HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales, Des notions communes contre les Stoïciens

Page 1078

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[1078] (1078a) ὧν ἐστι καὶ τό « τὰ τρία τέσσαρα εἶναι ». Τουτὶ γὰρ οἱ μὲν ἄλλοι λέγουσιν ἐν ὑπερβολῇ παράδειγμα τῶν ἀδιανοήτων· τούτοις δὲ συμβαίνει τὸν ἕνα κύαθον τοῦ οἴνου πρὸς δύο κεραννύμενον ὕδατος, εἰ μέλλει μὴ ἀπολείπειν ἀλλ´ ἐξισοῦσθαι, παράγοντας ἐπὶ πᾶν καὶ διασυγχέοντας ἕν´ ὄντα δύο ποιεῖν τῇ πρὸς τοὺς δύο τῆς κράσεως ἐξισώσει· τὸ γὰρ μένειν ἕνα καὶ δυοῖν παρεκτείνειν καὶ ποιεῖν ἴσον ἴσον τῷ διπλασίῳ. Εἰ δ´, ὅπως ἐξίκηται τῇ κράσει πρὸς τοὺς δύο, δυοῖν λαμβάνει{ν} μέτρον ἐν τῇ διαχύσει, τοῦτο μέτρον ἅμα καὶ τριῶν ἐστι καὶ τεσσάρων, τριῶν μέν, ὅτι τοῖς δύο εἷς μέμικται, τεσσάρων (1078b) δέ, ὅτι δυσὶ μεμιγμένος ἴσον ἔσχηκε πλῆθος οἷς μίγνυται. Τοῦτό τε δὴ συμβαίνει τὸ καλὸν αὐτοῖς ἐμβάλλουσιν εἰς σῶμα σώματα καὶ τὸ τῆς περιοχῆς ἀδιανόητον. Ἀνάγκη γὰρ εἰς ἄλληλα χωρούντων τῷ κεράννυσθαι, μὴ θάτερον μὲν περιέχειν περιέχεσθαι δὲ θάτερον, καὶ τὸ μὲν δέχεσθαι τὸ δ´ ἐνυπάρχειν (οὕτω γὰρ οὐ κρᾶσις ἁφὴ δὲ καὶ ψαῦσις ἔσται τῶν ἐπιφανειῶν, τῆς μὲν ἐντὸς ὑποδυομένης τῆς δ´ ἐκτὸς περιεχούσης, τῶν δ´ ἄλλων μερῶν ἀμίκτων καὶ καθαρῶν ἐνδιαφερομένωνἀλλ´ ἀνάγκη γινομένης ὥσπερ ἀξιοῦσι τῆς ἀνακράσεως ἐν ἀλλήλοις τὰ μιγνύμενα γίνεσθαι καὶ ταὐτὸν ὁμοῦ τῷ ἐνυπάρχειν περιέχεσθαι (1078c) καὶ τῷ δέχεσθαι περιέχειν θάτερον, καὶ μηδέτερον αὐτῶν αὖ πάλιν δυνατὸν εἶναι συμβαίνειν, ἀμφότερα τῆς κράσεως δι´ ἀλλήλων διιέναι καὶ μηδὲν ἔτι λείπεσθαι μηδενὸς μόριον ἀλλὰ πᾶν παντὸς ἀναπίμπλασθαι βιαζομένης. Ἐνταῦθα δὴ καὶ τὸ θρυλούμενον ἐν ταῖς διατριβαῖς Ἀρκεσιλάου σκέλος ἥκει ταῖς ἀτοπίαις ἐπεμβαῖνον αὐτῶν μετὰ γέλωτος. Εἰ γάρ εἰσιν αἱ κράσεις δι´ ὅλων, τί κωλύει, τοῦ σκέλους ἀποκοπέντος καὶ κατασαπέντος καὶ ῥιφέντος εἰς τὴν θάλατταν καὶ διαχυθέντος, οὐ τὸν Ἀντιγόνου μόνον στόλον διεκπλεῖν, ὡς ἔλεγεν Ἀρκεσίλαος, (1078d) ἀλλὰ τὰς Ξέρξου χιλίας καὶ διακοσίας καὶ τὰς Ἑλληνικὰς ὁμοῦ τριακοσίας τριήρεις ἐν τῷ σκέλει ναυμαχούσας; Οὐ γὰρ ἐπιλείψει δήπουθεν προϊὸν οὐδὲ παύσεται ἐν τῷ μείζονι τοὔλαττον· πέρας κρᾶσις ἕξει καὶ τὸ τελευταῖον αὐτῆς ἁφὴν ὅπου λήγει ποιησάμενον εἰς ὅλον οὐ δίεισιν ἀλλ´ ἀπαγορεύσει μιγνύμενον. Εἰ δὲ μεμίξεται δι´ ὅλων, εὖ μάλα τὸ σκέλος ἐνναυμαχῆσαι παρέξει τοῖς Ἕλλησιν. Ἀλλὰ τοῦτο μὲν δεῖται σήψεως καὶ μεταβολῆς· εἷς δέ τις κύαθος μία σταγὼν αὐτόθεν εἰς τὸ Αἰγαῖον ἐμπεσοῦσα πέλαγος τὸ Κρητικὸν ἐφίξεται τοῦ Ὠκεανοῦ καὶ τῆς Ἀτλαντικῆς θαλάσσης, οὐκ ἐπιπολῆς ψαύουσα τῆς ἐπιφανείας (1078e) ἀλλὰ πάντῃ διὰ βάθους εἰς πλάτος ὁμοῦ καὶ μῆκος ἀναχεομένη. Καὶ ταῦτα προσδέχεται