[4,902] ιζʹ. Περὶ ὀσφρήσεως.
(902a) Ἀλκμαίων ἐν τῷ ἐγκεφάλῳ εἶναι τὸ ἡγεμονικόν· τούτῳ οὖν
ὀσφραίνεσθαι ἕλκοντι διὰ τῶν ἀναπνοῶν τὰς ὀσμάς.
Ἐμπεδοκλῆς ταῖς ἀναπνοαῖς ταῖς ἀπὸ τοῦ πνεύμονος συνεισκρίνεσθαι τὴν
ὀδμήν· ὅταν γοῦν ἡ ἀναπνοὴ βαρεῖα γίνηται, κατὰ τραχύτητα μὴ
συναισθάνεσθαι, ὡς ἐπὶ τῶν ῥευματιζομένων.
ιηʹ. Περὶ γεύσεως.
(902b) Ἀλκμαίων τῷ ὑγρῷ καὶ τῷ χλιαρῷ τῷ ἐν τῇ γλώττῃ πρὸς τῇ μαλακότητι
διακρίνεσθαι τοὺς χυμούς.
Διογένης τῇ ἀραιότητι τῆς γλώττης καὶ τῇ μαλακότητι καὶ διὰ τὸ συνάπτειν
τὰς ἀπὸ τοῦ σώματος εἰς αὐτὴν φλέβας διαχεῖσθαι τοὺς χυμοὺς ἑλκομένους ἐπὶ
τὴν αἴσθησιν καὶ τὸ ἡγεμονικόν, καθάπερ ἀπὸ σπογγιᾶς.
ιθʹ. Περὶ φωνῆς.
Πλάτων τὴν φωνὴν ὁρίζεται πνεῦμα διὰ στόματος ἀπὸ διανοίας ἠγμένον καὶ
πληγὴν ὑπὸ ἀέρος δι´ ὤτων καὶ (902c) ἐγκεφάλου καὶ αἵματος μέχρι ψυχῆς
διαδιδομένην. Λέγεται δὲ καὶ καταχρηστικῶς ἐπὶ τῶν ἀλόγων ζῴων φωνὴ καὶ
τῶν ἀψύχων, ὡς χρεμετισμοὶ καὶ ψόφοι· κυρίως δὲ φωνὴ ἡ ἔναρθρός ἐστιν ὡς
φωτίζουσα τὸ νοούμενον.
Ἐπίκουρος τὴν φωνὴν εἶναι ῥεῦμα ἐκπεμπόμενον ἀπὸ τῶν φωνούντων ἢ ἠχούντων
ἢ ψοφούντων· τοῦτο δὲ τὸ ῥεῦμα εἰς ὁμοιοσχήμονα θρύπτεσθαι θραύσματα·
ὁμοιοσχήμονα δὲ λέγεται τὰ στρογγύλα τοῖς στρογγύλοις καὶ σκαληνὰ καὶ
τρίγωνα τοῖς ὁμοιογενέσι· τούτων δ´ ἐμπιπτόντων ταῖς ἀκοαῖς ἀποτελεῖσθαι
τὴν αἴσθησιν τῆς φωνῆς· φανερὸν δὲ τοῦτο γίνεσθαι ἀπὸ τῶν ἀσκῶν ἐκρεόντων
καὶ τῶν ἐμφυσώντων κναφέων τοῖς ἱματίοις.
(902d) Δημόκριτος καὶ τὸν ἀέρα φησὶν εἰς ὁμοιοσχήμονα θρύπτεσθαι σώματα
καὶ συγκαλινδεῖσθαι τοῖς ἐκ τῆς φωνῆς θραύσμασι·
«κολοιὸς γὰρ παρὰ κολοιὸν ἱζάνει »
καί
« ὡς αἰεὶ τὸν ὁμοῖον ἄγει θεὸς ὡς τὸν ὁμοῖον.»
καὶ γὰρ ἐν τοῖς αἰγιαλοῖς αἱ ὅμοιαι ψῆφοι κατὰ τοὺς αὐτοὺς τόπους ὁρῶνται,
κατ´ ἄλλο μὲν αἱ σφαιροειδεῖς κατ´ ἄλλο δ´ αἱ ἐπιμήκεις· καὶ ἐπὶ τῶν
κοσκινευόντων ἐπὶ τὸ αὐτὸ (902e) συναλίζεται τὰ ὁμοιοσχήμονα, ὥστε χωρὶς
εἶναι τοὺς κυάμους καὶ ἐρεβίνθους. Ἔχοι δ´ ἄν τις πρὸς τούτους εἰπεῖν· πῶς
ὀλίγα θραύσματα πνεύματος μυρίανδρον ἐκπληροῖ θέατρον;
Οἱ δὲ Στωικοί φασι τὸν ἀέρα μὴ συγκεῖσθαι ἐκ θραυσμάτων, ἀλλὰ συνεχῆ
εἶναι, δι´ ὅλου μηδὲν κενὸν ἔχοντα· ἐπειδὰν δὲ πληγῇ πνεύματι,
κυματοῦται κατὰ κύκλους ὀρθοὺς εἰς ἄπειρον, ἕως πληρώσῃ τὸν περικείμενον
ἀέρα, ὡς ἐπὶ τῆς κολυμβήθρας τῆς πληγείσης λίθῳ· καὶ αὕτη μὲν κυκλικῶς
κινεῖται ὁ δ´ ἀὴρ σφαιρικῶς.
Ἀναξαγόρας τὴν φωνὴν γίνεσθαι πνεύματος ἀντιπεσόντος μὲν στερεμνίῳ ἀέρι,
τῇ δ´ ὑποστροφῇ τῆς πλήξεως (902f) μέχρι τῶν ἀκοῶν προσενεχθέντος· καθὸ
καὶ τὴν λεγομένην ἠχὼ γίνεσθαι.
