HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, De la musique

Chapitre 16

  Chapitre 16

[16] XVI. (293) Λᾶσος δ´ Ἑρμιονεὺς εἰς τὴν διθυραμβικὴν ἀγωγὴν μεταστήσας τοὺς ῥυθμούς, καὶ τῇ τῶν αὐλῶν πολυφωνίᾳ κατακολουθήσας, (294) πλείοσί τε φθόγγοις καὶ διερριμμένοις χρησάμενος, εἰς μετάθεσιν τὴν προϋπάρχουσαν ἤγαγε μουσικήν. (295) Ἀλλὰ γὰρ καὶ αὐλητικὴ ἀφ´ ἁπλουστέρας εἰς ποικιλωτέραν μεταβέβηκε μουσικήν· (296) τὸ γὰρ παλαιόν, ἕως εἰς Μελανιππίδην τὸν τῶν διθυράμβων ποιητήν, συμβεβήκει τοὺς αὐλητὰς παρὰ τῶν ποιητῶν λαμβάνειν τοὺς μισθούς, πρωταγωνιστούσης δηλονότι τῆς ποιήσεως, τῶν δ´ αὐλητῶν ὑπηρετούντων τοῖς διδασκάλοις· (297) ὕστερον δὲ καὶ τοῦτο διεφθάρη, (298) Ὁμοίως δὲ καὶ Μελανιππίδης μελοποιὸς ἐπιγενόμενος οὐκ ἐνέμεινε τῇ προϋπαρχούσῃ μουσικῇ, ἀλλ´ οὐδὲ Φιλόξενος οὐδὲ Τιμόθεος· (299) οὗτος γάρ, ἑπταφθόγγου τῆς λύρας ὑπαρχούσης ἕως εἰς Τέρπανδρον τὸν Ἀντισσαῖον, διέρριψεν εἰς πλείονας φθόγγους. (300) Ὡς καὶ Φερεκράτη τὸν κωμικὸν εἰσαγαγεῖν τὴν Μουσικὴν ἐν γυναικείῳ σχήματι, ὅλην κατῃκισμένην τὸ σῶμα· (301) ποιεῖ δὲ τὴν Δικαιοσύνην διαπυνθανομένην τὴν αἰτίαν τῆς λώβης καὶ τὴνΠοίησιν λέγουσαν. (302) ΜΟΥΣ. « Λέξω μὲν οὐκ ἄκουσα· σοί τε γὰρ κλύειν (303) ἐμοί τε λέξαι θυμὸς ἡδονὴν ἔχει. Ἐμοὶ γὰρ ἦρξε τῶν κακῶν Μελανιππίδης, ἐν τοῖσι πρῶτος ὃς λαβὼν ἀνῆκέ με χαλαρωτέραν τ´ ἐποίησε χορδαῖς δώδεκα. (304) Ἀλλ´ οὖν ὅμως οὗτος μὲν ἦν ἀποχρῶν ἀνὴρ ἔμοιγε πρὸς τὰ νῦν κακά. (305) Κινησίας δέ μ´ κατάρατος Ἀττικός, ἐξαρμονίους καμπὰς ποιῶν ἐν ταῖς στροφαῖς ἀπολώλεχ´ οὕτως, ὥστε τῆς ποιήσεως τῶν διθυράμβων, καθάπερ ἐν ταῖς ἀσπίσιν, ἀριστέρ´ αὐτοῦ φαίνεται τὰ δεξιά. (306) Ἀλλ´ οὖν ἀνεκτὸς οὗτος ἦν ὅμως ἐμοί. (307) Φρῦνις δ´ ἴδιον στρόβιλον ἐμβαλών τινα κάμπτων με καὶ στρέφων ὅλην διέφθορεν, ἐν πέντε χορδαῖς δώδεχ´ ἁρμονίας ἔχων. (308) Ἀλλ´ οὖν ἔμοιγε χοὖτος ἦν ἀποχρῶν ἀνήρ· εἰ γάρ τι κἀξήμαρτεν, αὖθις ἀνέλαβεν. (309) δὲ Τιμόθεός μ´, φιλτάτη, κατορώρυχε καὶ διακέκναικ´ αἴσχιστα. (310) ΔΙΚ. Ποῖος οὑτοσὶ Τιμόθεος; (311) ΜΟΥΣ. Μιλήσιός τις πυρρίας. (312) Κακά μοι παρέσχεν οὗτος, (313) ἅπαντας οὓς λέγω παρελήλυθεν, ἄγων ἐκτραπέλους μυρμηκιάς. Κἂν ἐντύχῃ πού μοι βαδιζούσῃ μόνῃ, ἀπέδυσε κἀνέδυσε χορδὰς δώδεκα‘. (314) Καὶ Ἀριστοφάνης κωμικὸς μνημονεύει Φιλοξένου καί φησιν ὅτι εἰς τοὺς κυκλίους χοροὺς **** μέλη εἰσηνέγκατο. (315) Καὶ ἄλλοι δὲ κωμῳδοποιοὶ ἔδειξαν τὴν ἀτοπίαν τῶν μετὰ ταῦτα τὴν μουσικὴν κατακεκερματικότων. δὲ Μουσικὴ λέγει ταῦτα· « ἐξαρμονίους ὑπερβολαίους τ´ ἀνοσίους καὶ νιγλάρους, ὥσπερ τε τὰς ῥαφάνους ὅλην καμπῶν με κατεμέστωσε. » [16] XVI. — Des corrupteurs de la musique. «Mais Lasos d'Hermione, en imprimant aux rythmes une allure dithyrambique, en s'inspirant de la multiplicité des sons des flûtes, en employant des notes plus