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| [10] ΚΑΤΑ Κελαινὰς πόλιν τῆς Φρυγίας χάσμα μεθ´ ὕδατος γενόμενον πολλὰς 
οἰκίας αὐτάνδρους εἰς τὸν βυθὸν εἵλκυσε. Μίδας δ´ ὁ βασιλεὺς χρησμὸν 
ἔλαβεν, ἐὰν τὸ τιμιώτατον ἐμβάλῃ, συνελεύσεσθαι· ὁ δὲ χρυσὸν καὶ ἄργυρον 
ἐμβαλὼν οὐδὲν ἐβοήθησεν. Ἄγχουρος δ´ υἱὸς τοῦ Μίδα λογισάμενος μηδὲν εἶναι 
τιμιώτερον ἐν βίῳ ψυχῆς ἀνθρωπίνης, δοὺς περιπλοκὰς τῷ γεννήσαντι καὶ τῇ 
γυναικὶ Τιμοθέᾳ ἔφιππος εἰς τὸν τόπον τοῦ χάσματος ἠνέχθη. συνελθούσης δὲ 
τῆς γῆς χρύσεον βωμὸν ἐποίησεν Ἰδαίου Διὸς ἁψάμενος τῇ χειρί. οὗτος ὁ 
βωμὸς περὶ ἐκεῖνον τὸν καιρόν, ἐν ᾧ τὸ χάσμα συνέβη γενέσθαι, λίθος 
γίνεται· τῆς δὲ ὡρισμένης προθεσμίας παρελθούσης, χρύσεος ὁρᾶται· ὡς 
Καλλισθένης ἐν δευτέρῳ Μεταμορφώσεων. 
 | [10] Sous le règne de Midas, une inondation survenue à Célène en Phrygie 
forma un vaste gouffre, dans lequel plusieurs maisons furent abîmées avec 
ceux qui les habitaient. Midas, sur la réponse de l'oracle, qui lui dit 
que le gouffre se refermerait s'il y jetait ce qu'il avait de plus 
précieux, y fit jeter de l'or et de l'argent, mais inutilement. Anchouros, 
son fils, persuadé qu'il n'y avait rien de plus précieux que la vie d'un 
homme, fait ses adieux à son père et à sa femme Timothée, et se précipite 
à cheval dans l'abîme, qui se referme aussitôt. Midas fit élever sur le 
lieu même un autel d'or qu'il consacra à Jupiter en le touchant de sa 
main. Cet autel, vers le temps que la terre s'était autrefois 
entr'ouverte, se change en pierre, et cette époque passée, il reprend sa 
première nature. (Callisthène, au second livre des Métamorphoses.) 
 |  | [11] ΔΙΑ μέσης τῆς ἀγορᾶς ῥέων ὁ Τίβερις διὰ μῆνιν Ταρπηίου Διὸς μέγιστον 
ἀπέρρηξε χάσμα καὶ πολλὰς οἰκίας ἐβύθισε· χρησμὸς δ´ ἐδόθη λήξεσθαι, ἐὰν 
τὸ τίμιώτατον ἐμβάλωσι. τῶν δὲ χρυσὸν καὶ ἄργυρον ἐμβαλόντων, Κούρτιος 
τῶν ἐπισήμων νέος τὸν χρησμὸν νοήσας καὶ λογισάμενος τὴν ψυχὴν τιμιωτέραν, 
ἔφιππον ἑαυτὸν ἔρριψεν εἰς τὸ χάσμα καὶ τοὺς οἰκείους ἐξέσῳσε τῶν κακῶν· 
ὡς Ἀριστείδης ἐν τεσσαρακοστῷ Ἰταλικῶν. 
 | [11] Le Tibre, enflé par la vengeance de Jupiter Tarsien, se répandit dans 
la place publique de Rome, et fit entr'ouvrir la terre, qui dans sa chute 
entraîna plusieurs maisons. L'oracle dit que cette ouverture se comblerait 
si l'on y jetait des choses précieuses. On y jeta de l'or et de l'argent. 
