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[45] ΟΥΑΛΕΡΙΑ Τουσκλαναρία κατὰ μῆνιν Ἀφροδίτης ἐρασθεῖσα Οὐαλερίου τοῦ
πατρὸς τῇ τροφῷ ἀνεκοίνωσεν· ἡ δὲ τὸν δεσπότην δόλῳ ὑπῆλθεν, εἰποῦσα ὡς
αἰδεῖται κατ´ ὄψιν μίσγεσθαι, τῶν τε γειτόνων εἶναι παρθένον. καὶ οἰνωθεὶς
ὁ πατὴρ ᾔτει φῶς, ἡ δὲ τροφὸς φθάσασα διήγειρεν, ἥτις ἐπὶ ταῖς
ἀγροικίαις ἦν ἐγκύμων τυγχάνουσα· ποτὲ δὲ κατὰ κρημνῶν ἐνεχθείσης τὸ
βρέφος ἔζη· κατιοῦσα δ´ ἐγκύμων κατέστη καὶ εἰς τὸν ὡρισμένον χρόνον
ἐγέννησεν Αἰγίπανα, κατὰ τὴν Ῥωμαίων φωνὴν Σιλουᾶνον. ὁ δὲ Οὐαλέριος
ἀθυμήσας κατὰ τῶν αὐτῶν ἔρριψε κρημνῶν· ὡς Ἀριστείδης Μιλήσιος ἐν τρίτῳ
Ἰταλικῶν.
| [45] Vénus, irritée contre une femme étrusque nommée Valéria, lui inspira
de l'amour pour son père. Sa nourrice, à qui elle fit l'aveu de sa
passion, trompa Valérius, en lui disant qu'il était aimé d'une jeune
personne du voisinage, qui n'osait pas venir le trouver pendant le jour.
Le père, qu'on avait enivré, après avoir eu commerce avec sa fille,
demanda de la lumière. La nourrice éveille promptement Valéria, qui
s'enfuit de la maison de son père et se retire à la campagne. Elle était
enceinte, et un jour, en se promenant, elle se laissa tomber
dans un précipice, sans se blesser ni elle, ni l'enfant qu'elle portait
dans son sein. Elle le mit au monde à son terme, et le nomma Silvain.
C'est l'Égipan des Grecs. Valérius, instruit de ce commerce incestueux, se
jeta de désespoir dans le précipice où sa fille était tombée. (Aristide de
Milet, au troisième livre de l'Histoire d'Italie.)
| [46] ΜΕΤΑ τὴν Ἰλίου πόρθησιν ἐξεβράσθη Διομήδης εἰς Λιβύην, ἔνθα Λύκος ἦν
βασιλεὺς ἔθος ἔχων τοὺς ξένους Ἄρει τῷ πατρὶ θύειν. Καλλιρρόη δ´ ἡ θυγάτηρ
ἐρασθεῖσα Διομήδους τὸν πατέρα προύδωκε καὶ τὸν Διομήδην ἔσῳσε λύσασα τῶν
δεσμῶν· ὁ δ´ ἀμελήσας τῆς εὐεργέτιδος ἀπέπλευσεν· ἡ δὲ βρόχῳ ἐτελεύτησεν·
ὡς Ἰόβας ἐν τρίτῃ Λιβυκῶν.
| [46] Après la prise de Troie, Diomède fut jeté par la tempête sur les côtes
d'Afrique. Lycus, roi de cette contrée, avait coutume d'immoler les
étrangers au dieu Mars, son père. Calliroé, sa fille, qui avait conçu de
l'amour pour Diomède, trahit son père et mit ce prince en liberté. Il
partit sans montrer aucune reconnaissance pour sa bienfaitrice, qui se
pendit de désespoir. (Juba, au troisième livre de son Histoire d'Afrique.)
| [47] ΚΑΛΠΟΥΡΝΙΟΣ Κράσσος ἀνὴρ τῶν ἐπισήμων, Ῥηγούλῳ συστρατευόμενος,
ἐπέμφθη εἰς Μασσύλους πορθήσων φρούριόν τι δυσάλωτον τοὔνομα Γαραίτιον.