nombreuses et plus espacées, opéra une révolution dans la musique de son temps. «Pareillement Mélanippidès le compositeur lyrique, qui vint ensuite, ne se contenta pas de la musique de son temps, pas plus que Philoxène et Timothée. «L'aulétique elle-même passa d'un genre plus simple à plus de variété. Anciennement, il était d'usage que les joueurs de flûte reçussent leur salaire des poètes : c'est que la poésie jouait le premier rôle et que les aulètes n'étaient que les serviteurs des poètes-instructeurs. Plus tard, la corruption s'introduisit là aussi... {Ce fut lui qui divisa en un plus grand nombre de sons la lyre qui était restée heptacorde jusqu'à Terpandre d'Antissa.} Aussi le poète comique Phérécrate a-t-il mis en scène la Musique, sous les habits d'une femme, le corps tout maltraité. Il représente la Justice l'interrogeant sur la cause de sa disgrâce, et celle-ci répond : «Je parlerai sans me faire prier : mon récit t'amusera à entendre, comme moi à le faire. Mes maux commencèrent avec Mélanippidès : c'est lui le premier qui me prit, me détendit et me relâcha en me donnant neuf cordes. Pourtant c'était encore, pour moi, un homme passable, quand je le compare à mes maux présents. Ensuite vint Cinésias, le maudit Athénien, qui, en chargeant ses strophes de modulations discordantes, m'a si bien démolie, que dans la composition de ses dithyrambes, comme lorsqu'on se regarde dans un bouclier, la droite paraît à gauche. «Et pourtant lui aussi m'était encore supportable. Après cela Phrynis, introduisant un tourbillon de sa façon, à force de me plier et de me tourner, acheva de me détruire, avec ses onze cordes où il logeait quatre octaves différentes ; lui aussi, malgré tout, je pouvais le supporter, car le mal qu'il faisait, il finissait par le réparer. Mais Timothée, ma chère, celui-là m'a enfoncée et massacrée sans la moindre vergogne. — Quel est donc ce Timothée ? — Un Milésien au poil roux. — Il t'a fait du mal, lui aussi ? — Lui ? Il a dépassé en méchanceté tous ceux que j'ai nommés. Il a introduit des fourmillements monstrueux, hors de toute harmonie, des notes suraiguës et illicites, des fioritures, il m'a remplie tout entière de chenilles comme une rave... et quand il me rencontrait par hasard me promenant seule, il me déshabillait et me mettait en pièces avec douze cordes.» «Le comique Aristophane mentionne de même Philoxène et dit qu'il introduisit dans les chœurs cycliques des «chants de moutons et de chèvres». Et d'autres poètes comiques ont dénoncé l'absurdité de ceux qui, dans la suite, ont achevé de mettre la musique en miettes.»


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Dernière mise à jour : 24/01/2008