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[46] Γυνή τις πρὸς τὸν Φίλιππον ἄκουσαν ἐφελκόμενον
αὐτήν, "ἄφες μ´," εἶπε· "πᾶσα γυνὴ τοῦ
λύχνου ἀρθέντος ἡ αὐτή ἐστι." τοῦτο πρὸς τοὺς
μοιχικοὺς καὶ ἀκολάστους εἴρηται καλῶς, τὴν δὲ
γαμετὴν δεῖ μάλιστα τοῦ φωτὸς ἀρθέντος εἶναι
μὴ τὴν αὐτὴν ταῖς τυχούσαις γυναιξίν, ἀλλὰ
φαίνεσθαι τοῦ σώματος μὴ βλεπομένου τὸ σῶφρον
αὐτῆς καὶ ἴδιον τῷ ἀνδρὶ καὶ τεταγμένον καὶ
φιλόστοργον.
| [46] Une femme que Philippe entraînait malgré elle lui
dit : « Lâchez-moi ! toutes les femmes sont les mêmes
une fois la lampe enlevée ». Ces paroles peuvent s'adresser
parfaitement aux adultères et aux libertins. Mais la femme
mariée ne doit pas, surtout lorsqu'a disparu la lumière, être
la même que les premières venues d'entre les créatures.
Quand son corps ne peut plus être vu, il faut qu'elle brille
encore par la sagesse, la fidélité exclusive à son mari, la
régularité et la tendresse conjugale.
| [47] Ὁ Πλάτων τοῖς πρεσβύταις μᾶλλον παρῄνει
"αἰσχύνεσθαι τοὺς νέους," ἵνα κἀκεῖνοι πρὸς
αὐτοὺς αἰδημόνως ἔχωσιν· "ὅπου" γὰρ "ἀναι–
σχυντοῦσι γέροντες," οὐδεμίαν αἰδῶ τοῖς νέοις
οὐδ´ εὐλάβειαν ἐγγίγνεσθαι. τούτου δεῖ μεμνημένον
τὸν ἄνδρα μηδένα μᾶλλον αἰδεῖσθαι τῆς
γυναικός, ὡς τὸν θάλαμον αὐτῇ διδασκαλεῖον
εὐταξίας ἢ ἀκολασίας γενησόμενον. ὁ δὲ τῶν
αὐτῶν ἡδονῶν αὐτὸς μὲν ἀπολαύων ἐκείνην δ´
ἀποτρέπων οὐδὲν διαφέρει τοῦ κελεύοντος διαμάχεσθαι
τὴν γυναῖκα πρὸς τοὺς πολεμίους, οἷς
αὐτὸς ἑαυτὸν παρέδωκε.
| [47] Platon recommandait plus particulièrement aux
vieillards de respecter les jeunes gens, afin que ceux-ci, de
leur côté, portassent honneur et révérence à la vieillesse :
car si les hommes âgés perdent la pudeur, les jeunes gens,
pensait-il, n'auront plus ni honte ni réserve. Le mari doit
se rappeler constamment cette recommandation, et ne respecter
personne plus qu'il ne respecte sa femme, convaincu
que la chambre nuptiale deviendra pour elle une école de
pudeur ou une arène de lubricité. Mais celui qui, tout en
jouissant de ces plaisirs, les interdit à sa compagne, ne
diffère en rien, selon moi, de celui qui lui ordonnerait de
combattre des ennemis auxquels il se serait déjà rendu.
| [48] Περὶ δὲ φιλοκοσμίας σὺ μέν, ὦ Εὐρυδίκη,
τὰ πρὸς Ἀρίστυλλαν ὑπὸ Τιμοξένας γεγραμμένα
ἀναγνοῦσα πειρῶ διαμνημονεύειν· σὺ δέ, ὦ Πολλιανέ,
μὴ νόμιζε περιεργίας ἀφέξεσθαι τὴν γυναῖκα
καὶ πολυτελείας, ἂν ὁρᾷ σε μὴ καταφρονοῦντα
τούτων ἐν ἑτέροις, ἀλλὰ καὶ χαίροντα χρυσώσεσιν
ἐκπωμάτων καὶ γραφαῖς οἰκηματίων καὶ χλίδωσιν
ἡμιόνων καὶ ἵππων περιδεραίοις. οὐ γὰρ ἔστιν
ἐξελάσαι τῆς γυναικωνίτιδος ἐν μέσῃ τῇ ἀνδρωνίτιδι
τὴν πολυτέλειαν ἀναστρεφομένην.
Καὶ σὺ μὲν ὥραν ἔχων ἤδη φιλοσοφεῖν τοῖς μετ´
ἀποδείξεως καὶ κατασκευῆς λεγομένοις ἐπικόσμει
τὸ ἦθος, ἐντυγχάνων καὶ πλησιάζων τοῖς ὠφελοῦσι·
τῇ δὲ γυναικὶ πανταχόθεν τὸ χρήσιμον συνάγων
ὥσπερ αἱ μέλιτται καὶ φέρων αὐτὸς ἐν σεαυτῷ μεταδίδου
καὶ προσδιαλέγου, φίλους αὐτῇ ποιῶν καὶ
συνήθεις τῶν λόγων τοὺς ἀρίστους.
