HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales, Des contradictions des stoiciens

Page 1047

  Page 1047

[1047] (1047a) « Πιθανὸν δέ » φησί « μηδ´ ἀκολασταίνειν ἀεὶ τὸν φαῦλον. » Εἴπερ οὖν τὸ ἀνδρίζεσθαι τοιοῦτόν ἐστιν οἷον ἀνδρείᾳ χρῆσθαι καὶ τὸ δειλαίνειν οἷον δειλίᾳ χρῆσθαι, μαχόμενα λέγουσι λέγοντες κατὰ πάσας μὲν ἅμα τὰς ἀρετὰς καὶ τὰς κακίας ἐνεργεῖν τὸν ἔχοντα μίαν, μὴ ἀεὶ δὲ τὸν ἀστεῖον ἀνδρίζεσθαι μηδὲ δειλαίνειν τὸν φαῦλον. Τὴν ῥητορικὴν ὁρίζεται τέχνην περὶ κόσμου καὶ εἰρημένου λόγου τάξιν· ἔτι δ´ ἐν τῷ πρώτῳ καὶ ταῦτα γέγραφεν· « Οὐ μόνον δὲ τοῦ ἐλευθερίου καὶ ἀφελοῦς κόσμου δεῖν οἴομαι ἐπιστρέφεσθαι κἀπὶ τῶν λόγων καὶ τῶν οἰκείων ὑποκρίσεων κατὰ τὰς ἐπιβαλλούσας τάσεις τῆς (1047b) φωνῆς καὶ σχηματισμοὺς τοῦ τε προσώπου καὶ τῶν χειρῶν. » Οὕτω δέ τις φιλότιμος ἐνταῦθα περὶ τὸν λόγον γενόμενος πάλιν ἐν τῷ αὐτῷ βιβλίῳ περὶ τῆς τῶν φωνηέντων συγκρούσεως ὑπειπών « Οὐ μόνον » φησί « ταῦτα παρετέον τοῦ βελτίονος ἐχομένους, ἀλλὰ καὶ ποιὰς ἀσαφείας καὶ ἐλλείψεις καὶ νὴ Δία σολοικισμούς, ἐφ´ οἷς ἄλλοι ἂν αἰσχυνθείησαν οὐκ ὀλίγοι. » Τὸ δὴ ποτὲ μὲν ἄχρι χειρῶν καὶ στόματος εὐπρεπείας ἐπιχωρεῖν τοῖς λέγουσιν ἐν κόσμῳ τὸν λόγον διατίθεσθαι, ποτὲ δὲ μήτ´ ἐλλείψεων ἐπιστρέφεσθαι καὶ ἀσαφειῶν μήτε σολοικίζοντας αἰσχύνεσθαι τελέως τι ἂν ἐπίῃ λέγοντός ἐστιν. (1047c) Ἐν δὲ ταῖς Φυσικαῖς Θέσεσι περὶ τῶν ἐμπειρίας καὶ ἱστορίας δεομένων διακελευσάμενος τὴν ἡσυχίαν ἔχειν, ἂν μή τι κρεῖττον καὶ ἐναργέστερον ἔχωμεν λέγειν, « Ἵνα » φησί « μήτε Πλάτωνι παραπλησίως ὑπονοήσωμεν τὴν μὲν ὑγρὰν τροφὴν εἰς τὸν πλεύμονα φέρεσθαι τὴν δὲ ξηρὰν εἰς τὴν κοιλίαν, μήθ´ ἕτερα παραπλήσια γεγονότα τούτοις διαπτώματα ». Δοκῶ δὴ τὸ ἐγκαλεῖν ἑτέροις εἶτα περιπίπτειν αὐτὸν οἷς ἐγκαλεῖ καὶ μὴ φυλάττεσθαι τῶν ἐναντιωμάτων μέγιστον εἶναι καὶ τῶν διαπτωμάτων αἴσχιστον. Ἀλλὰ μὴν αὐτὸς τὰς διὰ δέκα ἀξιωμάτων συμπλοκὰς πλήθει φησὶν ὑπερβάλλειν ἑκατὸν μυριάδας οὔτε δι´ αὑτοῦ (1047d) ζητήσας ἐπιμελῶς οὔτε διὰ τῶν ἐμπείρων τὸ ἀληθὲς ἱστορήσας. Καίτοι Πλάτων μὲν ἔχει τῶν ἰατρῶν τοὺς ἐνδοξοτάτους μαρτυροῦντας, Ἱπποκράτην Φιλιστίωνα Διώξιππον τὸν Ἱπποκράτειον, καὶ τῶν ποιητῶν Εὐριπίδην Ἀλκαῖον Εὔπολιν Ἐρατοσθένην, λέγοντας ὅτι τὸ ποτὸν διὰ τοῦ πνεύμονος διέξεισι· Χρύσιππον δὲ πάντες ἐλέγχουσιν οἱ ἀριθμητικοί, ὧν καὶ Ἵππαρχός ἐστιν ἀποδεικνύων τὸ διάπτωμα τοῦ λογισμοῦ παμμέγεθες αὐτῷ γεγονός, εἴγε τὸ μὲν καταφατικὸν ποιεῖ συμπεπλεγμένων ἀξιωμάτων μυριάδας δέκα καὶ πρὸς ταύταις τρισχίλια τεσσαράκοντα (1047e) ἐννέα, τὸ δ´ ἀποφατικὸν ἐνακόσια πεντήκοντα