HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Pseudo-Plutarque, Les opinions des philosophes, livre IV

Page 900

  Page 900

[4,900] ιʹ. Πόσαι εἰσὶν αἱ αἰσθήσεις. (900a) Οἱ Στωικοὶ πέντε τὰς εἰδικὰς αἰσθήσεις, ὅρασιν ἀκοὴν ὄσφρησιν γεῦσιν ἁφήν. Ἀριστοτέλης ἕκτην μὲν οὐ λέγει, κοινὴν δ´ αἴσθησιν τὴν τῶν συνθέτων εἰδῶν κριτικήν, εἰς ἣν πᾶσαι συμβάλλουσιν αἱ ἁπλαῖ τὰς ἰδίας ἑκάστη φαντασίας· ἐν τὸ μεταβατικὸν ἀφ´ ἑτέρου πρὸς ἕτερον, οἱονεὶ σχήματος καὶ κινήσεως, δείκνυται. Δημόκριτος πλείους εἶναι αἰσθήσεις, περὶ τὰ ἄλογα ζῷα καὶ περὶ τοὺς σοφοὺς καὶ περὶ τοὺς θεούς. ιαʹ. Πῶς γίνεται αἴσθησις καὶ ἔννοια καὶ κατὰ ἐνδιάθεσιν λόγος. (900b) Οἱ Στωικοί φασιν· ὅταν γεννηθῇ ἄνθρωπος, ἔχει τὸ ἡγεμονικὸν μέρος τῆς ψυχῆς ὥσπερ χαρτίον εὐεργὸν εἰς ἀπογραφήν. Εἰς τοῦτο μίαν ἑκάστην τῶν ἐννοιῶν ἐναπογράφεται. Πρῶτος δὲ () τῆς ἀναγραφῆς τρόπος διὰ τῶν αἰσθήσεων· αἰσθανόμενοι γάρ τινος οἷον λευκοῦ, ἀπελθόντος αὐτοῦ μνήμην ἔχουσιν· ὅταν δ´ ὁμοειδεῖς πολλαὶ μνῆμαι γένωνται, τότε φαμὲν ἔχειν ἐμπειρίαν· ἐμπειρία γάρ ἐστι τὸ τῶν ὁμοειδῶν φαντασιῶν πλῆθος. Τῶν δ´ ἐννοιῶν αἱ μὲν φυσικῶς γίνονται κατὰ τοὺς εἰρημένους τρόπους καὶ ἀνεπιτεχνήτως, αἱ δ´ ἤδη δι´ ἡμετέρας διδασκαλίας (900c) καὶ ἐπιμελείας· αὗται μὲν οὖν ἔννοιαι καλοῦνται μόνον, ἐκεῖναι δὲ καὶ προλήψεις. δὲ λόγος, καθ´ ὃν προσαγορευόμεθα λογικοί, ἐκ τῶν προλήψεων συμπληροῦσθαι λέγεται κατὰ τὴν πρώτην ἑβδομάδα. Ἔστι δ´ ἐννόημα φάντασμα διανοίας λογικοῦ ζῴου· τὸ γὰρ φάντασμα, ἐπειδὰν λογικῇ προσπίπτῃ ψυχῇ, τότε ἐννόημα καλεῖται, εἰληφὸς τοὔνομα παρὰ τοῦ νοῦ. Διόπερ τοῖς ἀλόγοις ζῴοις ὅσα προσπίπτει φαντάσματα, φαντάσματα μόνον ἐστίν· ὅσα δὲ καὶ θεοῖς καὶ ἡμῖν γε, ταῦτα (φαντάσματα μόνον ἐστίν· ὅσα δὲ ἡμῖν, ταῦτα) καὶ φαντάσματα κατὰ γένος (900d) καὶ ἐννοήματα κατ´ εἶδος· ὥσπερ τὰ δηνάρια καὶ οἱ στατῆρες αὐτὰ μὲν καθ´ αὑτὰ ὑπάρχει δηνάρια καὶ στατῆρες, ἐὰν δ´ εἰς πλοίων δοθῇ μίσθωσιν, τηνικαῦτα πρὸς τῷ δηνάρια εἶναι καὶ ναῦλα λέγεται. ιβʹ. Τίνι διαφέρει φαντασία φανταστὸν φανταστικὸν φάντασμα Χρύσιππος διαφέρειν ἀλλήλων φησὶ τέτταρα ταῦτα. Φαντασία μὲν οὖν ἐστι πάθος ἐν τῇ ψυχῇ γινόμενον, (900e) ἐνδεικνύμενον ἐν αὑτῷ καὶ τὸ πεποιηκός· οἷον, ἐπειδὰν δι´ ὄψεως θεωρῶμέν τι λευκόν, ἔστι πάθος τὸ ἐγγεγενημένον διὰ τῆς ὁράσεως ἐν τῇ ψυχῇ· καὶ κατὰ τοῦτο τὸ πάθος εἰπεῖν ἔχομεν, ὅτι ὑπόκειται λευκὸν κινοῦν ἡμᾶς. Ὁμοίως καὶ διὰ τῆς ἁφῆς καὶ τῆς ὀσφρήσεως. Εἴρηται δ´ φαντασία ἀπὸ τοῦ φωτός· καθάπερ γὰρ τὸ φῶς αὑτὸ δείκνυσι καὶ τὰ ἄλλα τὰ ἐν αὐτῷ περιεχόμενα, καὶ φαντασία δείκνυσιν ἑαυτὴν καὶ τὸ πεποιηκὸς αὐτήν. Φανταστὸν δὲ τὸ ποιοῦν τὴν φαντασίαν· οἷον τὸ λευκὸν καὶ τὸ ψυχρὸν καὶ πᾶν τι ἂν δύνηται κινεῖν τὴν ψυχήν, τοῦτ´ ἔστι φανταστόν. Φανταστικὸν δ´ ἐστὶ διάκενος ἑλκυσμός, πάθος ἐν (900f) τῇ ψυχῇ ἀπ´ οὐδενὸς φανταστοῦ γινόμενον, καθάπερ ἐπὶ τοῦ σκιαμαχοῦντος καὶ κενοῖς ἐπιφέροντος τὰς χεῖρας· τῇ γὰρ φαντασίᾳ ὑπόκειταί τι φανταστόν, τῷ δὲ φανταστικῷ οὐδέν. Φάντασμα δ´ ἐστίν, ἐφ´ ἑλκόμεθα κατὰ τὸν φανταστικὸν διάκενον ἑλκυσμόν· ταῦτα δὲ γίνεται ἐπὶ τῶν μελαγχολώντων καὶ μεμηνότων. γοῦν τραγικὸς Ὀρέστης ὅταν λέγῃ « μῆτερ, ἱκετεύω σε, μὴ ´πίσειέ μοι τὰς αἱματωποὺς καὶ δρακοντώδεις κόρας· [4,900] CHAPITRE X. Combien il y a de sens. (900a) Les stoïciens en comptent proprement cinq : la vue, l'ouïe, l'odorat, le goût et le tact. Aristote n'en ajoute pas précisément un sixième, mais il admet un sens commun qui discerne les idées composées, auquel les autres sens particuliers rapportent leurs sensations et où se représentent les passages d'un sens à un autre, comme de