"πατὴρ" μὲν γάρ "ἐσσι" αὐτῇ "καὶ πότνια
μήτηρ ἠδὲ κασίγνητος"·
οὐχ ἧττον δὲ σεμνὸν ἀκοῦσαι γαμετῆς λεγούσης ἄνερ.
ἀτὰρ σύ μοί ἐσσι
καθηγητὴς καὶ φιλόσοφος καὶ διδάσκαλος τῶν
καλλίστων καὶ θειοτάτων." τὰ δὲ τοιαῦτα μαθήματα
πρῶτον ἀφίστησι τῶν ἀτόπων τὰς γυναῖκας·
αἰσχυνθήσεται γὰρ ὀρχεῖσθαι γυνὴ γεωμετρεῖν
μανθάνουσα, καὶ φαρμάκων ἐπῳδὰς οὐ προσδέξεται
τοῖς Πλάτωνος ἐπᾳδομένη λόγοις καὶ τοῖς
Ξενοφῶντος. ἂν δέ τις ἐπαγγέλληται καθαιρεῖν
τὴν σελήνην, γελάσεται τὴν ἀμαθίαν καὶ τὴν
ἀβελτερίαν τῶν ταῦτα πειθομένων γυναικῶν, ἀστρολογίας
μὴ ἀνηκόως ἔχουσα καὶ περὶ Ἀγλαονίκης
ἀκηκουῖα τῆς Ἡγήτορος τοῦ Θετταλοῦ θυγατρὸς
ὅτι τῶν ἐκλειπτικῶν ἔμπειρος οὖσα πανσελήνων
καὶ προειδυῖα τὸν χρόνον, ἐν ᾧ συμβαίνει τὴν
σελήνην ὑπὸ γῆς σκιᾶς ἁλίσκεσθαι, παρεκρούετο
καὶ συνέπειθε τὰς γυναῖκας ὡς αὐτὴ καθαιροῦσα
τὴν σελήνην.
Παιδίον μὲν γὰρ οὐδεμία ποτὲ γυνὴ λέγεται
ποιῆσαι δίχα κοινωνίας ἀνδρός, τὰ δ´ ἄμορφα κυήματα
καὶ σαρκοειδῆ καὶ σύστασιν ἐν ἑαυτοῖς ἐκ
διαφθορᾶς λαμβάνοντα μύλας καλοῦσι. τοῦτο δὴ
φυλακτέον ἐν ταῖς ψυχαῖς γίγνεσθαι τῶν γυναικῶν.
ἂν γὰρ λόγων χρηστῶν σπέρματα μὴ δέχωνται
μηδὲ κοινωνῶσι παιδείας τοῖς ἀνδράσιν, αὐταὶ
καθ´ αὑτὰς ἄτοπα πολλὰ καὶ φαῦλα βουλεύματα
καὶ πάθη κυοῦσι.
Σὺ δ´ ὦ Εὐρυδίκη μάλιστα πειρῶ τοῖς τῶν
σοφῶν καὶ ἀγαθῶν ἀποφθέγμασιν ὁμιλεῖν καὶ διὰ
στόματος ἀεὶ τὰς φωνὰς ἔχειν ἐκείνας ὧν καὶ παρθένος
οὖσα παρ´ ἡμῖν ἀνελάμβανες, ὅπως εὐφραίνῃς
μὲν τὸν ἄνδρα, θαυμάζῃ δ´ ὑπὸ τῶν ἄλλων
γυναικῶν, οὕτω κοσμουμένη περιττῶς καὶ σεμνῶς
ἀπὸ μηδενός. τοὺς μὲν γὰρ τῆσδε τῆς πλουσίας
μαργαρίτας καὶ τὰ τῆσδε τῆς ξένης σηρικὰ λαβεῖν
οὐκ ἔστιν οὐδὲ περιθέσθαι μὴ πολλοῦ πριαμένην,
τὰ δὲ Θεανοῦς κόσμια καὶ Κλεοβουλίνης καὶ Γοργοῦς
τῆς Λεωνίδου γυναικὸς καὶ Τιμοκλείας τῆς
Θεαγένους ἀδελφῆς καὶ Κλαυδίας τῆς παλαιᾶς καὶ
Κορνηλίας τῆς Σκιπίωνος καὶ ὅσαι ἐγένοντο θαυμασταὶ
καὶ περιβόητοι, ταῦτα δ´ ἔξεστι περικειμένην
προῖκα καὶ κοσμουμένην αὐτοῖς ἐνδόξως
ἅμα βιοῦν καὶ μακαρίως.
