HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales, De la malignité d'Hérodote

Page 864

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[864] Θυρέας ἥπτοντο πάλιν τρόπον ἄλλον ἀντελαμβάνοντο καὶ (864a) παρηνώχλουν Λακεδαιμονίοις, μέγα βλάψαι δυνάμενοι τοὺς Ἕλληνας, εἰ μὴ παρῆκαν εἰς Πλαταιὰς ἐκείνους ἐκστρατεῦσαι τοσούτοις ὁπλίταις; Ἀλλ´ Ἀθηναίους γε μεγάλους ἐνταῦθα τῷ λόγῳ πεποίηκε καὶ σωτῆρας ἀνηγόρευκε τῆς Ἑλλάδος· ὀρθῶς γε ποιῶν καὶ δικαίως, εἰ μὴ πολλὰ καὶ βλάσφημα προσῆν τοῖς ἐπαίνοις. Νῦν δὲ προδοθῆναι μὲν ἂν λέγων ὑπὸ τῶν ἄλλων Ἑλλήνων Λακεδαιμονίους, « Μονωθέντας δ´ ἂν καὶ ἀποδεξαμένους ἔργα μεγάλα ἀποθανεῖν γενναίως, πρὸ τούτου ὁρῶντας καὶ τοὺς ἄλλους Ἕλληνας μηδίζοντας ὁμολογίῃ ἂν χρήσασθαι πρὸς Ξέρξεα, » δῆλός ἐστιν οὐ τοῦτο λέγων εἰς τὸν Ἀθηναίων ἔπαινον, ἀλλ´ (864b) Ἀθηναίους ἐπαινῶν ἵνα κακῶς εἴπῃ τοὺς ἄλλους ἅπαντας. Τί γὰρ ἄν τις ἔτι δυσχεραίνοι, Θηβαίους ἀεὶ καὶ Φωκέας πικρῶς αὐτοῦ καὶ κατακόρως ἐξονειδίζοντος, ὅπου καὶ τῶν προκινδυνευσάντων ὑπὲρ τῆς Ἑλλάδος τὴν γενομένην μὲν οὐ, γενομένην δ´ ἄν, ὡς αὐτὸς εἰκάζει, καταψηφίζεται προδοσίαν; Αὐτοὺς δὲ Λακεδαιμονίους ἐν ἀδήλῳ θέμενος, ἐπηπόρησεν εἴτ´ ἔπεσον ἂν μαχόμενοι τοῖς πολεμίοις εἴτε παρέδωκαν ἑαυτούς, μικροῖς γε νὴ Δία τεκμηρίοις αὐτῶν ἀπιστήσας τοῖς περὶ Θερμοπύλας. (864c) Διηγούμενος δὲ συμπεσοῦσαν ναυαγίαν ταῖς βασιλικαῖς ναυσὶ καὶ ὅτι « Πολλῶν χρημάτων ἐκπεσόντων, Ἀμεινοκλῆς Κρητίνεω Μάγνης ἀνὴρ ὠφελήθη μεγάλως, χρυσία ἄφατα καὶ χρήματα περιβαλόμενος, » οὐδὲ τοῦτον ἄδηκτον παρῆκεν. « Ἀλλ´ μὲν τἄλλα, » φησίν, « οὐκ εὐτυχέων εὑρήμασι μέγα πλούσιος ἐγένετο· ἦν γάρ τις καὶ τοῦτον ἄχαρις συμφορὴ λυπεῦσα παιδοφόνος. » Τοῦτο μὲν οὖν παντὶ δῆλον, ὅτι τὰ χρυσᾶ χρήματα καὶ τὰ εὑρήματα καὶ τὸν ἐκβρασσόμενον ὑπὸ τῆς θαλάσσης πλοῦτον ἐπεισήγαγε τῇ ἱστορίᾳ χώραν καὶ τόπον ποιῶν, ἐν θήσεται τὴν Ἀμεινοκλέους παιδοφονίαν. (864d) Ἀριστοφάνους δὲ τοῦ Βοιωτοῦ γράψαντος ὅτι χρήματα μὲν αἰτήσας οὐκ ἔλαβε παρὰ Θηβαίων, ἐπιχειρῶν δὲ τοῖς νέοις διαλέγεσθαι καὶ συσχολάζειν ὑπὸ τῶν ἀρχόντων ἐκωλύθη δι´ ἀγροικίαν αὐτῶν καὶ μισολογίαν, ἄλλο μὲν οὐδέν ἐστι τεκμήριον· δ´ Ἡρόδοτος τῷ Ἀριστοφάνει μεμαρτύρηκε, δι´ ὧν τὰ μὲν ψευδῶς, τὰ δὲ διὰ κολακείαν, τὰ δὲ ὡς μισῶν καὶ διαφερόμενος τοῖς Θηβαίοις ἐγκέκληκε. Θεσσαλοὺς μὲν γὰρ ὑπ´ ἀνάγκης ἀποφαίνεται (864e) μηδίσαι τὸ πρῶτον, ἀληθῆ λέγων· καὶ περὶ τῶν ἄλλων Ἑλλήνων μαντευόμενος ὡς προδόντων ἂν Λακεδαιμονίους ὑπεῖπεν ὡς « Οὐχ ἑκόντων ἀλλ´ ὑπ´ ἀνάγκης ἁλισκομένων κατὰ πόλεις. » Θηβαίοις δὲ τῆς αὐτῆς ἀνάγκης οὐ δίδωσι