HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales, De la malignité d'Hérodote

Page 865

  Page 865

[865] καὶ διαγωνισάμενοι μετὰ μόνων Σπαρτιατῶν (865a) καὶ Θεσπιέων ἠτύχησαν. δὲ συγγραφεὺς οὕτως ἐστὶ δίκαιος, ὥστε « Λακεδαιμονίους μὲν μονωθέντας καὶ γενομένους συμμάχων ἐρήμους τυχὸν ἄν, » φησιν, « ὁμολογίῃ χρήσασθαι πρὸς Ξέρξεα »· Θηβαίοις δὲ ταὐτὸ διὰ τὴν αὐτὴν ἀνάγκην παθοῦσι λοιδορεῖται. Τὸ δὲ μέγιστον καὶ κάλλιστον ἔργον ἀνελεῖν μὴ δυνηθεὶς ὡς οὐ πραχθὲν αὐτοῖς, αἰτίᾳ φαύλῃ καὶ ὑπονοίᾳ διαλυμαινόμενος ταῦτ´ ἔγραφεν· « Οἱ μέν νυν ξύμμαχοι ἀποπεμπόμενοι ᾤχοντό τε ἀπιόντες καὶ ἐπείθοντο Λεωνίδῃ· Θεσπιέες δὲ καὶ Θηβαῖοι κατέμειναν μοῦνοι παρὰ Λακεδαιμονίοισι. (865b) Τούτων δὲ Θηβαῖοι μὲν ἀέκοντες ἔμενον καὶ οὐ βουλόμενοι· κατεῖχε γάρ σφεας Λεωνίδης ἐν ὁμήρων λόγῳ ποιεύμενος· Θεσπιέες δὲ ἑκόντες μάλιστα, οἳ οὐδαμᾶ ἔφασαν ἀπολιπόντες Λεωνίδην καὶ τοὺς μετὰ τούτου ἀπαλλάξεσθαι. » Εἶτ´ οὐ δῆλός ἐστιν ἰδίαν τινὰ πρὸς Θηβαίους ἔχων ὀργὴν καὶ δυσμένειαν, ὑφ´ ἧς οὐ μόνον διέβαλε ψευδῶς καὶ ἀδίκως τὴν πόλιν, ἀλλ´ οὐδὲ τοῦ πιθανοῦ τῆς διαβολῆς ἐφρόντισεν, οὐδ´ ὅπως αὐτὸς ἑαυτῷ τἀναντία λέγων παρ´ ὀλίγους ἀνθρώπους οὐ φανεῖται συνειδώς; Προειπὼν γὰρ ὡς « Λεωνίδης, (865c) ἐπεί τ´ ᾔσθετο τοὺς συμμάχους ἐόντας ἀπροθύμους καὶ οὐκ ἐθέλοντας συγκινδυνεύειν, κελεύσαι σφέας ἀπαλλάττεσθαι, » πάλιν μετ´ ὀλίγον λέγει τοὺς Θηβαίους ἄκοντας αὐτὸν κατασχεῖν, οὓς εἰκὸς ἦν ἀπελάσαι καὶ βουλομένους παραμένειν, εἰ μηδίζειν αἰτίαν εἶχον. Ὅπου γὰρ οὐκ ἐδεῖτο τῶν μὴ προθύμων, τί χρήσιμον ἦν ἀναμεμίχθαι μαχομένοις ἀνθρώπους ὑπόπτους; Οὐ γὰρ δὴ φρένας εἶχε τοιαύτας τῶν Σπαρτιατῶν βασιλεὺς καὶ τῆς Ἑλλάδος ἡγεμών, ὥστε « Κατέχειν ἐν ὁμήρων λόγῳ » τοῖς τριακοσίοις τοὺς τετρακοσίους ὅπλ´ἔχοντας καὶ προσκειμένων ἔμπροσθεν ἤδη καὶ ὄπισθεν ἅμα τῶν πολεμίων. Καὶ γὰρ εἰ πρότερον ἐν (865d) ὁμήρων λόγῳ ποιούμενος ἦγεν αὐτούς, ἔν γε τοῖς ἐσχάτοις εἰκὸς ἦν καιροῖς ἐκείνους τε Λεωνίδα μηδὲν φροντίσαντας ἀπαλλαγῆναι καὶ Λεωνίδαν δεῖσαι τὴν ὑπ´ ἐκείνων μᾶλλον τῶν βαρβάρων κύκλωσιν. Ἄνευ δὲ τούτων, πῶς οὐ γελοῖος Λεωνίδας, τοὺς μὲν ἄλλους Ἕλληνας ἀπιέναι κελεύων ὡς αὐτίκα μάλα τεθνηξομένους, Θηβαίους δὲ κωλύων ὡς ὑπ´ αὐτοῦ φυλάττοιντο τοῖς Ἕλλησιν ἀποθνήσκειν μέλλοντος; Εἰ γὰρ ὡς ἀληθῶς ἐν ὁμήρων λόγῳ, μᾶλλον δ´ ἀνδραπόδων, περιῆγε τοὺς ἄνδρας, οὐ κατέχειν ὤφειλεν αὐτοὺς μετὰ τῶν ἀπολουμένων, ἀλλὰ παραδοῦναι τοῖς ἀπιοῦσι τῶν Ἑλλήνων. (865e) δὲ λοιπὸν ἦν τῶν αἰτίων εἰπεῖν, « ἴσως δὲ ἀπολουμένους κατεῖχε, » Καὶ τοῦτ´ ἀνῄρηκεν συγγραφεύς, οἷς περὶ τῆς φιλοτιμίας τοῦ Λεωνίδου κατὰ λέξιν εἴρηκε· « Ταῦτα δὲ δὴ ἐπιλεγόμενον Λεωνίδεα καὶ βουλόμενον καταθέσθαι κλέος μούνων Σπαρτιητέων ἀποπέμψαι τοὺς συμμάχους μᾶλλον τῇσι γνώμῃσι διενεχθέντας. » Ὑπερβολὴ γὰρ εὐηθείας ἦν, ἧς ἀπήλαυνε δόξης τοὺς συμμάχους (865f) κατέχειν μεθέξοντας τοὺς πολεμίους. Ὅτι τοίνυν οὐ διεβέβλητο τοῖς Θηβαίοις Λεωνίδας, ἀλλὰ καὶ φίλους ἐνόμιζε βεβαίους, ἐκ τῶν πεπραγμένων δῆλόν ἐστι. Καὶ γὰρ παρῆλθεν εἰς Θήβας ἄγων τὸ στράτευμα καὶ δεηθεὶς ἔτυχεν οὗ μηδὲ εἷς ἄλλος, ἐν τῷ ἱερῷ κατακοιμηθῆναι τοῦ Ἡρακλέους, καὶ τὴν ὄψιν ἣν εἶδεν ὄναρ ἐξήγγειλε τοῖς Θηβαίοις· ἔδοξε γὰρ ἐν θαλάσσῃ πολὺν ἐχούσῃ καὶ τραχὺν κλύδωνα τὰς ἐπιφανεστάτας καὶ μεγίστας πόλεις τῆς Ἑλλάδος ἀνωμάλως διαφέρεσθαι καὶ σαλεύειν, τὴν δὲ Θηβαίων ὑπερέχειν τε πασῶν καὶ μετέωρον ἀρθῆναι πρὸς τὸν οὐρανὸν εἶτ´ ἐξαίφνης ἀφανῆ γενέσθαι· καὶ ταῦτα μὲν ἦν ὅμοια τοῖς ὕστερον χρόνῳ πολλῷ συμπεσοῦσι περὶ τὴν πόλιν. [865] et y avaient combattu avec les Spartiates et les Thébains. (865a) Mais la fortune n'avait pas secondé leur courage. Telle est l'impartialité de cet historien, qu'après avoir dit que les Spartiates, se voyant abandonnés de tous leurs alliés, auraient bien pu entrer en composition avec l'ennemi, il cherche ensuite à ternir par des soupçons injustes et des imputations odieuses l'exploit le plus brillant des Thébains, qu'il ne pouvait nier ni détruire. « Les alliés de Sparte, dit-il, que Léonidas avait congédiés, s'en retournèrent dans leur pays. Les Thespiens seuls et les Thébains restèrent avec les Spartiates. (865b) Les Thébains, il est vrai, le firent malgré eux: Léonidas les retint auprès de lui comme otages. Les Thespiens restèrent de leur plein gré ; ils déclarèrent qu'ils n'abandonneraient jamais Léonidas et les troupes qui marchaient sous ses ordres. » Ne décèle-t-il pas dans ce récit une inimitié formelle contre les Thébains, en les calomniant avec autant de fausseté que d'injustice, sans chercher même à rendre sa calomnie vraisemblable, sans craindre que sa conscience ne lui reproche les contradictions dans lesquelles il tombe en si peu de lignes ? Après avoir dit que Léonidas, (865c) voyant que les alliés manquaient de courage et craignaient le danger, leur ordonna de se retirer, il ajoute presque aussitôt qu'il retint les Thébains malgré eux. Mais n'est-il pas plus vraisemblable qu'il les aurait congédiés quand même ils auraient voulu rester, s'il