HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales, Des contradictions des stoiciens

Page 1053

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[1053] (1053a) Πῶς γὰρ οἷόν τε λεπτομερὲς ἐκ παχυμεροῦς καὶ ἀραιὸν γενέσθαι κατὰ περίψυξιν καὶ πύκνωσιν; δὲ μεῖζόν ἐστι, πῶς περιψύξει γίνεσθαι τὸ ἔμψυχον ἀποφαινόμενος ἔμψυχον ἡγεῖται τὸν ἥλιον, πύρινον ὄντα καὶ γεγενημένον ἐκ τῆς ἀναθυμιάσεως εἰς πῦρ μεταβαλούσης; Λέγει γὰρ ἐν τῷ πρώτῳ περὶ Φύσεως· « δὲ πυρὸς μεταβολή ἐστι τοιαύτη· δι´ ἀέρος εἰς ὕδωρ τρέπεται· κἀκ τούτου γῆς ὑφισταμένης ἀὴρ ἀναθυμιᾶται· λεπτυνομένου δὲ τοῦ ἀέρος αἰθὴρ περιχεῖται κύκλῳ· οἱ δ´ ἀστέρες ἐκ θαλάσσης μετὰ τοῦ ἡλίου ἀνάπτονται. » Τί οὖν ἀνάψει περιψύξεως ἐναντιώτερον διαχύσει πυκνώσεως; (1053b) Ὡς τὰ μὲν ὕδωρ καὶ γῆν ἐκ πυρὸς καὶ ἀέρος ποιεῖ, τὰ δ´ εἰς πῦρ καὶ ἀέρα τρέπει τὸ ὑγρὸν καὶ γεῶδες. Ἀλλ´ ὅμως ὅπου μὲν τὴν ἄναψιν ὅπου δὲ τὴν περίψυξιν ἀρχὴν ἐμψυχίας ποιεῖ. Καὶ μὴν ὅταν ἐκπύρωσις γένηται, διόλου ζῆν καὶ ζῷον ἔμψυχον τὸν κόσμον εἶναί φησι σβεννύμενον δ´ αὖθις καὶ παχυνόμενον εἰς ὕδωρ καὶ γῆν καὶ τὸ σωματοειδὲς τρέπεσθαι. Λέγει δ´ ἐν τῷ πρώτῳ περὶ Προνοίας· « Διόλου μὲν γὰρ ἂν κόσμος πυρώδης γένηται, εὐθὺς καὶ ψυχή ἐστιν ἑαυτοῦ καὶ ἡγεμονικόν· ὅτε δέ, μεταβαλὼν εἴς τε τὸ ὑγρὸν καὶ τὸ γεῶδες καὶ τὴν ἐναπολειφθεῖσαν ψυχήν, τρόπον τινὰ εἰς σῶμα καὶ ψυχὴν μετέβαλεν ὥστε συνεστάναι ἐκ τούτων, ἄλλον τινὰ ἔσχε λόγον. » (1053c) Ἐνταῦθα δήπου σαφῶς τῇ μὲν ἐκπυρώσει καὶ τὰ ἄψυχα τοῦ κόσμου φησὶν εἰς τὸ ἔμψυχον τρέπεσθαι, τῇ δὲ σβέσει πάλιν καὶ τὴν ψυχὴν ἀνίεσθαι καὶ ἀνυγραίνεσθαι, μεταβάλλουσαν εἰς τὸ σωματοειδές. Ἄτοπος οὖν φαίνεται τῇ περιψύξει νῦν μὲν ἐξ ἀναισθήτων ποιῶν ἔμψυχα, νῦν δ´ εἰς ἀναίσθητα καὶ ἄψυχα μεταβάλλων τὸ πλεῖστον μέρος τῆς τοῦ κόσμου ψυχῆς. Ἄνευ δὲ τούτων περὶ ψυχῆς γενέσεως αὐτῷ λόγος μαχομένην ἔχει πρὸς τὸ δόγμα τὴν ἀπόδειξιν. Γίνεσθαι μὲν γάρ φησι τὴν ψυχήν, ὅταν τὸ βρέφος ἀποτεχθῇ, καθάπερ στομώσει τῇ περιψύξει τοῦ (1053d) πνεύματος μεταβαλόντος, ἀποδείξει δὲ χρῆται τοῦ γεγονέναι τὴν ψυχὴν καὶ μεταγενεστέραν εἶναι μάλιστα τῷ καὶ τὸν τρόπον καὶ τὸ ἦθος ἐξομοιοῦσθαι τὰ τέκνα τοῖς γονεῦσι. Βλέπεται δ´ τούτων ἐναντίωσις· οὐ γὰρ οἷόν τε τὴν ψυχὴν πρὸ τῆς ἀποκυήσεως ἠθοποιεῖσθαι, γινομένην μετὰ τὴν ἀποκύησιν· συμβήσεται, πρὶν γενέσθαι ψυχήν, ὁμοίαν εἶναι ψυχῇ, τουτέστι καὶ εἶναι τῇ ὁμοιότητι καὶ μὴ εἶναι διὰ τὸ μήπω γεγονέναι. Εἰ δὲ φήσει τις ὅτι ταῖς κράσεσι τῶν σωμάτων ἐγγινομένης τῆς ὁμοιότητος αἱ ψυχαὶ γενόμεναι μεταβάλλουσι, διαφθείρει τὸ τεκμήριον τοῦ γεγονέναι τὴν ψυχήν· ἐνδέχεται γὰρ οὕτως καὶ ἀγένητον οὖσαν, (1053e) ὅταν ἐπεισέλθῃ, μεταβάλλειν τῇ κράσει τῆς ὁμοιότητος. Τὸν ἀέρα ποτὲ μὲν ἀνωφερῆ καὶ κοῦφον εἶναί φησι, ποτὲ δὲ μήτε βαρὺν μήτε κοῦφον. Ἐν μὲν οὖν τῷ δευτέρῳ περὶ Κινήσεως