[5] Ἑξῆς δὲ σκεπτέον καὶ τὰ κατὰ τὸ πρός τι, πῶς μὲν
πρὸς τὴν πρόνοιαν ἡ εἱμαρμένη ἔχει, πῶς δὲ πρὸς τὴν
τύχην καὶ τό γ´ ἐφ´ ἡμῖν καὶ τὸ ἐνδεχόμενον καὶ ὅσα τοιαῦτα·
πρὸς δὲ τούτῳ διωρίσθω, πῆ μὲν ἀληθὲς πῆ δὲ ψεῦδος τό
‘πάντα καθ´ εἱμαρμένην.’ εἰ μὲν οὖν τὸ ἐν τῇ εἱμαρμένῃ
πάντα περιέχεσθαι δηλοῖ, συγχωρητέον εἶναι ἀληθές·
εἴ θ´ ὅσα περὶ ἀνθρώπους εἴτε κατὰ γῆν ἅπαντα εἴτε κατ´
οὐρανὸν γινόμενα βούλεταί τις ἐν τῇ εἱμαρμένῃ τίθεσθαι,
καὶ ταῦθ´ ὡς πρὸς τὸ παρὸν συγκεχωρήσθω· εἰ δ´, ὅπερ
καὶ μᾶλλον ἐμφαίνει, τὸ καθ´ εἱμαρμένην οὐχ ἅπαντα,
ἀλλ´ αὐτὸ μόνον τὸ ἑπόμενον αὐτῇ σημαίνει, οὐ πάντα
ῥητέον καθ´ εἱμαρμένην, οὐδ´ εἰ καθ´ εἱμαρμένην πάντα.
οὐδὲ γὰρ νόμιμα οὐδὲ κατὰ νόμον πάνθ´ ὁπόσα περιείληφεν
ὁ νόμος· καὶ γὰρ προδοσίαν καὶ λιποταξίαν καὶ μοιχείαν
καὶ πολλὰ ἕτερα τοιαῦτα περιλαμβάνει, ὧν οὐδὲν
ἄν τις εἴποι νόμιμον, ὁπότ´ οὐδὲ τὸ ἀριστεῦσαι ἢ τυραννοκτονῆσαι
ἤ τι ἄλλο κατορθῶσαι φαίην ἂν ἔγωγε νόμιμον.
τὸ μὲν γὰρ δὴ νόμιμον πρόσταγμα νόμου ἐστί· τὰ
δ´ εἴπερ ὁ νόμος προστάττει, πῶς οὐκ ἂν ἀπειθοῖεν καὶ
παρανομοῖεν οἵ γε μὴ ἀριστεύοντες καὶ τυραννοκτονοῦντες
καὶ ὅσοι τὰ τοιαῦτα μὴ κατορθοῦσιν; ἢ πῶς, εἰ παράνομοι
οἵδε, οὐ δίκαιον κολάζειν τοὺς τοιούτους; εἴ γε μὴν
ταῦτα λόγον οὐκ ἔχει, μόνα ῥητέον νόμιμά τε καὶ κατὰ
νόμον τὰ ὑπὸ τοῦ νόμου ὁρισθέντ´ ἐπὶ τοῖς ὁπωσοῦν πραττομένοις·
μόνα δ´ εἱμαρμένα καὶ καθ´ εἱμαρμένην τὰ ἀκόλουθα
τοῖς ἐν τῇ θείᾳ διατάξει προηγησαμένοις. ὥστε
πάντα μὲν τὰ γινόμεν´ ἡ εἱμαρμένη περιλαμβάνει, πολλὰ
δὲ τῶν ἐν αὐτῇ καὶ σχεδὸν ὅσα προηγεῖται οὐκ ὀρθὸν
λέγειν καθ´ εἱμαρμένην.
| [5] Il faut maintenant considérer quelles sont les diverses
relations du Destin avec la Providence, avec la Fortune, avec
ce qui est en notre pouvoir, avec ce qui est contingent, et
avec les autres choses semblables. Il faut, en outre, déterminer
en quel sens est vrai, en quel sens est faux cet
aphorisme : « Tout selon le Destin ». Si cela veut dire
que tout est contenu dans le Destin, il faut concéder que la
proposition est vraie. Si l'on prétend même que tout ce qui
regarde les hommes, tout ce qui se fait sur la terre et même
dans le ciel, soit encore attribué au Destin, c'est ce que nous
pouvons accorder aussi, pour le moment. Mais si, par une
interprétation plus vraisemblable, cette formule signifie
que tout n'est pas réglé par le Destin, qu'il règle seulement
les choses dépendantes de lui, alors il ne sera pas admis
que tout soit fait par le Destin, bien qu'il embrasse tout.
Car on ne saurait, non plus, appeler légal ni accompli selon
la loi tout ce que comprend la loi. La trahison, la désertion,
l'adultère, et beaucoup d'autres actes semblables y
sont renfermés ; et certes, aucun d'eux ne saurait être considéré
comme légal, puisque, pour ma part, je ne qualifierai
pas de ce titre un trait de bravoure, le meurtre d'un tyran, et
les autres exploits de ce genre. Une chose est légale quand
elle satisfait à une prescription de la loi. Or si vous regardez
ces actes comme prescriptions de la loi, on lui désobéira,
on la transgressera, quand on ne fera pas de traits de
bravoure, quand on n'égorgera pas de tyran, quand on ne
réussira pas dans quelque exploit pareil. Ou bien, si ce sont
là des actes illégaux, la justice ne demande-t-elle pas qu'ils
soient châtiés? S'ils n'ont pas leur raison d'être, il ne faut
appeler légal et accompli selon la loi, que ce qui a été déterminé
par elle dans quelque espèce d'actions que ce puisse
être. De même il n'y a de fatal, de fait selon le Destin, que
les choses qui sont une conséquence d'une disposition divine
antérieure. Ainsi le Destin comprend tout ce qui existe.
Mais bien des choses dans ce nombre, et, entre autres, presque
toutes celles qui se rattachent à des causes précédentes,
ne doivent pas être considérées comme faites selon le Destin.
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