HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales, De la malignité d'Hérodote

Page 861

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[861] ἀντιστῆναι δὲ (861a) Κορινθίους αὐτοῖς καὶ ἀποτρέψαι, Σωκλέους διελθόντος ὅσα Κύψελος καὶ Περίανδρος κακὰ τὴν Κορινθίων πόλιν εἰργάσαντο τυραννοῦντες. Καίτοι Περιάνδρου σχετλιώτερον οὐδὲν οὐδ´ ὠμότερον ἔργον ἱστορεῖται τῆς ἐκπομπῆς τῶν τριακοσίων ἐκείνων, οὓς ἐξαρπάσασι καὶ διακωλύσασι παθεῖν ταῦτα Σαμίοις ὀργίζεσθαί φησι καὶ μνησικακεῖν Κορινθίους ὥσπερ ὑβρισθέντας. Τοσαύτης ἀναπίμπλησι ταραχῆς καὶ διαφωνίας τὸ κακόηθες αὐτοῦ τὸν λόγον, ἐξ ἁπάσης τῇ διηγήσει προφάσεως ὑποδυόμενον. Ἐν δὲ τοῖς ἐφεξῆς τὰ περὶ Σάρδεις διηγούμενος, ὡς ἐνῆν μάλιστα διέλυσε καὶ διελυμήνατο τὴν πρᾶξιν, ἃς μὲν Ἀθηναῖοι ναῦς ἐξέπεμψαν Ἴωσι τιμωροὺς ἀποστᾶσι βασιλέως ἀρχεκάκους τολμήσας (861b) προσειπεῖν, ὅτι τοσαύτας πόλεις καὶ τηλικαύτας Ἑλληνίδας ἐλευθεροῦν ἐπεχείρησαν ἀπὸ τῶν βαρβάρων, Ἐρετριέων δὲ κομιδῇ μνησθεὶς ἐν παρέργῳ καὶ παρασιωπήσας μέγα κατόρθωμα καὶ ἀοίδιμον. Ἤδη γὰρ ὡς τῶν περὶ τὴν Ἰωνίαν συγκεχυμένων καὶ στόλου βασιλικοῦ προσπλέοντος, ἀπαντήσαντες ἔξω Κυπρίους ἐν τῷ Παμφυλίῳ πελάγει κατεναυμάχησαν· εἶτ´ ἀναστρέψαντες ὀπίσω καὶ τὰς ναῦς ἐν Ἐφέσῳ καταλιπόντες ἐπέθεντο Σάρδεσι καὶ Ἀρταφέρνην ἐπολιόρκουν εἰς τὴν ἀκρόπολιν καταφυγόντα, (861c) βουλόμενοι τὴν Μιλήτου λῦσαι πολιορκίαν· καὶ τοῦτο μὲν ἔπραξαν καὶ τοὺς πολεμίους ἀνέστησαν ἐκεῖθεν, ἐν φόβῳ θαυμαστῷ γενομένους· πλήθους δ´ ἐπιχυθέντος αὐτοῖς ἀπεχώρησαν. Ταῦτα δ´ ἄλλοι τε καὶ Λυσανίας Μαλλώτης ἐν τοῖς περὶ Ἐρετρίας εἴρηκε· καὶ καλῶς εἶχεν, εἰ καὶ διὰ μηδὲν ἄλλο, τῇ γοῦν ἁλώσει καὶ φθορᾷ τῆς πόλεως ἐπειπεῖν τὸ ἀνδραγάθημα τοῦτο καὶ τὴν ἀριστείαν. δὲ καὶ κρατηθέντας αὐτοὺς ὑπὸ τῶν βαρβάρων φησὶν εἰς τὰς ναῦς καταδιωχθῆναι, μηδὲν τοιοῦτο τοῦ Λαμψακηνοῦ Χάρωνος ἱστοροῦντος, ἀλλὰ ταυτὶ γράφοντος κατὰ λέξιν· « Ἀθηναῖοι δ´ εἴκοσι τριήρεσιν (861d) ἔπλευσαν ἐπικουρήσοντες τοῖς Ἴωσι, καὶ εἰς Σάρδεις ἐστρατεύσαντο καὶ εἷλον τὰ περὶ Σάρδεις ἅπαντα χωρὶς τοῦ τείχους τοῦ βασιληίου· ταῦτα δὲ ποιήσαντες ἐπαναχωροῦσιν εἰς Μίλητον. » Ἐν δὲ τῇ ἕκτῃ διηγησάμενος περὶ Πλαταιέων, ὡς σφᾶς αὐτοὺς ἐδίδοσαν Σπαρτιάταις, οἱ δὲ μᾶλλον ἐκέλευσαν πρὸς Ἀθηναίους τρέπεσθαι « Πλησιοχώρους ἐόντας αὐτοῖς καὶ τιμωρέειν οὐ κακούς, » προστίθησιν οὐ καθ´ ὑπόνοιαν οὐδὲ δόξαν, ἀλλ´ ὡς ἀκριβῶς ἐπιστάμενος, ὅτι « Ταῦτα συνεβούλευον οἱ Λακεδαιμόνιοι οὐ κατ´ εὔνοιαν οὕτω τῶν Πλαταιέων, ὡς βουλόμενοι τοὺς Ἀθηναίους (861e) ἔχειν πόνους συνεστεῶτας Βοιωτοῖς. » Οὐκοῦν εἰ μὴ κακοήθης Ἡρόδοτος, ἐπίβουλοι μὲν Λακεδαιμόνιοι καὶ κακοήθεις, ἀναίσθητοι δ´ Ἀθηναῖοι παρακρουσθέντες, Πλαταιεῖς δ´ οὐ κατ´ εὔνοιαν οὐδὲ τιμὴν ἀλλὰ πολέμου πρόφασις εἰς μέσον ἐρρίφησαν. Καὶ μὴν τὴν