Εἰ γὰρ ἡ Σαπφὼ διὰ τὴν ἐν τοῖς μέλεσι καλλιγραφίαν
ἐφρόνει τηλικοῦτον ὥστε γράψαι πρός τινα πλουσίαν,
κατθάνοισα δὲ κείσεαι, οὐδέ τις μναμοσύνα σέθεν
ἔσεται· οὐ γὰρ πεδέχεις ῥόδων
τῶν ἐκ Πιερίας,
πῶς οὐχί σοι μᾶλλον ἐξέσται μέγα φρονεῖν ἐφ´
ἑαυτῇ καὶ λαμπρόν, ἂν μὴ τῶν ῥόδων ἀλλὰ καὶ
τῶν καρπῶν μετέχῃς, ὧν αἱ Μοῦσαι φέρουσι καὶ
χαρίζονται τοῖς παιδείαν καὶ φιλοσοφίαν θαυμάζουσιν.
| [48] Pour ce qui tient à l'amour de la parure, ma chère
Eurydice, lisez les conseils que Timoxène écrivait à Aristylla
sur cette matière, et tâchez de les graver dans votre mémoire.
Et vous, le mari, ne croyez pas que votre femme doive
s'abstenir de frivolités et de dépenses si elle voit que vous
ne vous en priviez pas vous-même dans les autres choses :
si elle voit que vous aimiez à faire dorer votre vaisselle, à
enrichir de peintures vos appartements, à donner à vos
mules des caparaçons, à vos chevaux des colliers; car de
l'appartement des femmes il n'est pas possible de bannir le
luxe lorsqu'il règne de tous côtés dans l'appartement du mari.
Puisque maintenant, Pollianus, vous êtes en âge de pratiquer
la philosophie, ornez votre âme des vérités qu'elle
présente appuyées de preuves et de démonstrations.
Recherchez et fréquentez ceux dont la parole est salutaire.
Puis, dans l'intérêt de votre femme, réunissez de toutes
parts ce qui est profitable, comme font les abeilles, et le
portez dans votre sein, pour en donner communication à
votre moitié, pour en converser avec elle en lui rendant
chers et familiers les meilleurs discours:
"Car vous lui tenez lieu d'un père, d'une mère,
D'un frère qu'elle adore - - -"
Il n'est pas moins honorable d'entendre sa femme dire :
"Cher époux, tu es pour moi un guide, un philosophe, un
maître, et tu m'enseignes ce qu'il y a de plus beau et de
plus divin." Le premier avantage d'études de ce genre,
c'est qu'elles tiennent les femmes éloignées de passe-temps
indignes d'elles. Une épouse, en effet, rougira de figurer dans
une danse si elle est sous le charme des discours d'un Platon
et d'un Xénophon. Que l'on vienne dire : « Je vais
faire descendre la lune », elle rira de l'ignorance et de la
sottise des femmes qui croiront à ces promesses, parce
qu'elle n'est pas étrangère à l'astronomie et qu'elle a entendu
conter l'histoire d'Aganice, fille du Thessalien Hégétor.
Comme cette Aganice connaissait la cause des éclipses
complètes de lune et prévoyait d'avance le moment où il
arrive à cet astre d'entrer dans l'ombre de la terre, elle abusait
les autres femmes en leur persuadant qu'elle faisait descendre
la lune. On ne dit pas qu'une femme ait jamais mis le
moindre enfant au monde sans le concours d'un homme ;
et ces informes foetus, ces masses de chair qui grossissent
dans le sein de quelques-unes et empruntent leur consistance
à la corruption, sont appelées des môles. Eh bien,
il faut avoir l'oeil à ce qu'il ne s'en produise pas d'analogues
dans leurs âmes. Or, si elles ne reçoivent pas des germes
précieux de connaissances, si elles ne participent pas à
l'instruction de leurs maris, elles enfanteront, seules et réduites
à elles-mêmes, une foule de passions, de projets, dont la
perversité égalera l'extravagance.
Et vous, Eurydice, tâchez de vous nourrir principalement
des maximes émanées des femmes les plus célèbres par leur
sagesse et leur vertu ; ayez toujours à la bouche les principes
que vous receviez de nous quand vous étiez jeune fille, de
manière à faire les délices de votre mari et l'admiration des
autres femmes, grâce à une si noble, à une si honorable
parure qui n'aura coûté aucune dépense. Les perles de telle
dame opulente, les tissus de soie de telle étrangère, vous ne
pourriez ni vous les procurer ni vous en vêtir sans les acheter
fort cher. Mais les parures d'une Théano, d'une Cléobuline,
d'une Gorgo la femme de Léonidas, d'une Timoclée la
soeur de Théagène, d'une Claudia cette vestale de l'antiquité,
d'une Cornélie l'épouse de Scipion, de toutes celles enfin
qui se sont rendues dignes d'admiration et de célébrité, ces
parures, dis-je, on peut les porter sans qu'il en coûte rien,
et en rehausser sa personne de manière à mener une existence
à la fois fortunée et glorieuse. En effet, si Sapho se
montra fière de son talent poétique au point d'écrire à une
femme opulente les vers que voici :
"Te voilà descendue aux ombres éternelles
Sans laisser aucun souvenir :
Car tu n'as pas cueilli les roses immortelles
Que le Parnasse voit fleurir";
comment n'aurez-vous pas, mieux encore, le droit d'être
fière et glorieuse de vous-même, lorsque vous aurez cueilli
non pas les roses, mais les fruits que les Muses produisent,
et dont elles gratifient ceux qui se passionnent pour la
philosophie et l'instruction ?
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