HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales, Des contradictions des stoiciens

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[1049] τοὺς μὲν ὡς ἔνι (1049a) βέλτιστα προνοεῖν τοὺς δ´ ὡς ἔνι χείριστα πράττειν λέγοντος; Ἐγκαλοῦσιν αὐτῷ τινες τῶν Πυθαγορικῶν ἐν τοῖς περὶ Δικαιοσύνης γράφοντι περὶ τῶν ἀλεκτρυόνων ὅτι « χρησίμως γεγόνασιν· ἐπεγείρουσι γὰρ ἡμᾶς καὶ τοὺς σκορπίους ἐκλέγουσι καὶ κατὰ τὰς μάχας ἐπιστρέφουσι, ζῆλόν τινα πρὸς ἀλκὴν ἐμποιοῦντες· ὅμως δὲ δεῖ κατεσθίειν καὶ τούτους, ἵνα μὴ τὴν χρείαν ὑπερβάλλῃ τὸ πλῆθος τῶν νεοττῶν. » δ´ οὕτως καταγελᾷ τῶν ἐπὶ τούτοις ἐγκαλούντων, ὥστε περὶ τοῦ Διός, τοῦ Σωτῆρος καὶ Γενέτορος καὶ πατρὸς Δίκης καὶ Εὐνομίας καὶ Εἰρήνης, ταῦτα γράφειν ἐν τῷ τρίτῳ περὶ Θεῶν· (1049b) « Ὡς δ´ αἱ πόλεις πλεονάσασαι εἰς ἀποικίας ἀπερῶσι τὰ πλήθη καὶ πολέμους ἐνίστανται πρός τινας, οὕτως θεὸς φθορᾶς ἀρχὰς δίδωσι· » καὶ τὸν Εὐριπίδην μάρτυρα καὶ τοὺς ἄλλους προσάγεται τοὺς λέγοντας ὡς Τρωικὸς πόλεμος ὑπὸ τῶν θεῶν ἀπαντλήσεως χάριν τοῦ πλήθους τοῦ τῶν ἀνθρώπων γένους γένοιτο. Τούτων δὲ τὰς μὲν ἄλλας ἀτοπίας ἄφες· οὐ γὰρ εἴ τι μὴ καλῶς ἀλλ´ ὅσα πρὸς ἑαυτοὺς διαφόρως λέγουσιν, ἐξετάσαι μόνον πρόκειται· σκόπει δ´ ὅτι τῷ θεῷ καλὰς μὲν ἐπικλήσεις ἀεὶ καὶ φιλανθρώπους, ἄγρια δ´ ἔργα καὶ βάρβαρα καὶ Γαλατικὰ προστίθησιν. Οὐ γὰρ ἀποικίαις (1049c) ἐοίκασιν αἱ τοσαῦται φθοραὶ καὶ πανωλεθρίαι τῶν ἀνθρώπων, οἵας Τρωικὸς εἰργάσατο πόλεμος καὶ πάλιν Μηδικὸς καὶ Πελοποννησιακός, εἰ μή τινας ἐν Ἅιδου καὶ ὑπὸ γῆς ἴσασιν οὗτοι πόλεις κτιζομένας, ἀλλὰ τῷ Γαλάτῃ Δηιοτάρῳ ποιεῖ Χρύσιππος ὅμοιον τὸν θεὸν, ὅς, πλειόνων αὐτῷ παίδων γεγονότων, ἑνὶ βουλόμενος τὴν ἀρχὴν ἀπολιπεῖν καὶ τὸν οἶκον ἅπαντας ἐκείνους ἀπέσφαξεν, ὥσπερ ἀμπέλου βλαστοὺς ἀποτεμὼν καὶ κολούσας, ἵν´ εἷς λειφθεὶς ἰσχυρὸς γένηται καὶ μέγας. Καίτοι γ´ μὲν ἀμπελουργὸς ἔτι μικρῶν ὄντων καὶ ἀσθενῶν τοῦτο ποιεῖ τῶν κλημάτων, καὶ ἡμεῖς νεογνῶν καὶ τυφλῶν ὄντων τῶν σκυλακίων ὑφαιροῦμεν τὰ πολλὰ φειδόμενοι τῆς κυνός. (1049d) δὲ Ζεὺς οὐ μόνον ἐάσας καὶ περιιδὼν ἐν ἡλικίᾳ γενομένους ἀλλὰ καὶ φύσας αὐτὸς καὶ αὐξήσας ἀποτυμπανίζει, φθορᾶς καὶ ὀλέθρου μηχανώμενος προφάσεις, δέον αἰτίας καὶ ἀρχὰς γενέσεως μὴ παρασχεῖν. Τοῦτο μὲν οὖν ἔλαττόν ἐστιν· ἐκεῖνο δὲ μεῖζον. Οὐδεὶς γὰρ φύεται ἀνθρώποις πόλεμος ἄνευ κακίας, ἀλλὰ τὸν μὲν φιληδονία τὸν δὲ πλεονεξία τὸν δὲ φιλοδοξία τις φιλαρχία συρρήγνυσιν. Οὐκοῦν εἰ πολέμους θεὸς ἐνεργάζεται, καὶ κακίας, παροξύνων καὶ διαστρέφων τοὺς ἀνθρώπους. Καίτοι λέγει δ´ αὐτὸς ἐν τῷ περὶ τοῦ Δικάζειν καὶ πάλιν ἐν τῷ δευτέρῳ περὶ Θεῶν ὡς (1049e) « Τῶν αἰσχρῶν τὸ θεῖον παραίτιον γίγνεσθαι οὐκ εὔλογόν ἐστιν· ὃν τρόπον γὰρ οὔτε νόμος τοῦ παρανομεῖν παραίτιος