| [1085]  Ἥ τε γὰρ τροφὴ καὶ ἡ γένεσις αὐτῆς ἐξ ὑγρῶν οὖσα (1085a) συνεχῆ 
τὴν ἐπιφορὰν ἔχει καὶ τὴν ἀνάλωσιν, ἥ τε πρὸς τὸν ἀέρα 
διὰ τῆς ἀναπνοῆς ἐπιμιξία καινὴν ἀεὶ ποιεῖ τὴν ἀναθυμίασιν, 
ἐξισταμένην καὶ τρεπομένην ὑπὸ τοῦ θύραθεν ἐμβάλλοντος ὀχετοῦ καὶ πάλιν 
ἐξιόντος. Ῥεῦμα γὰρ ἄν τις ὕδατος φερομένου μᾶλλον διανοηθείη σχήματα καὶ 
τύπους καὶ εἴδη διαφυλάττον ἢ πνεῦμα φερόμενον ἐντὸς ἀτμοῖς καὶ ὑγρότησιν, 
ἑτέρῳ δ´ ἔξωθεν ἐνδελεχῶς οἷον ἀργῷ καὶ ἀλλοτρίῳ πνεύματι κιρνάμενον. Ἀλλ´ 
οὕτω παρακούουσιν ἑαυτῶν, ὥστε τὰς ἐννοίας ἐναποκειμένας τινὰς 
ὁριζόμενοι νοήσεις, μνήμας (1085b) δὲ μονίμους καὶ σχετικὰς τυπώσεις, τὰς 
δ´ ἐπιστήμας καὶ παντάπασι πηγνύντες ὡς τὸ ἀμετάπτωτον καὶ βέβαιον 
ἐχούσας, εἶτα τούτοις ὑποτίθεσθαι βάσιν καὶ ἕδραν οὐσίας ὀλισθηρᾶς καὶ 
σκεδαστῆς καὶ φερομένης ἀεὶ καὶ ῥεούσης.
Στοιχείου γε μὴν ἔννοια καὶ ἀρχῆς κοινὴ πᾶσιν ὡς ἔπος εἰπεῖν ἀνθρώποις 
ἐμπέφυκεν, ὡς ἁπλοῦν καὶ ἄκρατον ἶναι καὶ ἀσύνθετον· οὐ γὰρ στοιχεῖον οὐδ´ 
ἀρχὴ τὸ μεμιγμένον ἀλλ´ ἐξ ὧν μέμικται. Καὶ μὴν οὗτοι τὸν θεὸν ἀρχὴν ὄντα 
σῶμα νοερὸν καὶ νοῦν ἐν ὕλῃ ποιοῦντες οὐ καθαρὸν οὐδ´ ἁπλοῦν οὐδ´ 
ἀσύνθετον ἀλλ´ ἐξ ἑτέρου καὶ δι´ ἕτερον ἀποφαίνουσιν· ἡ δ´ ὕλη καθ´ αὑτὴν 
ἄλογος (1085c) οὖσα καὶ ἄποιος τὸ ἁπλοῦν ἔχει καὶ τὸ ἀρχοειδές. Ὁ θεὸς δή, 
εἴπερ οὐκ ἔστιν ἀσώματος οὐδ´ ἄυλος, ὡς ἀρχῆς μετέσχηκε τῆς ὕλης. Εἰ μὲν 
γὰρ ἓν καὶ ταὐτὸν ἡ ὕλη καὶ ὁ λόγος, οὐκ εὖ τὴν ὕλην ἄλογον ἀποδεδώκασιν· 
εἰ δ´ ἕτερα, καὶ ἀμφοτέρων ταμίας ἄν τις ὁ θεὸς εἴη καὶ οὐχ ἁπλοῦν ἀλλὰ 
σύνθετον πρᾶγμα τῷ νοερῷ τὸ σωματικὸν ἐκ τῆς ὕλης προσειληφώς.
