HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales, Des notions communes contre les Stoïciens

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[1080] (1080a) εἴ γε μὴ μέλλει τὴν ὑπεροχήν, μεῖζόν ἐστιν, ἐστερημένην ἐπιφανείας ἕξειν. Εἰ γὰρ οὐχ ὑπερβάλλουσι τὰς τῶν ἐλαττόνων ἐπιφανείας αἱ τῶν μειζόνων ἀλλὰ προαπολείπουσιν, ἔσται σώματος πέρας ἔχοντος μέρος ἄνευ πέρατος καὶ ἀπεράτωτον. Εἰ γὰρ λέγει, ὅτι βιαζόμενος οὕτω - - - « Ἃς γὰρ ὑφορᾶται περὶ τὸν κῶνον ἀναχαράξεις, τῶν σωμάτων ἀνισότης δήπουθεν οὐχ τῶν ἐπιφανειῶν ἀπεργάζεται. » Γελοῖον οὖν τὸ τὰς ἐπιφανείας ὑπεξαιρούμενον ἐν τοῖς σώμασιν ἐλεγχομένην ἀπολιπεῖν ἀνωμαλίαν. (1080b) Ἀλλ´ ἂν μένωμεν ἐπὶ τῆς ὑποθέσεως, τί μᾶλλόν ἐστι παρὰ τὴν ἔννοιαν τὰ τοιαῦτα πλάττειν; Εἰ γὰρ ἐπιφάνειαν ἐπιφανείᾳ θήσομεν μήτ´ ἴσην εἶναι μήτ´ ἄνισον, καὶ τὸ μέγεθος ἔσται μεγέθει φάναι καὶ ἀριθμὸν ἀριθμῷ μήτ´ ἴσον εἶναι μήτ´ ἄνισον, καὶ ταῦτ´ ἴσου καὶ ἀνίσου μέσον, μηδέτερόν ἐστιν, οὐκ ἔχοντας εἰπεῖν οὐδὲ νοῆσαι δυναμένους. Ἔτι δ´ οὐσῶν ἐπιφανειῶν μήτ´ ἴσων μήτ´ ἀνίσων, τί κωλύει καὶ κύκλους νοεῖσθαι μήτ´ ἴσους μήτ´ ἀνίσους; Αὐταὶ γὰρ δήπουθεν αἱ τῶν κωνικῶν τμημάτων ἐπιφάνειαι κύκλοι εἰσίν· εἰ δὲ κύκλους, καὶ διαμέτρους κύκλων θετέον μήτ´ ἴσους μήτ´ ἀνίσους· εἰ δὲ τοῦτο, καὶ (1080c) γωνίας καὶ τρίγωνα καὶ παραλληλόγραμμα καὶ παραλληλεπίπεδα καὶ σώματα· καὶ γὰρ εἰ μήκη ἐστὶ μήτ´ ἴσα μήτ´ ἄνισα ἀλλήλοις, καὶ βάθος ἔσται καὶ πλάτη καὶ σώματα. Εἶτα πῶς τολμῶσιν ἐπιτιμᾶν τοῖς τὰς κενότητας εἰσάγουσι καὶ ἀμερῆ τινα καὶ μαχόμενον τὸ μήτε κινεῖσθαι μήτε μένειν ὑποτιθεμένοις, αὐτοὶ τὰ τοιαῦτα ἀξιώματα ψευδῆ λέγοντες εἶναι· « Εἴ τινα μή ἐστιν ἴσα ἀλλήλοις, ἐκεῖνα ἄνισά ἐστιν ἀλλήλοις » καί « Οὐκ ἔστι μὲν ἴσα ταῦτ´ ἀλλήλοις, οὐκ ἄνισα δ´ ἐστὶ ταῦτ´ ἀλλήλοις »; ἐπεὶ δέ φησιν εἶναί τι μεῖζον οὐ μὴν ὑπερέχον, ἄξιον ἀπορῆσαι πότερον ταῦτ´ (1080d) ἐφαρμόσει ἀλλήλοις. Εἰ μὲν γὰρ ἐφαρμόσει, πῶς μεῖζόν ἐστι θάτερον; Εἰ δ´ οὐκ ἐφαρμόσει, πῶς οὐκ ἀνάγκη τὸ μὲν ὑπερέχειν τὸ δ´ ἐλλείπειν; - - - Τῷ μηδέτερον ὑπάρχειν, καὶ οὐκ ἐφαρμόσει τῷ μεῖζον εἶναι καὶ ἐφαρμόσει τῷ μὴ μεῖζον εἶναι θάτερον. Ἀνάγκη γὰρ ἐν τοιαύταις ἀπορίαις γίνεσθαι τοὺς τὰς κοινὰς ἐννοίας μὴ φυλάττοντας. Καὶ μὴν τὸ μηθενὸς ἅπτεσθαι μηθὲν παρὰ τὴν ἔννοιάν ἐστιν· οὐχ ἧττον δὲ τούτου τὸ ἅπτεσθαι μὲν ἀλλήλων τὰ σώματα μηδενὶ δ´ ἅπτεσθαι· τοῦτο δ´ ἀνάγκη προσδέχεσθαι τοῖς μὴ ἀπολείπουσιν ἐλάχιστα μέρη σώματος, ἀλλ´ ἀεί τι τοῦ δοκοῦντος ἅπτεσθαι πρότερον λαμβάνουσι καὶ μηδέποτε τοῦ προάγειν ἐπέκεινα παυομένοις. (1080e) γοῦν αὐτοὶ μάλιστα προφέρουσι τοῖς τῶν ἀμερῶν προϊσταμένοις, τοῦτ´ ἐστί, τὸ μήθ´ ὅλοις ὅλων ἁφὴν εἶναι μήτε μέρεσι μερῶν· τὸ μὲν γὰρ οὐχ ἁφὴν ἀλλὰ κρᾶσιν ποιεῖν, τὸ δ´ οὐκ εἶναι δυνατὸν μέρη τῶν ἀμερῶν οὐκ ἐχόντων. Πῶς οὖν οὐκ αὐτοὶ τούτῳ περιπίπτουσι, μηδὲν μέρος ἔσχατον μηδὲ πρῶτον ἀπολείποντες; « Ὅτι νὴ Δία ψαύειν κατὰ πέρας τὰ σώματα ἀλλ´ οὐχ ὅλα ὅλων οὐδὲ κατὰ μέρος λέγουσιν. Τὸ δὲ πέρας σῶμα οὔκ ἐστιν ». Ἅψεται τοίνυν σῶμα σώματος ἀσωμάτῳ, καὶ οὐχ ἅψεται πάλιν, ἀσωμάτου μεταξὺ ὄντος. (1080f) Εἰ δ´ ἅψεται, καὶ ποιήσει τι καὶ πείσεται τῷ ἀσωμάτῳ τὸ σῶμα· ποιεῖν δέ τι καὶ πάσχειν ὑπ´ ἀλλήλων καὶ ἅπτεσθαι τὰ σώματα πέφυκεν. Εἰ δ´ ἁφὴν ἴσχει τῷ ἀσωμάτῳ τὸ σῶμα, καὶ συναφὴν ἕξει καὶ κρᾶσιν καὶ συμφυΐαν· ἔστιν ἄρ´ ἐν ταῖς συναφαῖς καὶ κράσεσιν μένειν ἀναγκαῖον μὴ μένειν ἀλλ´ ἐφθάρθαι τὰ πέρατα τῶν σωμάτων· ἑκάτερον δὲ παρὰ τὴν ἔννοιάν ἐστι. Φθορὰς μὲν γὰρ ἀσωμάτων καὶ γενέσεις οὐδ´ αὐτοὶ καταλείπουσι· [1080] (1080a) à moins qu'on ne veuille que l'excès du plus grand sur le plus petit ne soit privé de surface ; car si les surfaces des corps plus grands ne surpassent point celles des corps moindres et qu'elles finissent plus tôt, il s'ensuivra qu'un corps qui est terminé aura une de ses parties qui sera sans terme et sans fin. Dire qu'il est obligé de le croire ainsi parce que l'inégalité des surfaces peut occasionner des aspérités inégales, ce n'est point là donner une raison; car ces aspérités qu'il imagine dans le cône sont produites par l'inégalité des corps et non par celle des surfaces. Il est donc ridicule d'ôter l'inégalité des surfaces et de la laisser dans les corps. (1080b) Si l'on s'en tient à sa supposition, quoi de plus contraire au bon sens que de forger de pareils rêves? Car si nous admettons qu'une surface n'est ni égale ni inégale à une autre, il faudra dire aussi qu'une grandeur ou un nombre ne sont ni égaux ni inégaux à d'autres ; et cependant nous ne saurions concevoir de milieu entre l'égalité et l'inégalité. D'ailleurs, s'il y a des surfaces qui ne soient ni égales ni inégales, qui empêche d'imaginer aussi des cercles qui ne soient ni égaux ni inégaux entre eux? car les surfaces des sections d'un cône sont des cercles. Si l'on suppose des cercles qui ne soient ni égaux ni inégaux entre eux, il faudra admettre aussi des diamètres de cercle qui n'aient ni cette égalité ni cette inégalité, et, par une conséquence nécessaire, des (1080c) angles, des triangles, des parallélogrammes, des parallélépipèdes et des corps qui ne soient ni égaux ni inégaux entre eux. S'il y a des grandeurs qui ne soient ni égales ni inégales entre elles, il y aura aussi des poids, des percussions et des mouvements qui ne le seront pas. Après cela, comment oseront-ils blâmer ceux qui admettent des vides, et qui supposent qu'il y a des corps indivisibles qui, combattant les uns contre les autres, ne sont ni en mouvement ni en repos, tandis qu'eux-mêmes ils