γένοιτ´ ἂν οὔθ´ οἱ θεοὶ τοῦ ἀσεβεῖν, οὕτως εὔλογον μηδ´ αἰσχροῦ μηδενὸς εἶναι παραιτίους. » Τί οὖν αἴσχιον ἀνθρώποις φθορᾶς ὑπ´ ἀλλήλων γινομένης, ἧς φησι Χρύσιππος ἐνδιδόναι τὰς ἀρχὰς τὸν θεόν; « Ἀλλὰ νὴ Δία » φήσει τις « ἐπαινεῖ πάλιν τὸ τοῦ Εὐριπίδου λέγοντος » « Εἰ θεοί τι δρῶσιν αἰσχρόν, οὔκ εἰσιν θεοί· » καί « Τὸ ῥᾷστον εἶπας, αἰτιάσασθαι θεούς· » ὥσπερ ἡμῶν ἄλλο τι νῦν πραττόντων τὰς ἐναντίας αὐτοῦ φωνὰς καὶ ὑπολήψεις παρατιθεμένων. (1049f) Οὐ μὴν ἀλλ´ αὐτό γε τοῦτο τὸ νῦν ἐπαινούμενον οὐχ ἅπαξ οὐδὲ δὶς οὐδὲ τρὶς ἀλλὰ μυριάκις ἔσται πρὸς Χρύσιππον εἰπεῖν « Τὸ ῥᾷστον εἶπας, αἰτιάσασθαι θεούς ». Πρῶτον γὰρ ἐν τῷ πρώτῳ περὶ Φύσεως τὸ ἀίδιον τῆς κινήσεως κυκεῶνι παρεικάσας ἄλλ´ ἄλλως στρέφοντι καὶ ταράσσοντι τῶν γινομένων, ταῦτ´ εἴρηκεν· [1049] Il dit des premiers, (1049a) qu'ils disposent tout avec la plus grande sagesse, et des autres, qu'ils ne peuvent être dans un état plus malheureux. Quelques pythagoriciens le blâment d'avoir dit dans son traité de la Justice que les coqs ont été produits pour une fin utile, parce qu'ils nous réveillent, qu'ils font la chasse aux scorpions et qu'ils nous animent aux combats par l'exemple de leur force et de leur courage ; que cependant il faut les manger, de peur que leur trop grande multiplication ne nuise aux services qu'ils nous rendent. Mais Chrysippe se moque de ceux qui le blâment, au point que dans son troisième livre des Dieux, il s'exprime ainsi sur le compte de Jupiter, de ce dieu sauveur et créateur, père de la justice, des lois et de la paix : (1049b) « Comme les villes dont la population devient trop nombreuse, envoient au loin des colonies ou entreprennent quelque guerre, de même Dieu ménage des causes de destruction. » Et il cite en témoignage Euripide et d'autres poètes qui disent que les dieux suscitèrent la guerre de Troie pour diminuer le trop grand nombre d'hommes. Je passe bien d'autres absurdités, car je ne me suis proposé que de relever les contradictions des stoïciens, et non toutes leurs erreurs. Mais ce qui est digne de remarque, c'est qu'en donnant toujours à Dieu les dénominations les plus belles et qui supposent le plus d'amour pour les hommes, il lui attribue en même temps des actions cruelles et dignes des peuples barbares de la Galatie. En effet, ces terribles destructions d'hommes, (1049c) causées par des guerres sanglantes, comme celles de Troie, de Perse ou du Péloponnèse, ne ressemblent point du tout à des envois de colonies, à moins que ces philosophes n'aient été informés qu'il s'est établi quelques villes sous terre et dans les enfers. Mais Chrysippe fait de Dieu un autre Déjotarus, lequel