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| [37] Τοῖς περὶ τὸν Κῦρον Ἕλλησι παρήγγειλαν
 οἱ στρατηγοὶ τοὺς πολεμίους, ἂν μὲν βοῶντες
 ἐπίωσι, δέχεσθαι μετὰ σιωπῆς, ἂν δ´ ἐκεῖνοι
 σιωπῶσιν, αὐτοὺς μετὰ βοῆς ἀντεξελαύνειν. αἱ
 δὲ νοῦν ἔχουσαι γυναῖκες ἐν ταῖς ὀργαῖς τῶν
 ἀνδρῶν κεκραγότων μὲν ἡσυχάζουσι, σιωπῶντας
 δὲ προσλαλοῦσαι καὶ παραμυθούμεναι καταπραΰνουσιν.
 | [37] Les généraux grecs qui étaient dans l'armée de Cyrus 
ordonnèrent aux soldats de recevoir l'ennemi en silence 
s'il venait les attaquer en criant, et au contraire s'il chargeait 
sans rien dire de le repousser avec de grands cris. 
De même les femmes sensées qui voient leurs maris en 
colère subissent avec un profond silence leurs vociférations, 
et quand ils se taisent elles leur parlent, les consolent et 
finissent par les calmer.
 |  | [38] Ὀρθῶς ὁ Εὐριπίδης αἰτιᾶται τοὺς τῇ λύρᾳ
 χρωμένους παρ´ οἶνον· ἔδει γὰρ ἐπὶ τὰς ὀργὰς
 καὶ τὰ πένθη μᾶλλον τὴν μουσικὴν παρακαλεῖν
 ἢ προσελκύειν τοὺς ἐν ταῖς ἡδοναῖς ὄντας.
 νομίζετε οὖν ὑμεῖς ἁμαρτάνειν τοὺς ἡδονῆς ἕνεκα
 συγκαθεύδοντας ἀλλήλοις, ὅταν δ´ ἐν ὀργῇ τινι
 γένωνται καὶ διαφορᾷ, χωρὶς ἀναπαυομένους καὶ
 μὴ τότε μάλιστα τὴν Ἀφροδίτην παρακαλοῦντας,
 ἰατρὸν οὖσαν τῶν τοιούτων ἀρίστην. ὥς που
 καὶ ὁ ποιητὴς διδάσκει, τὴν Ἥραν ποιῶν λέγουσαν
 καί σφ´ ἄκριτα νείκεα λύσω
 εἰς εὐνὴν ἀνέσασα ὁμωθῆναι φιλότητι.
 | [38] C'est avec raison qu'Euripide blâme ceux qui jouent 
de la lyre quand le vin coule à flots : car ce serait dans les 
moments de colère et de deuil qu'il faudrait implorer le 
secours de la musique, plutôt que d'énerver encore ceux 
qui se livrent à la volupté. Vous, mes amis, croyez bien que 
c'est commettre une faute que de coucher ensemble pour 
goûter du plaisir, et de faire lit à part quand on a eu quelque 
violente querelle et quelque différend. N'est-ce pas 
alors surtout que l'on doit faire intervenir Vénus? Elle est 
pour ces maux passagers le meilleur médecin; comme le 
poète l'enseigne quelque part, quand il met dans la bouche 
de Junon ces paroles :
"Et je terminerai leur querelle fâcheuse
En les réunissant dans leur couche amoureuse".
 |  | [39] Ἀεὶ μὲν δεῖ καὶ πανταχοῦ φεύγειν τὸ προσκρούειν
 τῷ ἀνδρὶ τὴν γυναῖκα καὶ τῇ γυναικὶ τὸν
 ἄνδρα, μάλιστα δὲ φυλάττεσθαι τοῦτο ποιεῖν ἐν
 τῷ συναναπαύεσθαι καὶ συγκαθεύδειν. ἡ μὲν
 γὰρ ὠδίνουσα καὶ δυσφοροῦσα πρὸς τοὺς κατακλίνοντας
 αὐτὴν ἔλεγε, "πῶς δ´ ἂν ἡ κλίνη ταῦτα
 θεραπεύσειεν οἷς ἐπὶ τῆς κλίνης περιέπεσον;"
 ἃς δ´ ἡ κλίνη γεννᾷ διαφορὰς καὶ λοιδορίας καὶ
 ὀργάς, οὐ ῥᾴδιόν ἐστιν ἐν ἄλλῳ τόπῳ καὶ χρόνῳ
 διαλυθῆναι.
 | [39] Sans doute il faut, en toute circonstance, que la 
femme évite d'offenser son mari, et, le mari, sa femme; 
mais ils doivent s'en défendre principalement quand ils 
reposent et sont couchés ensemble. Une femme qui était 
près d'enfanter et qui supportait péniblement les douleurs, 
se voyant mettre sur le lit : "Comment le lit", s'écria-t-elle, 
«pourrait-il guérir un mal dont j'ai été atteinte sur 
le lit?» Pourtant les querelles, les injures, les emportements 
que fait naître le lit, ne peuvent guère facilement 
s'apaiser en un autre temps ni dans un autre lieu.
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