αἰχμάλωτος δὲ ληφθεὶς ἔμελλε θύεσθαι τῷ Κρόνῳ. Βισαλτία δέ, τοῦ βασιλέως
θυγάτηρ, ἐρασθεῖσα προύδωκε τὸν πατέρα καὶ νικηφόρον ἐκεῖνον ἐποίησεν.
ἀναστρέψαντος δ´ αὐτοῦ ἡ κόρη κατέσφαξεν ἑαυτήν· ὡς Ἡγησιάναξ ἐν τρίτῳ
Λιβυκῶν.
| [47] Calpurnius Crassus, Romain de naissance et lieutenant de Régulus, fut
envoyé dans le pays des Massyliens, pour s'emparer d'un fort nommé
Garetium, dont l'abord était très difficile. Il fut fait prisonnier, et
allait être immolé à Saturne ; mais Bysatia, fille du roi des Massyliens,
qui en était devenue amoureuse, trahit son père et rendit Calpurnius
maître du château. A son départ, Bysatia se donna la mort. (Hégésianax,
livre troisième de l'Histoire d'Afrique.)
| [48] ΠΡΙΑΜΟΣ Πολύδωρον ἐξέθετο εἰς Θρᾴκην μετὰ χρυσίου πρὸς Πολυμήστορα τὸν
γαμβρόν, ὡς {δ´} ἐγγὺς ἦν τοῦ πορθεῖσθαι ἡ πόλις· ὁ δὲ μετὰ τὴν ἅλωσιν
ἀπέκτεινε τὸν παῖδα, ὡς ἂν κερδήσῃ τὸν χρυσόν. Ἑκάβη δ´ ἐπὶ τοὺς τόπους
παραγενομένη καὶ σοφισαμένη ὡς χρυσὸν δώσουσα ἅμα ταῖς αἰχμαλωτίσι ταῖς
χερσὶν ἐξετύφλωσεν· ὡς Εὐριπίδης ὁ τραγῳδοποιός.
| [48] Lorsque Priam vit la ville de Troie prête à tomber au pouvoir des
Grecs, il envoya son fils Polydore en Thrace, avec tous ses trésors,
auprès de Polymnestor, son allié. Après la prise de Troie, ce prince fit
périr Polydore et s'empara des trésors. Hécube, que les Grecs avaient
conduite en Thrace, fit croire à Polymnestor qu'elle avait encore de l'or
à lui confier. Par cette ruse, elle l'attira dans le piége, et à l'aide des autres captives, elle lui creva les yeux. (Euripide, dans son Hécube.)
| [49] ΑΝΝΙΒΑ Καμπανοὺς λεηλατοῦντος Λούκιος Οὔμβριος τὸν υἱὸν Ῥούστικον
μετὰ χρημάτων ἐξέθετο πρὸς Οὐαλέριον Γέστιον ὄντα γαμβρόν. ὁ δὲ νενίκηκεν.
ἀκούσας δ´ ὁ Καμπανὸς φιλαργυρίᾳ παρέβη τὰ δίκαια τῆς φύσεως τὸν παῖδα
φονεύσας. ὁ δὲ Οὔμβριος διὰ τῆς ἀγροικίας πορευόμενος καὶ τῷ σώματι τοῦ
παιδὸς ἐντυχὼν ἔπεμψεν ἐπὶ τὸν γαμβρὸν ὡς δείξων θησαυρούς· ἐλθόντα δ´
ἐτύφλωσε καὶ ἐσταύρωσεν· ὡς Ἀριστείδης ἐν τρίτῳ Ἰταλικῶν.
| [49] Pendant qu'Annibal ravageait la Campanie, Lucius Thymbris déposa son
fils et ses richesses entre les mains d'un de ses parents, nommé Valérius
Gestius, qui, voyant Annibal vainqueur et maître de Capoue, fit périr
l'enfant, sacrifiant ainsi à une indigne avarice les droits de la nature.
Thymbris, en traversant la plaine de Capoue, reconnut le cadavre de son
fils. Il envoie chercher Valérius, sous prétexte de lui remettre de
nouveaux trésors. Lorsqu'il l'eut en sa puissance, il lui creva les yeux
et le fit mettre en croix. (Aristide, neuvième livre de l'Histoire d'Italie.)
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