HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales - Parallèles d'histoires grecques et romaines

Chapitres 35-39

  Chapitres 35-39

[35] ΜΕΤΕΛΛΟΣ ἀνὴρ τῶν ἐπισήμων πορευόμενος εἰς τὸ προάστειον ὑπὸ κοράκων ἐπεσχέθη παιόντων ταῖς πτέρυξι. φοβηθεὶς δὲ τὸν οἰωνὸν εἰς Ῥώμην ὑπέστρεψεν. ἰδὼν δὲ τὸ τέμενος τῆς Ἑστίας καιόμενον καὶ τὸ παλλάδιον ἁρπάσας ἐτυφλώθη· ὕστερον δ´ ἀνέβλεψεν ἐξιλασάμενος· ὡς Ἀριστείδης Μιλήσιος ἐν Ἰταλικοῖς. [35] Métellus, un des principaux citoyens, allait dans un faubourg de Rome, lorsqu'il fut arrêté par des corbeaux qui le frappaient de leurs ailes. Effrayé de ce prodige, il rentre dans la ville, où il voit le temple de Vesta en feu. Il y court aussitôt, enlève le Palladium et perd la vue. Il la recouvra dans la suite, après avoir apaisé la déesse. (Aristide de Milet, dans l'Histoire d'Italie.)
[36] ΘΡΑΙΚΕΣ Ἀθηναίοις πολεμοῦντες χρησμὸν ἔλαβον, ἐὰν Κόδρου φείσωνται, νικῆσαι· δὲ δρέπανον λαβὼν ἧκεν εἰς τοὺς ἐναντίους ἐν εὐτελοῦς σχήματι καὶ ἕνα φονεύσας ὑπὸ θατέρου ἀνῃρέθη, οὕτω τ´ ἐνίκησαν οἱ Ἀθηναῖοι· ὡς Σωκράτης ἐν δευτέρῳ Θρᾳκικῶν. [36] Dans la guerre des Thraces et des Athéniens, l'oracle promit la victoire aux premiers, s'ils épargnaient Codrus. Mais ce prince s'étant déguisé en paysan, alla, une faux à la main, au-devant des ennemis, en tua un, et fut aussitôt tué par un autre. Sa mort assura la victoire aux Athéniens. (Socrate, au second livre de l'Histoire de Thrace.)
[37] ΠΟΠΛΙΟΣ Δέκιος Ῥωμαῖος πρὸς Ἀλβανοὺς πολεμῶν ὄναρ εἶδεν, ἐὰν ἀποθάνῃ, ῥώμην προσποιήσειν Ῥωμαίοις. ἐλθὼν οὖν εἰς μέσους καὶ πολλοὺς φονεύσας ἀνῃρέθη. ὁμοίως δὲ καὶ υἱὸς αὐτοῦ Δέκιος ἐν τῷ πρὸς Γάλλους πολέμῳ τοὺς Ῥωμαίους διέσῳσεν· ὡς Ἀριστείδης Μιλήσιος. [37] P. Décius, commandant l'armée romaine contre les Albains, crut voir en songe que sa mort donnerait la victoire aux Romains. Il se jeta au milieu des ennemis, et après en avoir fait un grand carnage, il périt les armes à la main. Son fils Décius, dans la guerre contre les Gaulois, sauva l'armée par un semblable dévouement, (Aristide de Milet.)
[38] ΚΥΑΝΙΠΠΟΣ γένει Συρακούσιος μόνῳ Διονύσῳ οὐκ ἔθυεν· δὲ θεὸς ὀργισθεὶς μέθην ἐνέσκηψε, καὶ ἐν τόπῳ σκοτεινῷ τὴν θυγατέρα ἐβιάσατο Κυάνην· δὲ τὸν δακτύλιον περιελομένη ἔδωκε τῇ τροφῷ, ἐσόμενον ἀναγνώρισμα. λοιμωξάντων δὲ καὶ τοῦ Πυθίου εἰπόντος μὲν δεῖν τὸν ἀσεβῆ ἀποτροπαίοις θεοῖς σφαγιάσαι, τῶν δ´ ἄλλων ἀγνοούντων τὸν χρησμόν, γνοῦσα Κυάνη καὶ ἐπιλαβομένη τῶν τριχῶν εἷλκε καὶ αὐτὴ κατασφάξασα τὸν πατέρα ἑαυτὴν ἐπέσφαξε· καθάπερ Δοσίθεος ἐν τῷ τρίτῳ Σικελικῶν. [38] Cyanippe de Syracuse avait oublié Bacchus dans ses sacrifices. Ce dieu, pour se venger, le fit tomber dans l'ivresse, et, en cet état, il abusa de sa fille dans les ténèbres, sans la connaître. Cyané ôta à son père l'anneau qu'il portait, et le donna à sa nourrice, afin qu'il servît à prouver son innocence. Syracuse bientôt après fut frappée de la peste, et l'oracle consulté répondit qu'il fallait sacrifier aux dieux préservateurs un homme incestueux. Cyané comprit le sens de cet oracle, qui était obscur pour tout le monde, et ayant saisi son père par les cheveux, elle le traîne à l'autel, l'égorge, et s'immole ensuite elle-même. (Dosithée, au troisième livre de l'Histoire de Sicile).
[39] ΤΩΝ Διονυσίων ἐν τῇ Ῥώμῃ ἀγομένων Ἀρούντιος ἐκ γενετῆς ὑδροπότης ἐξουδένιζε τὴν τοῦ θεοῦ δύναμιν· δὲ μέθην ἐνέβαλε καὶ ἐβιάσατο τὴν θυγατέρα Μεδουλλίναν νυκτὶ λαθραίᾳ. δὲ ἐκ δακτυλίου γνοῦσα τὸ γεγονὸς καὶ πρεσβύτερα τῆς ἡλικίας φρονήσασα, μεθύσασα τὸν πατέρα καὶ στεφανώσασα ἤγαγεν ἐπὶ τὸν βωμὸν τῆς Ἀστραπῆς καὶ δακρύσασα ἀνεῖλε τὸν ἐπίβουλον τῆς παρθενίας· ὡς Ἀριστείδης ἐν τρίτῃ Ἰταλικῶν. [39] Pendant qu'on célébrait à Rome les fêtes de Bacchus, un certain Aruntius, qui depuis sa naissance n'avait point bu de vin, témoigna publiquement son mépris pour ce dieu. Il en fut puni ; il s'enivra, et viola sa fille Médulline, qui, ayant reconnu l'anneau de son père, par une résolution supérieure à son âge, l'enivra de nouveau, lui mit une couronne de fleurs sur la tête, et le conduisit à l'autel de la foudre, où elle immola, fondant en larmes, le corrupteur de sa virginité. (Aristide, au troisième livre de l'Histoire d'Italie.)


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Dernière mise à jour : 8/05/2008