Τά γε μὴν τέσσαρα σώματα, γῆν καὶ ὕδωρ ἀέρα τε καὶ πῦρ, πρῶτα στοιχεῖα 
προσαγορεύοντες οὐκ οἶδ´ ὅπως τὰ μὲν ἁπλᾶ καὶ καθαρὰ τὰ δὲ σύνθετα καὶ 
μεμιγμένα ποιοῦσι. Γῆν μὲν γὰρ τιθέασι καὶ ὕδωρ οὔθ´ αὑτὰ (1085d) συνέχειν 
οὔθ´ ἕτερα, πνευματικῆς δὲ μετοχῇ καὶ πυρώδους δυνάμεως τὴν ἑνότητα 
διαφυλάττειν· ἀέρα δὲ καὶ πῦρ αὑτῶν τ´ εἶναι δι´ εὐτονίαν συνεκτικά, καὶ 
τοῖς δυσὶν ἐκείνοις ἐγκεκραμένα τόνον παρέχειν καὶ τὸ μόνιμον καὶ 
οὐσιῶδες. Πῶς οὖν ἔτι γῆ στοιχεῖον ἢ ὕδωρ, εἰ μήθ´ ἁπλοῦν μήτε πρῶτον μήθ´ 
αὑτῷ διαρκές, ἀλλ´ ἐνδεὲς ἔξωθεν εἰς ἀεὶ τοῦ συνέχοντος ἐν τῷ εἶναι καὶ 
σῴζοντος; Οὐδὲ γὰρ οὐσίας αὐτῶν ἐπίνοιαν ἀπολελοίπασιν, ἀλλὰ πολλὴν ἔχει 
ταραχὴν καὶ ἀσάφειαν οὕτως ὁ λόγος λεγόμενος, τῆς γῆς ... τινὸς καθ´ 
ἑαυτήν. Εἶτα πῶς οὖσα γῆ (1085e) καθ´ ἑαυτὴν ἀέρος δεῖται συνιστάντος 
αὐτὴν καὶ συνέχοντος;
« Ἀλλ´ οὐκ ἔστι γῆ καθ´ ἑαυτὴν οὐδ´ ὕδωρ, ἀλλὰ τὴν ὕλην ὁ ἀὴρ ὧδε μὲν 
συναγαγὼν καὶ πυκνώσας γῆν ἐποίησεν, ὧδε δὲ πάλιν διαλυθεῖσαν καὶ 
μαλαχθεῖσαν ὕδωρ. » 
Οὐδέτερον οὖν τούτων στοιχεῖον, οἷς ἕτερον ἀμφοτέροις οὐσίαν καὶ γένεσιν 
παρέσχηκεν.
Ἔτι τὴν μὲν οὐσίαν καὶ τὴν ὕλην ὑφεστάναι ταῖς ποιότησι λέγουσιν, ὡς 
σχεδὸν οὕτως τὸν ὅρον ἀποδιδόναι· τὰς δὲ ποιότητας αὖ πάλιν οὐσίας καὶ 
σώματα ποιοῦσι. Ταῦτα δὲ πολλὴν ἔχει ταραχήν. Εἰ μὲν γὰρ ἰδίαν οὐσίαν αἱ 
ποιότητες ἔχουσι καθ´ ἣν σώματα λέγονται καί εἰσιν, (1085f) οὐχ ἑτέρας 
οὐσίας δέονται· τὴν γὰρ αὑτῶν ἔχουσιν. Εἰ δὲ τοῦτο μόνον αὐταῖς ὑφέστηκε 
τὸ κοινόν, ὅπερ οὐσίαν οὗτοι καὶ ὕλην καλοῦσι, δῆλον ὅτι σώματος 
μετέχουσι, σώματα δ´ οὔκ εἰσι· τὸ γὰρ ὑφεστὼς καὶ δεχόμενον διαφέρειν 
ἀνάγκη τῶν ἃ δέχεται καὶ οἷς ὑφέστηκεν. Οἱ δὲ τὸ ἥμισυ βλέπουσι· 
 | [1085] Comme elle est engendrée et nourrie par des substances humides, 
(1085a) elle éprouve une alternative continuelle d'accroissement et de diminution. 
