[7] VII. (104) Ὄλυμπος δέ, ὡς Ἀριστόξενός φησιν, ὑπολαμβάνεται ὑπὸ τῶν
μουσικῶν τοῦ ἐναρμονίου γένους εὑρετὴς γεγενῆσθαι· (105) τὰ γὰρ πρὸ
ἐκείνου πάντα διάτονα καὶ χρωματικὰ ἦν. (106) Ὑπονοοῦσι δὲ τὴν εὕρεσιν
τοιαύτην τινὰ γενέσθαι· (107) ἀναστρεφόμενον τὸν Ὄλυμπον ἐν τῷ διατόνῳ
καὶ διαβιβάζοντα τὸ μέλος πολλάκις ἐπὶ τὴν διάτονον παρυπάτην, τοτὲ μὲν
ἀπὸ τῆς παραμέσης, τοτὲ δ´ ἀπὸ τῆς μέσης, καὶ παραβαίνοντα τὴν διάτονον
λιχανόν, (108) καταμαθεῖν τὸ κάλλος τοῦ ἤθους, καὶ οὕτως τὸ ἐκ τῆς
ἀναλογίας συνεστηκὸς σύστημα θαυμάσαντα καὶ ἀποδεξάμενον, ἐν τούτῳ ποιεῖν
ἐπὶ τοῦ Δωρίου τόνου· (109) οὔτε γὰρ τῶν τοῦ διατόνου ἰδίων οὔτε τῶν τοῦ
χρώματος ἅπτεσθαι, ἀλλ´ οὐδὲ τῶν τῆς ἁρμονίας. (110) Εἶναι δ´ αὐτῷ τὰ
πρῶτα τῶν ἐναρμονίων τοιαῦτα. Τιθέασι γὰρ τούτων πρῶτον τὸ Σπονδεῖον, ἐν ᾧ
οὐδεμία τῶν διαιρέσεων τὸ ἴδιον ἐμφαίνει, (111) εἰ μή τις εἰς τὸν
συντονώτερον σπονδειασμὸν βλέπων αὐτὸ τοῦτο διάτονον εἶναι ἀπεικάσειε.
Δῆλον δ´ ὅτι καὶ ψεῦδος καὶ ἐκμελὲς θήσει ὁ τοιοῦτο τιθείς· (112) ψεῦδος
μὲν ὅτι διέσει ἔλαττόν ἐστι τόνου τοῦ περὶ τὸν ἡγεμόνα κειμένου· (113)
ἐκμελὲς δ´ ὅτι, καὶ εἴ τις ἐν τῇ τοῦ τονιαίου δυνάμει τιθείη τὸ τοῦ
συντονωτέρου σπονδειασμοῦ ἴδιον, συμβαίνοι ἂν δύο ἑξῆς τίθεσθαι δίτονα, τὸ
μὲν ἀσύνθετον, τὸ δὲ σύνθετον· (114) Τὰ μὲν οὖν πρῶτα τῶν ἐναρμονίων
τοιαῦτα· (115) τὸ γὰρ ἐν ταῖς μέσαις ἐναρμόνιον πυκνὸν ᾧ νῦν χρῶνται οὐ
δοκεῖ τοῦ ποιητοῦ εἶναι. Ῥᾴδιον δ´ ἐστὶ συνιδεῖν, ἐάν τις ἀρχαϊκῶς τινος
αὐλοῦντος ἀκούσῃ· ἀσύνθετον γὰρ βούλεται εἶναι καὶ τὸ ἐν ταῖς μέσαις
ἡμιτόνιον. (116) Ὕστερον δὲ τὸ ἡμιτόνιον διῃρέθη ἔν τε τοῖς Λυδίοις καὶ ἐν
τοῖς Φρυγίοις. (117) Φαίνεται δ´ Ὄλυμπος αὐξήσας μουσικὴν τῷ ἀγένητόν τι
καὶ ἀγνοούμενον ὑπὸ τῶν ἔμπροσθεν εἰσαγαγεῖν, καὶ ἀρχηγὸς γενέσθαι τῆς
Ἑλληνικῆς καὶ καλῆς μουσικῆς.
| [7] VII. — Olympos. Invention du genre enharmonique.
«Quant à Olympos, dit Aristoxène, il est considéré par les musiciens
comme l'inventeur du genre enharmonique ; car, avant lui, tous les airs
étaient diatoniques ou chromatiques. Voici comment l'on présume que se
produisit cette découverte. Olympos, se mouvant dans le genre diatonique
faisait souvent passer la mélodie directement à la parhypate diatonique
(Fa), en partant tantôt de la paramèse (Si), tantôt de la mèse (La), et en
sautant la lichanos diatonique (Sol). Il remarqua la beauté du caractère
de cette progression, admira la gamme construite sur cette analogie,
l'adopta et y composa des airs dans le ton dorien. Ce faisant, il ne
s'attachait plus aux particularités ni du genre diatonique, ni du
chromatique, ni de l'enharmonique. Tel fut, en effet, le caractère de ses
premières compositions, dites enharmoniques. On regarde comme la plus
ancienne de toutes l'air spondiaque, où aucune des divisions normales du
tétracorde ne manifeste ses particularités, à moins que, considérant
l'intervalle dit «spondiasme surtendu», on ne veuille y reconnaître
l'indice du genre diatonique. Mais il est clair qu'une pareille
assimilation constituerait à la fois une erreur et une discordance : une
erreur, parce que l'intervalle en question est d'un quart de ton plus
petit que l'intervalle d'un ton, voisin de la tonique (La-Si) ; une
discordance, parce que, en admettant même que l'on assimilât l'intervalle
caractéristique du spondiasme surtendu à la valeur d'un ton, il en
résulterait que la gamme contiendrait deux ditons successifs, l'un
incomposé, l'autre composé. Telle fut donc la nature des premiers airs
enharmoniques ; car le pycnon enharmonique du tétracorde des moyennes,
dont on fait actuellement usage, ne semble pas être du fait du vieux
maître : il est facile de s'en assurer en écoutant un aulète qui joue à la
mode ancienne, car il garde incomposé même le demi-ton des moyennes
(Mi-Fa). Plus tard, le demi-ton des disjointes également fut décomposé
dans les airs lydiens et phrygiens. Il est clair qu'Olympos a agrandi le
domaine de la musique en y introduisant un élément nouveau, inconnu de ses
prédécesseurs ; par là il faut voir en lui l'ancêtre de la musique grecque
et vraiment belle.
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