[3] Πάλιν γε μὴν τὴν κατ´ ἐνέργειαν εἱμαρμένην ἀναλαβόντες
λέγωμεν· περὶ γὰρ ταύτην τὰ πολλὰ ζητήματα
φυσικά τε καὶ ἠθικὰ καὶ διαλεκτικὰ τυγχάνει ὄντα. τίς
. μὲν οὖν ἐστιν, ἐπιεικῶς ἀφώρισται· ὁποία δ´ ἐστίν, ἑξῆς
ῥητέον, εἰ καὶ πολλοῖς ἄτοπον φαίνεται. | ἀπείρων γὰρ
ἐξ ἀπείρου καὶ εἰς ἄπειρον 〈ὄντων〉 τῶν γινομένων τὰ
πάντα περιβαλοῦς´ ἐν κύκλῳ ἡ εἱμαρμένη οὐκ ἄπειρος
ἀλλὰ πεπερασμένη ἐστίν· οὔτε γὰρ νόμος οὔτε λόγος οὔτε
τι θεῖον ἄπειρον ἂν εἴη. ἔτι δ´ ἂν μάθοις τὸ λεγόμενον
νοήσας τήν τε ὅλην περίοδον καὶ τὸν σύμπαντα χρόνον,
‘ὅταν τῶν ὀκτὼ περιόδων’ ὥς φησιν ὁ Τίμαιος ‘τὰ
πρὸς ἄλληλα συμπερανθέντα τάχη σχῇ κεφαλήν, τῷ 〈τοῦ〉
ταὐτοῦ καὶ ὁμοίως ἰόντος ἀναμετρηθέντα κύκλῳ.’ ἐν γὰρ
τούτῳ τῷ χρόνῳ ὡρισμένῳ τ´ ὄντι καὶ θεωρουμένῳ πάνθ´
ὅσα τε κατ´ οὐρανὸν ἅ τ´ ἐπὶ τὴν γῆν ἐξ ἀνάγκης ἄνωθεν
συνίσταται, πάλιν μὲν εἰς τὸ αὐτὸ καταστήσεται, πάλιν δ´
ἐξ ἀρχῆς ὅλα κατὰ τὰ αὐτὰ ὡσαύτως ἀποδοθήσεται. μόνη
γοῦν ἡ κατ´ οὐρανὸν σχέσις αὐτή τε πρὸς ἑαυτὴν κατὰ
πάντα τεταγμένη πρός τε τὴν γῆν καὶ πρὸς τὰ ἐπίγεια
πάντα διὰ μακρῶν περιόδων πάλιν ἐπανήξει ποτέ· αἵ τε
μετ´ αὐτὴν ἐφεξῆς καὶ ἐχόμεναι ἀλλήλαις ἐχομένως
παρέσονται, ἑκάστη τὰ αὑτῆς ἐξ ἀνάγκης φέρουσαι. ἔστω
δὲ πρὸς τὸ σαφὲς τῶν περὶ ἡμᾶς νῦν ὄντων, ὅτι οὐ συμβαίνει
ἀπὸ τῶν οὐρανίων ὡς πάντων αἰτιῶν ὄντων καὶ
τὸ ἐμὲ γράφειν νυνὶ τάδε καὶ ὡδὶ σέ τε πράττειν ἅπερ
καὶ ὅπως τυγχάνεις πράττων· πάλιν τοίνυν ἐπειδὰν ἡ
αὐτὴ ἀφίκηται αἰτία, τὰ αὐτὰ καὶ ὡσαύτως οἱ αὐτοὶ γενόμενοι
πράξομεν, οὕτω δὲ καὶ πάντες ἄνθρωποι· καὶ τά
θ´ ἑξῆς κατὰ τὴν ἑξῆς αἰτίαν γενήσεται καὶ πραχθήσεται,
καὶ πάνθ´ ὅσα {καὶ} κατὰ μίαν τὴν ὅλην περίοδον καὶ
καθ´ ἑκάστην τῶν ὅλων, ὡσαύτως ἀποδοθήσεται. φανερὸν
τοίνυν ἤδη ὅ τι ἔφαμεν, τὴν εἱμαρμένην ἄπειρον τρόπον
τινὰ οὖσαν μὴ ἄπειρον εἶναι, καὶ τό γε ῥηθέν, ὅτι κύκλος
τίς ἐστι, μετρίως που κατῶπται· ὡς γὰρ καὶ ἡ τοῦ κύκλου
κίνησις ὅ τε ταύτην παραμετρῶν χρόνος κύκλος τίς ἐστιν,
οὕτω καὶ τῶν κατὰ κύκλον γινομένων ὁ λόγος κύκλος ἂν
νομισθείη.
