HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales, Des notions communes contre les Stoïciens

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[1079] (1079a) τραχύτης δ´ ἀνωμαλία μετὰ σκληρότητος. Ὧν οὐθὲν ἀπολείπουσιν οἱ σῶμα μηθὲν εἰς ἔσχατον μέρος περαίνοντες ἀλλὰ πάντα πλήθει μερῶν ἐπ´ ἄπειρον ἐξάγοντες. Καίτοι πῶς οὐκ ἐναργές ἐστι τὸν ἄνθρωπον ἐκ πλειόνων συνεστηκέναι μορίων τὸν δάκτυλον τοῦ ἀνθρώπου, καὶ πάλιν τὸν κόσμον τὸν ἄνθρωπον; Ταῦτα γὰρ ἐπίστανται καὶ διανοοῦνται πάντες, ἂν μὴ Στωικοὶ γένωνται· γενόμενοι δὲ Στωικοὶ τἀναντία λέγουσι καὶ δοξάζουσιν, ὡς οὐκ ἔστιν ἐκ πλειόνων μορίων ἄνθρωπος δάκτυλος οὐδ´ κόσμος ἄνθρωπος. Ἐπ´ ἄπειρον γὰρ τομὴ (1079b) προάγει τὰ σώματα, τῶν δ´ ἀπείρων οὐθέν ἐστι πλέον οὐδ´ ἔλαττον οὐδ´ ὅλως ὑπερβάλλον πλῆθος, παύσεται τὰ μέρη τοῦ ὑπολειπομένου μεριζόμενα καὶ παρέχοντα πλῆθος ἐξ αὑτῶν. (ΕΤΑΙΡΟΣ) Τί οὖν; Οὐκ ἀμύνονται ταύτας τὰς ἀπορίας; (ΔΙΑΔΟΥΜΕΝΟΣ) Εὐμηχάνως κομιδῇ καὶ ἀνδρείως. Λέγει γὰρ Χρύσιππος ἐρωτωμένους ἡμᾶς, εἴ τινα ἔχομεν μέρη καὶ πόσα καὶ ἐκ τίνων συγκείμενα μερῶν καὶ πόσων, διαστολῇ χρήσεσθαι, τὸ μὲν ὁλοσχερὲς τιθέντας, ὡς ἐκ κεφαλῆς καὶ θώρακος καὶ σκελῶν συγκείμεθα· τοῦτο γὰρ ἦν πᾶν τὸ ζητούμενον καὶ ἀπορούμενον· « Ἐὰν δ´ ἐπὶ τὰ ἔσχατα μέρη τὸ ἐρωτᾶν προάγωσιν, οὐδέν » φησί « τῶν τοιούτων ἐστὶν ὑποληπτέον, ἀλλὰ ῥητέον οὔτ´ ἔκ τινων συνεστάναι, (1079c) καὶ ὁμοίως οὔτ´ ἐξ ὁποσωνοῦν, οὔτ´ ἐξ ἀπείρων οὔτ´ ἐκ πεπερασμένων. » Καί μοι δοκῶ ταῖς ἐκείνου κεχρῆσθαι λέξεσιν αὐταῖς, ὅπως συνίδῃς ὃν τρόπον διεφύλαττε τὰς κοινὰς ἐννοίας, κελεύων ἡμᾶς νοεῖν τῶν σωμάτων ἕκαστον οὔτ´ ἔκ τινων οὔτ´ ἐξ ὁποσωνοῦν μερῶν, οὔτ´ ἐξ ἀπείρων οὔτ´ ἐκ πεπερασμένων, συγκείμενον. Εἰ μὲν γάρ, ὡς ἀγαθοῦ καὶ κακοῦ τὸ ἀδιάφορον, οὕτως πεπερασμένου τι καὶ ἀπείρου μέσον ἐστίν, εἰπόντα τί τοῦτ´ ἐστὶν ἔδει λῦσαι τὴν ἀπορίαν· εἰ δέ, ὡς τὸ μὴ ἴσον εὐθὺς ἄνισον καὶ τὸ μὴ φθαρτὸν ἄφθαρτον, οὕτως τὸ μὴ πεπερασμένον ἄπειρον νοοῦμεν, ὅμοιόν ἐστιν, οἶμαι, τῷ τὸ σῶμα εἶναι μήτ´ ἐκ (1079d) πεπερασμένων μήτ´ ἐξ ἀπείρων τὸ λόγον εἶναι μήτ´ ἐξ ἀληθῶν λημμάτων μήτ´ ἐκ ψευδῶν μήτ´ ἐξ - - - Ἐπὶ δὲ τούτοις ἐπινεανιευόμενός φησι τῆς πυραμίδος ἐκ τριγώνων συνισταμένης τὰς πλευρὰς κατὰ τὴν συναφὴν ἐγκεκλιμένας ἀνίσους μὲν εἶναι, μὴ ὑπερέχειν δ´ μείζονές εἰσιν. Οὕτως ἐτήρει τὰς ἐννοίας. Εἰ γὰρ ἔστι τι μεῖζον καὶ μὴ ὑπερέχον, ἔσται τι μικρότερον καὶ μὴ ἐλλεῖπον· ὥστε καὶ ἄνισον μήθ´ ὑπερέχον μήτ´ ἐλλεῖπον, τουτέστιν ἴσον τὸ ἄνισον καὶ οὐ μεῖζον τὸ μεῖζον οὐδὲ μικρότερον τὸ μικρότερον. (1079e) Ἔτι τοίνυν ὅρα τίνα τρόπον ἀπήντησε Δημοκρίτῳ διαποροῦντι φυσικῶς καὶ ἐπιτυχῶς, εἰ κῶνος τέμνοιτο παρὰ τὴν βάσιν ἐπιπέδῳ, τί χρὴ διανοεῖσθαι τὰς τῶν τμημάτων ἐπιφανείας, ἴσας ἀνίσους γινομένας. « Ἄνισοι μὲν γὰρ οὖσαι τὸν κῶνον ἀνώμαλον παρέξουσι, πολλὰς ἀποχαράξεις λαμβάνοντα βαθμοειδεῖς καὶ τραχύτητας· ἴσων δ´ οὐσῶν ἴσα τμήματα ἔσται καὶ φανεῖται τὸ τοῦ κυλίνδρου πεπονθὼς κῶνος, ἐξ ἴσων συγκείμενος καὶ οὐκ ἀνίσων κύκλων, ὅπερ ἐστὶν ἀτοπώτατον. » Ἐνταῦθα δὴ (1079f) τὸν Δημόκριτον ἀποφαίνων ἀγνοοῦντα τὰς μὲν ἐπιφανείας φησὶ μήτ´ ἴσας εἶναι μήτ´ ἀνίσους, ἄνισα δὲ τὰ σώματα τῷ μήτ´ ἴσας εἶναι μήτ´ ἀνίσους τὰς ἐπιφανείας. Τὸ μὲν δὴ νομοθετεῖν τῶν ἐπιφανειῶν μήτ´ ἴσων μήτ´ ἀνίσων οὐσῶν τὰ σώματα συμβαίνειν ἄνισα εἶναι θαυμαστὴν ἐξουσίαν αὑτῷ τοῦ γράφειν τι ἂν ἐπίῃ διδόντος ἐστί. Τοὐναντίον γὰρ λόγος μετὰ τῆς ἐναργείας νοεῖν δίδωσι, τῶν ἀνίσων σωμάτων ἀνίσους εἶναι τὰς ἐπιφανείας καὶ μείζονα τὴν τοῦ μείζονος, [1079] (1079a) et la rudesse est l'aspérité jointe à la dureté. Or, c'est ôter l'un et l'autre à tous les corps que de ne pas y admettre de dernières parties et d'en multiplier le nombre à l'infini. Mais pour qui n'est-il pas évident que l'homme est composé de plus de parties que son doigt, et que le monde en a beaucoup plus que l'homme ? C'est ce que savent et soutiennent tous les hommes, à moins qu'ils ne deviennent stoïciens; car alors ils pensent tout le contraire; ils disent que l'homme n'est pas composé de plus de parties que le doigt, ni le monde que l'homme; que la division des corps va jusqu'à l'infini ; (1079b) que dans l'infini, il n'y a ni plus ni moins, ni de nombre qui en excède un autre, et que les parties de ce qui reste peuvent toujours subir de nouvelles divisions et fournir encore une multitude d'autres parties. Comment donc se tirent-ils de ces embarras ? Avec autant de subtilités que de courage. Vous demande-t-on, dit Chrysippe, si vous êtes composé de parties, et de combien, si ces parties en ont elles-mêmes d'autres et quel en est le nombre, il faut user de distinction et dire que le corps est composé de la tête, de la poitrine et des cuisses ; car c'est sur cela que portent le doute et la question. Mais si l'on pousse l'interrogation jusqu'aux dernières parties, on répondra qu'il ne faut rien déterminer à cet égard, et dire qu'elles ne sont point composées (1079c) d'autres parties, ni d'un certain nombre, ni de finies ou d'infinies. J'ai rapporté à peu près ses propres expressions, pour vous faire juger comment il se conforme aux idées communes, en voulant nous persuader