Χρύσιππος εὐθὺς ἐν τῷ πρώτῳ τῶν Φυσικῶν Ζητημάτων οὐδὲν ἀπέχειν φάμενος οἴνου σταλαγμὸν ἕνα κεράσαι τὴν θάλατταν· καὶ ἵνα δὴ μὴ τοῦτο θαυμάζωμεν, εἰς ὅλον φησὶ τὸν κόσμον διατενεῖν τῇ κράσει τὸν σταλαγμόν· ὧν οὐκ οἶδα τί ἂν ἀτοπώτερον φανείη. Καὶ μὴν παρὰ τὴν ἔννοιαν μήτ´ ἄκρον ἐν τῇ φύσει τῶν σωμάτων μήτε πρῶτον μήτ´ ἔσχατον εἶναι μηθέν, εἰς λήγει τὸ μέγεθος τοῦ σώματος, ἀλλ´ ἀεί τι τοῦ ληφθέντος ἐπέκεινα φαινόμενον εἰς ἄπειρον καὶ ἀόριστον ἐμβάλλειν τὸ ὑποκείμενον. (1078f) Οὔτε γὰρ μεῖζον οὔτ´ ἔλαττον ἔσται νοεῖν ἕτερον ἑτέρου μέγεθος, εἰ τὸ προϊέναι τοῖς μέρεσιν ἐπ´ ἄπειρον ἀμφοτέροις ὡςαύτως συμβέβηκεν, ἀλλ´ ἀνισότητος αἴρεται φύσις· ἀνίσων γὰρ νοουμένων τὸ μὲν προαπολείπεται τοῖς ἐσχάτοις μέρεσι τὸ δὲ παραλλάττει καὶ περίεστι· μὴ οὔσης δ´ ἀνισότητος ἕπεται μὴ ἀνωμαλίαν εἶναι μηδὲ τραχύτητα σώματος· ἀνωμαλία μὲν γάρ ἐστι μιᾶς ἐπιφανείας ἀνισότης πρὸς ἑαυτήν, [1078] (1078a) par exemple, que trois font quatre ; - - -. Ils disent qu'un verre de vin mêlé avec deux verres d'eau leur devient égal en se confondant dans leur totalité, et qu'il s'étend de manière, par l'égalité du mélange, que d'un seul verre il en fait réellement deux. Ainsi il est toujours un, mais il s'étend autant que deux et est égal à son double. Et comme par son mélange il s'étend assez pour égaler seul la mesure des deux verres d'eau, cette mesure est à la fois celle de trois et de quatre; de trois, parce qu'on n'a mêlé qu'un verre de vin avec deux verres d'eau ; et de quatre, (1078b) parce que ce verre seul, mêlé à deux autres, les égale en quantité. Voilà les beaux résultats qu'ils obtiennent quand ils veulent soutenir que les corps sont pénétrables et qu'ils leur supposent une manière de se contenir réciproquement qui ne saurait entrer dans l'imagination. Car de toute nécessité, quand des corps se pénètrent et se confondent ainsi mutuellement, l'un ne contient et ne reçoit pas l'autre, qui n'est pas non plus contenu et reçu par celui-ci ; car alors ce ne serait pas une pénétration, mais un contact, une application des surfaces, dont l'une entrerait dans l'autre, qui l'environnerait par dehors, et toutes les autres parties resteraient exemptes de tout mélange. Ainsi un corps sera composé de plusieurs corps différents ; car nécessairement, si le mélange se fait comme ils le disent, les corps se pénètrent de manière qu'un même corps est à la fois contenant et contenu, (1078c) reçu et récipient, et qu'aucun des deux ne peut plus se séparer de l'autre, parce que le mélange a fait passer l'un dans l'autre ; ainsi il ne reste plus une seule partie