τό τε πῦρ ἀβαρὲς ὂν ἀνωφερὲς εἶναι λέγει καὶ τούτῳ παραπλησίως τὸν ἀέρα, τοῦ μὲν ὕδατος τῇ γῇ μᾶλλον προσνεμομένου τοῦ δ´ ἀέρος τῷ πυρί· ἐν δὲ ταῖς Φυσικαῖς Τέχναις ἐπὶ τὴν ἑτέραν ῥέπει δόξαν, ὡς μήτε βάρος ἐξ αὑτοῦ μήτε κουφότητα τοῦ ἀέρος ἔχοντος. Τὸν ἀέρα φύσει ζοφερὸν εἶναι λέγει, καὶ τούτῳ τεκμηρίῳ χρῆται τοῦ καὶ ψυχρὸν εἶναι πρώτως· ἀντικεῖσθαι γὰρ αὐτοῦ τὸ μὲν ζοφερὸν πρὸς τὴν λαμπρότητα τὸ δὲ ψυχρὸν πρὸς τὴν θερμότητα τοῦ πυρός. (1053f) Ταῦτα κινῶν ἐν τῷ πρώτῳ τῶν Φυσικῶν Ζητημάτων πάλιν ἐν τοῖς περὶ Ἕξεων οὐδὲν ἄλλο τὰς ἕξεις πλὴν ἀέρας εἶναί φησιν· « Ὑπὸ τούτων γὰρ συνέχεται τὰ σώματα· καὶ τοῦ ποιὸν ἕκαστον εἶναι τῶν ἕξει συνεχομένων αἴτιος συνέχων ἀήρ ἐστιν, ὃν σκληρότητα μὲν ἐν σιδήρῳ πυκνότητα δ´ ἐν λίθῳ λευκότητα δ´ ἐν ἀργύρῳ καλοῦσι, » [1053] (1053a) Car comment est-il possible qu'un corps naturellement épais devienne subtil et délié par le refroidissement et la condensation ? Et ce qui est encore plus fort, comment, après avoir affirmé que c'est le refroidissement qui fait que le corps devient animé, peut-il croire que le soleil, qui est d'une nature ignée, soit animé, et qu'il ait été produit par une exhalaison convertie en feu? Voici ce qu'il dit dans son troisième livre de la Nature : « Le changement du feu se fait de la manière suivante : par l'air il est changé en eau ; de cette eau à laquelle la terre sert de soutien, l'air se résout en vapeur, et quand l'air est atténué, l'éther prend une forme circulaire, et les étoiles sont enflammées par la mer ainsi que le soleil. » Quoi de plus contraire à l'embrasement que le refroidissement, à la raréfaction, que la condensation, (1053b) dont l'une de l'air et du feu produit l'eau et la terre, et l'autre change en feu et en air les substances humides et terreuses? Cependant Chrysippe donne pour principe de l'animalité, tantôt l'embrasement, tantôt le refroidissement. Il dit que lorsque l'inflammation est complète, l'être vit et est animé ; mais quand il vient à s'éteindre et à s'épaissir, il se tourne en eau, en terre et en substance purement corporelle. Voici comment il s'en explique dans son premier livre sur la Providence : « Dès que le monde est tout entier en nature de feu, il a aussitôt son âme et sa faculté dominante; mais lorsqu'il se change en une substance humide, dans laquelle l'âme est comme contenue, alors il prend une nature qui est une sorte de composé d'âme et de corps, et il acquiert des rapports différents. » (1053c) Dans ce passage, il dit clairement que les parties inanimées du monde sont elles-mêmes, par leur inflammation, changées en des êtres animés, et qu'au contraire, par leur extinction, l'âme s'affaiblit, devient humide, et retourne à la nature