traitent de faux les axiomes suivants : Si des choses ne sont pas égales entre elles, elles sont inégales ; ces choses ne sont pas égales entre elles, elles sont donc inégales. Mais puisque Chrysippe dit qu'il est des corps plus grands que d'autres et qui cependant ne les excèdent pas, il est naturel de demander si ces corps (1080d) appliqués l'un sur l'autre cadreront ensemble. S'ils cadrent, comment l'un des d'eux est-il plus grand ? s'ils ne cadrent pas, est-il possible que l'un n'excède pas l'autre, et que celui-ci ne soit pas plus petit? Car ce sont deux choses contraires que de dire : il ne cadrera point, ou il cadrera avec le plus grand. Voilà dans quelles difficultés se jettent nécessairement ceux qui renversent ainsi les idées communes. Il est encore contre le sens commun de dire que rien n'est touché par rien, et il ne l'est pas moins de prétendre que les corps se touchent mutuellement et qu'ils ne sont touchés par rien. Voilà cependant les assertions que sont forcés d'admettre ceux qui ne reconnaissent pas dans les corps des parties très petites, mais qui supposent quelque chose d'antérieur à ce qui semble les toucher, et poussent ainsi la progression à l'infini. (1080e) Ce qu'ils opposent donc le plus aux partisans des corps indivisibles, c'est qu'il n'y a point de contact du tout au tout, ni des parties aux parties; que ce n'est point un contact, mais un mélange, et que le contact n'est pas même possible, parce que les corps indivisibles n'ont point de parties. Mais ne tombent-ils pas eux-mêmes dans une pareille difficulté, puisqu'ils ne laissent dans les corps aucune partie qui soit la première ou la dernière, et que, suivant eux, les corps se touchent, non du tout au tout ni par une partie, mais par une extrémité? Or, cette extrémité n'est pas un corps. Ainsi un corps en touchera un autre par ce qui est incorporel; mais d'un autre côté il ne le touchera point, parce qu'il y aura entre les deux quelque chose d'incorporel. (1080f) S'il le touche, il exercera une action sur une chose incorporelle, et la recevra aussi, tout corps qu'il est; car cette réciprocité d'action et ce contact mutuel sont des propriétés des corps. Mais si un corps reçoit le tact de ce qui est incorporel, il en recevra aussi le contact, le mélange et la coalition. D'ailleurs, dans ces contacts et ces mélanges, il faut nécessairement que les extrémités des corps ou se conservent ou ne se conservent pas et soient détruites, et l'un et l'autre est contre le sens commun. Car ils n'admettent pas eux-mêmes la génération et la corruption des êtres incorporels,


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Dernière mise à jour : 14/11/2007