| [4] καὶ καθάπερ τοῦ κωμῳδουμένου Κλέωνος 
  ‘τὼ χεῖρ´ ἐν Αἰτωλοῖς, ὁ νοῦς ἐν Κλωπιδῶν,’
 οὕτω τοῦ πολυπράγμονος ὁ νοῦς ἅμ´ ἐν πλουσίων οἴκοις
 ἐστὶν ἐν δωματίοις πενήτων ἐν αὐλαῖς βασιλέων ἐν θαλάμοις
 νεογάμων· πάντα πράγματα ζητεῖ, τὰ ξένων τὰ
 ἡγεμόνων, οὐδ´ ἀκινδύνως ταῦτα ζητῶν, ἀλλ´ οἷον, εἴ τις
 ἀκονίτου γεύοιτο πολυπραγμονῶν τὴν ποιότητα, φθάσει
 τῆς αἰσθήσεως προανελὼν τὸ αἰσθανόμενον, οὕτως οἱ τὰ
 τῶν μειζόνων κακὰ ζητοῦντες προαναλίσκουσι τῆς γνώσεως
 ἑαυτούς. καὶ γὰρ οἱ τοῦ ἡλίου τὴν ἄφθονόν γε ταύτην
 καὶ κατακεχυμένην ἅπασιν ἀκτῖνα παρορῶντες, αὐτὸν δὲ
 τὸν κύκλον ἀναιδῶς καταβλέπειν καὶ διαστέλλειν τὸ φῶς
 εἴσω βιαζόμενοι καὶ τολμῶντες ἀποτυφλοῦνται. διὸ καλῶς
 Φιλιππίδης ὁ κωμῳδιοποιὸς εἰπόντος αὐτῷ ποτε Λυσιμάχου
 τοῦ βασιλέως ‘τίνος σοι τῶν ἐμῶν μεταδῶ;’ ‘μόνον’
 εἶπεν, ‘ὦ βασιλεῦ, μὴ τῶν ἀπορρήτων.’ τὰ γὰρ ἥδιστα καὶ
 κάλλιστα τῶν βασιλέων ἔξω πρόκειται, τὰ δεῖπνα οἱ
 πλοῦτοι αἱ πανηγύρεις αἱ χάριτες· εἰ δέ τι ἀπόρρητόν ἐστι,
 μὴ προσέλθῃς μηδὲ κινήσῃς. οὐ κρύπτεται χαρὰ βασιλέως
 εὐτυχοῦντος οὐδὲ γέλως παίζοντος οὐδὲ φιλανθρωπίας
 παρασκευὴ καὶ χάριτος· φοβερόν ἐστι τὸ κρυπτόμενον,
 σκυθρωπὸν ἀγέλαστον δυσπρόσιτον, ὀργῆς τινος
 ὑπούλου θησαυρὸς ἢ τιμωρίας βαρυθύμου σκέψις ἢ ζηλοτυπία
 γυναικὸς ἢ πρὸς υἱὸν ὑποψία τις ἢ πρὸς φίλον
 ἀπιστία. φεῦγε τὸ μελαῖνον τοῦτο καὶ συνιστάμενον νέφος·
 οὐ λήσεταί σε βροντῆσαν οὐδ´ ἀστράψαν, ὅταν ἐκραγῇ τὸ
 νῦν κρυπτόμενον.
 | [4] Comme le Cléon de la comédie avait
"Les mains en Étolie et la tête en Clopide",
de même l'esprit des curieux est à la fois dans les palais 
des riches et dans l'humble demeure des pauvres, à la cour 
des rois et près du lit des nouveaux mariés. Il s'informe de 
tout: des affaires des étrangers comme de celles des princes.
Ce n'est pas, toutefois, sans courir des dangers qu'il se 
livre à ces investigations. Si quelqu'un avalait de l'aconit 
pour connaître les propriétés de cette substance, il périrait 
avant d'avoir pu en apprécier le goût. De même ceux qui 
cherchent à surprendre les maux des grands se perdent 
eux-mêmes avant d'avoir pu rien savoir. Ils sont semblables 
à des hommes qui, peu contents de cette lumière abondante 
que les rayons du soleil répandent sur tous , oseraient 
regarder l'astre lui-même avec l'orgueilleuse prétention de 
pénétrer jusqu'au centre de sa lumière, et qui y perdraient 
les yeux. Aussi le poète comique Philippidès répondit-il 
fort spirituellement à l'invitation du roi Lysimaque : "Dans 
tout ce que j'ai, dis-moi ce que tu veux que je te donne." 
— "Seigneur, répondit-il, exceptez-en seulement vos secrets". 
Ce que les rois ont de plus agréable et de plus 
beau est tout extérieur : je veux dire leurs festins, leurs 
richesses, leurs fêtes, leurs libéralités. Mais s'ils ont quelques 
secrets, gardez-vous d'y pénétrer, gardez-vous de les 
soulever. Il n'y a rien de mystérieux dans la joie d'un 
souverain qui est heureux, dans ses ris et ses ébats, dans 
ses projets de faire le bien et d'être agréable. Mais ce 
qu'il cache, voilà ce qu'il y a de terrible. Ce sont projets 
sinistres, sombres, impénétrables. Ce sont trésors de colère 
amoncelés, vengeances méditées avec une haine profonde; 
jalousies inspirée par une épouse; soupçons dirigés contre 
un fils; défiances éveillées sur le compte d'un ami. Fuyez 
ce nuage épais et noir. Vous ne manquerez pas d'entendre 
le tonnerre qui s'en dégagera, de voir les éclairs qui s'en 
échapperont lorsqu'aura crevé ce qu'il recèle dans son sein.
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