τὴν αὐτὴν συγγνώμην. Καίτοι πεντακοσίους μὲν εἰς τὰ Τέμπη καὶ Μναμίαν στρατηγὸν ἔπεμψαν, εἰς δὲ Θερμοπύλας ὅσους ᾔτησε Λεωνίδας, οἳ καὶ μόνοι σὺν Θεσπιεῦσι παρέμειναν αὐτῷ, τῶν ἄλλων ἀπολιπόντων μετὰ τὴν κύκλωσιν. Ἐπεὶ δὲ τῶν παρόδων κρατήσας βάρβαρος (864f) ἐν τοῖς ὅροις ἦν καὶ Δημάρατος Σπαρτιάτης διὰ ξενίας εὔνους ὢν Ἀτταγίνῳ τῷ προεστῶτι τῆς ὀλιγαρχίας διεπράξατο φίλον βασιλέως γενέσθαι καὶ ξένον, οἱ δ´ Ἕλληνες ἐν ταῖς ναυσὶν ἦσαν, πεζῇ δ´ οὐδεὶς προσήλαυνεν, οὕτω προσεδέξαντο τὰς διαλύσεις ὑπὸ τῆς μεγάλης ἀνάγκης ἐγκαταληφθέντες. Οὔτε γὰρ θάλασσα καὶ νῆες αὐτοῖς παρῆσαν ὡς Ἀθηναίοις, οὔτ´ ἀπωτάτω κατῴκουν ὡς Σπαρτιᾶται τῆς Ἑλλάδος ἐν μυχῷ, μιᾶς δ´ ἡμέρας ὁδὸν καὶ ἡμισείας ἀπέχοντι τῷ Μήδῳ συστάντες ἐπὶ τῶν στενῶν [864] Que ne s'emparaient-ils de nouveau de celui de Thyrée? Que ne cherchaient-ils d'autres moyens de nuire aux (864a) Spartiates, puisqu'en empêchant un si grand nombre de braves combattants de se rendre à Platée, ils auraient porté à toute la Grèce le coup le plus funeste ? Il relève beaucoup, dans cette partie de son histoire, le mérite des Athéniens, qu'il appelle les sauveurs de la Grèce ; et l'on ne pourrait qu'applaudir à cet éloge s'il n'y mêlait des reproches amers contre d'autres peuples. Quand il dit que les Lacédémoniens, trahis et abandonnés par les Grecs, aimèrent mieux mourir glorieusement, après avoir fait les plus grands exploits, plutôt que de voir les autres peuples favoriser les Perses et faire alliance avec Xerxès, n'est-il pas évident qu'en faisant plus haut l'éloge des Athéniens, (864b) il voulait moins les louer qu'en prendre occasion de blâmer les autres Grecs? Après cela, qui pourrait se plaindre des injures sanglantes dont il accable les peuples de la Béotie et de la Phocide, quand il accuse d'une trahison que n'exista jamais que dans ses conjectures ceux qui se sont sacrifiés pour le salut de la Grèce ? Par rapport aux Spartiates eux-mêmes, il donne lieu de douter s'ils sont morts en combattant ou s'ils se sont rendus à l'ennemi, ne les distinguant que par des marques bien faibles de ceux qui périrent aux Thermopyles. (864c) En racontant le naufrage de la flotte des Perses, qui y perdirent des richesses immenses, il dit : « Aminoclès de Magnésie, fils de Crétine, gagna beaucoup à cet accident, par la quantité prodigieuse d'or et d'argent qu'il en recueillit. » Mais il n'a pu s'empêcher de lui lancer en passant un trait de sa malice. « Ce naufrage le rendit très riche; jusqu'alors il n'avait pas été heureux; il était même dans une affliction cruelle, parce qu'il avait eu le malheur de tuer son fils. » Il est évident qu'il n'a parlé de ces trésors, de ces vases précieux, de toutes ces richesses que la mer avait rejetées sur le rivage, qu'afin d'avoir une occasion de placer dans son histoire le meurtre qu'Aminoclès avait fait de son fils. (864d) Aristophane le Béotien a écrit qu'il avait demandé de l'argent aux Thébains, qui le lui avaient refusé; qu'ayant voulu ouvrir une école de littérature pour les jeunes gens de la ville, les magistrats l'en avaient empêché, tant ils étaient grossiers et ennemis des lettres. Il n'en donne d'ailleurs aucune autre preuve. Mais Hérodote confirme le rapport d'Aristophane; en chargeant les Thébains d'imputations dont les unes sont fausses, les autres dictées par la prévention, d'autres enfin par la haine et par l'envie de médire. Il dit que les Thessaliens, au commencement de la guerre, se trouvèrent dans la nécessité (864e) de favoriser les Perses ; et en cela il dit vrai. Par rapport aux autres Grecs, devinant qu'ils devaient abandonner les Lacédémoniens, il convient qu'ils y furent forcés, parce qu'on prenait leurs villes l'une après l'autre. Mais il n'excuse pas les Thébains par le même motif de nécessité, quoiqu'ils eussent envoyé cinq cents hommes à Tempé, sous la conduite du général Mnamias, et aux Thermopyles, autant que Léonidas en avait demandé. Ils furent les seuls, avec les Thespiens, qui tinrent ferme dans ce dernier poste; tous les autres abandonnèrent le roi de Sparte dès qu'ils virent que les Perses avaient fait le tour par les derrières. Les Barbares, ayant forcé les passages, gagnèrent le haut des montagnes et entrèrent sur les terres (864f) des Thébains. Alors le Lacédémonien Démarate fit connaître au roi de Perse Attaginus, son ami, chef du parti oligarchique, et lui obtint sa protection. Les Grecs étaient alors sur leurs vaisseaux, et il n'y avait sur terre aucun corps de troupes qui fît face à l'ennemi. Forcés de céder à cette nécessité pressante, ils firent un traité avec les Barbares. Ils n'avaient pas une mer ni des vaisseaux comme les Athéniens ; ils n'étaient pas, comme les Spartiates, situés dans l'endroit le plus reculé de la Grèce. Éloignés seulement d'une journée et demie de chemin du camp des Perses, ils s'étaient postés à l'entrée de leurs défilés,


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Dernière mise à jour : 21/11/2007