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[5] ΠΟΡΣΙΝΑΣ Τούσκων βασιλεὺς πέραν ποταμοῦ Θύμβρεως στρατεύσας ἐπολέμησε
Ῥωμαίοις καὶ τὴν ἀπὸ σιτίων φερομένην εὐθηνίαν Ῥωμαίοις μέσην λαβὼν λιμῷ
τοὺς προειρημένους ἔτρυχε. τῆς δὲ συγκλήτου συγκεχυμένης Μούκιος τῶν
ἐπισήμων ἀνὴρ λαβὼν τετρακοσίους ἀπὸ τῶν ὑπάτων ὁμήλικας ἐν ἰδιωτικῷ
σχήματι τὸν ποταμὸν διῆλθεν. ἰδὼν δὲ τὸν σωματοφύλακα τοῦ τυράννου τὰ
ἐπιτήδεια διαδιδόντα τοῖς στρατηγοῖς, ὑπολαβὼν αὐτὸν τὸν Πορσίναν εἶναι
ἀνεῖλεν. ἀχθεὶς δ´ ἐπὶ τὸν βασιλέα τοῖς ἐμπύροις ἐπέθηκε τὴν δεξιὰν χεῖρα
καὶ στέξας τὰς ἀλγηδόνας εὐψύχως | ἐμειδίασεν εἰπών ’βάρ– βαρε, λέλυμαι,
κἂν μὴ θέλῃς· καὶ ἴσθι ἡμᾶς κατὰ σοῦ τετρακοσίους ὄντας ἐν τῷ στρατοπέδῳ,
οἵ σε ἀνελεῖν ζητοῦμεν.‘ ὁ δὲ φοβηθεὶς σπονδὰς πρὸς Ῥωμαίους ἐποιήσατο·
καθάπερ ἱστορεῖ Ἀριστείδης ὁ Μιλήσιος ἐν τρίτῃ ἱστοριῶν.
| [5] Porséna, roi des Étrusques, avait mis le siége devant Rome, et, campé
au delà du Tibre, il coupait les vivres aux assiégés et les réduisait à la
famine. Le Sénat, fort embarrassé, délibérait sur ce qu'il y avait à
faire, lorsque Mucius, un des citoyens les plus distingués, ayant pris,
avec la permission des consuls, quatre cents jeunes gens de son âge, passa
le fleuve, vêtu en simple particulier. Il entre dans le camp, voit un des
officiers du roi qui distribuait la solde aux troupes, et ne doutant pas
que ce ne soit Porséna lui-même, il le tue. Amené devant ce prince, il met
sa main droite sur un brasier ardent, et souffrant avec tranquillité les
douleurs les plus aiguës : « Barbare, dit-il en souriant à Porséna, je
serai délivré malgré toi; mais apprends qu'il y a dans ton camp quatre
cents Romains qui ont résolu de te faire périr. » Porséna, effrayé, fit la
paix avec les Romains. (Aristide de Milet, dans le troisième livre de son
Histoire.)
| [6] ΑΡΓΕΙΩΝ καὶ Λακεδαιμονίων ὑπὲρ Θυρεάτιδος χώρας πολεμούντων οἱ
Ἀμφικτύονες ἔκριναν πολεμῆσαι ἑκατέρων τριακοσίους καὶ τῶν νικησάντων
εἶναι τὴν χώραν. Λακεδαιμόνιοι μὲν οὖν Ὀθρυάδην ἐποίησαν στρατηγὸν Ἀργεῖοι
δὲ Θέρσανδρον. πολεμούντων δὲ δύο ἐκ τῶν Ἀργείων περιελείφθησαν, Ἀγήνωρ
καὶ Χρόμιος, οἵτινες εἰς τὴν πόλιν ἤγγειλαν τὴν νίκην. ἠρεμίας δ´
ὑπαρχούσης ὁ Ὀθρυάδης ἐπιζήσας καὶ ἡμικλάστοις δόρασιν ἐπερειδόμενος τὰς
τῶν νεκρῶν ἁπάντων ἀσπίδας περιείλετο· καὶ τρόπαιον στήσας ἐκ τοῦ ἰδίου
αἵματος ἐπέγραψε ’Διὶ τροπαιούχῳ.‘ καὶ τῶν δήμων στάσιν ἐχόντων οἱ
Ἀμφικτύονες αὐτόπται γενόμενοι Λακεδαιμονίους προκρίνουσι· καθάπερ
Χρύσερμος ἐν τρίτῳ Πελοποννησιακῶν.
| [6] Les Argiens et les Spartiates se disputaient la possession du
territoire de Thyréa. Les amphictyons décidèrent qu'on remettrait la
décision de leur querelle au sort de quelques combattants, et que le
territoire serait le prix du parti vainqueur. Les Lacédémoniens mirent à
la tête des leurs Othryade, et les Argiens Thersandre. Après le combat,
Agénor et Chromius, deux Argiens qui avaient survécu seuls à leurs
camarades, portèrent à Argos la nouvelle de leur victoire. Quand tout fut
calme sur le champ de bataille, Othryade, qui respirait encore, s'appuyant
sur des lances à demi rompues, rassemble les boucliers des morts et en
dresse un trophée, sur lequel il écrivit avec son propre sang : A JUPITER,
PROTECTEUR DES TROPHÉES. La dispute s'étant renouvelée entre les deux
peuples, les amphictyons se transportèrent sur les lieux et adjugèrent le
territoire aux Lacédémoniens.