δύο πρὸς τριάκοντα καὶ μιᾷ μυριάσι. Τῶν πρεσβυτέρων τινές, τῷ τὸν ὀξίνην ἔχοντι συνέβαινε μήθ´ ὡς ὄξος ἀποδόσθαι δυναμένῳ μήθ´ ὡς οἶνον, ἔφασαν τῷ Ζήνωνι συμβαίνειν· τὸ γὰρ προηγμένον αὐτῷ μήθ´ ὡς ἀγαθὸν μήθ´ ὡς ἀδιάφορον ἔχειν διάθεσιν. Ἀλλ´ Χρύσιππος ἔτι μᾶλλον τὸ πρᾶγμα δυσδιάθετον πεποίηκεν· ὁτὲ μὲν γάρ φησι μαίνεσθαι τοὺς τὸν πλοῦτον καὶ τὴν ὑγίειαν καὶ τὴν ἀπονίαν καὶ τὴν ὁλοκληρίαν τοῦ σώματος ἐν μηδενὶ ποιουμένους μηδ´ ἀντεχομένους τῶν τοιούτων, καὶ παραθέμενος τὰ τοῦ Ἡσιόδου (1047f) « Ἐργάζευ, Πέρση, δῖον γένος » ἐπιπεφώνηκεν ὅτι τἀναντία παραινεῖν μανικόν ἐστι, τό « Μὴ ἐργάζευ, Πέρση, δῖον γένος »· καὶ τὸν μὲν σοφὸν ἐν τοῖς περὶ Βίων καὶ βασιλεῦσι συνέσεσθαί φησιν ἕνεκα χρηματισμοῦ καὶ σοφιστεύσειν ἐπ´ ἀργυρίῳ, παρ´ ὧν μὲν προλαμβάνοντα πρὸς οὓς δὲ συντιθέμενον τῶν μαθητῶν, ἐν δὲ τῷ ἑβδόμῳ περὶ τοῦ Καθήκοντος καὶ κυβιστήσειν τρὶς ἐπὶ τούτῳ λαβόντα τάλαντον· [1047] (1047a) Il ajoute qu'il n'est pas vraisemblable qu'un homme intempérant le soit toujours. Si donc être brave ou lâche, c'est agir avec courage ou avec lâcheté, les stoïciens se contredisent lorsqu'ils soutiennent que tous les vices se trouvent réunis dans un homme vicieux, et toutes les vertus dans un homme vertueux ; qu'un homme de cœur n'est pas toujours brave, ni un homme timide toujours lâche. Il définit la rhétorique un art qui a pour objet l'ornement et la disposition du discours. Voici ce qu'il dit à ce sujet dans le premier livre : « Il ne faut pas seulement orner ses discours avec élégance et simplicité, mais encore conformer ses gestes, le son de sa (1047b) voix, l'air de son visage et tous les mouvements de ses mains à la nature du sujet qu'on traite. » Après s'être montré en cet endroit si recherché et si subtil, écoutons comment, dans ce même livre, il parle de la rencontre des voyelles : « Il faut peu s'embarrasser de ces sortes de négligences, et s'occuper d'objets plus importants ; on peut même se permettre quelques obscurités, quelques phrases défectueuses, et jusqu'à des solécismes, quoique la plupart des orateurs en aient honte. » Un homme qui tantôt veut qu'on s'observe en parlant en public jusqu'à prendre une contenance décente, et qui tantôt permet de n'avoir aucun égard à des obscurités, à des phrases défectueuses, et même à des solécismes, prouve qu'il dit sans réflexion tout ce qui lui vient en pensée. (1047c) Dans ses Questions de physique, après avoir recommandé de suspendre son jugement sur les choses qu'on ne peut