[4,898] (898a) Δημόκριτος τῆς χιόνος τῆς ἐν τοῖς πρὸς ἄρκτον μέρεσιν ὑπὸ θερινὰς
τροπὰς ἀναλυομένης τε καὶ διαχεομένης νέφη μὲν ἐκ τῶν ἀτμῶν πιλοῦσθαι·
τούτων δ´ ἀνελαυνομένων πρὸς μεσημβρίαν καὶ τὴν Αἴγυπτον ὑπὸ τῶν
ἐτησίων ἀνέμων, ἀποτελεῖσθαι ῥαγδαίους ὄμβρους, ὑφ´ ὧν ἀναπίμπλασθαι τάς
τε λίμνας καὶ τὸν Νεῖλον ποταμόν.
Ἡρόδοτος ὁ συγγραφεὺς ἴσον μὲν ἐκ τῶν πηγῶν φέρεσθαι χειμῶνος καὶ θέρους,
φαίνεσθαι δ´ ἐλάττονα τοῦ χειμῶνος διὰ τὸ ἐν τούτῳ τῷ καιρῷ πλησίον ἰόντα
τὸν ἥλιον τῆς Αἰγύπτου ἐξατμίζειν τὰ νάματα.
(898b) Ἔφορος ὁ ἱστοριογράφος κατὰ θέρος φησὶν ἀναχαλᾶσθαι τὴν ὅλην
Αἴγυπτον καὶ οἱονεὶ ἐξιδροῦν τὸ πολὺ νᾶμα· συνδίδωσι δ´ αὐτῇ καὶ ἡ Ἀραβία
καὶ ἡ Λιβύη παρὰ τὸ ἀραιὸν καὶ ὑπόψαμμον.
Εὔδοξος τοὺς ἱερεῖς φησι λέγειν τὰ ὄμβρια τῶν ὑδάτων κατὰ τὴν
ἀντιπερίστασιν τῶν ὡρῶν· ὅταν γὰρ ἡμῖν ᾖ θέρος τοῖς ὑπὸ τὸν θερινὸν
τροπικὸν οἰκοῦσιν, τότε τοῖς ὑπὸ τὸν χειμερινὸν τροπικὸν ἀντοίκοις χειμών
ἐστιν, ἐξ ὧν τὸ πλημμῦρον ὕδωρ καταρρήγνυται.
βʹ. Περὶ ψυχῆς.
Θαλῆς ἀπεφήνατο πρῶτος τὴν ψυχὴν φύσιν ἀεικίνητον ἢ αὐτοκίνητον.
(898c) Πυθαγόρας ἀριθμὸν ἑαυτὸν κινοῦντα, τὸν δ´ ἀριθμὸν ἀντὶ τοῦ νοῦ
παραλαμβάνει.
Πλάτων οὐσίαν νοητήν, ἐξ ἑαυτῆς κινητικὴν κατ´ ἀριθμὸν ἐναρμόνιον
κινουμένην.
Ἀριστοτέλης ἐντελέχειαν πρώτην σώματος φυσικοῦ, ὀργανικοῦ, δυνάμει ζωὴν
ἔχοντος· τὴν δ´ ἐντελέχειαν ἀκουστέον ἀντὶ τῆς ἐνεργείας.
Δικαίαρχος ἁρμονίαν τῶν τεσσάρων στοιχείων.
Ἀσκληπιάδης ὁ ἰατρὸς συγγυμνασίαν τῶν αἰσθήσεων.
γʹ. Εἰ σῶμα ἡ ψυχὴ καὶ τίς ἡ οὐσία αὐτῆς.
Οὗτοι πάντες οἱ προτεταγμένοι ἀσώματον τὴν ψυχὴν ὑποτίθενται, φύσιν
λέγοντες αὐτοκίνητον καὶ οὐσίαν νοητὴν καὶ τοῦ φυσικοῦ ὀργανικοῦ ζωὴν
ἔχοντος ἐντελέχειαν.
(898d) Οἱ δ´ ἀπ´ Ἀναξαγόρου ἀεροειδῆ ἔλεγόν τε καὶ σῶμα.
Οἱ Στωικοὶ πνεῦμα θερμόν.
Δημόκριτος πυρῶδες σύγκριμα ἐκ τῶν λόγῳ θεωρητῶν, σφαιρικὰς μὲν ἐχόντων
τὰς ἰδέας πυρίνην δὲ τὴν δύναμιν, ὅπερ σῶμα εἶναι.
Ἐπίκουρος κρᾶμα ἐκ τεσσάρων, ἐκ ποιοῦ πυρώδους, ἐκ ποιοῦ ἀερώδους, ἐκ
ποιοῦ πνευματικοῦ· ἐκ τετάρτου τινὸς ἀκατονομάστου, ὃ ἦν αὐτῷ αἰσθητικόν.
Ἡράκλειτος τὴν μὲν τοῦ κόσμου ψυχὴν ἀναθυμίασιν ἐκ τῶν ἐν αὐτῷ ὑγρῶν, τὴν
δ´ ἐν τοῖς ζῴοις ἀπὸ τῆς ἐκτὸς καὶ τῆς ἐν αὐτοῖς ἀναθυμιάσεως ὁμογενῆ.
δʹ. Περὶ μερῶν ψυχῆς.
(898e) Πυθαγόρας Πλάτων κατὰ μὲν τὸν ἀνωτάτω λόγον διμερῆ τὴν ψυχήν, τὸ
μὲν γὰρ ἔχει λογικὸν τὸ δ´ ἄλογον· κατὰ δὲ τὸ προσεχὲς καὶ ἀκριβὲς
τριμερῆ, τὸ γὰρ ἄλογον διαιροῦσιν εἴς τε τὸ θυμικὸν καὶ τὸ ἐπιθυμητικόν.