la figure au mouvement. Démocrite croit que les animaux ont plus de sens que les dieux et que les hommes sages. CHAPITRE XI. Comment se forment nos sensations, nos pensées et nos discours. (900b) Lorsqu'un homme vient de naître, disent les stoïciens, la partie principale de l'âme est en lui comme une table rase destinée à recevoir les notions qu'il y tracera. Ses premières impressions lui viennent des sens ; car lorsque nous avons eu une sensation, par exemple celle de la couleur blanche, et que l'objet a disparu, nous en conservons le souvenir, et quand nous avons réuni plusieurs souvenirs de la même espèce, alors, suivant ces philosophes qu'un grand nombre de notions du même genre. De ces notions, les unes sont acquises naturellement et sans aucun art par les divers moyens dont nous avons déjà parlé ; les autres sont l'effet de l'enseignement (900c) et de l'étude. Celles-ci s'appellent simplement notions, et les autres, prénotions. La raison, cette faculté qui nous fait donner le nom d'êtres raisonnables, se forme de ces prénotions dans le cours de nos sept premières années. La notion est l'image de la pensée que produit l'animal raisonnable ; car l'image qui vient frapper une âme raisonnable s'appelle notion ou pensée, et son nom est dérivé du mot entendement ou connaissance. Voilà pourquoi ces sortes d'images ne se trouvent pas dans les autres animaux qui n'ont pas la raison en partage ; on ne donne ce nom qu'à celles qui sont communes aux dieux et aux hommes. Celles que nous avons considérées généralement s'appellent des imaginations, et, dans une acception plus particulière, (900d) des notions. Par exemple, les deniers et les statères, considérés en eux-mêmes et dans leur substance, sont des pièces de monnaie ; mais quand quelqu'un les donne pour payer sa place dans un vaisseau, alors, outre leur propriété monétaire, ils sont encore le prix du naulage. CHAPITRE XII. En quoi différent l'imagination et la chose imaginée, le fantastique et le fantôme. Chrysippe croit que ces quatre objets diffèrent entre eux. L'imagination est une affection excitée dans l'âme, (900e) où elle est représentée elle-même avec l'objet qui l'a excitée. Ainsi, quand nous voyons du blanc, notre âme éprouve une impression qui est produite en elle par l'organe de la vue, et d'après laquelle nous pouvons conclure que l'objet qui nous affecte est blanc ; il en est de même du tact et de l'odorat. Le mot d'imagination vient de celui de lumière. Comme la lumière, en même temps qu'elle est sensible à nos yeux, nous fait apercevoir les objets qu'elle éclaire, de même l'imagination se représente elle-même à nous avec l'objet qui la produit. La chose imaginée est l'objet qui excite la sensation, comme le blanc, le froid et en général tout ce qui peut affecter notre âme. Le fantastique est (900f) une vaine impulsion, une affection chimérique et qui n'est produite par aucun objet réel, comme en éprouvent ceux qui se battent contre une ombre et dont les coups portent à faux. Dans l'imagination il existe toujours un objet réel qui produit la sensation; mais dans le fantastique, il n'existe aucun objet. Le fantôme est une vaine et fausse impulsion vers des êtres fantastiques, assez ordinaire aux mélancoliques et aux furieux. C'est ainsi qu'Oreste dit dans Euripide : « Qu'apercois-je, grands dieux ! Clytemnestre! ô ma mère! N'armez plus contre moi la troupe sanguinaire


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 8/10/2009