κʹ. Εἰ ἀσώματος ἡ φωνὴ καὶ πῶς ἠχὼ γίνεται.
Πυθαγόρας Πλάτων Ἀριστοτέλης ἀσώματον· οὐ γὰρ τὸν ἀέρα, ἀλλὰ τὸ σχῆμα τὸ
περὶ τὸν ἀέρα καὶ τὴν ἐπιφάνειαν κατὰ ποιὰν πλῆξιν γίνεσθαι φωνήν· πᾶσα δ´
ἐπιφάνεια ἀσώματος. Συγκινεῖται μὲν γὰρ τοῖς σώμασιν, αὐτὴ δ´ ἀσώματος
πάντως καθέστηκεν, ὥσπερ ἐπὶ τῆς καμπτομένης ῥάβδου ἡ μὲν ἐπιφάνεια οὐδὲν
πάσχει ἡ δ´ ὕλη ἐστὶν ἡ καμπτομένη.
Οἱ δὲ Στωικοὶ σῶμα τὴν φωνήν· πᾶν γὰρ τὸ δρῶν ἢ καὶ ποιοῦν σῶμα, ἡ δὲ φωνὴ
ποιεῖ καὶ δρᾷ·
| [4,902] CHAPITRE XVII. De l'odorat.
(902a) Alcméon croit que la partie principale de l'âme, dont le siége est
dans le cerveau, attire les odeurs par la respiration, et excite l'odorat.
Empédocle dit que les odeurs pénètrent dans le corps par la respiration
des poumons. Ainsi, quand cette respiration est pénible, la difficulté
empêche qu'on ne sente les odeurs, comme il arrive à ceux qui sont
enrhumés.
CHAPITRE XVIII. Du goût.
(902b) Suivant Alcméon, l'humidité qui couvre le tissu de la langue, aussi
bien que sa tiédeur et sa mollesse, font le discernement des saveurs.
Diogène l'attribue à la finesse et à la mollesse de ce tissu, auquel
viennent aboutir toutes les veines du corps, et qui, comme une éponge,
attire et divise les saveurs, pour les porter ensuite à la partie
principale de l'âme, siége de nos sensations.
CHAPITRE XIX. De la voix.
Platon définit la voix un souffle de l'âme rendu sensible par la bouche,
et une impulsion donnée à l'air, qui la communique à
l'âme par l'oreille, (902c) le cerveau et le sang. On attribue
improprement la voix aux animaux irraisonnables, et même aux êtres
inanimés ; et on donne ce nom aux hennissements des chevaux et au bruit
que font les corps ; mais la voix proprement dite est un son articulé, qui
manifeste une pensée de l'âme. Suivant Épicure, la voix est une émanation
produite par les êtres qui parlent, par les corps qui résonnent, et par
ceux qui font du bruit. Elle se divise en plusieurs parcelles de même
figure que les corps qui l'envoient ; rondes, si les corps sont ronds,
triangulaires ou de forme scalène, si telles sont les figures de ces corps
; et ces parcelles venant à tomber dans l'oreille, y font entendre la voix
: c'est ce qu'on voit sensiblement dans les outres d'où l'air s'échappe,
et dans les étoffes qui ont été gonflées par les foulons. (902d) Démocrite
dit que l'air se divise en corpuscules de même figure que les corps qui le
mettent en mouvement; ronds, si les corps qui l'agitent sont ronds, et que
ces corpuscules d'air sont emportés circulairement avec les parcelles de
la voix. On dit en proverbe :
« Toujours auprès du geai le geai va se placer ; »
on dit aussi,
« Nous recherchons toujours celui qui nous ressemble. »
Ainsi, sur le rivage de la mer, on voit les cailloux d'une même espèce
rassemblés les uns auprès des autres ; ici tous ceux qui sont ronds ; là
ceux d'une forme oblongue. (902e) De même, quand on crible les grains,
ceux qui ont là même figure se réunissent en un même lieu ; les fèves, par
exemple, sont toutes d'un côté, et les pois chiches de l'autre. Mais,
objectera-t-on peut-être, comment des particules d'air peuvent-elles
remplir un théâtre qui contient jusqu'à dix mille personnes ? A cela les
stoïciens répondent que l'air n'est pas composé de particules séparées, mais qu'il est
continu, et ne laisse aucun espace vide. Quand donc il est frappé par la
voix, il va orbiculairement par des ondulations régulières à l'infini,
jusqu'à ce qu'il ait embrassé dans son mouvement tout le volume d'air
environnant ; comme dans un bassin d'eau, où l'on a jeté une pierre, on
voit l'eau se mouvoir circulairement, avec la différence que l'air est
agité en forme sphérique. Anaxagore prétend que la voix est produite par
un souffle qui tombe sur une masse d'air solide, (902f) et qui, trouvant
de la résistance, est réfléchi vers l'oreille. L'écho se fait de la même manière.
CHAPITRE XX. Si la voix est incorporelle, et comment se fait l'écho.
Pythagore, Platon et Aristote disent qu'elle est incorporelle; parce que
ce n'est pas l'air lui-même, mais sa figure et sa superficie qui, suivant
la qualité de l'impression qu'il reçoit, forment la voix. Or, toute
superficie est incorporelle ; elle se meut, à la vérité, en même temps que
les corps, mais elle n'a point de corps. Ainsi, par exemple, quand on
courbe un bâton, sa superficie n'éprouve aucun changement; c'est la
matière seule qui plie. Suivant les stoïciens, la voix est un corps ; car,
disent-ils, tout ce qui agit, tout ce qui opère quelque chose, est
corporel.
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