HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales - Contre Colotès

Page 1110

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[1110] ἑτέρων δὲ συμμίξεις (1110) καὶ παραζεύξεις αἰτιασάμενος ἐν τῇ πρὸς τὸ σῶμα καταμίξει τοῦ οἴνου, ἐπιλέγει « Διὸ δὴ καθόλου μὲν οὐ ῥητέον τὸν οἶνον εἶναι θερμαντικόν, τῆς δὲ τοιαύτης φύσεως καὶ τῆς οὕτω διακειμένης θερμαντικὸν τὸν τοσοῦτον τῆσδε τὸν τοσοῦτον εἶναι ψυκτικόν. Ἔνεισι γὰρ καὶ τοιαῦται ἐν τῷ τοιούτῳ ἀθροίσματι φύσεις, ἐξ ὧν ἂν ψυχρὸν συσταίη, αἳ εἰς δέον γε ἑτέραις παραζυγεῖσαι ψυχρασίας φύσιν ἀποτελέσειαν· ὅθεν ἐξαπατώμενοι οἱ μὲν ψυκτικὸν τὸ καθόλου φασὶν εἶναι τὸν οἶνον οἱ δὲ θερμαντικόν. » δὴ λέγων ἐξηπατῆσθαι τοὺς πολλοὺς τὸ θερμαῖνον θερμαντικὸν τὸ ψῦχον ψυκτικὸν ὑπολαμβάνοντας, εἰ μὴ νομίζοι τό « μὴ μᾶλλον εἶναι τοῖον τοῖον ἕκαστον » ἀκολουθεῖν οἷς εἴρηκεν, αὐτὸς ἐξηπάτηται. Προστίθησι δ´ ὅτι « Πολλάκις οὐδ´ ἦλθεν εἰς τὸ σῶμα θερμαντικὴν ἐπιφέρων ψυκτικὴν δύναμιν οἶνος, ἀλλὰ κινηθέντος τοῦ ὄγκου καὶ γενομένης τῶν σωμάτων μεταστάσεως αἱ ποιοῦσαι τὸ θερμὸν ἄτομοι νῦν μὲν συνῆλθον εἰς τὸ αὐτὸ καὶ παρέσχον ὑπὸ πλήθους θερμότητα καὶ πύρωσιν τῷ σώματι, νῦν δ´ ἐκπεσοῦσαι κατέψυξαν. » Ὅτι δὲ τούτοις πρὸς πᾶν ἔστι χρῆσθαι τὸ καλούμενον καὶ νομιζόμενον πικρὸν γλυκὺ καθαρτικὸν ὑπνωτικὸν φωτεινόν, ὡς οὐδενὸς ἔχοντος αὐτοτελῆ ποιότητα καὶ δύναμιν οὐδὲ δρῶντος μᾶλλον πάσχοντος, ὅταν ἐγγένηται τοῖς σώμασιν, ἄλλην δ´ ἐν ἄλλοις διαφορὰν καὶ κρᾶσιν λαμβάνοντος, οὐκ ἄδηλόν ἐστιν. Αὐτὸς γὰρ οὖν Ἐπίκουρος ἐν τῷ δευτέρῳ τῶν πρὸς Θεόφραστον οὐκ εἶναι λέγων τὰ χρώματα συμφυῆ τοῖς σώμασιν, ἀλλὰ γεννᾶσθαι κατὰ ποιάς τινας τάξεις καὶ θέσεις πρὸς τὴν ὄψιν, οὐ μᾶλλόν φησι κατὰ τοῦτον τὸν λόγον ἀχρωμάτιστον σῶμα εἶναι χρῶμα ἔχον. Ἀνωτέρω δὲ κατὰ λέξιν ταῦτα γέγραφεν· « Ἀλλὰ καὶ χωρὶς τούτου τοῦ μέρους οὐκ οἶδ´ ὅπως δεῖ τὰ ἐν τῷ σκότει ταῦτ´ ὄντα φῆσαι χρώματα ἔχειν ». Καίτοι πολλάκις ἀέρος ὁμοίως σκοτώδους περικεχυμένου οἱ μὲν αἰσθάνονται χρωμάτων διαφορᾶς οἱ δ´ οὐκ αἰσθάνονται δι´ ἀμβλύτητα τῆς ὄψεως· ἔτι δ´ εἰσελθόντες εἰς σκοτεινὸν οἶκον οὐδεμίαν ὄψιν χρώματος ὁρῶμεν ἀναμείναντες δὲ μικρὸν ὁρῶμεν. Οὐ μᾶλλον οὖν ἔχειν μὴ ἔχειν χρῶμα ῥηθήσεται τῶν σωμάτων ἕκαστον. Εἰ δὲ τὸ χρῶμα πρός τι, καὶ τὸ λευκὸν ἔσται πρός τι καὶ τὸ κυανοῦν, εἰ δὲ ταῦτα, καὶ τὸ γλυκὺ καὶ τὸ πικρόν. Ὥστε κατὰ πάσης ποιότητος ἀληθῶς τὸ μὴ μᾶλλον εἶναι μὴ εἶναι κατηγορεῖσθαι· τοῖς γὰρ οὕτω πάσχουσιν ἔσται τοιοῦτον, οὐκ ἔσται δὲ τοῖς μὴ πάσχουσι. Τὸν οὖν βόρβορον καὶ τὸν πηλόν, ἐν φησι γίνεσθαι τοὺς τό « μηδὲν μᾶλλον » ἐπιφθεγγομένους τοῖς πράγμασιν, ἑαυτοῦ κατασκεδάννυσι καὶ τοῦ καθηγεμόνος Κωλώτης. Ἆρ´ οὖν ἐνταῦθα μόνον γενναῖος « Ἄλλων ἰατρὸς αὐτὸς ἕλκεσιν βρύων » ἀναπέφηνεν; οὐ μὲν οὖν· ἀλλ´ ἔτι μᾶλλον ἐν τῷ δευτέρῳ τῶν ἐπιτιμημάτων λέληθε τῷ Δημοκρίτῳ τὸν Ἐπίκουρον ἐκ τοῦ ζῆν συνεξωθῶν. Τὸ γὰρ νόμῳ χροιὴν εἶναι καὶ νόμῳ γλυκὺ καὶ νόμῳ σύγκρισιν ἅπασαν, ἐτεῇ δὲ τὸ κενὸν καὶ τὰς ἀτόμους εἰρημένον φησὶν ὑπὸ Δημοκρίτου μάχεσθαι ταῖς αἰσθήσεσι, καὶ τὸν ἐμμένοντα τῷ λόγῳ τούτῳ καὶ χρώμενον οὐδ´ ἂν αὑτὸν ὡς ἄνθρωπός ἐστιν ζῇ διανοηθῆναι. Πρὸς τοῦτον ἀντειπεῖν μὲν οὐδὲν ἔχω τὸν λόγον, εἰπεῖν δέ, ὅτι ταῦτα τῶν Ἐπικούρου δογμάτων οὕτως ἀχώριστά ἐστιν, ὡς τὸ σχῆμα καὶ τὸ βάρος αὐτοὶ τῆς ἀτόμου λέγουσι. Τί γὰρ λέγει Δημόκριτος; οὐσίας ἀπείρους τὸ πλῆθος ἀτόμους τε καὶ ἀδιαφθόρους, ἔτι δ´ ἀποίους καὶ ἀπαθεῖς ἐν τῷ κενῷ φέρεσθαι διεσπαρμένας· ὅταν δὲ πελάσωσιν ἀλλήλαις συμπέσωσιν περιπλακῶσι, [1110] le mélange (1110) de quelques autres, lorsqu'il s'incorpore avec nos humeurs, et il en tire cette conclusion : « Il ne faut donc pas dire généralement que le vin échauffe; mais qu'une certaine quantité il peut échauffer un tempérament disposé à l'être, et qu'une certaine quantité peut en rafraîchir un autre; car, dans une si grande diversité de tempéraments, il en est en qui le froid pourrait se produire ; et du mélange des principes qui constituent les uns et les autres, il se formerait une substance réfrigérante. C'est donc par ignorance que les uns affirment généralement que le vin est rafraîchissant, elles autres qu'il est échauffant. » Mais Épicure, qui prétend que tant de gens sont dans l'erreur en croyant que ce qui échauffe est échauffant de sa nature, et que ce qui rafraîchit est rafraîchissant, ne se trompe-t-il pas lui-même, s'il ne voit pas qu'il faut conclure de ce qu'il a dit qu'une substance n'est pas d'une telle manière plutôt que de telle autre ? Il ajoute que souvent le vin entre dans le corps sans réchauffer ou le rafraîchir; mais que la masse des humeurs étant en mouvement et occasionnant une transposition de leurs parties, les atomes qui sont le principe de la chaleur, tantôt se réunissent et excitent par leur nombre la chaleur et l'inflammation dans le corps, tantôt ils se séparent et y portent la fraîcheur. « Il n'est pas moins évident que Colotès a cru que les substances qu'on appelle amères, douces, purgatives, soporifiques, lumineuses, n'ont pas une qualité parfaite, ni une faculté active plutôt que passive lorsqu'elles entrent dans les corps ; mais qu'elles subissent dans les uns et les autres des différences sensibles. Épicure