[4,899] εʹ. Τί τὸ τῆς ψυχῆς ἡγεμονικὸν καὶ ἐν τίνι ἐστίν
(899a) Πλάτων Δημόκριτος ἐν ὅλῃ τῇ κεφαλῇ. Στράτων ἐν μεσοφρύῳ.
Ἐρασίστρατος περὶ τὴν μήνιγγα τοῦ ἐγκεφάλου, ἣν ἐπικρανίδα λέγει.
Ἡρόφιλος ἐν τῇ τοῦ ἐγκεφάλου κοιλίᾳ, ἥτις ἐστὶ καὶ βάσις.
Παρμενίδης ἐν ὅλῳ τῷ θώρακι καὶ Ἐπίκουρος.
Οἱ Στωικοὶ πάντες ἐν ὅλῃ τῇ καρδίᾳ ἢ τῷ περὶ τὴν καρδίαν πνεύματι.
Διογένης ἐν τῇ ἀρτηριακῇ κοιλίᾳ τῆς καρδίας, ἥτις ἐστὶ πνευματική.
Ἐμπεδοκλῆς ἐν τῇ τοῦ αἵματος συστάσει.
Οἱ δ´ ἐν τῷ τραχήλῳ τῆς καρδίας, οἱ δ´ ἐν τῷ περικαρδίῳ (899b) ὑμένι, οἱ
δ´ ἐν τῷ διαφράγματι. Τῶν νεωτέρων τινὲς διήκειν ἀπὸ κεφαλῆς μέχρι τοῦ
διαφράγματος.
Πυθαγόρας τὸ μὲν ζωτικὸν περὶ τὴν καρδίαν, τὸ δὲ λογικὸν καὶ νοερὸν περὶ
τὴν κεφαλήν.
Ϛʹ. Περὶ κινήσεως ψυχῆς.
Πλάτων ἀεικίνητον μὲν τὴν ψυχήν, τὸν δὲ νοῦν ἀκίνητον τῆς μεταβατικῆς
κινήσεως.
Ἀριστοτέλης ἀκίνητον τὴν ψυχὴν πάσης κινήσεως προηγουμένην, τῆς δὲ κατὰ
συμβεβηκὸς μετέχειν καθάπερ τὰ εἴδη τῶν σωμάτων.
ζʹ. Περὶ ἀφθαρσίας ψυχῆς.
(899c) Πυθαγόρας Πλάτων ἄφθαρτον εἶναι τὴν ψυχήν, ἐξιοῦσαν γὰρ εἰς τὴν τοῦ
παντὸς ψυχὴν ἀναχωρεῖν πρὸς τὸ ὁμογενές.
Οἱ Στωικοὶ ἐξιοῦσαν ἐκ τῶν σωμάτων ὑποφέρεσθαι τὴν μὲν ἀσθενεστέραν
ἅμα τοῖς συγκρίμασι γίνεσθαι , ταύτην δ´ εἶναι τῶν ἀπαιδεύτων· τὴν δ´
ἰσχυροτέραν, οἵα ἐστὶ περὶ τοὺς σοφούς, καὶ μέχρι τῆς ἐκπυρώσεως.
Δημόκριτος Ἐπίκουρος φθαρτὴν τῷ σώματι συνδιαφθειρομένην.
Πυθαγόρας Πλάτων τὸ μὲν λογικὸν ἄφθαρτον· καὶ γὰρ τὴν ψυχὴν οὐ θεὸν ἀλλ´
ἔργον τοῦ ἀιδίου θεοῦ ὑπάρχειν· τὸ δ´ ἄλογον φθαρτόν.
ηʹ. Περὶ αἰσθήσεως καὶ αἰσθητῶν.
(899d) Οἱ Στωικοὶ ὁρίζονται οὕτως τὴν αἴσθησιν· ‘αἴσθησίς ἐστιν ἀντίληψις
δι´ αἰσθητηρίου ἢ κατάληψις.’ Πολλαχῶς δὲ λέγεται ἡ αἴσθησις· ἥ τε γὰρ
ἕξις καὶ ἡ δύναμις καὶ ἡ ἐνέργεια. Καὶ ἡ φαντασία ἡ καταληπτικὴ δι´
αἰσθητηρίου γίνεται κατὰ τὸ ἡγεμονικόν. Ἀφ´ οὗ (συνίσταται) πάλιν (δ´)
αἰσθητήρια λέγεται πνεύματα νοερὰ ἀπὸ τοῦ ἡγεμονικοῦ ἐπὶ τὰ ὄργανα
τεταμένα.
Ἐπίκουρος· τὸ μόριόν ἐστιν ἡ αἴσθησις, ἥτις ἐστὶν ἡ δύναμις, καὶ τὸ
ἐπαίσθημα, ὅπερ ἐστὶ τὸ ἐνέργημα· ὥστε διχῶς παρ´ αὐτῷ λέγεσθαι, αἴσθησιν
μὲν τὴν δύναμιν, αἰσθητὸν δὲ τὸ ἐνέργημα.
(899e) Πλάτων τὴν αἴσθησιν ἀποφαίνεται ψυχῆς καὶ σώματος κοινωνίαν πρὸς τὰ
ἐκτός· ἡ μὲν γὰρ δύναμις ψυχῆς, τὸ δ´ ὄργανον σώματος· ἄμφω δὲ διὰ
φαντασίαν ἀντιληπτικὰ τῶν ἔξωθεν γίνεται.
Λεύκιππος Δημόκριτος τὴν αἴσθησιν καὶ τὴν νόησιν γίνεσθαι, εἰδώλων ἔξωθεν
προσιόντων· μηδενὶ γὰρ ἐπιβάλλειν μηδετέραν χωρὶς τοῦ προσπίπτοντος
εἰδώλου.
