HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales, Préceptes conjugaux

Chapitre 31-33

  Chapitre 31-33

[31] Θεανὼ παρέφηνε τὴν χεῖρα περιβαλλομένη τὸ ἱμάτιον. εἰπόντος δέ τινος "καλὸς πῆχυς," "ἀλλ´ οὐ δημόσιος," ἔφη. δεῖ δὲ μὴ μόνον τὸν πῆχυν ἀλλὰ μηδὲ τὸν λόγον δημόσιον εἶναι τῆς σώφρονος, καὶ τὴν φωνὴν ὡς ἀπογύμνωσιν αἰδεῖσθαι καὶ φυλάττεσθαι πρὸς τοὺς ἐκτός· ἐνορᾶται γὰρ αὐτῇ καὶ πάθος καὶ ἦθος καὶ διάθεσις λαλούσης. [31] Théano, en se revêtant de sa robe, avait laissé voir son poignet. "Le beau bras ! s'écria quelqu'un". "Oui", dit-elle, «mais il n'est pas à tout le monde.» Ainsi que le bras, il faut que les discours d'une femme honnête ne soient pas pour tout le monde. L'émission de sa voix est en quelque sorte une nudité, dont elle doit rougir et se garder devant les personnes du dehors. Car ses sentiments, ses moeurs et ses dispositions se découvrent quand elle vient à parler.
[32] Τὴν Ἠλείων Φειδίας Ἀφροδίτην ἐποίησε χελώνην πατοῦσαν, οἰκουρίας σύμβολον ταῖς γυναιξὶ καὶ σιωπῆς. δεῖ γὰρ πρὸς τὸν ἄνδρα λαλεῖν διὰ τοῦ ἀνδρός, μὴ δυσχεραίνουσαν εἰ δι´ ἀλλοτρίας γλώττης ὥσπερ αὐλητὴς φθέγγεται σεμνότερον. [32] La Vénus des Éléens, ouvrage de Phidias, avait le pied sur une tortue. C'était un symbole, signifiant que l'office des femmes est de rester à la maison et de garder le silence. Il faut qu'elles parlent ou à leurs maris, ou par l'intermédiaire de leurs maris; et elles doivent ne pas trouver mauvais que ce soit par cet organe étranger, comme un joueur de flûte, qu'elles fassent entendre un son plus grave que le leur.
[33] Οἱ πλούσιοι καὶ οἱ βασιλεῖς τιμῶντες τοὺς φιλοσόφους αὑτούς τε κοσμοῦσι κἀκείνους, οἱ δὲ φιλόσοφοι τοὺς πλουσίους θεραπεύοντες οὐκ ἐκείνους ποιοῦσιν ἐνδόξους ἀλλ´ αὑτοὺς ἀδοξοτέρους. τοῦτο συμβαίνει καὶ περὶ τὰς γυναῖκας. ὑποτάττουσαι μὲν γὰρ ἑαυτὰς τοῖς ἀνδράσιν ἐπαινοῦνται, κρατεῖν δὲ βουλόμεναι μᾶλλον τῶν κρατουμένων ἀσχημονοῦσι. κρατεῖν δὲ δεῖ τὸν ἄνδρα τῆς γυναικὸς οὐχ ὡς δεσπότην κτήματος ἀλλ´ ὡς ψυχὴν σώματος, συμπαθοῦντα καὶ συμπεφυκότα τῇ εὐνοίᾳ. ὥσπερ οὖν σώματος ἔστι κήδεσθαι μὴ δουλεύοντα ταῖς ἡδοναῖς αὐτοῦ καὶ ταῖς ἐπιθυμίαις, οὕτω γυναικὸς ἄρχειν εὐφραίνοντα καὶ χαριζόμενον. [33] Les gens riches et. les souverains qui prisent les philosophes se rehaussent en même temps qu'ils les honorent; mais les philosophes qui font leur cour aux riches et aux puissants se dégradent sans donner plus de relief à leurs protecteurs. C'est ce qui arrive également pour les femmes. Quand elles se soumettent à leurs maris on les a en estime; mais si elles veulent commander, elles se dégradent plus que ceux qui subissent leur joug. Oui, c'est à l'époux de conserver le pouvoir sur sa femme : non pas comme le maître sur son esclave, mais comme l'âme sur le corps, en partageant avec sa moitié toutes ses affections et ne faisant qu'un avec elle à force de tendresse. Et de même qu'il est possible de prendre soin du corps sans être l'esclave des voluptés et des désirs dont il est avide, ainsi l'on peut conserver l'autorité sur sa femme tout en étant agréable et complaisant pour elle.


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Dernière mise à jour : 13/10/2005