Οἱ Στωικοὶ ἐξ ὀκτὼ μερῶν φασι συνεστάναι, πέντε μὲν τῶν αἰσθητικῶν,
ὁρατικοῦ ἀκουστικοῦ ὀσφρητικοῦ γευστικοῦ ἁπτικοῦ, ἕκτου δὲ φωνητικοῦ,
ἑβδόμου δὲ σπερ ματικοῦ, (898f) ὀγδόου δ´ αὐτοῦ τοῦ ἡγεμονικοῦ, ἀφ´ οὗ
ταῦτα πάντα ἐπιτέταται διὰ τῶν οἰκείων ὀργάνων προσφερῶς ταῖς τοῦ
πολύποδος πλεκτάναις.
Δημόκριτος Ἐπίκουρος διμερῆ τὴν ψυχήν, τὸ μὲν λογικὸν ἔχουσαν ἐν τῷ θώρακι
καθιδρυμένον, τὸ δ´ ἄλογον καθ´ ὅλην τὴν σύγκρισιν τοῦ σώματος
διεσπαρμένον.
Ὁ δὲ Δημόκριτος πάντα μετέχειν φησὶ ψυχῆς ποιᾶς, καὶ τὰ νεκρὰ τῶν σωμάτων,
διότι ἀεὶ διαφανῶς τινος θερμοῦ καὶ αἰσθητικοῦ μετέχει τοῦ πλείονος
διαπνεομένου.
| [4,898] (898a) Suivant Démocrite, les neiges du Nord, en se fondant au solstice d'été, élèvent des vapeurs d'où il se forme des nuages épais qui, poussés vers le midi du côté de l'Égypte par les vents étésiens, y causent des pluies abondantes qui font déborder le Nil et les étangs voisins. L'historien Hérodote dit que les sources du Nil
donnent une égale quantité d'eau l'hiver et l'été, mais que ce fleuve
paraît moins considérable l'hiver, parce que le soleil, étant alors plus
près de l'Égypte, en élève une plus grande masse de vapeurs. (898b) Éphore
l'historien prétend que, pendant l'été, le soleil de l'Égypte se fend de
toute part, et que de ces crevasses il sourd une grande quantité d'eaux
qu'augmentent encore celles de l'Arabie et de la Libye, dont le terrain
léger et sablonneux ne peut les contenir. Suivant Eudoxe, les prêtres
égyptiens pensent que ces crues sont causées par les pluies abondantes que
produisent les saisons opposées. Car, lorsque les peuples qui habitent sous le
tropique septentrional ont l'été, les pays situés sous le tropique austral
ont l'hiver, et les pluies qui y tombent dans cette dernière saison
amènent ces crues d'eau considérables.
CHAPITRE II. De l'âme.
Thalès a, le premier, défini l'âme une substance qui se meut toujours et
qui est elle-même le principe de son mouvement. (898c) Pythagore la
définit un nombre qui se meut par lui-même, et là il prend le nombre pour
l'entendement. Platon dit que l'âme est une substance intelligente
qui se meut elle-même suivant les proportions d'un nombre harmonique.
Aristote prétend qu'elle est le premier acte d'un corps naturel et
organique qui a la faculté de vivre, et par ce mot acte, il faut entendre
énergie ou opération. Dicéarque croit que l'âme est l'harmonie des quatre
éléments. Suivant le médecin Asclépiade, elle est l'exercice simultané de
tous nos sens.
CHAPITRE III. De la nature de l'âme, et si elle est corporelle.
Tous les philosophes que je viens de nommer ont supposé
l'âme incorporelle et l'ont définie un être qui a en lui-même le
principe de son mouvement, une substance intelligente, l'acte d'un corps
naturel, organique, qui a la faculté de vivre. (898d) Les sectateurs
d'Anaxagore la définissent une substance corporelle composée d'air. Les
stoïciens disent qu'elle est un air chaud. Suivant Démocrite, elle est un
composé de feu, dont les parties invisibles aux sens ont des formes
sphériques d'une faculté ignée, et par conséquent elle est corporelle.
Épicure la compose de quatre choses différentes : d'une qualité ignée,
d'une qualité aérienne, d'une troisième formée de vents, et d'une
quatrième à laquelle il ne donne point de nom, et qu'il croit d'une nature
sensible. Héraclite dit que l'âme du monde est l'exhalaison des corps
humides qu'il contient, et que l'âme des animaux, homogène à celle du
monde, est formée et des exhalaisons qui s'élèvent de leur propre corps et
de celles qui lui viennent des corps extérieurs.
CHAPITRE IV. Des parties de l'âme.
(898e) Pythagore et Platon, d'après une division plus générale,
distinguent dans l'âme deux parties, l'une raisonnable et l'autre
irraisonnable. Mais, dans un sens moins étendu et plus exact, ils lui
donnent trois parties et subdivisent l'ame irraisonnable en concupiscible
et irascible. Les stoïciens divisent l'âme en huit parties, dont cinq
répondent à nos sens naturels, la vue, l'ouïe, l'odorat, le goût et le
tact, la sixième a la faculté de la parole, la septième a nos germes
reproductifs. (898f) La huitième, qui est l'entendement, commande à toutes
les autres par le moyen des organes propres à chacune en particulier,
comme le polype se sert de ses bras. Démocrite et Épicure admettent dans
l'âme deux parties:l'une, raisonnable, dont ils placent le siége dans la
poitrine ; et l'autre, irraisonnable, qu'ils supposent répandue dans toute l'habitude du corps. Suivant Démocrite, la qualité d'âme est commune à tous les corps, même aux corps morts, parce qu'ils conservent toujours d'une manière sensible quelque
chaleur et quelque sentiment, quoiqu'ils en aient perdu la plus grande partie.
|