apprendre que par sa propre expérience, ou par l'instruction des autres, il ajoute: « Ainsi nous ne croirons pas avec Platon que les aliments liquides entrent dans les poumons et les nourritures solides dans l'estomac ; nous n'approuverons pas plusieurs autres erreurs semblables ». Pour moi, je ne vois pas de plus grande contradiction, ni d'erreur plus honteuse, que de faire ce qu'on reproche aux autres. Or il a dit lui-même, que dix propositions sont susceptibles de plus d'un million de combinaisons, (1047d) quoiqu'il n'ait pas fait, à cet égard, toutes les recherches qu'il fallait et qu'il ne se soit pas fait instruire de la vérité, par des savants versés dans ces matières. Mais Platon a pour lui le suffrage des médecins les plus célèbres, tels qu'Hippocrate, Philistion, Dioxippe, disciple d'Hippocrate: et, parmi les poètes, Euripide, Alcée, Eupolis et Ératosthène, qui tous disent que la boisson va dans les poumons. Pour Chrysippe, son assertion est contredite par tous les mathématiciens, et entre autres par Hipparque, qui démontre qu'il y a dans son raisonnement une grande erreur de calcul, puisque, dans ces dix propositions, les affirmatives ne donnent que cent trois mille quarante-neuf (1047e) combinaisons, et les négatives que trois cent dix mille neuf cent cinquante deux. Quelques anciens philosophes ont dit qu'il était arrivé à Zénon, comme à ce marchand dont le vin commençait à s'aigrir, et qui ne pouvait plus le vendre ni comme vin ni comme vinaigre. De même Zénon n'a pu débiter ce qu'il appelle les biens préalables, ni comme bons ni comme indifférents. Mais Chrysippe les a rendus encore d'une défaite moins aisée. Car il dit quelque part, qu'il faut être fou pour ne faire aucun cas de la richesse, de la santé, du repos, de l'intégrité du corps, et pour négliger de se les procurer ; il cite ce vers d'Hésiode : (1047f) Persès, chéri des dieux, travaillez sans relâche : et il dit qu'il n'y aurait qu'un fou qui pût dire au contraire : Persès, chéri des dieux, renoncez au travail. Dans son traité des Vies, il dit que le sage fera sa cour aux rois par intérêt, qu'il exercera la profession de sophiste pour de l'argent, qu'il se fera payer d'avance par quelques-uns de ses disciples et par d'autres à un terme convenu. Il ajoute même, dans son septième livre des Offices, qu'il ira jusqu'à faire, s'il le faut trois, fois la culbute, pour gagner un talent.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 18/10/2007