[10] Ἐγὼ μὲν οὖν τὰ πρὸς τοῦ Πλάτωνος ταύτῃ τῇ
παροιμίᾳ λαμβάνω. τριττῆς γὰρ οὔσης τῆς προνοίας ἡ
μὲν ἅτε γεννήσασα τὴν εἱμαρμένην τρόπον τινὰ αὐτὴν
περιλαμβάνει, ἡ δὲ συγγεννηθεῖσα τῇ εἱμαρμένῃ πάντως
αὐτῇ συμπεριλαμβάνεται, ἡ δ´ ὡς ὕστερον τῆς εἱμαρμένης
γενομένη κατὰ τὰ αὐτὰ δὴ ἐμπεριέχεται ὑπ´ αὐτῆς,
καθ´ ἃ καὶ τὸ ἐφ´ ἡμῖν καὶ ἡ τύχη εἴρηται. ‘οἷς γὰρ ἂν
συλλάβηται τῆς συνουσίας ἡ τοῦ δαιμονίου δύναμις’,
ὥς φησι Σωκράτης μονονουχὶ θεσμόν τινα καίτοι οὐ
τὸν Ἀδραστείας διεξιὼν πρὸς τὸν Θεάγην, ‘οὗτοί
εἰσιν, ὧν καὶ σὺ ᾔσθησαι· ταχὺ γὰρ παραχρῆμα ἐπιδιδόασιν.’
οὐκοῦν ἐν τούτῳ τὸ μέν ‘συλλαμβάνειν τισὶ τὸ
δαιμόνιον’ κατὰ τὴν τρίτην πρόνοιαν ἀναθετέον, τὸ δέ
‘ταχὺ παραχρῆμα ἐπιδιδόναι’ καθ´ εἱμαρμένην, τὸ δ´ ὅλον
οὐκ ἄδηλον, ὡς αὐτὸ τοῦθ´ εἱμαρμένη τίς ἐστιν. τάχα δ´
ἂν αὖ τῳ πολὺ πιθανώτερον δόξειε καὶ τὴν δευτέραν πρόνοιαν
ὑπὸ τῆς εἱμαρμένης περιέχεσθαι καὶ πάνθ´ ἁπλῶς
τὰ γινόμενα, εἴ γε καὶ ἡ κατ´ οὐσίαν εἱμαρμένη ὀρθῶς
ἡμῖν εἰς τὰς τρεῖς μοίρας διανενέμηται καὶ ὁ τῆς ἁλύσεως
λόγος τὰς περὶ οὐρανὸν περιόδους τοῖς ἐξ ὑποθέσεως ἀποβαίνουσι
συγκαταλέγει. ἀλλὰ περὶ μὲν τούτων οὐκ 〈ἂν〉
ἔγωγ´ ἐπὶ πλέον διενεχθείην πότερον ἐξ ὑποθέσεως λεγόμενα
ἢ ὡς μᾶλλον σὺν εἱμαρμένῃ προκατάρχοντος αὐτῆς
τῆς εἱμαρμένης εἱμαρμένου.
| [10] Pour moi, voici quelle idée je me fais de la doctrine
de Platon. Il existe trois Providences : l'une qui a engendré
le Destin, et qui le comprend jusqu'à un certain point;
l'autre, qui a été engendrée avec le Destin, et qui est totalement
comprise avec celui-ci dans la Providence; enfin, la
troisième, qui a été engendrée après le Destin et qui y est
contenue, comme nous avons dit y être comprises et les
choses qui dépendent de nous, et la Fortune. « Quant aux
hommes avec lesquels s'associe la puissance d'un Génie,
comme dit Socrate (et il applique à peu près en ces termes
à Théagès la sanction imposée par Adrastée), ce sont ceux
que tu sens toi-même; ils se développent avec la plus
grande promptitude. » Dans ce passage les mots : « la puissance
d'un Génie s'associe à certains hommes », doivent
s'entendre de la troisième Providence; ceux-ci : « se développent
avec la plus grande promptitude », doivent s'entendre
du Destin ; et il est évident que le tout ensemble
est le Destin lui-même. Peut-être paraîtrait-il beaucoup
plus vraisemblable de dire, que la seconde Providence aussi
est comprise dans le Destin, ainsi que tout ce qui arrive en
général : si toutefois nous avons eu raison de diviser en trois
parties le Destin considéré comme substance, et si cette idée
de chaîne exprime bien réellement que les évolutions
célestes sont au nombre des opérations qui dépendent d'une
condition posée. Mais à cet égard je ne voudrais pas engager
une discussion prolongée pour savoir si ces opérations
sont réellement soumises a une condition, ou bien si
elles concourent avec le Destin, qui lui-même est subordonné
à une loi fatale.
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