ayant plusieurs enfants, et voulant laisser à un seul son royaume de Galatie et toutes ses richesses, fit périr tous les autres comme on coupe les branches d'un cep de vigne, afin que celle qu'on conserve devienne plus belle et plus vigoureuse. Encore le vigneron ne fait-il ce retranchement que sur les branches faibles et petites. De même, afin de ménager une chienne, nous lui ôtons plusieurs de ses petits lorsqu'ils viennent de naître et qu'ils n'ont pas encore les yeux ouverts. (1049d) Au contraire Jupiter, qui a lui-même formé les hommes, qui les fait croître et avancer en âge, se plaît ensuite à les tourmenter, à leur préparer des causes de destruction, tandis qu'il était bien plus simple de ne pas les faire naître. Mais c'est peu de chose auprès de ce que je vais dire. Il ne s'élève jamais de guerre parmi les hommes, qu'elle ne soit causée par quelque passion vicieuse. L'une a pour cause la volupté, l'autre l'avarice, celle-ci l'amour de la gloire, celle-là l'ambition. Si donc Dieu est l'auteur des guerres, il l'est aussi des vices, et c'est lui qui irrite les passions des hommes et qui déprave leur cœur. Cependant Chrysippe, dans son traité des Jugements et dans son second livre des Dieux, dit (1049e) qu'il est contre toute raison de supposer que Dieu soit l'auteur d'aucune action vicieuse; que comme les lois ne sont jamais cause des transgressions qui les font violer, de même les dieux ne sont auteurs d'aucune impiété. Il est également conforme à la raison de croire que les dieux soient jamais cause d'aucune action honteuse. Mais quoi de plus honteux pour les hommes que de se détruire les uns les autres ? C'est cependant, selon Chrysippe, ce dont Dieu leur suscite les occasions. Mais, dira quelqu'un, ne loue-t-il pas au contraire Euripide d'avoir dit: "Si les dieux font le mal, ils cessent d'être dieux"? Et ailleurs : "Oui, d'accuser les dieux, il est toujours facile". Mais que faisons-nous autre chose que de rapporter les maximes et les paroles de ce philosophe, qui sont contradictoires les unes aux autres? Car ce vers d'Euripide, que nous venons de citer, peut être allégué contre Chrysippe lui-même, non pas une, ni deux, ni trois fois, mais mille; et c'est de lui qu'on peut dire : Oui, d'accuser les dieux, il vous est bien facile. D'abord, dans le premier livre de la Nature, il compare la cause du mouvement à une coupe qui contient un breuvage composé de sucs différents, et dans laquelle tous les êtres sont agités chacun à leur manière. Après quoi il ajoute :


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Dernière mise à jour : 18/10/2007