [41] Le maître d'un esclave fugitif l'ayant revu au bout
de quelque temps courut à sa poursuite, et l'esclave,
qui avait gagné de vitesse, se réfugia dans un moulin : «En
quel autre lieu», lui dit-il, a aurais-je mieux aimé te voir
que dans celui-ci?» Eh! bien, qu'une femme qui s'inscrit
en demande de divorce et dont le mécontentement est au
comble se dise à elle-même : «Est-il position où une
rivale fût plus heureuse de me voir? Puis-je mieux la
satisfaire que si je me fâche et me brouille avec mon mari,
que si j'abandonne ma maison et même le lit nuptial?»
| [42] Ἀθηναῖοι τρεῖς ἀρότους ἱεροὺς ἄγουσι,
πρῶτον ἐπὶ Σκίρῳ, τοῦ παλαιοτάτου τῶν σπόρων
ὑπόμνημα, δεύτερον ἐν τῇ ᾿Ραρίᾳ, τρίτον ὑπὸ
πόλιν τὸν καλούμενον Βουζύγιον. τούτων δὲ
πάντων ἱερώτατός ἐστιν ὁ γαμήλιος σπόρος καὶ
ἄροτος ἐπὶ παίδων τεκνώσει. καλῶς τὴν Ἀφροδίτην
ὁ Σοφοκλῆς "εὔκαρπον Κυθέρειαν" προσηγόρευσε.
διὸ δεῖ μάλιστα τούτῳ χρῆσθαι μετ´
εὐλαβείας τὸν ἄνδρα καὶ τὴν γυναῖκα, τῶν ἀνιέρων
καὶ παρανόμων πρὸς ἑτέρους ἁγνεύοντας ὁμιλιῶν,
καὶ μὴ σπείροντας ἐξ ὧν οὐδὲν αὐτοῖς φύεσθαι
θέλουσιν ἀλλὰ κἂν γένηται καρπὸς αἰσχύνονται
καὶ ἀποκρύπτουσι.
| [42] Les Athéniens pratiquent trois labourages sacrés : le
premier à Scyros, en souvenir de la plus ancienne date à
laquelle remonte l'agriculture; le deuxième à Raria; le
troisième sous les murs de la citadelle à l'endroit appelé
Buzygie. Or, plus que tous ces labours est sacré celui du
mariage, qui sème et qui féconde en vue de la procréation
des enfants. Sophocle a eu raison d'appeler Vénus « la
fructueuse Cythérée ». Aussi l'époux et la femme doivent-ils
s'imposer les scrupules les plus rigoureux, s'abstenant
de tout commerce profane et illégitime avec d'autres, se
gardant de semer là où ils ne veulent pas se voir naître de
fruits, puisque si ces fruits venaient à se produire, l'un et
l'autre ils auraient à en rougir et à les dissimuler.
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