des deux, elles sont toutes remplies les unes des autres. Venons maintenant à cette comparaison d'une cuisse, si rebattue dans les écoles, et dont Arcésilas se servait pour tourner en ridicule les absurdités du Portique. Si les mélanges des corps se font du tout au tout, qui empêche qu'une cuisse coupée et jetée dans la mer, où elle pourrira, s'y étende tellement, que non seulement la flotte d'Antigonus, comme le disait Arcésilas, (1078b) fasse voile à travers cette cuisse, mais que les douze cents vaisseaux de Xerxès et les trois cents galères des Grecs s'y livrent bataille? Car la cuisse ne cessera point de s'étendre, ni le corps le plus petit de pénétrer le plus grand; ou autrement le mélange aura un terme, et son extrémité venant enfin à s'arrêter, elle ne pénétrera pas toute la substance de l'autre corps, et la mixtion ne sera jamais parfaite. Mais si la cuisse se mêle en entier avec toute la mer, alors elle fournira sans peine à l'armée des Grecs un vaste champ de bataille. Il est vrai qu'il faut pour cela qu'elle pourrisse et qu'elle subisse un changement total. Mais si un verre ou même une seule goutte de vin venait à tomber dans la mer Égée ou dans celle de Crète, elle se mêlerait avec tout l'Océan et toute la mer Atlantique, et non seulement elle en colorerait la surface, (1078e) mais elle les pénétrerait dans leur longueur, largeur et profondeur. C'est ce que Chrysippe admet lui-même au commencement du premier livre de ses Questions naturelles, où il dit que rien n'empêche qu'une goutte de vin ne s'infuse dans toute la mer; et pour faire cesser notre étonnement de cette assertion, il va jusqu'à soutenir qu'elle pourrait s'étendre dans tout l'univers. Se peut-il rien de plus absurde? Mais est-il moins contraire au bon sens de prétendre qu'il n'est point dans la nature de corps extrême, soit premier, soit dernier, auquel se termine la grandeur des corps, et que quelque corps qu'on suppose, il y en a toujours un au-delà jusqu'à l'infini. (1078f) Car on ne pourra concevoir une grandeur qui en surpasse une autre ou qui soit moindre, si on peut des deux côtés établir une progression à l'infini, et qu'on ôte ainsi de la nature toute inégalité. En admettant des corps inégaux, l'un arrive enfin aux dernières parties de sa division, et un autre les excède. Si cette inégalité n'existe pas, il n'y aura pas non plus d'aspérité ni de rudesse sur la surface des corps ; car l'aspérité est proprement l'inégalité d'une surface en elle-même,


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Dernière mise à jour : 14/11/2007