θʹ. Εἰ ἀληθεῖς αἱ αἰσθήσεις καὶ φαντασίαι.
(899f) Οἱ Στωικοὶ τὰς μὲν αἰσθήσεις ἀληθεῖς, τῶν δὲ φαντασιῶν τὰς μὲν
ἀληθεῖς τὰς δὲ ψευδεῖς.
Ἐπίκουρος πᾶσαν αἴσθησιν καὶ πᾶσαν φαντασίαν ἀληθῆ, τῶν δὲ δοξῶν τὰς μὲν
ἀληθεῖς τὰς δὲ ψευδεῖς· καὶ ἡ μὲν αἴσθησις μοναχῶς ψευδοποιεῖται (τὰ) κατὰ
τὰ νοητά, ἡ δὲ φαντασία διχῶς· καὶ γὰρ αἰσθητῶν ἔστι φαντασία καὶ νοητῶν.
Ἐμπεδοκλῆς Ἡρακλείδης παρὰ τὰς συμμετρίας τῶν πόρων τὰς κατὰ μέρος
αἰσθήσεις γίνεσθαι, τοῦ οἰκείου τῶν αἰσθητῶν ἑκάστῃ ἁρμόζοντος.
| [4,899] CHAPITRE V. Quelle est la partie principale de l'âme et où elle est placée.
(899a) Platon et Démocrite la placent dans toute la tête ; Straton, entre
les deux sourcils; Érasistrate, dans l'épicranis, ou la membrane qui
enveloppe le cerveau ; Hérophile, dans la cavité du cerveau qui en est
comme la base ; Parménides et Épicure, dans toute la poitrine ;
l'école entière des stoïciens, dans tout le cœur ou dans la respiration,
dont le cœur est le principe ; Diogène, dans la cavité de l'artère du cœur
où se fait le mouvement de la respiration ; Empédocle, dans la masse
entière du sang ; d'autres, dans l'artère du cœur ; ceux-ci, dans le
péricarde ; (899b) ceux-là, dans le diaphragme. Quelques modernes croient
qu'elle est répandue depuis la tête jusqu'au diaphragme. Pythagore prétend
que la partie vitale de l'ame est dans le cœur, et la partie raisonnable
et l'intelligence dans la tête.
CHAPITRE VI. Du mouvement de l'âme.
Suivant Platon, l'âme est toujours en mouvement; mais l'entendement ne
peut avoir un mouvement de translation d'un lieu à un autre. Aristote dit
que l'âme est immobile quant au mouvement naturel et volontaire, mais
qu'elle peut en avoir un accidentel, semblable à celui qu'ont les formes
du corps.
CHAPITRE VII. De l'immortalité de l'âme.
(899c) Pythagore et Platon assurent que l'âme est immortelle, puisqu'en
sortant du corps elle va se réunir à l'âme de l'univers, qui est de même
nature qu'elle. Suivant les stoïciens, quand les âmes sortent du corps,
les plus faibles, c'est-à-dire celles des ignorants, se mêlent aux
substances terrestres ; et les plus fortes, ou celles des sages et des
savants, subsistent jusqu'à l'embrasement universel. Démocrite et
Épicure pensent qu'elle est corruptible et qu'elle périt avec le corps.
Pythagore et Platon attribuent l'immortalité à l'âme raisonnable, parce
qu'elle est, non pas Dieu lui-même, mais l'ouvrage du Dieu éternel ; pour
l'âme irraisonnable, ils la croient corruptible.
CHAPITRE VIII. Des sens et des choses sensibles.
(899d) Le sens, disent les stoïciens, est l'appréhension de l'organe
sensible. Le mot sens a plusieurs acceptions : il signifie
disposition, faculté, opération, imagination qui se représente les objets ;
toutes ces qualités agissent par les organes des sens. On entend aussi
par ce terme la huitième partie de l'âme qui commande à toutes les autres
et leur communique la faculté sensitive. On appelle encore sens les
esprits intelligents qui sont dirigés par la partie principale de l'âme et
distribués dans tous nos organes. Suivant Épicure, une des significations
du mot sens désigne le sens lui-même ou la faculté de sentir. Dans une
seconde acception, il se prend pour la sensation même qui est l'opération
de la faculté. Il distingue donc un double sens : le sens faculté et le
sens opération. (899e) Platon dit que le sens est un commerce de l'âme et
du corps, dont la fin est d'apercevoir les objets extérieurs. Car la
faculté de sentir est dans l'âme, et l'organe dans le corps ; l'un et
l'autre, par le moyen de l'imagination, saisissent les objets du dehors.
Suivant Leucippe et Démocrite, le sens et l'intelligence précèdent des
images qu'envoient les objets extérieurs, car personne n'éprouve aucune de
ces deux affections sans une image qui vienne le frapper.
CHAPITRE IX. Si les sensations et les imaginations sont vraies.
(899f) Les stoïciens disent que les sensations sont vraies et les
imaginations en partie vraies et en partie fausses. Épicure croit que les
unes et les autres sont toujours vraies mais
que les opinions sont tantôt vraies et tantôt fausses ; que le sens ne se
trompe que d'une seule manière, c'est-à-dire sur les choses qui sont du
ressort de l'entendement ; que l'imagination peut nous tromper doublement,
parce qu'elle a pour objet et les choses sensibles et les choses
intellectuelles. Empédocle et Héraclite prétendent que les sensations
particulières sont produites par la juste proportion de nos pores, parce
que chaque objet sensible est adapté à un organe qui lui est propre.
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