lui-même, qui, dans son second livre contre Théophraste, prétend que les couleurs ne sont pas naturelles aux corps, mais qu'elles sont l'effet de la disposition de leurs parties par rapport à la vue, dit que par cette raison un corps n'est pas en soi plutôt coloré que sans couleur. Il avait dit plus haut en propres termes : « Mais sans cela, je ne sais comment on peut dire que les corps qui sont dans l'obscurité ont une couleur. Souvent, il est vrai, à cause de l'air extérieur et ténébreux qui les environne, » il y a des gens qui distinguent la différence des couleurs; mais il y en a aussi que la faiblesse de leur vue empêche de les apercevoir. D'ailleurs, quand nous entrons dans un appartement obscur, nous ne distinguons pas les couleurs des objets; mais un moment après nous en voyons la différence. Il faut donc d'après cela dire que tout corps n'est pas plutôt coloré que sans couleur. Mais si la couleur en général est une qualité relative, le blanc et le bleu le seront aussi; et par conséquent l'amer et le doux; en sorte qu'il sera vrai de toute qualité qu'elle n'est pas plutôt de telle manière que de telle autre. Chacune sera ou ne sera pas telle, suivant la disposition de celui qu'elle affectera. » Colotes donc se couvre, lui et son maître, de la honte et de l'ignominie dont il prétend charger ceux qui disent que les choses ne sont pas plutôt de telle manière que de telle autre. « N'est-ce que dans cette occasion qu'on peut dire à ce censeur habile Il est couvert de maux et veut guérir les autres? Non assurément. Dans le second reproche qu'il fait à Démocrite, il ne s'est pas aperçu qu'il chassait de la vie Épicure lui-même aussi bien que ce philosophe. Il attribue à Démocrite d'avoir dit que c'est par des lois de convention que nos sens distinguent la couleur, la douceur et l'amertume. Et il ajoute que celui qui soutient cette opinion ne peut pas s'assurer lui-même s'il existe et s'il vit. Je n'ai rien à opposer à cette assertion ; mais ce que je puis dire, c'est que cette opinion est aussi intimement liée aux dogmes d'Épicure que la figure et la pesanteur sont, suivant les épicuriens mêmes, inséparables des atomes. En effet, que dit Démocrite? Qu'il y a des substances infinies en nombre, indivisibles, impassibles, qui sont sans différence, sans qualité, qui se meuvent dans le vide, où elles sont disséminées; que lorsqu'elles s'approchent les unes des autres, qu'elles s'unissent et s'entrelacent,


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Dernière mise à jour : 27/11/2008