| [3] Revenons maintenant sur nos pas, et parlons du Destin
comme d'une force agissante. Il se trouve donner lieu, sous ce
point de vue, à plusieurs recherches de physique, de morale
et de logique. Quelle est sa nature? Nous l'avons suffisamment
déterminé. Quelles sont ses propriétés? C'est ce qu'il
faut développer maintenant, tout absurde que cette prétention
paraisse à bien des gens.
Les choses infinies qui se sont produites depuis l'infinité
de siècles et qui se produiront dans une infinité d'autres,
sont toutes renfermées, comme en un cercle, dans le Destin.
Pourtant le Destin n'est pas lui-même infini, mais déterminé ;
attendu que ni une loi, ni une parole, ni quoi que ce
soit de divin ne saurait être infini. Vous comprendrez encore
mieux ce que j'avance, si vous pensez à la révolution générale
du monde, à toute la durée du temps : « Le nombre
parfait du temps est rempli, (dit Platon dans le Timée), la
grande année parfaite est révolue, lorsque toutes les huit
révolutions, de vitesses différentes, venant à s'achever ensemble,
se retrouvent comme au premier point de départ,
après un temps mesuré sur a révolution de ce qui reste toujours
le même et a une marche uniforme.» Dans cet espace de temps,
qui est déterminé et que perçoit notre intelligence,
ce qui au ciel et sur la terre subsiste en vertu
d'une nécessité primordiale, sera reconstitué dans le même
état; et de nouveau toutes choses seront exactement rétablies
selon leurs anciennes conditions. Il n'existe donc qu'un seul
grand Tout. C'est le Ciel, dont l'ensemble, ordonné d'une
manière générale par rapport et à lui-même, et à la terre et
à tous les corps terrestres, doit, après de longs espaces de
temps, se représenter un jour. A sa suite reviendront régulièrement
les périodes qui s'y rattachent; et toutes, par une
force invincible, se représenteront aussi, amenant les
mêmes faits en vertu de la même nécessité.
Supposons, afin de rendre la chose claire en ce qui nous
regarde, que ce soit par l'effet d'une disposition céleste,
présidant à tout résultat possible, que je vous écris en ce
moment ces lignes, et que vous faites ce que vous vous
trouvez faire à cette heure. Eh bien, quand sera revenue la
même cause, avec elle reviendront les mêmes effets, et nous
reparaîtrons pour accomplir les mêmes actes. Ainsi en sera-t-il
également pour tous les hommes. Ce qui suivra ne
pourra manquer d'obéir à une cause subséquente et pour
les créations et pour les actes. Enfin ce qui aura été opéré
dans une révolution entière s'opèrera exactement par une
révolution semblable. Il est donc évident, comme nous
l'avons dit, que le Destin, qui est en quelque sorte infini,
ne l'est pourtant pas en réalité ; et l'on s'explique suffisamment
la justesse de la définition que nous en avons donnée
quand nous l'avons représenté comme étant un cercle. En
effet, de même que le mouvement circulaire et la durée qui
mesure ce mouvement sont des cercles, de même aussi la
cause de tout ce qui se fait circulairement doit être regardée
comme étant un cercle.
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