(Chryserme, dans le troisième livre de son Histoire du Péloponnèse.)
| [7] ΡΩΜΑΙΟΙ πρὸς Σαμνίτας πόλεμον ἔχοντες στρατηγὸν ἐχειροτόνησαν Μινούκιον
Αὐγουρῖνον. οὗτος κατὰ τὰς καλουμένας φορκούλας Καυδίνας (ἔστι δὲ τόπος
στενώτατος) ἐνεδρευθεὶς τρεῖς ἀπέβαλε λεγεῶνας καὶ αὐτὸς καιρίως τρωθεὶς
ἔπεσε. βαθείας δὲ νυκτὸς ὀλίγον ἐπιζήσας περιείλετο τῶν ἀνῃρημένων
πολεμίων τὰς ἀσπίδας καὶ εἰς τὸ αἷμα τὴν χεῖρα βαπτίσας ἔστησε τρόπαιον
ἐπιγράψας ’Ῥωμαῖοι κατὰ Σαμνιτῶν Διὶ τροπαιούχῳ.‘ Μάξιμος δὲ ὁ ἐπικληθεὶς
Λαίμαργος, στρατηγὸς πεμφθεὶς καὶ παραγενόμενος ἐπὶ τὸν τόπον, ἰδὼν τὸ
τρόπαιον τὸν οἰωνὸν ἀσμένως ἐδέξατο· καὶ συμβαλὼν ἐνίκησε καὶ αἰχμάλωτον
λαβὼν τὸν βασιλέα εἰς Ῥώμην ἔπεμψεν· ὡς Ἀριστείδης ὁ Μιλήσιος ἐν τρίτῃ
Ἰταλικῶν.
| [7] Les Romains, dans la guerre contre les Samnites, élurent pour général
le consul Posthumius Albinus, qui se laissa surprendre au défilé des
Fourches caudines, où il perdit trois légions, et, atteint lui-même d'un
coup mortel, il tomba parmi les morts. Au milieu de la nuit, il recueillit
le peu de forces qui lui restaient, prit les boucliers des ennemis qui
avaient été tués, en dressa un trophée, et trempant sa main dans son sang,
il y écrivit ces mots : LES ROMAINS, VAINQUEURS DES SAMNITES, A JUPITER, PROTECTEUR DES TROPHÉES. Fabius Gurgès, qu'on envoya
pour le remplacer, vint au même lieu. A la vue de ce trophée, il accepte avec joie l'augure, livre la bataille, remporté la victoire et fait prisonnier le roi des
Samnites, qu'il envoie à Rome. (Aristide de Milet, dans le troisième livre
de son Histoire d'Italie.)
| [8] ΠΕΡΣΩΝ μετὰ πεντακοσίων μυριάδων ἐπὶ τὴν Ἑλλάδα ἐρχομένων Λεωνίδας ἅμα
τριακοσίοις ἐπέμφθη εἰς Θερμοπύλας ὑπὸ Λακεδαιμονίων. εὐωχουμένων δ´ ἐκεῖ
ἐπέκειτο τὸ τῶν βαρβάρων πλῆθος· καὶ ὁ Λεωνίδας εἶπεν ἰδὼν τοὺς βαρβάρους
’οὕτως ἀριστᾶτε ὡς ἐν Ἅιδου δειπνήσοντες.‘ καὶ ὁρμήσας κατὰ τῶν βαρβάρων
καὶ πολλοῖς περιπαρεὶς δόρασιν ἀνέβη ἐπὶ τὸν Ξέρξην καὶ τὸ διάδημα
ἀφείλετο. οὗ ἀποθανόντος ὁ βάρβαρος τέμνει τὴν καρδίαν καὶ εὗρε δασεῖαν·
ὡς Ἀριστείδης ἐν πρώτῃ Περσικῶν.
| [8] Lorsque les Perses furent entrés dans la Grèce au nombre de cinq cent
mille hommes, les Spartiates envoyèrent Léonidas aux Thermopyles avec
trois cents soldats. Ceux-ci prenaient leur repas, lorsque les Barbares
parurent pour les attaquer. « Dînez, leur dit alors Léonidas, comme devant
ce soir souper aux enfers. » Ensuite il les mène aux Barbares, qu'ils
chargent avec vigueur. Déjà percé de plusieurs traits, il va droit à
Xerxès et lui arrache le diadème. Après le combat, ce prince lui fit
ouvrir le cœur et le trouva tout velu, au rapport d'Aristide dans le
premier livre de son Histoire de Perse.
| [9] ΡΩΜΑΙΟΙ πρὸς Ποινοὺς πόλεμον ἔχοντες ἔπεμψαν τριακοσίους καὶ στρατηγὸν
Φάβιον Μάξιμον. συμβαλὼν δ´ ἀπέβαλε πάντας, αὐτὸς δὲ καιρίως τρωθεὶς μεθ´
ὁρμῆς ἐπὶ τὸν Ἀννίβαν ἠνέχθη, καὶ καθελὼν τὸ διάδημα συναπέθανεν αὐτῷ,
καθάπερ ἱστορεῖ Ἀριστείδης ὁ Μιλήσιος.
| [9] Les Romains, dans la seconde guerre punique, envoyèrent contre Annibal
trois cents citoyens sous la conduite de Fabius Maximus, qui lui livra
bataille et perdit tous ses gens. Lui-même, blessé à mort, se jette en
fureur sur Annibal, lui enlève son diadème et meurt en le tenant encore
dans sa main. (Voyez le même Aristide.)
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