HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales, Que signifie le mot EI gravé sur la porte du temple de Delphes ?

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[387] αἰσθάνονται δήπου καὶ λύκοι καὶ κύνες καὶ ὄρνιθες· (387a) ὅτι δ´ « εἰ ἡμέρα, φῶς ἔστιν » , οὐδὲν ἄλλο συνίησι πλὴν ἄνθρωπος, ἡγουμένου καὶ λήγοντος ἐμφάσεώς τε καὶ συναρτήσεως τούτων πρὸς ἄλληλα καὶ σχέσεως καὶ διαφορᾶς μόνος ἔχων ἔννοιαν, ἐξ ὧν αἱ ἀποδείξεις τὴν κυριωτάτην ἀρχὴν λαμβάνουσιν. Ἐπεὶ τοίνυν φιλοσοφία μὲν περὶ ἀλήθειάν ἐστιν ἀληθείας δὲ φῶς ἀπόδειξις ἀποδείξεως δ´ ἀρχὴ τὸ συνημμένον, εἰκότως τοῦτο συνέχουσα καὶ ποιοῦσα δύναμις ὑπὸ σοφῶν ἀνδρῶν τῷ μάλιστα τὴν ἀλήθειαν ἠγαπηκότι θεῷ καθιερώθη. Καὶ μάντις μὲν (387b) θεὸς μαντικὴ δὲ τέχνη περὶ τὸ μέλλον ἐκ τῶν παρόντων παρῳχημένων· οὐδενὸς γὰρ οὔτ´ ἀναίτιος γένεσις οὔτ´ ἄλογος πρόγνωσις· ἀλλ´ ἐπεὶ πάντα τοῖς τε γεγονόσι τὰ γιγνόμενα τά τε γενησόμενα τοῖς γιγνομένοις ἕπεται καὶ συνήρτηται κατὰ διέξοδον ἀπ´ ἀρχῆς εἰς τέλος περαίνουσαν, τὰς αἰτίας εἰς ταὐτὸ συνδεῖν τε πρὸς ἄλληλα καὶ συμπλέκειν φυσικῶς ἐπιστάμενος οἶδε καὶ προλέγει « τά τ´ ἐόντα τά τ´ ἐσσόμενα πρό τ´ ἐόντα. » Καὶ καλῶς Ὅμηρος πρῶτον ἔταξε τὰ παρόντα εἶτα τὸ μέλλον καὶ τὸ παρῳχημένον· ἀπὸ γὰρ τοῦ ὄντος συλλογισμὸς κατὰ τὴν τοῦ συνημμένου δύναμιν, ὡς « εἰ τόδ´ ἐστί, τόδε προηγεῖται » καὶ πάλιν « εἰ τόδ´ ἐστί, τόδε (387c) γενήσεται. » Τὸ γὰρ τεχνικὸν καὶ λογικὸν ὥσπερ εἴρηται γνῶσις ἀκολουθίας, τὴν δὲ πρόσληψιν αἴσθησις τῷ λόγῳ δίδωσιν. Ὅθεν, εἰ καὶ γλίσχρον εἰπεῖν, οὐκ ἀποστρέψομαι τοῦτον εἶναι τὸν τῆς ἀληθείας τρίποδα τὸν λόγον, ὃς τὴν τοῦ λήγοντος πρὸς τὸ ἡγούμενον ἀκολουθίαν θέμενος εἶτα προσλαβὼν τὴν ὕπαρξιν ἐπάγει τὸ συμπέρασμα τῆς ἀποδείξεως. Τὸν οὖν Πύθιον, εἰ δὴ μουσικῇ τερπόμενος ἥδεται καὶ κύκνων φωναῖς καὶ κιθάρας ψόφοις, τί θαυμαστόν ἐστι διαλεκτικῆς φιλίᾳ τοῦτ´ ἀσπάζεσθαι τοῦ λόγου τὸ μέρος καὶ ἀγαπᾶν, μάλιστα καὶ πλείστῳ (387d) προσχρωμένους ὁρᾷ τοὺς φιλοσόφους; δ´ Ἡρακλῆς οὔπω τὸν Προμηθέα λελυκὼς οὐδὲ τοῖς περὶ τὸν Χείρωνα καὶ Ἄτλαντα σοφισταῖς διειλεγμένος ἀλλὰ νέος ὢν καὶ κομιδῇ Βοιώτιος ἀναιρῶν τὴν διαλεκτικὴν καὶ καταγελῶν τοῦ « εἰ τὸ πρῶτον, τὸ δεύτερον » ὑποσπᾶν ἔδοξε βίᾳ τὸν τρίποδα καὶ διαμάχεσθαι πρὸς τὸν θεὸν ὑπὲρ τῆς τέχνης· ἐπεὶ προϊών γε τῷ χρόνῳ καὶ οὗτος ἔοικε μαντικώτατος ὁμοῦ γενέσθαι καὶ διαλεκτικώτατος. » Παυσαμένου δὲ τοῦ Θέωνος Εὔστροφον Ἀθηναῖον οἶμαι τὸν εἰπόντα εἶναι πρὸς ἡμᾶς « Ὁρᾷς, ὡς ἀμύνει τῇ διαλεκτικῇ Θέων προθύμως, μονονοὺ τὴν λεοντῆν ἐπενδυσάμενος; (387e) οὕτως οὐδ´ ἡμᾶς τοὺς πάντα συλλήβδην πράγματα καὶ φύσεις καὶ ἀρχὰς θείων ὁμοῦ καὶ ἀνθρωπείων ἐν ἀριθμῷ τιθεμένους καὶ πολὺ μάλιστα τῶν καλῶν καὶ τιμίων τοῦτον ἡγεμόνα ποιουμένους καὶ κύριον εἰκὸς ἡσυχίαν ἄγειν, ἀλλ´ ἀπάρξασθαι τῷ θεῷ τῆς φίλης μαθηματικῆς, αὐτὸ μὲν ἐφ´ ἑαυτοῦ μήτε δυνάμει μήτε μορφῇ μήτε τῷ ῥήματι τὸ Ε τῶν ἄλλων στοιχείων διαφέρειν ἡγουμένους, ὡς δὲ μεγάλου πρὸς τὰ ὅλα καὶ κυρίου σημεῖον ἀριθμοῦ προτετιμῆσθαι τῆς πεμπάδος, ἀφ´ οὗ τὸ ἀριθμεῖν οἱ σοφοὶ πεμπάζειν ὠνόμαζον. » Ταῦτα δὲ πρὸς ἡμᾶς ἔλεγεν οὐ (387f) παίζων Εὔστροφος, ἀλλ´ ἐπεὶ τηνικαῦτα προσεκείμην τοῖς μαθήμασιν ἐμπαθῶς, τάχα δὴ μέλλων εἰς πάντα τιμήσειν τό « μηδὲν ἄγαν » ἐν Ἀκαδημείᾳ γενόμενος. Εἶπον οὖν κάλλιστα τὸν Εὔστροφον τῷ ἀριθμῷ λύειν τὴν ἀπορίαν. [387] Les loups, les chiens et les oiseaux (387a) connaissent le jour et la lumière, mais ils ne savent pas qu'il est jour dès que la lumière paraît. Cette connaissance est réservée à l'homme, parce que lui seul a l'idée de l'antécédent et du conséquent, de leur valeur et de la liaison qu'ils ont l'un avec l'autre, de leur rapport et de leur différence ; et de ces propriétés dérive le premier principe de toutes les démonstrations. « Puis donc que la vérité est l'objet de la philosophie, que le moyen de