corporelle. C'est donc une absurdité de sa part, tantôt d'animer par le refroidissement les choses insensibles, et tantôt de réduire en substances inanimées et insensibles la plus grande partie de l'âme du monde. Mais, outre cela, le raisonnement qu'il fait sur la génération de l'âme a pour base des preuves qui détruisent son opinion. Il prétend que l'âme se forme dans un enfant dès qu'il est sorti du sein de sa mère, parce que (1053d) ses esprits changent de nature, et se fortifient par le refroidissement comme le fer se durcit parla trempe. Et pour prouver que l'âme n'est produite qu'après la naissance de l'enfant, son plus fort argument est que les enfants ont des mœurs el des inclinations semblables à celles de leurs pères. Mais ici la contradiction saute aux yeux; car est-il possible que l'âme, qui n'est produite qu'après l'enfantement, ait ses inclinations et ses mœurs formées avant l'enfantement? ou bien il faudra dire qu'une âme est semblable à une autre, avant qu'elle soit produite, c'est-à-dire qu'elle est par similitude et qu'elle n'est pas, puisqu'elle n'existe pas encore. Et si quelqu'un prétend que c'est par l'organisation des corps que cette ressemblance s'imprime, et qu'ainsi les âmes, après être formées, changent d'inclination, alors il détruit sa preuve de l'origine de l'âme ; car il suit de là que (1053e) quand même l'âme ne serait pas engendrée, une fois entrée dans le corps, elle prouverait un changement, et prendrait cette ressemblance qui serait l'effet de l'organisation. Tantôt il avance que l'air est léger, et qu'il a la propriété de s'élever ; tantôt, qu'il n'est ni grave ni léger. Dans son second livre du Mouvement, il dit que le feu n'ayant aucune pesanteur, gagne toujours le haut, et qu'il en est de même de l'air ; que l'eau tient plus de la nature de la terre, et l'air de celle du feu. Dans ses Préceptes physiques, il penche vers l'opinion contraire, et il dit que l'air par lui-même n'a ni pesanteur ni légèreté, qu'il est ténébreux de sa nature, et la preuve qu'il en donne, c'est qu'il est le principe du froid ; que son obscurité est opposée à la clarté, et son froid à la chaleur du feu. (1053f) Après avoir exposé ses principes dans le premier livre de ces Questions naturelles, il dit dans son traité des Habitudes, que les habitudes ne sont que des modifications de l'air, qu'elles seules donnent aux corps leur consistance; que c'est l'air qui fait qu'un corps, contenu par une habitude, a une certaine qualité, parce qu'il lui donne cette consistance qu'on appelle dureté dans le fer, densité dans la pierre et blancheur dans l'argent.


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Dernière mise à jour : 18/10/2007