πανσέληνον ἤδη σαφῶς ἐξελήλεγκται Λακεδαιμονίων καταψευδόμενος, ἥν φησι περιμένοντας αὐτοὺς εἰς Μαραθῶνα μὴ βοηθῆσαι τοῖς Ἀθηναίοις. Οὐ γὰρ μόνον ἄλλας μυρίας ἐξόδους καὶ μάχας πεποίηνται μηνὸς ἱσταμένου, μὴ περιμείναντες (861f) τὴν πανσέληνον, ἀλλὰ καὶ ταύτης τῆς μάχης, ἕκτῃ Βοηδρομιῶνος ἱσταμένου γενομένης, ὀλίγον ἀπελείφθησαν, ὥστε καὶ θεάσασθαι τοὺς νεκροὺς ἐπελθόντες ἐπὶ τὸν τόπον. Ἀλλ´ ὅμως ταῦτα περὶ τῆς πανσελήνου γέγραφεν, « Ἀδύνατα δέ σφι τὸ παραυτίκα ποιέειν ταῦτα, οὐ βουλομένοισι λύειν τὸν νόμον· ἦν γὰρ ἱσταμένου τοῦ μηνὸς ἐνάτη· ἐνάτῃ δὲ οὐκ ἐξελεύσεσθαι ἔφασαν, οὐ πλήρεος ἐόντος τοῦ κύκλου. Οὗτοι μὲν οὖν τὴν πανσέληνον ἔμενον. » Σὺ δὲ μεταφέρεις τὴν πανσέληνον εἰς ἀρχὴν μηνὸς ἐκ διχομηνίας, καὶ τὸν οὐρανὸν ὁμοῦ καὶ τὰς ἡμέρας καὶ πάντα πράγματα συνταράσσεις. [861] mais les (861a) Corinthiens s'y opposèrent, et Sosiclès réussit à les en détourner, en leur faisant le tableau des maux affreux que Corinthe avait eus à souffrir sous la domination tyrannique de Cypsèle et de Périandre. Or, dans tout le règne de Périandre, il n'y eut point d'action plus cruelle et plus atroce que le projet de mutiler les trois cents jeunes Corcyréens. Et cependant il ose dire que les Corinthiens étaient irrités contre les habitants de Samos, et conservaient un vif ressentiment parce qu'ils avaient empêché l'exécution de ce dessein barbare, tant sa méchanceté met de désordre dans le cours de sa narration, et le fait tomber dans les contradictions les plus frappantes ! Quand ensuite il raconte la prise de Sardes, il en affaiblit la gloire autant qu'il peut. Il va jusqu'à dire que les vaisseaux envoyés par Athènes au secours des Ioniens, qui s'étaient révoltés contre le roi de Perse, furent cause de tous les maux (861b) qui arrivèrent ensuite, parce qu'ils entreprirent d'affranchir de la servitude des Barbares tant et de si belles colonies grecques. Il ne parle qu'en passant des Erétriens, et supprime l'exploit le plus mémorable qu'ils aient fait dans cette guerre. Toute l'Ionie étant déjà troublée par l'approche de la flotte des Perses, ils allèrent à sa rencontre dans la mer de Pamphylie, et la défirent auprès de Chypre. Ensuite, retournant sur leurs pas, et laissant leurs vaisseaux dans le port d'Éphèse, ils mirent le siége devant Sardes, et tinrent Artapherne resserré dans la citadelle, où il s'était réfugié, et marchèrent à Milet, (861c) pour en faire lever le siége. Ils y réussirent, et ayant jeté la terreur parmi les Barbares, ils les forcèrent de se retirer; mais quand ils virent approcher une armée très supérieure en nombre, ils s'éloignèrent. Voilà comment le fait est raconté par plusieurs historiens, et entre autres par Lysanias de Malles, dans son histoire d'Èrétrie ; et il eût été assez convenable, sinon par d'autre motif, du moins pour compenser la prise et la ruine de leur ville, de rapporter ce trait de leur courage. Mais au contraire, il dit qu'ils furent vaincus par les Barbares et repoussés jusque dans leurs vaisseaux, fait qu'on ne trouve point dans Charon de Lamsaque, qui dit en propres termes : « Les Athéniens mirent en mer une flotte de vingt galères, (861d) pour aller au secours des Ioniens; ils marchèrent à Sardes, dont ils se rendirent maîtres, excepté de la citadelle, et après ces exploits, ils s'en retournèrent à Milet. » Dans le sixième livre de son histoire, il raconte que les habitants de Platée s'étant donnés aux Lacédémoniens, ceux-ci leur représentèrent qu'ils devaient plutôt s'adresser aux Athéniens, qui étaient plus près d'eux et bien capables de les défendre. Après quoi il ajoute, non comme un soupçon ou une conjecture, mais comme s'il en eût eu une pleine certitude, que les Spartiates avaient donné ce conseil aux habitants de Platée, moins par un motif de bienveillance, qu'afin de voir les Athéniens (861e) dans l'embarras, lorsqu'ils se seraient unis aux Béotiens. Si ce n'est pas un trait de méchanceté de la part d'Hérodote, il faut que les Lacédémoniens aient été faux et trompeurs, et les Athéniens bien sots de ne pas voir qu'on les jouait; et que les Platéens aient été mis en avant, non par bonne volonté ou par égard pour eux, mais pour fournir un prétexte à la guerre. Il en a encore évidemment imposé sur le compte des Lacédémoniens, en assurant qu'ils vinrent trop tard à Marathon au secours des Athéniens, pour n'avoir voulu se mettre en marche que le jour de la pleine lune. Non seulement ils sont entrés cent fois en campagne, où ils ont livré des combats les premiers jours du mois, (861f) sans attendre la pleine lune, mais à cette bataille même, qui se donna le 6 du mois de boédromion, leur retard fut si peu considérable, qu'ils virent encore les morts étendus sur le champ de bataille. Voici néanmoins ce que dit Hérodote au sujet de la pleine lune : « Il leur était impossible de partir sur-le-champ, parce qu'ils ne voulaient pas violer la loi qui leur défendait de se mettre en marche avant la pleine lune, et l'on n'était alors qu'au neuvième jour du mois ; ils attendirent donc que la lune fût dans son plein. » Eh quoi ! Hérodote, tu transportes la pleine lune au commencement du mois, où cet astre est dans son premier quartier, et tu intervertis l'ordre du ciel et des jours, et le cours entier de l'univers !


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Dernière mise à jour : 21/11/2007