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[60] ΣΑΡΔΙΑΝΟΙ πρὸς Σμυρναίους πόλεμον ἔχοντες περὶ τὰ τείχη
ἐστρατοπεδεύσαντο καὶ διὰ πρέσβεων ἔπεμψαν μὴ πρότερον ἀναχωρῆσαι, ἐὰν μὴ
τὰς γυναῖκας συνελθεῖν αὐτοῖς συγχωρήσωσι. τῶν δὲ Σμυρναίων διὰ τὴν
ἀνάγκην μελλόντων πάσχειν κακῶς, θεραπαινὶς ἦν μία τῶν εὐσχημόνων, ἣ
προσδραμοῦσα ἔφη τῷ δεσπότῃ Φιλάρχῳ δεῖν τὰς θεραπαίνας κοσμήσαντας ἀντ´
ἐλευθέρων πέμπειν. ὃ δὴ καὶ ἔδρασαν. οἱ δὲ κοπωθέντες ὑπὸ τῶν θεραπαινῶν
ἑάλωσαν. ὅθεν καὶ νῦν παρὰ Σμυρναίοις ἑορτὴ λέγεται Ἐλευθέρια, ἐν ᾗ αἱ
δοῦλαι τὸν κόσμον τῶν ἐλευθέρων φοροῦσιν· ὡς Δοσίθεος ἐν τρίτῳ Λυδιακῶν.
| [60] Ceux de Sardes ayant déclaré la guerre aux Smyrnéens, vinrent mettre
le siége devant Smyrne, et déclarèrent aux habitants qu'ils ne s'éloigneraient de
la ville qu'après qu'ils leur auraient envoyé leurs femmes pour en abuser. Les
assiégés allaient céder à cette cruelle nécessité, lorsqu'une esclave
distinguée par sa beauté vint trouver son maître Philarque, et lui dit
qu'il fallait envoyer aux ennemis les esclaves, au lieu des femmes libres,
après les avoir bien parées. Ce conseil fut suivi, et les Sardiens s'étant
épuisés avec elles, ils furent aisément battus par les assiégés. On
célèbre encore aujourd'hui à Smyrne une fête publique, où les esclaves
portent l'habillement de leurs maîtresses. (Dosithée, livre troisième de
l'Histoire d'Italie.)
| [61] ΑΤΕΠΟΜΑΡΟΣ Γάλλων βασιλεὺς Ῥωμαίοις πολεμῶν ἔφη μὴ πρότερον
ἀναχωρῆσαι, ἐὰν μὴ τὰς γυναῖκας εἰς συνουσίαν ἐκδῶσι. τῶν δὲ διὰ συμβουλὴν
θεραπαινίδων πεμψάντων τὰς δούλας κοπωθέντες οἱ βάρβαροι τῇ ἀλήκτῳ
συνουσίᾳ ὑπνώθησαν. ἡ δὲ Ῥητᾶνα (αὕτη γὰρ ἦν ἡ τοῦτο συμβουλεύσασα) ἀγρίας
ἐπιλαβομένη συκῆς ἀναβαίνει εἰς τὸ τεῖχος καὶ μηνύει τοῖς ὑπάτοις· οἱ δ´
ἐπελθόντες ἐνίκησαν. ἀφ´ οὗ καὶ ἑορτὴ θεραπαινῶν καλεῖται· ὡς Ἀριστείδης
Μιλήσιος ἐν πρώτῃ Ἰταλικῶν.
| [61] Atépomarus, prince gaulois, était en guerre avec les Romains. Il leur
fit dire qu'il ne sortirait point de leurs terres s'ils n'envoyaient leurs
femmes dans son camp. Ils y envoyèrent les esclaves, qui en avaient
elles-mêmes donné le conseil, et avec qui les Gaulois se fatiguèrent
tellement qu'ils tombèrent dans un profond sommeil. Rétana, celle des
esclaves qui avait ouvert l'avis de les envoyer à la place de leurs
maîtresses, monta sur le haut du mur à la faveur d'un figuier sauvage, et
avertit les consuls de l'état où étaient les ennemis. Les Romains firent
une sortie, et taillèrent en pièces les Gaulois. De là est venue la fête
des esclaves qu'on célèbre à Rome. (Aristide de Milet, livre premier
de l'Histoire d'Italie.)