La respiration, en se mêlant avec l'air, produit une nouvelle exhalaison qui 
est sans cesse changée et altérée par le courant d'air qu'on aspire et 
qu'on expire tour à tour. On concevrait plus facilement qu'un courant 
d'eau conservât les formes et les figures qu'on y aurait tracées, que ne 
le pourrait un esprit qui, sortant en exhalaisons et en vapeurs, est sans 
cesse mêlé avec un air extérieur qui lui est étranger et qui reste sans 
action. Mais les stoïciens sont si peu d'accord avec eux-mêmes, qu'après 
avoir défini les notions communes, des pensées mises en réserve, des 
mémoires (1085b) stables et des impressions d'habitude, après avoir 
supposé aux sciences une solidité inébranlable, ils leur donnent ensuite 
pour base et pour appui une substance fragile prompte à se dissiper, et 
qui ne cesse de s'exhaler et de se répandre. 
La notion d'élément et de principe est commune à presque tous les hommes ; 
ils les conçoivent purs, simples et sans composition. Car le principe et 
l'élément n'admettent point de mélange, mais ils forment les êtres mêlés 
et composés. Les stoïciens, qui, en reconnaissant Dieu pour le principe de 
toutes choses, le définissent un corps intelligent, un entendement uni à 
la matière, en font par là une substance qui, loin d'être pure, simple et 
sans composition, est formée d'une autre et par une autre. La matière, 
n'ayant de soi ni raison (1085c) ni qualité, a cette simplicité qui 
convient à un principe; mais si Dieu n'est ni incorporel ni immatériel, 
il participe à la matière comme à son principe. 
Si la matière et la raison sont une même chose, ils ont tort de dire 
que la matière est privée de raison ; mais si elles sont deux choses 
différentes, alors Dieu sera un composé de l'une et de l'autre, il ne sera 
plus une essence simple, mais composée, puisque l'être intelligent aura 
emprunté de la matière la substance corporelle. 
En donnant le nom d'éléments aux quatre premiers corps, la terre, l'eau, 
l'air et le feu, je ne vois pas pourquoi ils supposent les uns purs et 
simples, les autres mixtes et composés. Ils disent que la terre et l'eau 
ne peuvent se donner à elles-mêmes (1085d) ni aux autres corps de la 
subsistance, et que c'est par leur participation avec l'air et par 
l'action du feu qu'elles conservent leur unité ; qu'au contraire l'air et 
le feu se maintiennent par leur force naturelle, et que, mêlés avec les 
deux autres éléments, ils leur donnent de la force, de la consistance et 
de la stabilité. Comment donc la terre et l'eau sont-elles des éléments, 
si elles ne sont pas des corps premiers et simples, et si, au lieu de se 
suffire pour leur conservation, elles ont besoin d'un lien extérieur qui 
affermisse et conserve leur substance? Ils ne leur laissent pas même 
l'idée de substance; (1085e) et en général tout ce qu'ils disent de la 
terre est plein de confusion et d'obscurité. Elle subsiste, selon eux, par 
elle-même, mais alors quel besoin a-t-elle que l'air lui serve de lien et 
d'appui? Si cela est, ni la terre ni l'eau ne seront formées par leur 
propre substance; mais l'air, en pressant et condensant la matière, en 
aura fait la terre, et ensuite, en l'amollissant et la dissolvant, il en 
aura formé l'eau; et ni l'une ni l'autre ne seront des éléments, puisqu'un 
autre principe leur aura donné et la génération et la substance. 
Ils soutiennent aussi que la substance et la matière subsistent par leurs 
qualités, et c'est à peu près la définition qu'ils en donnent. Mais d'un autre côté 
ils prétendent que les qualités sont des corps ; tout cela fait une étrange 
confusion. Car si les qualités ont une substance particulière qui en fasse des 
corps, (1085f) elles n'ont pas besoin d'une autre substance pour subsister, 
puisqu'elles en ont une qui leur est propre ; mais si elles sont seulement ce sujet 
commun qu'ils appellent essence et matière, il est clair qu'elles 
participent à la nature corporelle, mais qu'elles ne sont pas des corps 
véritables ; car ce qui est sujet et récipient doit différer de ce qu'il 
reçoit et dont il est le sujet. Mais les stoïciens ne voient que la moitié 
de la vérité : 
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