connaître la vérité est la démonstration, et que toute démonstration a pour principe la connexité des propositions, les premiers sages n'ont-ils pas eu raison de consacrer au dieu qui aime le plus la vérité le terme qui renferme et explique cette liaison? Apollon (387b) est devin ; et l'art de la divination a pour objet de prédire l'avenir d'après le présent et le passé. Il n'est rien dont l'existence n'ait sa cause, et la prescience sa raison. Le présent a une liaison naturelle avec le passé, et l'avenir avec le présent. L'un suit nécessairement de l'autre, par une succession qui se continue depuis l'origine des choses jusqu'à leur fin. Celui qui connaît les causes naturelles de ces trois termes de l'existence, et qui peut embrasser leurs rapports mutuels, celui-là sait et peut annoncer "Le présent, l'avenir et les choses passées". « C'est avec raison qu'Homère a d'abord mis le présent, ensuite l'avenir, et enfin le passé; car c'est du présent que, par la connexité des propositions entre elles, dépendent les raisonnements suivants : si telle chose est, telle autre a précédé ; si cela est, telle chose (387c) arrivera. Car tout l'art de la dialectique consiste, comme je l'ai déjà dit, à bien connaître la liaison de la conséquence avec les prémisses. Pour celles-ci, les sens tout seuls peuvent en donner la connaissance. Aussi, quoique la comparaison puisse paraître un peu commune, je ne craindrai pas de dire que le raisonnement est le trépied de la vérité ; qu'établissant d'abord le rapport de l'antécédent avec le conséquent, et le liant avec la question proposée, il en tire une conclusion évidente. Faut-il donc s'étonner qu'Apollon, qui aime la musique, qui se plaît au chant des cygnes et au son des instruments, ait, par amour pour la dialectique, adopté de préférence une conjonction (387d) qu'il voit si souvent employée par les philosophes? Hercule, avant qu'il eût délié Prométhée et conversé avec les sophistes Chiron et Atlas, lorsqu'il était encore très jeune et un véritable Béotien, entreprit d'abolir la dialectique ; et se moquant de cet axiome : « Si l'antécédent est vrai, le conséquent l'est aussi, » il enleva, dit-on, de force le trépied, et voulut se battre pour la dialectique avec Apollon. Mais, dans un âge plus mûr, il devint lui-même très habile dans cet art et dans celui de la divination. » Théon ayant cessé de parler, ce fut, je crois, l'Athénien Eustrophe qui m'adressa la parole : « Voyez-vous, dit-il, avec quel zèle Théon a défendu la dialectique ? Il ne lui manquait que d'être revêtu de la peau du lion. (387e) Mais vous convient-il de rester sans réplique, à vous qui rapportez an nombre tous les êtres, toutes les essences et les principes des choses divines et humaines ; qui le regardez comme la cause première et absolue des substances les plus belles et les plus précieuses; qui voulez offrir au dieu de ce temple les prémices de la géométrie, cette science qui vous est si chère, et prouver que la lettre E ne diffère en rien des autres, ni par sa vertu, ni par sa forme, ni par sa signification ; manque le privilège glorieux qui la distingue, c'est qu'elle désigne le nombre cinq, qui a un si grand empire sur toute la nature, et dont les sages ont tiré le terme qui signifie compter ? » Eustrophe disait cela (387f) sans plaisanter, et voulait, je crois, faire honneur aux mathématiques, qu'il savait que j'étudiais alors avec passion, sans oublier cependant, comme disciple de l'Académie, cette célèbre maxime : "Rien de trop". Voici donc la réponse que je lui fis : Il est vrai qu'Eustrophe a fort bien éclairci la difficulté par le nombre.


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Dernière mise à jour : 14/11/2007