que chaque corps n'est point composé de parties, ni d'un certain nombre, ni de parties finies ni d'infinies. Si, comme ce qui est indifférent tient le milieu entre le bien et le mal, il y a aussi un milieu entre le fini et l'infini, il fallait le définir et résoudre ainsi la difficulté. Si, au contraire, comme deux corps qui ne sont pas égaux et incorruptibles sont par cela seul inégaux et corruptibles, de même ce qui n'est pas fini est aussitôt conçu comme infini, dire qu'un corps n'est composé (1079d) ni de parties finies ni de parties infinies, c'est la même chose que s'il soutenait qu'un raisonnement n'est composé ni de propositions vraies ni de propositions fausses, ni une somme quelconque de nombres pairs et impairs. Ensuite, avec une présomption de jeune homme, il ajoute qu'une pyramide étant composée de triangles, les côtés inclinés vers l'endroit où ils se joignent sont inégaux, et que toutefois l'un n'excède pas l'autre et n'est pas plus grand. Voilà comment il conserve les notions communes; car si une chose est plus grande qu'une autre, et que cependant elle ne l'excède pas, il arrivera donc qu'une chose sera plus petite qu'une autre sans être moindre, (1079e) et que, quoique inégale, elle n'aura ni plus ni moins de grandeur, c'est-à-dire qu'une même chose sera égale et inégale, plus grande et moindre, plus petite et moins petite. Voyez maintenant comment il répond à Démocrite, qui, par un doute très philosophique, demandait si dans un cône coupé horizontalement à sa base, les surfaces des sections étaient égales ou inégales. Si elles sont inégales, le cône aura donc aussi plusieurs aspérités sensibles, et sera lui-même très inégal ; si elles sont égales, les sections le seront aussi, et alors le cône sera comme le cylindre composé de cercles égaux et non pas inégaux, ce qui est très absurde. (1079f) Ici Chrysippe, taxant Démocrite d'ignorance, prétend que les surfaces ne sont ni égales ni inégales, mais que les corps sont inégaux parce que leurs surfaces ne sont ni égales ni inégales. Donner comme une loi de physique que des corps sont inégaux quoique leurs surfaces ne soient pas inégales, c'est bien d'un homme qui s'arroge une étonnante licence de dire tout ce qui lui vient en pensée. La raison, au contraire, ne nous montre-t-elle pas avec évidence que les surfaces des corps inégaux sont inégales, que celle du corps le plus grand est plus grande,


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Dernière mise à jour : 14/11/2007