les eût soupçonnés de favoriser les Perses? Dès qu'il ne retenait pas ceux qui manquaient de courage, à quoi bon laisser parmi les combattants des gens dont la fidélité lui était suspecte? Un roi de Sparte, un général de la Grèce avait-il donc assez peu de sens pour retenir comme otages quatre cents hommes armés, tandis qu'il n'en avait lui-même que trois cents, et que les ennemis étaient prêts à l'attaquer en tête et en queue ? En supposant même que d'abord (865d) il les eût menés à sa suite pour lui servir d'otages, il est du moins très vraisemblable que dans cette dernière extrémité ils se seraient retirés, sans s'embarrasser de la défense de Léonidas, ou que Léonidas lui-même eût plus craint de se voir enveloppé par les Thébains que par les Barbares. D'ailleurs n'eût-il pas été ridicule que Léonidas, qui voyait sa mort certaine, ordonnât aux autres Grecs de se retirer, et qu'il le défendit aux Thébains afin de les conserver aux Grecs? S'il les menait à sa suite comme autant d'otages ou plutôt comme des esclaves, il ne devait pas les retenir parmi ceux qui se destinaient à la mort, mais les remettre entre les mains des Grecs qui se retiraient. (865e) Il avait, dira-t-on, un autre motif; c'était de les faire périr avec lui ; mais Hérodote va au-devant de cette raison, en prêtant à Léonidas une autre ambition. «Léonidas, dit-il, faisant réflexion sur cet oracle, et voulant assurer aux Spartiates toute la gloire de ce combat, il renvoya les autres Grecs par ce seul motif, et non parce qu'ils étaient d'un avis différent du sien. » C'eût été le comble de la folie que de retenir des ennemis pour leur faire partager une gloire dont il privait ses alliés. (865f) Au reste, il est certain, par les faits mêmes, que Léonidas, loin de suspecter les Thébains, les regardait comme des alliés fidèles, car il traversa avec son armée la ville de Thèbes, et on lui accorda de passer la nuit dans le temple d'Hercule, faveur que personne avant lui n'avait obtenue. Il leur raconta le matin la vision qu'il y avait eue. Il avait cru voir au milieu d'une mer très agitée les principales villes de la Grèce flotter d'une manière inégale ; celle de Thèbes s'élevait au-dessus de toutes les autres, et touchait presque aux cieux; mais elle avait disparu tout à coup. Ce fut une espèce de prédiction de ce qui arriva longtemps après à cette ville.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 21/11/2007