| [62] ΑΘΗΝΑΙΩΝ πόλεμον ἐχόντων πρὸς Εὔμολπον καὶ τῆς εὐθηνίας μὴ ἐπαρκούσης
Πύρανδρος ταμίας τῶν δημοσίων ὑπεσπάσατο τὸ μέτρον, φειδωλῶς χρώμενος· οἱ
δ´ ἐγχώριοι ὡς προδότην ὑποπτεύσαντες λιθόλευστον ἐποίησαν· ὡς Καλλισθένης
ἐν τρίτῳ Θρᾳκικῶν.
| [62] Dans la guerre des Athéniens contre Eumolpe, la disette de
vivres, qui commençait à se faire sentir, obligea le questeur Pyrandre de
diminuer, afin de les ménager, la mesure ordinaire qu'on distribuait aux
citoyens. Il fut soupçonné de trahison, et lapidé par le peuple.
(Callisthène, livre troisième de l'Histoire de Thrace.)
| [63] ῬΩΜΑΙΩΝ πρὸς Γάλλους πολεμούντων καὶ τῆς εὐθηνίας μὴ ἀρκούσης Κίννας
τοῦ δήμου τὸ σιτόμετρον ὑπέσπασε· Ῥωμαῖοι δ´ ὡς ἀντιποιούμενον αὐτὸν τῆς
βασιλείας λιθόλευστον ἐποίησαν· ὡς Ἀριστείδης Μιλήσιος ἐν τρίτῳ Ἰταλικῶν.
| [63] Pendant que les Romains étaient en guerre contre les Gaulois,
les vivres commençaient à manquer. Cinna diminua la portion
de blé qu'on distribuait chaque jour au peuple. On l'accusa d'aspirer à la
royauté, et il fut lapidé. (Aristide, livre troisième de l'Histoire d'Italie.)
| [64] ΕΝ τῷ Πελοποννησιακῷ πολέμῳ Πεισίστρατος Ὀρχομένιος τοὺς μὲν εὐγενεῖς
ἐμίσει, τοὺς δ´ εὐτελεῖς ἐφίλει. ἐβουλεύσαντο δ´ οἱ ἐν τῇ βουλῇ φονεῦσαι
καὶ διακόψαντες αὐτὸν εἰς τοὺς κόλπους ἔβαλον καὶ τὴν γῆν ἔξυσαν. ὁ δὲ
δημότης ὄχλος ὑπόνοιαν λαβὼν ἔδραμεν εἰς τὴν βουλήν. ὁ δὲ νεώτερος υἱὸς
τοῦ βασιλέως Τλησίμαχος εἰδὼς τὴν συνωμοσίαν ἀπὸ τῆς ἐκκλησίας ἀπέσπασε
τὸν ὄχλον, εἰπὼν ἑωρακέναι τὸν πατέρα μεθ´ ὁρμῆς εἰς τὸ Πισαῖον ὄρος
φέρεσθαι, μείζονα μορφὴν ἀνθρώπου κεκτημένον. καὶ οὕτως ἠπατήθη ὁ ὄχλος·
ὡς Θεόφιλος ἐν δευτέρῳ Πελοποννησιακῶν.
| [64] Dans la guerre du Péloponnèse, Pisistrate, roi d'Orchomène, haïssait
la noblesse et favorisait le peuple. Les sénateurs l'ayant fait périr dans
des embûches qu'ils lui avaient dressées, ils coupèrent son corps par
morceaux, et les cachèrent sous leurs robes, après avoir pris la
précaution de gratter la terre, pour ne laisser aucune trace du meurtre.
Le peuple, qui se douta du fait, accourut en foule au Sénat. Alors
Tlésimachus, le plus jeune des fils du roi, qui avait su la conspiration,
dit à cette multitude irritée qu'il avait vu son père, sous une forme
au-dessus de l'humaine, s'élever sur la montagne de Pise. Par cette
ruse, il vint à bout de les écarter. (Théophile, livre second de
l'Histoire du Péloponnèse.)
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