Mais ce moyen n'ayant pas réussi, Curtius, jeune patricien, qui, pénétrant 
le sens de l'oracle, avait compris combien la vie est plus précieuse que 
les richesses, se précipita à cheval dans le gouffre, et, par sa mort, fit 
cesser ce fléau publie. (Aristide, au quatrième livre de son Histoire d'Italie.) 
 |  | [12] ΤΩΝ ἅμα Πολυνείκει εὐωχουμένων λοχαγῶν ἀετὸς καταπτὰς τὸ Ἀμφιάρεω 
ἐβάστασε δόρυ εἰς ὕψος καὶ εἴασε· τὸ δὲ παγὲν ἐν γῇ δάφνη ἐγένετο. τῇ δ´ 
ὑστεραίᾳ πολεμούντων κατ´ ἐκεῖνο κατεπόθη ὁ Ἀμφιάρεως αὐτῷ τῷ ἅρματι, 
ἔνθα νῦν πόλις Ἅρμα καλεῖται· ὡς Τεισίμαχος ἐν τρίτῳ Κτίσεων. 
 | [12] Pendant que les généraux qui avaient accompagné Polynice au siége de 
Thèbes étaient à table, un aigle vint fondre sur la lance d'Amphiaraüs, et 
prenant son vol, il la laissa tomber du haut des airs. La lance se ficha 
en terre et s'y changea tout à coup en laurier. Le lendemain, pendant le 
combat, la terre s'entr'ouvrit dans cet endroit même, et Amphiaraüs fut 
englouti avec son char. C'est au lieu qu'occupe aujourd'hui la ville 
d'Arma. (Trisimaque, dans le troisième livre de la Fondation des villes.) 
 |  | [13] ΡΩΜΑΙΩΝ πρὸς Πύρρον Ἠπειρώτην πολεμούντων, Αἰμίλιος Παῦλος χρησμὸν 
ἔλαβε νικῆσαι, βωμὸν ἐὰν ποιήσῃ, ἔνθα ἂν ἴδῃ χάσματι κρυπτόμενον ἄνδρα τῶν 
ἐπισήμων μετὰ ἅρματος. μετὰ τρεῖς ἡμέρας Οὐαλέριος Τορκουᾶτος κατ´ ὄναρ 
ἰδὼν ἀναλαβεῖν ἱερέως κόσμον (καὶ γὰρ ἦν μαντικῆς ἔμπειρος), στρατηγήσας 
καὶ πολλοὺς φονεύσας ὑπὸ γῆς κατεπόθη. ὁ Αἰμίλιος δὲ βωμὸν ἱδρύσας ἐνίκησε 
καὶ ἑκατὸν ἑξήκοντα πυργοφόρους ἐλέφαντας εἰς Ῥώμην κατέπεμψεν. ὁ δὲ βωμὸς 
μαντεύεται κατ´ ἐκεῖνον τὸν καιρόν, καθ´ ὃν ἐνικήθη Πύρρος· ὡς ἱστορεῖ 
Κριτόλας ἐν τρίτῃ Ἠπειρωτικῶν. 
 | [13] Dans la guerre des Romains contre Pyrrhus, roi d'Épire, le consul 
Emilius Paulus eut promesse de l'oracle de remporter la victoire s'il 
bâtissait un autel dans l'endroit même où il verrait un des principaux 
Romains englouti avec son char. Trois jours après, Valérius Conatus, 
habile devin, eut un songe, d'après lequel il prit un habillement de 
prêtre, attaqua les ennemis, et, après en avoir tué plusieurs, il fut 
englouti tout vivant dans la terre. Emilius bâtit l'autel, remporta une 
pleine victoire et fit conduire à Rome cent soixante éléphants chargés de 
tours. Cet autel rend tous les ans des oracles, vers l'époque à laquelle 
Pyrrhus fut vaincu. (Critolaüs, au troisième livre de l'Histoire d'Épire.) 
 |  | [14] ΠΥΡΑΙΧΜΗΣ βασιλεὺς Εὐβοέων ἐπολέμει Βοιωτοῖς. ὃν Ἡρακλῆς ἔτι νέος ὢν 
ἐνίκησε· πώλοις δὲ προσδήσας καὶ εἰς δύο μέρη διελὼν τὸν Πυραίχμην ἄταφον 
ἔρριψεν. ὁ δὲ τόπος προσαγορεύεται ’πῶλοι Πυραίχμου‘, κεῖται δὲ παρὰ 
ποταμὸν Ἡράκλειον, χρεμετισμὸν δ´ ἀναδίδωσι πινόντων ἵππων· ὡς ... ἐν 
τρίτῳ περὶ Ποταμῶν. 
 | [14] Pyrachme, roi d'Eubée, faisait la guerre aux Béotiens. Hercule, qui 
était encore dans sa jeunesse, le vainquit, l'attacha à des chevaux, et 
après l'avoir fait écarteler, il le laissa sans sépulture. Le lieu de 
cette exécution s'appelle encore aujourd'hui les chevaux de Pyrachme. Il 
est situé auprès du fleuve d'Hercule, et lorsque des chevaux y viennent 
boire, il pousse des hennissements. (Voyez le troisième livre des Fleuves.) 
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